Disclaimer: Naruto et ses personnages appartiennent à Masashi Kishimoto.

Titre: Impossible to love you

Auteur: Noche-Locura

Traductrice: moi

Résumé : Itachi est amoureux... de son jeune frère. Et n'a pas l'intention de le lui dire. Mais confronté aux menaces, combien de temps encore pourra t-il protéger son secret et son petit frère? AU Itasasu, one-sided Gaasasu, et autres couples.

Note : cette histoire est une traduction, le texte original (dispo sur son profil) appartient donc à Noche-Locura.

Comme beaucoup d'auteurs avant moi, je vous fais partager cette fic anglaise que j'avais découverte il y a moment déjà et qui m'avait vraiment plue. D'abord parce que c'est un AU (que je n'ai pas l'habitude de traduire ou d'écrire), l'intrigue est prenante, vivante et la relation entre les deux frères nous est dévoilée avec beaucoup de finesse et de crédibilité (à condition d'aimer le pairing of course!). D'ailleurs la caractérisation des persos est plutôt fidèle (du moins pour Itachi, c'est plus discutable pour Sasuke et les autres persos au fil de l'histoire). On retrouve les principaux persos de Naruto (Gaara pour une fois! Naruto, Neji, Kiba, Madara, etc.) ce que j'apprécie vu la profondeur qu'ils donnent à l'intrigue et en ajoutant des histoires parallèles!

J'espère sincèrement que cette fic vous plaira autant que je prends du plaisir à la traduire, car elle en vaut la peine (comme tant d'autres...) Un grand merci à Noche-Locura pour son talent! ^^

Les plus impatients et courageux d'entre vous pourront aller la lire sur son profil, elle n'est pas terminée mais ça avance bien apparemment.

Vocabulaire: Onigiri: petite boulette de riz fourée, souvent en forme de triangle ou d'ovale et enveloppée d'une algue. Bento: repas nutritif contenu dans un coffret à compartiments traditionnellement fait maison et extrêmement populaire au Japon. Furoshiki: technique traditionnelle d'emballage en tissu utilisée pour transporter le bento qui peut aussi servir de nappe pour le pique-nique.

Bonne lecture!


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Impossible to love you

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Chapitre 1

Cela faisait deux mois, deux mois entiers depuis ses examens d'entrée à l'université. Sasuke broyait du noir devant son ordinateur, avant d'éteindre l'écran lumineux qui semblait maintenant user ses yeux trop souvent, à l'utiliser pendant plus d'une demi-journée. Il poussa un profond soupir, frottant ses paupières sombres avec fatigue et dégoût. Encore un jour de perdu.

Perdre son temps à ne rien faire après les journées épuisantes qu'il avait passées à la préparation de ses examens s'avérait être terriblement lassant. Il avait réfléchi à la proposition de son père qui lui offrait de travailler pendant un temps dans son école, mais frémit à l'idée de devoir supporter son glaçon de grand frère et d'être sans cesse comparé à lui par tout le monde. Il soupira encore, massant ses tempes pour calmer le mal de tête qu'il sentait venir.

- Otouto.

Une voix profonde et d'une douceur trompeuse l'extirpa de ses pensées.

Il pivota sur sa chaise et croisa machinalement les bras à l'instant où ses yeux se posèrent sur la silhouette à l'entrée de sa chambre, plissant ses pupilles onyx dans le ciel tout aussi sombre et sans étoile qui soutenait impassiblement son regard.

Leur petite bataille visuelle dura une longue seconde, puis Sasuke s'arracha finalement à la vue de cette grande et svelte silhouette, focalisant son attention sur la couette bleu foncée, bordée avec soin sur son grand lit douillet.

- Tu n'aurais pas pu frapper avant ? lança t-il sèchement.

- Allons, allons, mon stupide petit frère. Ne soit pas si malpoli avec ton pauvre grand frère qui vient juste de rentrer d'une longue journée de travail, pendant que tu flemmardais à la maison, débita Itachi, un rictus aux lèvres.

- Hn. C'était un repos bien mérité, marmonna Sasuke à mi-voix.

- Enfin bref, je suis juste venu t'appeler pour dîner, ajouta doucement Itachi, avant de tourner les talons et de redescendre. Le cadet observa son frère disparaître dans l'embrasure sans se départir de son air noir, puis le suivit en traînant des pieds.

Le dîner se passa sans encombres pendant un quart d'heure, jusqu'à ce que le père de Sasuke ne brise le silence.

- Il serait temps que tu considères mon offre, Sasuke. Ce dernier stoppa son geste, alors qu'il s'apprêtait à saisir une tranche de saumon avec ses baguettes.

- Je veux me trouver du travail moi-même, otou-san.

Son père le fixa avec agacement.

- Combien de fois faudra t-il te le répéter ? Je veux que tu travailles au bureau d'administration pour apprendre les ficelles du métier et assister ton frère à la direction de l'école.

Sasuke se pinça fortement les lèvres, ravalant sa réplique en fixant son bol d'un air sombre.

- Et arrête de bouder. Tu t'es déjà reposé pendant deux mois. J'espère te voir commencer à travailler lundi prochain. Itachi, c'est compris ?

- Oui otou-san, je me charge des préparatifs nécessaires, répondit poliment l'aîné.

La suite du dîner se fit dans un silence gêné qui planait au-dessus de la table familiale comme un nuage orageux. Puis Sasuke grimpa lourdement les escaliers pour retourner dans sa chambre, claquant la porte avant de se jeter sur son lit. Un léger coup donné à sa porte le fit sortir de ses idées noires.

- Qui est-ce ? demanda t-il brusquement.

- Kaa-san, mon chéri. Est-ce que je peux entrer ? La douce voix de sa mère résonna à travers le bois qui les séparait. Il ne répondit rien. La porte s'ouvrit dans un léger grincement et sa mère entra dans sa chambre, se rapprochant du lit pour s'asseoir à son bord. Elle lui ébouriffa tendrement les cheveux.

- Tu sais, otou-san a de grands projets pour ton avenir, c'est pour ça qu'il insiste que tu travailles à l'école, déclara t-elle en lui caressant la tête.

- Mais je ne veux pas qu'on m'assiste ! Je veux me débrouiller seul... nii-san n'a pas dû travailler à l'école d'otou-san après ses examens secondaires et maintenant il est quand même principal ! Pourquoi je dois toujours écouter otou-san ? siffla t-il, la tête enfouie dans l'oreiller.

- Chéri, je vais te confier un secret. Si ton père fait tout ça pour toi, c'est parce qu'il souhaite vraiment que tu prennes sa succession à l'école. Itachi a toujours été... trop distant pour que ton père lui confie l'école qu'il a si précieusement bâtie de ses propres mains, lui murmura sa mère à l'oreille avec un brin de nostalgie.

Sasuke leva un regard surpris vers elle. Il ne s'était jamais douté que son père voyait Itachi de cette façon. Chaque fois, tout le monde semblait traiter son aîné comme le prodige qui hériterait de l'entreprise familiale avec succès et créérait de nouvelles branches. Le cadet s'était toujours amèrement attendu à rester dans l'ombre de son grand frère. Il cilla, l'air incrédule et sa mère lui sourit avec tendresse en le contemplant de ses yeux sombres et doux. Avec une dernière caresse dans ses cheveux, elle se leva puis s'en alla pour le laisser seul. Sasuke se redressa sur son lit, cogitant sur les révélations qu'on venait de lui faire.

- Supide petit frère. Ne pique pas une crise pour rien. Tu devras être à l'école lundi matin 8 heures et tu termineras à 17 heures, lança placidement Itachi, appuyé contre le cadre de la porte.

- Qu'est-ce que je suis censé faire ? demanda le cadet, se renfrognant devant la mine stoïque de son aîné, voulant frapper le bâtard qui avait si rudement interrompu le fil de ses pensées occupées.

- Travailler à la réception. Cela dit, je ne vois pas comment tu vas t'en sortir. Le poste nécessite des qualités relationnelles.

Sasuke se renfrogna davantage et jeta violemment son oreiller à l'endroit vide où s'était tenu son frère une seconde plus tôt.

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- Sasuke, Sasuke, réveilles-toi ! C'est ton premier jour d'éco- de travail aujourd'hui ! Une voix lointaine et maternelle s'infiltra dans ses rêves, l'arrachant à l'étreinte du sommeil. Il entrouvrit un œil torpide et grogna.

- Debout mon chéri ! Et avec le sourire ! chantonna sa mère, alors qu'une lumière aveuglante se répondait dans la pièce. Il fronça les sourcils et plongea sa tête sous l'oreiller pour protéger ses yeux de l'horrible clarté.

- N'allume pas la lumière, grommela t-il dans sa couette.

- Allons ne râle pas. Tu ne voudrais pas être en retard pour ton premier jour de travail, n'est-ce pas ?

Sasuke grogna à nouveau en s'asseyant lentement sur son lit.

- Non, kaa-san, marmonna t-il. Sa mère fit claquer sa langue, les mains sur les hanches, avant de quitter la chambre.

- Où est nii-san ? demanda t-il une fois descendu en bas.

- Oh il est déjà parti. Il commence plus tôt cette semaine. Il m'a dit que tu dois te présenter à son bureau en arrivant. Ah que tu as l'air en forme aujourd'hui ! Mon superbe fils !

Sasuke grimaça en jetant un œil à ses vêtements. Itachi lui avait dit qu'il n'était pas nécessaire de porter une tenue trop formelle, alors il était simplement vêtu d'un jeans noir et d'un T-shirt assorti, avec son lot habituel de chaînes et de ceintures en cuir.

- Le noir fait vraiment ressortir ton teint, commenta sa mère, ses pupilles douces reflétaient le soleil matinal, brillant telles des étincelles dorées.

Sasuke grimaça de plus belle à ces mots.

Toutes ses tentatives désespérées pour essayer de bronzer avaient toujours été inutiles, sa peau restait aussi pâle que la neige, lui donnant un air fragile et presque féminin, quasiment androgyne. Il piqua un fard à la remarque involontaire de sa mère. Même si Itachi n'avait pas l'allure du typique surfeur bronzé, il l'était déjà plus que lui. Sasuke poussa presque un soupir indigné à cette pensée. Itachi le surpassait même par sa beauté physique.

Il se dépêcha de finir son onigiri et attrapa le bento que sa mère avait enveloppé dans un furoshiki, alors qu'il avalait son thé d'un trait.

- J'y vais, kaa-san.

Se précipitant vers la sortie, il entendit une voix lointaine lui répondre gentiment alors qu'il franchissait le seuil : 'fais attention en traversant la route, mon chéri !' et sentit aussitôt une once de regret tirailler ses entrailles pour avoir traité sa mère de la sorte, juste à cause d'une simple remarque, alors qu'elle continuait à lui offrir toute son affection.

Une fois arrivé devant l'établissement, il poussa le lourd portail en fer forgé de l'Ecole de Musique Kono-Uchiha, scrutant avec admiration l'élégant design de l'emblème réputé de sa famille en haut de l'entrée. Les deux agents de sécurité près des hauts piliers blancs s'inclinèrent profondément, auxquels il répondit d'un bref signe de tête alors qu'il pénétrait nonchalamment dans l'enceinte de l'école. Il remonta l'allée jusqu'au bâtiment des bureaux de l'administration et dès son entrée, remarqua les coups d'œil qu'on lui jetait furtivement avant que chacun ne retourne à ses affaires. Sasuke devinait que ces gens avaient dû être informés de sa venue et fut extrêmement soulagé de ne pas avoir à subir l'habituelle cérémonie des présentations.

Une série de gloussements aigus détourna son attention et il leva les yeux vers la source du dérangement. Deux filles d'environ son âge étaient en train de le fixer dans un coin à la réception. Elles ressemblaient plutôt à une paire de tomates avec les rougeurs qui s'étaient glissées sur leurs joues fardées. Il fronça les sourcils, sachant précisément quel genre d'images devaient se former dans leur esprit. Il avait assez été harcelé au lycée. Sans leur accorder plus d'intérêt, il poursuivit sa marche jusqu'au bureau du principal.

Il ne connaissait que trop bien cet endroit. En tant que fils du fondateur de cette école, il avait inévitablement été inscrit ici. Il se souvenait du principal de l'époque, un vieil homme aimable nommé Sarutobi. Ce dernier était mort juste quelques années après l'arrivée de Sasuke et fut remplacé par une femme de la cinquantaine, qui ne faisait pas du tout son âge, et qui détestait le voir s'amuser à sécher les cours. Son froncement de sourcils s'accentua. Il avait l'habitude d'être convoqué à ce bureau. Il s'arrêta devant la porte en chêne massif et toqua.

- Entrez, fit la voix calme et réfléchie de son grand frère à travers la porte. Sasuke s'exécuta.

- Et bien Otouto, te voilà enfin. Je vais pouvoir appeler le responsable administratif, déclara Itachi d'un ton neutre après lui avoir jeté un coup d'œil. Il décrocha le petit combiné noir brillant et composa un numéro.

- Mon frère est arrivé. Oui. Pouvez-vous venir dans mon bureau et le renseigner sur ses fonctions ?

Itachi raccrocha et se replongea dans ses documents, qu'il observait derrière une fine paire de lunettes argent seyant parfaitement son visage anguleux et ses yeux de félin. Sasuke grimaça à ce manque d'accueil déplorable. Son frère avait au moins tenté de s'intéresser à lui lorsqu'il était plus jeune, même s'il lui tapotait souvent le front d'une façon très agaçante. Maintenant, il aurait bien pu s'évaporer dans cette même pièce sans qu'Itachi ne le remarque ou n'éprouve un quelconque manque.

Deux coups réguliers perturbèrent le fil de ses pensées.

- Entrez.

Le cadet tourna la tête pour tomber sur une paire d'yeux insolites, des pupilles dorées qui le dévisagèrent en retour. Le regard étrange était rehaussé d'un eyeliner mauve qui pointait jusqu'à la peau atrocement blafarde au coin de l'oeil. Cette vue le fit légèrement reculer sur sa chaise, trouvant incroyable le fait qu'on puisse être encore plus pâle que lui, et puis qu'est-ce que c'était que cet... eyeliner ?

Au visage pâle et creux s'ajoutait une masse de longs cheveux noirs et lisses que l'homme avait attachés pour soigner son look, une chevelure presque similaire à celle d'Itachi, excepté pour sa longueur brillante et satinée. Sasuke devina alors que l'homme devait être -non- il était gay à coup sûr.

La large bouche de l'homme s'étira en un sourire effrayant, une curieuse lueur au fond des yeux alors qu'il examinait Sasuke, semblant le déshabiller du regard. Le jeune Uchiha le toisa d'un air menaçant qui n'eut pas l'air de l'affecter. En fait, son sourire s'agrandit si c'était encore possible, le rendant plus sinistre encore. Le garçon abandonna et se détourna vers son frère à la place. Itachi fixait l'énergumène lui aussi, le visage toujours impassible, mais ce fut ses yeux qui glacèrent l'échine du cadet.

Le regard d'Itachi n'avait jamais été aussi noir et féroce qu'à l'instant. Ses iris se déchaînaient tel un ouragan balayant les mers nocturnes, lançant des éclairs. Il lui était impossible d'imaginer pourquoi son frère était furieux envers ce type. Itachi aurait pu l'assassiner d'un regard.

- Bonjour, je suis Orochimaru, le responsable administratif. Tu dois être Uchiha Sasuke, l'unique petit frère du principal. C'est un plaisir de te rencontrer, dit-il d'une fausse voix mielleuse.

Le cadet reporta son attention vers l'énergumène.

- Bonjour. Tout le plaisir est pour moi, répliqua t-il avec nonchalance.

Orochimaru s'avança vers lui en tendant sa main pâle. Sasuke l'observa avec méfiance avant de la saisir. Des doigts osseux et détestables, froids au toucher, se refermèrent autour des siens. Il retira rapidement sa main et se retourna à nouveau vers son frère.

- Orochimaru-san est chargé de superviser ton travail, Sasuke. Donc n'hésite pas à lui faire part de tes questions si nécessaire. En gros, en tant que réceptionniste, tu devras répondre aux appels, peut être juste pour apaiser certains parents particulièrement exigeants. Les horaires de l'école sont dehors au bureau de la réception. Tu devras principalement recevoir les appels en fonction des horaires, et si jamais ils s'adressent aux professeurs, vérifie leur emploi de temps avant de transmettre. Si l'appel est pour moi, demande d'abord de qui il s'agit. Normalement, tu seras au courant si je dois recevoir des appels, sinon transmets-les juste au principal adjoint.

- Ok, répondit-il promptement.

- Bien, alors tu peux t'en aller. Orochimaru-san, j'ai encore quelque chose à vous dire.

Le garçon se retourna pour quitter la pièce et rejoignit le bureau de la réception.

- Salut ! On nous a dit que tu étais le petit frère du principal ! Tu t'appelles Sasuke, non ? Mon nom est Sakura Haruno et voici Ino Yamanaka, heureuse de te connaître ! pépia l'une des jeunes filles qu'il avait aperçu tout à l'heure. En l'occurence celle aux cheveux roses. Sasuke émit un simple grognement en guise de réponse et s'enfonça sur une chaise non loin. Sakura fit légèrement la moue et Ino prit immédiatement la relève, lançant un regard bleu sombre dans sa direction, bombant sa poitrine en avant pour exhiber son décolleté.

- Ton air menaçant est si sexy, Sasuke-kun. Excuses Grand front ici présente. Elle se comporte toujours comme une petite lycéenne quand elle croise quelqu'un de chaud. Et là tu es brûlant. La blonde termina sa phrase avec un clin d'œil.

Sakura fulminait.

- Je t'ai entendue Ino-pig ! Espèce d'idiote ! C'était une tentative de drague complètement nulle !

Sasuke observa les deux filles se disputer, les coudes posés sur le bureau. Il se demandait combien de temps il allait bien pouvoir supporter ce job. Finalement, le téléphone se mit à sonner et il fut heureux de pouvoir s'occuper l'esprit.

À son plus grand soulagement, les filles étaient souvent chargées d'aller transmettre des messages. Lui n'était envoyé nulle part et il devinait que c'était parce que l'école appartenait à son père. Il détestait le sentiment d'être spécial ou privilégié en l'honneur de quelqu'un d'autre. Il aurait voulu construire lui-même sa carrière mais il était coincé là, dans ce bureau, à contempler les portes vitrées avec envie. Une soudaine sonnerie l'extirpa de sa rêverie, et il tendit un bras pour décrocher.

- Ecole de Musique Kono-Uchiha, bonjour.

- Vous cherchez le principal adjoint ? Un instant. Laissant le combiné, il se rendit au bureau du principal adjoint seulement pour constater qu'elle était absente. Il retourna auprès de son interlocuteur.

- Elle n'est pas là pour le moment.

- Très bien, je transmettrai votre appel.

Il raccrocha et s'adossa contre sa chaise de bureau, s'apprêtant à fermer ses yeux fatigués lorsqu'un bref toussotement se fit entendre, le retenant de justesse. Il se raidit sur son siège et focalisa son regard sur l'intrus.

- Oui ? demanda t-il avec hésitation.

Orochimaru s'installa à ses côtés, rapprochant son siège de façon à ce qu'il touche légèrement celui de Sasuke.

- Sasuke-kun, je sais que tu viens juste de débuter et tu en connais probablement peu sur le monde qui t'entoure là dehors. Les gens n'hésiteront pas à te dévorer si tu ne surveilles pas tes arrières – ou dans ce cas précis, si tu n'es pas poli. Il n'est pas très approprié de seulement répondre 'un instant'. Ajoute un s'il vous plaît à la fin de ta phrase, mon garçon.

Orochimaru lui sourit, ses boucles d'oreilles bleu acier et terriblement gay brillaient de mille feux sous l'éclairage artificiel au dessus d'eux. Sasuke baissa les yeux vers la main qui caressait tendrement sa cuisse, faisant des va-et-vient suggestifs alors que son propiétaire parlait tranquillement. Sasuke le fusilla du regard, plaquant violemment sa main sur celle du serpent pour l'arrêter, puis répondit rudement.

- Oui, Orochimaru-san, j'ai parfaitement compris.

Son sourire s'élargit et il plaça son autre main sur celle du jeune Uchiha, reprenant ses caresses.

- Oh et n'oublies pas de toujours dire je vous en prie à la fin de tes appels. Souviens-toi, la politesse est la clé.

Son genou toucha celui de Sasuke alors qu'il continuait à frotter son pouce glacé contre les doigts du garçon. Sasuke n'avait jamais eu autant envie de tuer quelqu'un. Pour qui se prenait ce gugusse? Il empiétait largement les limites de son espace personnel.

- Sasuke.

Ils se retournèrent tout deux en entendant une voix sévère dans leur dos. Des yeux d'encre identiques à ceux de sasuke leur jetaient des flammes. Le cadet tressaillit et libéra instantanément sa main de celle du serpent, secrètement heureux de voir apparaître son frère.

- Sasuke, répéta Itachi, d'un ton aussi glacial qu'une montagne de pics perçant un ciel d'hiver. J'ai besoin de te voir dans mon bureau, tout de suite.

Sa voix avait dangereusement baissée d'une octave.

- Oui. Excusez-moi, Orochimaru-san, cracha le cadet à l'intention du serpent, bien que la froideur de son frère ne le fasse trembler.

- J'espère que tu te rends compte que tu es dans une école. Les gens sont priés de se comporter correctement. On n'est pas dans un bar, alors arrête de draguer, lui ordonna Itachi, après avoir refermé la porte de son bureau derrière eux.

- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? Ça se voit pas assez que c'est ce type qui me fait du rentre dedans ? Je ne suis pas gay, souffla t-il rageusement devant les accusations de son grand frère.

- Tu en es sûr ? Parce que tu sembles être très proche de ton meilleur ami, répondit calmement l'aîné, s'inclinant sur le dossier de son fauteuil.

- Je ne le suis pas ! Et Naruto est hétéro lui aussi ! Bon dieu, c'est quoi ton problème ? Je voulais te remercier pour m'avoir sauvé du sale pervers là dehors mais je crois que je vais m'en passer. Sasuke croisa les bras en fixant intensément son frère.

- Pourquoi t'énerves-tu toujours quand je te demande si tu es gay ? Tu es homophobe ? insista Itachi.

- Non plus ! Qu'est-ce qui t'arrives bordel ? Tu t'éloignes de ton sujet en plus.

- Ne m'insulte pas. Je n'accepterai pas tes idioties ici. Tu peux sans doute t'imposer à la maison, mais souviens-toi qu'ici, c'est mon territoire, continua t-il sans se préoccuper des mots de son cadet.

- De toute façon, si t'es le principal c'est grâce à otou-san ! Arrête de me commander ! Je suis pas responsable de ce qui s'est passé dehors ! s'écria le jeune Uchiha, perdant son sang-froid.

Itachi quitta son siège et s'avança lentement vers son petit frère, laissant vagabonder son regard insondable sur lui.

- Peu importe, je suis toujours le principal. Tu es sous mes ordres. Tu n'as d'autre choix que de m'écouter. Et tu n'as pas la moindre idée de ce dont tu es capable. Le ton d'Itachi s'était assombri sur cette dernière phrase et ses yeux profondément noirs s'attardèrent sur le visage de Sasuke.

Le cadet serrait et desserrait les poings avec anxiété. Il se détourna et sortit en trombe du bureau sans oublier de claquer la porte derrière lui.

- Ce connard. Si on était à la maison, je l'aurais déjà attaqué depuis longtemps. Et qu'est-ce qu'il voulait dire par 'tu n'as pas la moindre idée de ce dont tu es capable' ? répéta t-il à voix haute entre deux insultes marmonnées dans sa barbe.

TBC...