Note d'auteur : Bonjour tout le monde !

Il y a quasi un an maintenant, je lançais un concours sur HPF, "Sept années à Poudlard", en me jurant d'écrire un HC. Il m'aura fallu juste huit mois pour me mettre à l'écriture. :mg: Le plus important reste quand même que je publie cette fic avant la sortie du deuxième film, comme ça j'ai pu tout imaginer à ma guise.

Un très grand merci à ma bêta Bella, qui a fait un travail fantastique, et une tonne d'amour pour ma Wifey, qui a su comme d'habitude me motiver pour cette histoire et m'a énormément aidé à la correction. :hug:

Cette histoire sera donc centrée sur Newt Scamander et Leta Lestrange durant leur scolarité à Poudlard ; elle comportera sept chapitres, un par année d'étude. J'ai essayé de coller le plus possible aux infos données sur le wiki HP anglais, tout en inventant quelques petits morceaux à ma sauce. J'espère très fort que ça vous plaira ! :hug:


— Qu'est-ce que tu lis ?

Newt sursaute. Passionné par sa lecture, il n'a pas entendu la porte de la serre s'ouvrir. Un peu mal à l'aise, il regarde l'intruse se glisser jusqu'au recoin où il se cache. Elle s'assoit en tailleur face à lui et l'observe de ses grands yeux curieux, attendant une réponse à sa question.

— C'est l'Histoire des créatures magiques à travers les âges, dit-il enfin.

Aussitôt, les prunelles brunes de Leta se mettent à pétiller d'intérêt. Elle se penche vers le grimoire ouvert sur ses genoux pour jeter un œil sur le schéma d'un Billywig qu'il observait avant qu'elle n'arrive.

— Comment est-ce que tu as su que j'étais ici ? demande le jeune Poufsouffle.

— Je t'ai suivi, répond Leta comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. Pourquoi est-ce que tu es venu là ?

— Trop de monde dans la salle commune.

Gêné, Newt referme son grimoire et le pose entre eux. Il n'aime pas l'idée de savoir sa cachette découverte. Depuis que la neige a revêtu Poudlard de son manteau blanc, il lui est impossible de s'isoler sous le saule près du lac pour lire. Alors il s'est réfugié dans la serre numéro une, celle que le professeur Daffodil ne ferme jamais à clé. La chaleur moite qui y règne lui donne l'impression de se trouver au cœur d'une jungle pittoresque, emplie de créatures qu'il ne demande qu'à découvrir. Il est bien mieux ici, en compagnie de ses animaux imaginaires, qu'au beau milieu de ses camarades, certes amicaux mais souvent trop envahissants.

Sauf qu'il ne pourra plus venir ici sans inquiétude, maintenant que Leta Lestrange sait où il se réfugie.

— Les créatures magiques m'intéressent beaucoup moi aussi.

Elle lui offre un large sourire et se balance légèrement d'avant en arrière, les boucles de ses cheveux noirs effleurant ses épaules.

— C'est dommage qu'on ne puisse pas les étudier avant la troisième année, tu n'es pas d'accord ?

Newt acquiesce devant son ton encourageant. Cependant, il n'ose pas trop se confier. Sa mère lui a souvent dit de ne pas se fier aux familles comme celle des Lestrange. Et il a vu trop de ses condisciples moqués par les Serpentard pour accepter de suite cette main tendue.

— Tu as perdu ta langue ?

— Désolé, s'excuse-t-il. Je n'aime pas trop parler.

— Moi non plus, mais je me suis dit que j'aimerais bien te parler à toi.

— Pourquoi ?

Il est réellement curieux. Comment peut-elle avoir envie de l'approcher, lui, parmi tous les autres élèves de l'école ? Leta hausse les épaules et baisse les yeux sur le livre qui les sépare.

— Parce que tu es comme moi.

Elle n'explicite pas plus, un peu embarrassée, mais Newt comprend ce qu'elle veut dire. Des quelques cours qu'il a en commun avec les Serpentard, il a pu voir que tout comme lui, elle reste souvent silencieuse. Elle n'aime pas parler pour ne rien dire ou se faire remarquer, elle est isolée, sans aucune attache.

Ils sont tous les deux plus à l'aise seuls qu'en présence des autres.

Mais peu importe à quel point ils se rejoignent là-dessus. Il est un Scamander et elle est une Lestrange. Elle ne devrait pas même le regarder. Encore moins lui faire la conversation.

— Je suis Sang-Mêlé, dit soudain Newt.

Leta relève brusquement la tête, les sourcils froncés et lui rougit sous ses prunelles d'un brun doré.

— Je croyais que tu le savais, marmonne-t-il, de plus en plus gêné. Ma mère est une sorcière, mais mon père est un Né-Moldu.

Il détourne le regard, confus, attendant qu'elle parte. Pourtant, contrairement à ses attentes, Leta ne bouge pas d'un cil. Elle reste où elle est, le dos droit et le menton haut.

— Tu ne sais vraiment pas ? finit-elle par demander.

— De quoi ?

— Tu ne t'es jamais demandé de qui j'ai hérité ça ?

Elle pointe du doigt son teint café au lait d'un geste rageur qu'il ne comprend pas. Interdit, Newt secoue le menton.

— Je ne comprends pas le rapport avec la couleur de ta peau.

— Mes cousines sont blanches, tu ne les as jamais vues ? Mon père a été renié par la très noble famille Lestrange après avoir épousé ma mère. Une Née-Moldue. Ça a fait scandale dans la haute société. Toute l'école ne parle que de ça. Tu n'as rien entendu ?

Newt secoue la tête, interloqué. Il n'est pas du genre à prêter attention aux racontars, ni même aux autres étudiants à vrai dire. Il est trop souvent dans la lune, perdu dans ses pensées et ses rêves peuplés de créatures, plus amicales que les humains qui l'entourent.

— On est bien plus semblables que tu ne le croyais, hein ?

Newt s'autorise un sourire timide. Un certain nombre de Serpentards extrémistes désapprouve les rapprochements entre sorciers qui ne sont pas de même sang. Ludwig, un des garçons de son dortoir, en a fait les frais après avoir adressé la parole à la jeune Rosier. Il a passé plus d'une semaine à l'infirmerie, des cornes sur la tête qu'aucun sortilège ne parvenait à ôter.

A présent que la menace des représailles n'est plus une perspective aussi terrifiante, Newt se détend quelque peu. Tous deux sont rejetés par leurs pairs. Elle à cause de son ascendance et de la vision étriquée des autres, lui par un choix mêlé de crainte envers ses semblables. Ils sont faits pour s'entendre.

Son visage s'éclaire doucement, celui de Leta aussi, et un lien, ténu et invisible, semble s'établir entre eux.

— On peut le lire ensemble si tu veux, propose-t-il en pointant du doigt le gros grimoire entre eux.

La joie qui illumine les yeux de Leta le rassure encore un peu, elle a l'air tout à fait sincère. En quelques phrases, elle a réussi à s'immiscer dans sa petite bulle sans qu'il ne puisse réellement protester, plus efficacement que quiconque dans son entourage jusqu'alors.

Ils rouvrent le livre avec une certaine impatience, chacun ayant la moitié sur un genou. Le dos appuyé contre la vitre de la serre, ils se plongent dans leur passionnante lecture, les yeux pétillants de cette complicité naissante.

Leurs rires remplacent les silences gênés, leurs doigts se posent sur telle image ou telle phrase, leurs yeux s'agrandissent en découvrant certains détails. Il n'y a plus aucune trace d'embarras entre eux. Ils oublient les règles de bienséance longuement apprises, redevenant deux enfants qui se découvrent une passion commune.

Lorsqu'ils repenseront à ce jour des années plus tard, ils en conserveront un souvenir tendre, qu'ils chériront tous deux très longtemps. C'était le jour de leur innocence, le commencement de l'amitié improbable entre Newt Scamander et Leta Lestrange, liés par leur enthousiasme et leur soif de connaissance pour les créatures magiques.

Ils ne se sont jamais réellement sentis à leur place dans le monde qui les entoure.

Jusqu'à ce qu'ils se trouvent l'un l'autre.


Note de fin : Je vous remercie très fort pour votre lecture ! Je ne suis pas hyper satisfaite de ce premier chapitre, même après quelques réécritures, donc je suis curieuse d'avoir vos avis dessus.

On se retrouve samedi pour le prochain chapitre. :) Bonne fin de semaine à tous :hug: