Bonjour à tous! =)

Ceci est ma première fic, en espérant qu'elle vous plaise! Du Romione bien sûr, what else?...

Rating T en prévisions des prochains chapitres ;)


Ce soir le Terrier est baigné de silence. Aussi loin que mes souvenirs remontent, je n'ai jamais vu cette maison au calme plus de quelques minutes. C'est tellement… irréel.

Tout est irréel depuis une semaine, d'ailleurs. Notre victoire à cette dernière bataille. Les horreurs perpétrés pour y parvenir. Tous ceux que nous avons perdus. L'enterrement de Fred. Un chagrin qui s'étend à perte de vue, océan infranchissable, jusqu'aux confins de l'horizon.

Le temps peut tout guérir, c'est ce qu'on dit. Mais pour l'instant je ne vois pas d'issue. Les Weasley sont comme des spectres, la souffrance se lit sur tous les visages. Je sais que je suis la plus épargnée, mais je me sens impuissante. C'est comme être piégé sous la glace, et sentir l'air se vider lentement de ses poumons sans rien pouvoir y faire.

Je frissonne et resserre le vieux plaid à motifs écossais autour de mes épaules. Il fait tellement froid dans ce grenier. Mais c'est le seul endroit que j'ai trouvé pour être seule. Tout le monde a besoin de s'isoler, résultat on manque cruellement de pièces. Ce fauteuil défoncé et poussiéreux du grenier a toute mon affection cependant. D'ici, la vue est belle et vous met du baume au cœur.

Depuis la petite lucarne on aperçoit la cime des arbres de la forêt. On aperçoit surtout le ciel dans toute son immensité, les étoiles qu'aucune lueur parasite ne vient ternir.

- Hermione ? Tu es là ?

On vient de frapper à la porte. Harry n'attend pas ma réponse mon entrer.

- Qu'est-ce tu fiches ici ? Pourquoi tu es dans le noir ?

Je réalise soudain à quel point il fait sombre. Je serais bien incapable de poursuivre la lecture du grimoire posé sur mes genoux. Je laisse tomber le livre par terre. De toute façon je suis incapable de lire – même ce remède-là ne fonctionne pas aujourd'hui.

- Incendio, marmonne mon meilleur ami sans conviction.

La vieille lanterne sur l'étagère s'éclaire d'une flamme pâle. Je discerne ses yeux fatigués, son visage émacié. J'aurais préféré rester dans l'obscurité.

Il s'assoit sur un accoudoir, passe ses bras autour de mes épaules et les frotte vigoureusement pour me réchauffer. Je lui souris.

- Harry… Justement je voulais te poser une question. Tu… Tu ne te sens pas de trop, ici au Terrier ?

- Un peu.

- Tu comptes rester ?

- Je ne sais pas. Je n'y ai pas vraiment réfléchi, en fait.

Il me lance un regard gêné, avant de poursuivre :

- Mais où irions-nous ? Je ne veux pas retourner à Privet Drive, et je ne pense pas que tu sois prête à repartir seule de ton côté non plus…

- C'est juste que… Malgré tout ce que Mrs Weasley peut dire, on ne fait pas partie de la famille. Et c'est un deuil qu'ils doivent faire en famille.

Je le vois froncer les sourcils. Il n'est pas d'accord avec moi.

- Je pense qu'on doit être là pour les épauler et les soutenir, au contraire.

Peut-être qu'il a tort, mais ses paroles me soulagent quand même. Je lui souris.

- Tu as parlé à Ron ? A propos de… Tu sais…

Je le dévisage avec des yeux ronds.

- Bien sûr que non ! ça n'est pas vraiment le moment, tu ne crois pas ?

Il hausse les épaules.

- C'est le moment, si ça peut l'aider à surmonter tout ça.

Harry, souvent j'apprécie ton assurance lorsque tu donnes ton avis, comme s'il était impossible que tu te trompes. Mais pas aujourd'hui.

- Fiche moi la paix, avec ça ! Je n'ai besoin de personne pour me dire quand aller lui parler ! Et maintenant, laisse-moi seule s'il-te-plaît !

Un instant plus tard, la porte claque, il ne reste plus d'Harry que sa flamme bleutée tremblant dans la lanterne.

Je sais qu'il ne m'en voudra pas. Nous vivons tous des moments difficiles. Ça n'empêche pas que je m'en veuille, cette crise de colère me ressemble si peu.

C'est juste que… Ce baiser à Ron pendant la bataille, je me sens coupable de lui avoir donné. Dans ce bain de sang il n'avait pas sa place. Ma petite vie sentimentale n'y avait pas sa place. Rien que d'y penser, j'ai envie de rentrer six pieds sous terre.

Mais je ne cacherai pas qu'il y a autre chose que la honte de mon initiative passée, il y a aussi l'appréhension d'avoir une vraie discussion avec Lui. Je ne veux pas qu'il se sente poussé à quoi que ce soit qu'il ne désire pas complètement, après tout ce qu'il traverse… Je peux attendre.

Et évidemment, je ne veux pas qu'il me rejette… A cette pensée les larmes perlent à mes yeux. Une embrassade au cœur de la bataille, alors que la mort est si proche, ça ne veut rien dire. Rien du tout.

Je ne lui ai pas parlé seul à seul depuis cette fameuse nuit. Ça n'est pas l'envie qui me manque d'aller le réconforter, mais… Je n'ai pas envie qu'il croit que je suis là « juste-pour-parler-de-ça », point barre. Ron reste avant tout mon ami.

J'aimerais que ça soit lui qui vienne à moi.

Dans mon dos la porte grince. Des pas s'avancent vers mon fauteuil.

- Harry ? Quelle partie de la phrase « j'aimerais être seule » as-tu du mal à saisir, exactement ?

Je sens quelque chose enlacer très doucement ma taille. Mes yeux rencontrent un bras à la peau claire, parsemée de quelques tâches de rousseur. Mais son odeur a déjà suffit à me mettre sur la voie.

- Ron ?

Je n'ai pas encore croisé ses yeux, mais je pique déjà un fard monumental.


Voilàà, j'espère que ce début vous a plu! N'oubliez pas les reviews, ça fait toujours plaisir et ça motive! Vous avez le droit de critiquer =P

Merci de m'avoir lue!