Un petit cadeau pour mon adorable Zoro-kun XP. C'est mon tout premier yaoï, j'espère que vous aimerez. Ce sera une histoire très courte, de trois chapitres je pense, et qui devrait être finie vers la fin de la semaine (enfin j'espère).

Bonne lecture !


"Sanji ?"

Le cuisinier écrasa sa cigarette dans le cendrier qui se trouva sur la table, et poussa un soupir d'irritation. Il était presque parvenu à se souvenir, cette fois-ci …

"Quoi encore ? Si c'est pour le repas, rien n'est encore prêt !"

"Non … c'était juste pour te dire que Robin et moi montions la garde à bord du bateau, donc si tu as envie de faire un petit tour en ville …"

Sanji leva les yeux vers le jeune renne. Celui-ci n'avait fait dépasser que très timidement son visage de l'encadrement de la porte, semblant craindre la réaction du cuisinier. Sanji poussa un soupir, et lorsqu'il prit la parole sa voix était redevenue plus douce.

"D'accord. Merci Chopper. Je vais acheter quelques provision, je serai de retour pour préparer le dîner."

Le jeune renne acquiesça d'un bref signe de tête, et Sanji descendit du pont, pensif.

Bien qu'il ne soit qu'à peine six heures, il faisait nuit noire. C'était apparemment une particularité de cette stupide île, à laquelle elle devait d'ailleurs son nom. "L'île de l'éternelle obscurité". Un nom ridicule pour une île qui l'était encore plus, à ses yeux. Pour des raisons inconnues – ou, plus exactement, qu'il n'avait écoutées que d'une oreille distraite - cette île n'était éclairée que quatre ou six heures par jour, trois jours par semaine, et était le reste du temps plongée dans la nuit la plus noire. Et, fidèles à leur habitude d'arriver toujours quand il ne faut pas où il ne faut pas, ils étaient arrivés ici le lendemain du dernier jour éclairé de la semaine …

Sanji avançait prudemment, en prenant bien soin de rester sur ses gardes. L'obscurité en elle-même n'était pas vraiment dérangeante, la lune offrait suffisamment de lumière pour qu'il puisse retrouver son chemin jusqu'au bateau sans véritable problème. Non, ce qui le dérangeait, c'était ce que cette obscurité engendrait.

Car cette île était un renommé repaire de vampires.

Bien sur, il y a encore quelques semaines il aurait probablement rit au nez de la première personne qui lui aurait dit ça. Après tout, les vampires ne sont que des créatures inventées pour faire peur aux enfants qui refusent d'aller se coucher, non ? Mais la situation avait changé … depuis ce qui s'était passé dans cette île où ils avaient fait escale quelques semaines auparavant.

Il avait été abordé par une femme. Brune, la peau pâle, des yeux aussi clairs et limpides que l'eau d'une source ou d'un ruisseau. Elle avait quelque chose d'indéfinissable en elle qui la rendait tellement plus sensuelle, et envoûtante … Sanji avait senti son souffle se figer lorsqu'elle s'était approchée de lui … la grâce de ses mouvements l'avaient comme hypnotisé, il ne pouvait plus détacher son regard de cette sublime créature …

Il n'avait ressenti qu'une vague douleur lorsqu'elle avait enfoncé ses crocs dans la chair tendre de son cou, remplacée très vite par une intense jouissance tandis que son sang le quittait peu à peu pour se mêler à celui de l'inconnue. Il avait vaguement compris l'une de ses erreurs de jugement en sentant (ou plutôt, en ne sentant pas) la poitrine de sa "dulcinée" lorsqu'elle/il s'était serré(e) contre lui, mais n'avait pas réagi. Il s'était contenté de rester plongé dans cette extase mortelle, sentant sa vie le quitter peu à peu, s'égrainer entre ses doigts, et les ténèbres l'avaient peu à peu englouti …

Il s'était réveillé à bord du Vogue Merry, avec le regard inquiet des autres membres de l'équipage posés sur lui.

Quelqu'un avait frappé à la porte de l'infirmerie dans la matinée, lui avait dit Chopper, et lorsque le jeune renne était venu ouvrir il avait trouvé le corps inanimé de Sanji étendu sur le sol, vidé d'une grande partie de son sang. Il l'avait immédiatement transfusé, mais à son réveil le cuisinier ne se souvenait pas de qui l'avait amené, le seul indice qu'ils avaient étaient un mot laissé dans la poche sur lequel avait été griffonnés ces quelques mots :

"Je suis désolé mais c'est ici que nos chemins se séparent. Zoro"

L'écriture était indéniablement celle de l'escrimeur, et des pêcheurs leur avaient confirmés qu'il avait bien quitté l'île dans la matinée, à bord d'un bateau dont il ignorait le nom. Ils avaient tout de même fouillé l'île mais n'avaient trouvé aucune trace de leur ami, et ne sachant pas vers quelle île il avait bien pu se diriger ils s'étaient finalement résignés à partir sans lui.

Cela faisait six semaines et quatorze jours exactement. Six semaines et quatorze jours qu'ils naviguaient sans Zoro.

Et ses relations avec les autres membres de l'équipage n'avaient cessé de se détériorer depuis. Sans doute parce que ses combats avec l'escrimeur lui étaient devenus, sans qu'ils s'en rende compte, aussi nécessaire que ses cigarettes pour trouver l'apaisement. Mais il y avait également quelque chose d'autre. Il avait l'impression d'oublier un évènement vital, qui s'était déroulé entre le moment ou il avait été mordu par cette créature et celui où il avait sombré dans l'inconscience.

Il passa inconsciemment la main sur la trace de morsure, sur son cou, et soupira. Si seulement la mémoire pouvait lui revenir … il connaissait peut être sans le savoir une information qui pourrait leur permettre de savoir où était parti Zoro. Cette pensée l'obsédait, l'empêchant de cuisiner correctement le jour ainsi que de dormir suffisamment la nuit. Cela faisait des jours qu'il vivait pour ainsi dire comme un fantôme, pourchassant un souvenir qu'il effleurait parfois sans jamais parvenir à saisir …

Quelque chose attira soudain son regard, le sortant de ses pensées. Une silhouette familière, qu'il ne pouvait confondre avec aucune autre.

Impossible.

Il se figea tout à coup, incrédule. Un passant qui ne l'avait pas vu s'arrêter le heurta de plein fouet, lui faisant perdre l'équilibre. Il se releva aussi vite qu'il pouvait, mais il avait disparu. Il se précipita vers le coin de ruelle où il l'avait aperçu, ignorant les protestations du passant mécontent, et s'y arrêta, le souffle court. La, dans une petite ruelle, se trouvait Zoro.


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