Bonjour tout le monde!

Voici donc mon tout premier AU Supernatural avec des chapitres. Au départ, c'était censé être un simple OS mais les idées ont affluées, et j'écris donc la suite. Destiel à venir!

Je tiens aussi à dire que ce dont souffre Castiel, d'autres en souffrent aussi et je ne veux pas prendre ça à la légère. Ce sont des troubles qui font souffrir beaucoup de personnes, et il n'y a pas vraiment de remèdes malheureusement.

Supernatural et ses personnages ne m'appartiennent pas.

Sur ce, bonne lecture et j'espère que vous apprécierez ce premier chapitre.


Le docteur Dean Winchester feuilletait tranquillement ses dossiers, ses yeux roulant à certaines de ses lectures. Il n'était pas docteur à proprement parlé, car il travaillait dans un hôpital psychiatrique, un asile comme on appelait ça familièrement. Et cette vie avec les malades ne lui plaisait guère, mais ça lui rapportait de l'argent. Il pouvait amener sa femme, Lisa, à des croisières, lui faire voir le bout du monde. Sa vie n'était pas mouvementée en général. Parfois quelques déclarations d'amour de la part de ses patientes, des anecdotes indécentes de la part de ses congénères masculins, et des crises de folie, mais rien de bien palpitant. Jamais il n'avait imaginé que sa vie pouvait être bouleversé, et pourtant, c'est ce qui arriva un jour quand le dossier d'un certain Castiel Novak arriva sur son bureau.

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-Entrez ! autorisa Dean alors qu'il buvait un verre d'eau en louchant sur un dossier fort passionnant.

Un homme entra rapidement dans le bureau du docteur. Vu d'ici, il n'avait rien de cinglé pour le désigner dans un terme familier. Rien de bien sexy non plus, ou de trop moche. Des cheveux noirs en bataille, une cravate très mal mise, des yeux que Dean put apercevoir, des yeux bleus. En somme un type qui avait l'air normal.

-Bonjour Mr ! salua le maître des lieux, cherchant déjà dans la masse outrageuse de dossiers qui trainaient sur son bureau.

Il se permit un levage en règle de sourcil quand l'individu lui attribua juste un signe de tête au lieu d'une parole. Un patient malpoli ? Ca commençait bien...Dean eut un soupir mental. Les jeunes, de nos jours, une vraie catastrophe. Déjà la semaine dernière, avec un adolescent qui s'appelait Kevin, d'après ce qu'il s'en souvenait. Kevin Tran, un adolescent plus qu'impoli qui n'hésitait pas à insulter quand il n'avait pas d'hallucinations...

-Alors, vous vous appelez Castiel Novak, c'est bien ça ? demanda-t-il.

Un simple hochement de tête lui répondit. L'entretien s'annonçait superbe avec cet inconnu malpoli...Dean se rendit alors compte qu'il avait oublié de feuilleter le dossier, trop occupé à téléphoner à Lisa.

-Excusez-moi, je n'ai pas eu le temps d'examiner votre dossier. Donc, vous êtes âgé de...31 ans, vivez dans un petit appartement dans un quartier assez dur, et vous venez ici pour ?

N'entendant aucune réponse, le docteur releva la tête de sa lecture de dossier. Ca commençait vraiment mal si ce Castiel ne lui parlait pas. Prenant un ton plus dur, il commença à gronder, jugeant que ce type là n'était pas assez malade pour piquer une crise à cause d'un rappel tout à fait poli des règles de vie en société.

-Excusez-moi, Mr Novak, mais j'aimerais avoir des réponses formulées oralement. Pourriez-vous m'aider ?

Castiel sembla hésiter, et chercha quelque chose dans son trench-coat. Il en sortit un carnet et un petit stylo, puis écrivit rapidement une inscription sous les yeux exaspérés de Dean. Ce patient se croyait trop riche ou snob pour lui parler de vive voix, peut-être ? Perdu dans ses pensées, il finit par remarquer le carnet que lui tendait Castiel. Il lut rapidement le mot.

« Lisez le dossier » écrit avec des mots penchés. Jolie écriture en passant, presque poétique si on y réfléchissait bien. Légèrement vexé de se voir rappelé son métier, Dean rendit fébrilement le carnet à son patient et parcourut la partie médicale de l'autre homme. Il tomba sur quelques mots intéressants, et se maudit intérieurement pour sa connerie. Idiotie franchement pas maligne venant d'un docteur...

-Excusez-moi Mr Novak, je ne savais pas que vous...je suis vraiment désolé. Vous êtes muet...

Castiel se contenta d'un hochement de tête et détailla son docteur. Blond foncé, yeux verts, humour douteux. Il n'avait même pas envie de rire, ni même d'essayer de se faire comprendre, mais il devrait bien coopérer pour la suite des événements. Sa tête se baissa pendant que Dean énonçait les quelques détails dans les premières feuilles de son dossier.

-Alors Castiel, vu que la communication orale ne va fonctionner qu'à un sens, vous pouvez utiliser votre carnet. J'aimerais tout d'abord savoir qui vous a dit de venir, car je ne pense pas que vous soyez malade, je veux dire par là, atteint d'un trouble psychiatrique.

Castiel prit le temps de réfléchir à cette phrase, et écrivit une réponse sur son carnet.

« Frère m'envoie ici ».

-Je vois...pourriez-vous me dire comment il s'appelle, et pourquoi il vous envoie ici ? continua Dean, s'asseyant finalement à côté son patient pour mieux voir ce qu'il écrivait et le sonder.

Pendant qu'il écrivait une autre inscription, le docteur put donc le scruter, le sonder comme il disait si bien. Pas de stress apparent, voire même plutôt aucune émotion qui passait la barrière de son corps. Ses mains ne tremblaient même pas, il ne semblait pas avoir de soucis. Qu'est-ce qui pouvait bien amener un type muet dans cet hôpital spécialisé pour les troubles mentaux ?

« Balthazar peur de maladie »

-Votre frère s'appelle Balthazar ? Oh, ça me rappelle les trois mages..., chercha-t-il à plaisanter pour détendre l'atmosphère, mais voyant que son patient ne répondait pas avec un sourire, il poursuivit. Laissez tomber. Vous dîtes que votre frère a peur de votre maladie, c'est ça ?

Castiel prit un petit instant pour réfléchir, puis acquiesça sans la moindre once d'émotion. Fascinant, cette capacité à ne pas révéler ce qu'il ressentait. Frustrant pour le docteur, qui en conclut rapidement que ce sujet là allait être dur à percer à jour, surtout s'il n'y mettait pas du sien. Le mieux était de continuer à lui poser des questions.

-Etes-vous atteint de mutisme depuis votre naissance ?

« Non » fut la simple réponse du brun.

-Très bien, euh...je crois que votre cas ne s'apparente pas à ceux que je traite, Mr Novak, déclara finalement Dean, se levant.

Alors qu'il repartait à son bureau, et sans qu'il ne puisse s'y attendre, une main attrapa la manche de son bras. Il se retourna, intrigué, et vit le regard de son patient. Un regard qu'il tenta de décrypter. Castiel voulait-il lui dire qu'il avait besoin qu'on traite son cas ? Sans doute. Hésitant, Dean finit par céder. Il y avait tellement de fous dans cet endroit qu'un de plus, ou un de moins si Castiel ne l'était pas, ça ne ferait pas tellement de différence. Il allait juste avoir du boulot en plus, mais au moins il aurait des primes ! Un petit sourire qui se voulait rassurant se dessina sur ses lèvres alors qu'il revenait à sa place sous le regard observateur de Castiel.

-Ecoutez, Mr Novak, voici ce qu'on va faire. Comme je vois que vous semblez vouloir que je m'occupe de votre cas, je vous propose un autre rendez-vous. Ce soir je m'occuperais de votre dossier avec sérieux et nous pourrons...parler de ce qui ne va pas. Il faudra que je vous fasse passer des tests aussi, mais croyez-moi, je ne vois aucune pathologie autre que le mutisme en vous, indiqua le blond foncé, prenant une feuille et un stylo.

Il apposa quelques notes dessus puis tendit le papier à Castiel après avoir tout de même regardé quand il aurait de la place dans son agenda. Un jeudi après-midi, tant mieux, c'était la semaine prochaine ! Castiel le remercia du regard et lui tendit une main puis s'en alla sans aucun autre geste. Pendant qu'il partait, son docteur le suivit du regard jusqu'à la porte. Etrange jeune homme, mais fascinant.

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-Je suis rentré, chérie ! sourit Dean.

Lisa lui fit un sourire également, l'accueillant avec un baiser impatient. Elle l'aida à se débarrasser de son sac noir rempli de paperasses, et alla lui faire un café. Dean entra dans la cuisine, la suivant, et piqua une part de tarte qui trainait sur la table en bois massif. Dieu ce qu'il aimait ce calme et l'odeur de cette cuisine...

-Mh, mais qu'est-ce que tu préparais avant ?! demanda-t-il, embrassant la nuque de sa femme.

-Tu ne le sauras pas avant ce soir, chéri ! Alors, comment c'était aujourd'hui ? Encore des fous ? interrogea-t-elle, intéressée.

-Lisa, tu sais bien que j'aime pas qu'on les appelle comme ça, même si certains le sont...c'était une journée fatigante, éreintante, énervante...et j'ai failli me faire ridiculiser par mon manque de professionnalisme ! grommela-t-il, s'asseyant confortablement sur une chaise.

-Que veux-tu dire par là ?

-Y a un type muet qui est venu aujourd'hui, et je n'avais pas encore lu son dossier médical. Je l'ai pris pour un malpoli qui se prenait pour le roi du monde. Non vraiment, je m'y attendais pas ! s'amusa-t-il.

Lisa eut un nouveau sourire et lui tendit son café avant de l'embrasser. Une belle vie qu'ils avaient, tous les deux. S'asseyant auprès de lui, elle l'admira quelques instants. Non, décidément les vêtements de travail qu'il portait ne lui allaient pas du tout ! Tout ce noir...à la limite, elle préférait nettement ses vieux tee-shirts déchirés et ses jeans sales.

-Tu n'as pas oublié qu'on part en croisière dans deux semaines, hein ? s'enquit-elle.

-Bien sûr que non mon cœur, susurra-t-il avant de glisser un délicieux baiser sur ses lèvres.

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Ce soir là, Dean passa presque toute la soirée dans son petit bureau privé. Sa petite pièce à lui, décorée de photos. Des photos de lui et Lisa, de lui et Sam. Sam Winchester, son petit frère qui avait péri. Tout le monde avait dit que c'était un accident, mais lui savait qu'il y était pour quelque chose dans la mort de son petit frère, car c'était lui qui l'avait tué accidentellement après qu'ils soient revenus d'une soirée arrosée, bien trop arrosée . Dean évitait de trop regarder ces photos là, celles où il était avec Sam. A la place, les cadres étaient occupés par des scènes joyeuses.

Mais ce soir, ce n'était pas ça qui intéressait le docteur. Il tenait entre ses mains une tasse de café, la radio était allumée, et ses yeux glissaient, plus que fascinés, sur le papier blanc où l'histoire de son patient actuel était écrite en noir. Bouleversé, il songea à regarder une partie du dossier qu'il n'avait pas encore vu. Castiel Novak avait été autrefois un simple photographe. Il découvrit certaines de ses photos. Toutes avaient ce petit détail qui lui plaisait chez cet homme là. De la couleur, de la vivacité. Sur la plupart des photos, il s'agissait du même modèle qui posait. Parfois un autre modèle, toutes des femmes. Brunes, regard perçant. L'une assez jeune, l'autre dans la quarantaine. Et plus il avançait dans les quelques autres photos glissées dans le dossier, plus il se rendait compte que des événements avaient dû rendre Castiel muet. Il avait dû avoir un traumatisme, car la couleur de ses photos s'effaçait au fur et à mesure pour sombrer dans le noir et les images à la limite de la décence.

Ce patient était plus qu'intriguant. Dean découvrit aussi quelques écrits, juste des poèmes trainant par là. Mais qu'ils étaient beaux, significatifs de l'état de ce Castiel Novak. Peut-être avait-il bien fait d'accepter de s'occuper de ce cas, finalement, car quelque chose n'allait vraiment pas. Après avoir soigneusement rangé le dossier, Dean alla se coucher sans plus attendre, rejoignant les bras doux de sa femme, mais cette fois là, il ne put pas fermer l'œil, troublé. Lisa s'en rendit compte, mais elle ne pouvait rien faire. Elle resserra simplement le contact avec le corps de son mari, passant ses bras autour de lui sans se douter que sa vie et celle de son cher docteur venait d'être bouleversé pour toujours.


Des avis? J'espère en tout cas que ce premier chapitre vous a...intrigué, disons? (:

Je compte publier un chapitre toutes les semaines, donc à très vite!