Avertissement : Ceci est une fanfiction UA, c'est-à-dire que les personnages et les relations qu'elle met en scène sont directement inspirés de la série Queer as folk (us). Cependant, usant des libertés que permet l'UA, l'auteur (c'est-à-dire moi) a pris la liberté de modifier les grandes lignes de l'histoire et a par conséquent adapté les personnages, leur histoire et leur comportement, au gré de sa fantaisie, afin qu'ils soient en adéquation avec l'intrigue racontée ici.

En résumé, ceux qui pensaient lire la suite directe des aventures de leurs héros, se sont trompés d'adresse. Les autres, qu'ils aient envie de quelque chose de nouveau ou soient simplement curieux de voir ce que mon cerveau malade a pu inventer, je les invente à poursuivre leur lecture (et à laisser des reviews).

Résumé : Après que son père ait découvert son homosexualité, Justin est envoyé dans un pensionnat dans le Montana. Mais c'est un univers assez singulier et menaçant qui l'attend.

Un Jeu de Pouvoir

Chapitre I : Le pensionnat St-James

« Perdu au milieu des collines et de la flore luxuriante, le pensionnat St-James offre le cadre idéal aux jeunes afin de s'épanouir, se ressourcer et entrer en communion avec la nature. Sur le site d'une ancienne colonie, fut bâtie cette grande école destinée à accueillir l'élite de la société.

« Dans un établissement vaste d'architecture gothique, votre enfant trouvera le confort et le calme nécessaire à sa réussite scolaire. Un parc immense dans lequel des activités physiques et sportives lui seront proposées, afin de conserver un esprit sain dans un corps sain. Des chambres spacieuses, où il découvrira les joies de la cohabitation et le sens profond de la camaraderie. Et un personnel compétant qui lui enseignera les vraies valeurs et le sens du devoir, de l'ordre et de la discipline.

« A Hadleton(1), dans le Montana.

« Pour plus de renseignements sur les formalités d'inscription, joindre le numéro suivant : ... »

Voilà à peu près le genre de conneries écrites sur la brochure que Justin ne cessait de lire et de relire, appuyé contre le verre glacial de la fenêtre de sa chambre, éclairée par les rayons de la pleine lune. Il devait en connaître les moindres coquilles par cœur à présent. Durant tout le voyage _ en avion puis en autobus _ qui l'avait conduit de Pittsburg jusqu'ici, il avait plié et déplié la brochure dans tous les sens, cherchant à déchiffrer le sens caché qui pouvait bien se dissimuler entre les lignes.

Car, soyons réalistes, ce n'était sûrement pas pour son épanouissement personnel ou pour lui faciliter l'existence que son père l'avait expédié à l'autre bout du pays, dans un pensionnat pour catholique intégriste. Et depuis le temps qu'il était installé ici _ environ deux semaines _ il avait la certitude que ce n'était pas non plus pour assurer son équilibre mental.

Voyons voir...

«Perdu au milieu des collines » : perdu c'était le cas de le dire. Le trou du cul du monde, oui ! La zone d'habitation la plus proche était Hadleton Village _ ça s'invente pas _ un bled paumé dans lequel s'entassaient des ploucs. Et pour les premières vraies traces de civilisation, compter en moyenne trois heures en voiture, à vol d'oiseau, avant de tomber sur une ville à peu près potable.

La «flore luxuriante », comprenez : un sapin tout les deux mètres environ. Et sur un rayon de huit cent quatre-vingt-quinze kilomètres, s'il vous plait. A côté de ça, l'attaque de la tour de Saroumane par les Enths dans le Seigneur des Anneaux, c'est de la rigolade...

« Entrer en communion avec la nature » : tout dépend de si l'envie de se pendre à un arbre peut être considérée comme une communion avec la nature.

« Site d'une ancienne colonie » : il ne voyait pas très bien pourquoi les colons s'étaient installés ici, mais il avait une idée sur ce qui les avait fait partir.

« Destinée à accueillir l'élite de la société » : une bande de fils à papa arrogants et insupportables.

« Des activités physiques et sportives lui seront proposées » : parce qu'écrire « des séances de tortures et d'humiliations collectives lui seront infligées par un détraqué sadique à tendances perverses, atteint du syndrome de Gilles de la Tourette, sûrement évadé d'un centre clinique de détention pour fous dangereux » ça aurait peut-être refroidi certains parents.

« Un esprit sain dans un corps sain » : ça devait être le genre de slogan qui avait dû convaincre son père ; persuadé depuis peu que son fils était en train de devenir un pervers en puissance. C'est vrai que d'embrasser un camarade de son lycée sur la bouche à une séance d'échangisme SM, avec zoophilie et tout ce que son imagination de bourgeois puritain était capable d'inventer, il n'y avait qu'un pas à franchir...

« Des chambres spacieuses » houlà « où il découvrira les joies de la cohabitation et le sens profond de la camaraderie » : ça en revanche, il s'étonnait que ça ne l'ai pas immédiatement refroidi. Etait-il besoin de signaler que St-James était exclusivement réservé aux élèves masculins ? Son père n'avait pas dû lire attentivement la brochure. Ou alors, certaines nuances dans le sermon auquel il avait eu droit, après la soirée bien arrosée chez Daphné, avaient dû lui échapper.

« Un personnel compétant qui lui enseignera les vraies valeurs et le sens du devoir, de l'ordre et de la discipline » : ça en revanche, nuls doutes que ça avait dû lui plaire. Surtout que la brochure ne précisait pas que le personnel compétant en question fermait volontiers les yeux sur certains comportements, agissements, pratiques, j'en passe et des meilleures, de certains pensionnaires pour passer le temps. Mais il sera toujours temps d'y revenir plus tard...

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1. Nom de ville fictif. Tout comme la description qui est faite du lieu. Si vous tombez sur un endroit qui y ressemble ce serait bien ma chance.