Disclamer : Once Upon a Time ne m'appartient pas. La série appartient à la ABC.
La première version de cette histoire a été publiée le 18/09/2014. Il s'agit ici d'une réécriture avec l'aide de Keiitaroo. Je la remercie encore pour ses précieux conseils.
Bonne lecture !
Emma avait avoué à Rumpelstilskin qu'il retrouverait son fils. Elle l'avait vu avaler la potion d'oubli avant de se faire happer par le vortex. Elle tomba lourdement aux côtés de Hook et de la femme qu'elle avait sauvée d'une mort certaine.
Lorsqu'elle se releva, elle constata qu'elle était dans une forêt. Les arbres s'étendaient à perte de vue et une forte odeur de terre embaumait l'endroit. Marianne se redressa à son tour et demanda où ils se trouvaient. La Sauveuse ne reconnaissait pas Storybrooke. Les arbres étaient plus imposants, et leur branchage tendait plus haut vers le ciel. Ils étaient plus nombreux que dans le parc de la ville. Même dans la partie la plus dense et reculée, les arbres n'étaient pas si nombreux. Ce constat noua son estomac. Elle lança un regard au Capitaine Hook et lui dit :
- « Je sais pas toi, mais moi, je trouve que ça manque cruellement de béton.
- Ne t'inquiète pas, Love. Nous sommes peut-être plus près de Storybrooke que nous l'étions il y a quelques instants. »
Des bruits de sabots retentirent à leurs oreilles comme pour prouver au pirate qu'il était en tort. Ils se cachèrent derrière la végétation et attendirent que les individus passent leur chemin.
- « Père, je suis lasse de cette promenade. Ce nouveau cheval est fort bien mais trop fougueux.
- Il saura s'apaiser à ton contact, ma chérie. Laisse-lui le temps de s'habituer à sa nouvelle cavalière. »
Emma se risqua à jeter un coup d'œil. Elle vit une petite fille sur un grand cheval qui parlait à son père. Elle remarqua la couronne qui trônait sur le crâne quelque peu dégarni du souverain. Elle savait déjà qu'il ne s'agissait pas du roi Midas car elle l'avait croisé récemment, du moins selon sa propre perception du temps.
Soudain, la blonde blêmit. La petite pimbêche sur son grand poney, elle venait d'entendre son nom. Il raisonnait comme un glas à ses oreilles. Cela ne pouvait décemment pas être pire. Elle venait de voir sa mère, âgée de dix ans.
Quand le roi Léopold fut reparti avec sa fille. Emma se laissa aller à une vive démonstration de sa détresse intérieure.
« Mais comment, COMMENT c'est possible un truc pareil ?! On va finir par crever ici ! » s'exclama-t-elle d'une voix rendue aigüe par la surprise et la panique.
Hook chercha à calmer sa belle mais la blonde continua à faire les cent pas, maugréant sur leur sort sous le regard silencieux de Marianne.
Tout devait recommencer. La blonde envoya Killian lui acheter des vêtement décents. Elle le pria de lui ramener des habits masculins qui seraient plus aisés si, sait-on jamais, ils devaient de nouveau fuir.
Hook revint et Emma put se vêtir. Elle enfila le pantalon de cuir et la blouse blanche. Elle nageait dans cette chemise qui était destinée à une carrure plus large et masculine. Elle avait également une grande cape de couleur sombre qui couvrait ses épaules. Ils se fondraient de nouveau dans la masse des autres habitants de l'Enchanted Forest.
Le soleil commençait à décliner. Et alors que la nuit commençait à embrasser la terre, les trois acolytes eurent une petite surprise. Ici et là, quelques torches s'embrasaient, leur signalant qu'ils étaient encerclés.
Le Capitaine sortit son sabre et prit place devant Emma, faisant rempart de son corps.
Un homme assez petit et corpulent sortit de l'ombre. Sans crier gare, il mit son poing dans la figure du pirate, qui tomba au sol. Le mystérieux assaillant se saisit du sabre de sa victime et en dirigea la pointe sur le torse de Hook.
« Assez, Petit Jean ! »
La voix était jeune quoique déjà grave. Un homme empreint de la jeunesse de son âge, commençait à s'avancer à son tour, se faisant de plus en plus distinct à la lumière des torches.
« Putain, non... pas lui... » lâcha Emma.
Marianne fronça les sourcils et se pencha en avant afin de mieux discerner les traits du jeune homme.
« Et puis merde » songea la blonde.
Elle attrapa une épaisse branche qui jonchait le sol et réitéra son geste à l'encontre de la pauvre femme. Elle asséna à Marianne un violent coup à l'arrière du crâne qui la fit sombrer dans l'inconscience. Ignorant toujours l'identité de sa codétenue, la Sauveuse se permit de réitérer cet acte peu délicat. Ainsi elle ne commettrait pas d'impair et n'influencerait pas son avenir ou le passé dans lequel ils se trouvaient. De plus, inconsciente, elle ne poserait pas de questions dérangeantes.
« Tu as la main un peu lourde, Love. Si elle n'est pas encore morte, on aura de la chance » lança Killian avec humour.
Le mystérieux, et pourtant déjà connu, jeune homme se tenait à présent à quelques mètres d'Emma. Son visage était tout à fait visible à présent. La blonde y voyait déjà l'homme derrière le visage du garçon dans la fleur de l'âge qu'elle avait devant elle.
« Je suis Robin, Robin Wood. »
Voyant que ni la blonde, ni le pirate ne réagissait, le jeune voleur continua :
- « Je veux tout ce que vous possédez de valeur.
- Qu'est-ce que te fait croire qu'on a quelque chose de valeur, Mate ?, demanda Hook en se redressant, toujours menacé de sa propre arme par le compagnon de Robin.
- Et bien, tu es visiblement un pirate, tu dois avoir quelque butin à me donner... Et ta compagne a de beaux vêtements... Aussi, la femme que tu as assommée doit être votre prisonnière... donc entre gredins je pense qu'on peut trouver un arrangement, ajouta-t-il en regardant Emma dans les yeux.
- Et si on a rien à te donner ?, demanda la blonde avec défi.
- Il fait presque nuit. C'est un endroit égaré... Je ne pense pas que vous tuer représente un réel défi. »
Le jeune voleur était plein d'orgueil et la lueur dans ses yeux n'était en rien dû aux flammes dansantes des torches. « Quel crétin... Comment Regina a pu... pourra se taper un morveux pareil ? » songea Emma. Elle savait qu'il avait vraiment l'intention de les tuer. Mais comment les en empêcher sans entraver le passé ?
« Pense à ce qu'aurait fait Rumpelstilskin, pense à ce qu'aurait fait Rumpelstilskin... » se répéta la Sauveuse avec véhémence.
Soudain une idée lui vint. Elle se redressa fièrement et adressa un sourire narquois au jeune Robin Wood. Soudain, elle éclata de rire en songeant qu'elle s'apprêtait, ni plus ni moins, à appliquer les bons conseils de Regina concernant l'usage de la magie.
« Qu'est-ce qui te fait rire ? » demanda le jeune homme, suspicieux. Hook aurait donné cher pour le savoir lui aussi.
Emma ne prit pas la peine de répondre et ancra ses pieds dans le sol meuble. Elle tendit un bras devant elle et déplia ses doigts. La terre commença à être en proie à de violentes secousses. Les arbres alentours gémirent et plièrent au-dessus de leurs têtes. Ces immenses bras de bois lacéraient le ciel à la manière de barreaux qui emprisonnent votre liberté. Robin dut blêmir mais la lumière rougeoyante des torches ne permettaient de le dire.
La magie de la Sauveuse crépita et de la paume de sa main tendue émanait une lumière blanche et pure. Son pouvoir immaculé enveloppa sa cape qui se mit à luire du même éclat. Emma serra le poing. Sa magie s'éteignit dans un souffle et les arbres semblèrent desserrer leur prise autour des marauds.
Robin fut pris au dépourvu et recula prudemment d'un pas. Les compagnons du jeune brigand avaient soudain baissé les armes et s'interrogeaient du regard afin de savoir s'il fallait fuir ou non. Le chef des voleurs regardait avec avidité la cape d'Emma.
Le sourire hypocrite qu'affichait la blonde n'avait rien à envier au Ténébreux ou à la stricte Mairesse de Storybrooke et elle rit légèrement à cette pensée. Robin sortit une flèche de son carquois et banda son arc. La flèche se dirigeait sans nul doute en direction de la poitrine d'Emma.
- « Je ne manque jamais ma cible, déclara Robin avec calme.
- Je suis une puissante sorcière. Tu ne m'impressionnes pas, lança Emma d'une voix faussement assurée.
- Mon arc est magique. Si je décoche ma flèche, elle finira tôt ou tard par te transpercer.
- Qu'est-ce que tu veux ?, souffla la blonde en serrant la mâchoire.
- Ta cape. Et j'exige de savoir quel pouvoir elle recèle.
- Soit.»
Elle s'étonna de cette requête mais s'exécuta néanmoins. D'un mouvement du poignet, la cape d'Emma disparut pour se poser doucement sur les épaules de l'intéressé.
« Celui qui en est porteur se voit acquérir force et courage. Cependant...ton cœur doit être pur. Tu dois... accomplir de belles actions et elle ne te fera jamais défaut » expliqua la Sauveuse en réponse à la question de l'homme des bois.
Le jeune Robin caressa l'étoffe de ses doigts. Un sourire de fierté et d'orgueil se peignit sur son visage. Satisfait, il repartit avec ses compagnons. Petit Jean rendit son sabre au Capitaine Hook. Et fier de son objet magique, il repartit dans la nuit, son visage à présent dissimulé sous la capuche de sa cape.
Emma venait d'écrire l'histoire telle que nous la connaissons. Le Robin Wood, gredin et orgueilleux allait disparaître et sous le voile se profilait déjà le défenseur des pauvres et le voleur des riches : Robin Hood. Fort de sa cape, il entreprendrait bien des péripéties, persuadé que cette dernière, qu'il croyait à tort être ensorcelée, le protègerait d'éventuelles attaques.
« Joli coup. Je ne l'aurais mieux embobiné moi-même » reconnut Killian avec admiration.
La blonde lui sourit. Ils devaient de nouveau se rendre chez le Ténébreux afin d'espérer repartir chez eux. Pour le moment, ils se devaient de trouver un endroit où passer la nuit.
Faute d'auberge à proximité, ils se résolurent à passer la nuit dans les bois. Le sol meuble ferait néanmoins une couche peu douillette, et bien que la vue sur les étoiles soit appréciable, cela n'empêcherait pas le vent froid de caresser leurs corps par delà les fines étoffes dont ils étaient vêtus. Et la Sauveuse maudit le héros des pauvres de lui avoir dérobé la cape dont elle aurait pu se couvrir. Cependant, elle savait que lui donner la cape avait été une nécessité.
Le pirate parvint presque miraculeusement à faire un feu. Emma se réchauffait déjà près de ce dernier, Marianne toujours évanouie. La blonde s'approcha d'elle. Elle avait peut-être été un peu trop franche avec ce coup de branche... Elle se consola en pensant qu'elle venait d'offrir à cette ancienne prisonnière une bonne nuit de douze heures.
Aux aurores, ils entrèrent dans le manoir du Ténébreux. La Sauveuse ne s'étonna pas de l'apparence reptilienne du futur antiquaire. Elle en était toujours impressionnée mais parvenait désormais à rester impassible. Elle constata, sans surprise, que Belle n'était pas encore faite prisonnière. Aussi, elle songea que cette dernière devait couler des jours heureux avec sa famille à l'heure actuelle...
Rumpelstilskin essaya de nouveau d'étouffer Hook, sous le regard épouvanté de Marianne et las d'Emma.
La blonde expliqua tout pour la seconde fois : l'importance de Hook qui devait laisser en vie, son identité, d'où venait la femme qui les accompagnait ainsi que leur précédent petit voyage dans le temps.
Rumpelstilskin s'adoucit et se mit à feuilleter l'épais livre de contes qui ne contait maintenant, encore, que l'histoire de pages blanches et immaculées. Emma ne comprenait pas pourquoi ils n'avaient pas réussi à retourner là où ils devaient être.
- « Mais c'est peut-être, justement, parce que vous devez être ici, ma chère, déclara le Ténébreux avant de laisser échapper un petit rire jubilatoire.
- Comment ça ?, fit Emma en fronçant les sourcils.
- Vous deviez être là pour que vous, la Sauveuse, preniez conscience de votre appartenance à ce monde. Vous devez trouver pourquoi vous êtes ici pour retourner là-bas, expliqua le Ténébreux en illustrant son propos à l'aide de ses mains.
- Que devons-nous faire ?, interrogea Hook.
- Partir à la recherche de ce que vous devez trouver. »
Emma et Hook se regardèrent, sceptiques. Rumpelstilskin avait l'art de donner des réponses qui n'éclairaient pas le moins du monde la question posée.
- « Comment ça ''ce qu'on doit trouver'' ?, répéta la Sauveuse.
- Votre histoire, notre histoire, reprit le Ténébreux en caressant les pages du livre, ne s'écrit que si tout coïncide.
- Les pages sont devenues vierges quand on a interféré dans la rencontre de tes parents » rappela Hook.
Emma acquiesça. Cela, elle l'avait déjà compris. Ce qui la laissait perplexe c'est que l'histoire ne s'écrivait pas alors qu'ils n'avaient encore nullement influencée cette dernière. Ils étaient dans un passé plus ancien que le précédent. Il ne pouvait y avoir de répercutions directes du fait de leurs actions durant leur précédent voyage.
- « Si le livre ne s'écrit pas... et qu'on a pas pu influencer cette partie de l'histoire..., commença Emma en tâtonnant, est-ce que d'autres voyageurs dans le temps seraient ici ? Ils auraient pu changer l'histoire.
- Je pense que ceci est fort peu probable, répondit le Ténébreux dans un sourire. Les voyages dans le temps sont... impossibles. En théorie. Si l'histoire ne suit pas son cours c'est que quelque chose manque et vous seuls êtes à même de déterminer de quoi il s'agit.
- Et cette chose ce serait quoi ?, fit Emma, blasée.
- Hélas, je ne saurais vous être d'une plus grande utilité. » conclut Rumpelstilskin.
Notes :
L'histoire de Robin joue sur la confusion de son nom : Wood (bois) et Hood (truand, capuche).
