Je m'éveillais.

Enfin…j'ouvris les yeux, sortant de l'espèce de coma dans lequel j'étais plongé dans la journée.

Je m'étirai pour la forme. Mes muscles n'étaient jamais endoloris, jamais vraiment fatigués.

Je soupirai.

Une nouvelle nuit commençait, je devais aller chasser.

Je me décidai à me lever, pris une rapide douche, sentant l'eau couler le long de mon échine, chassant la transpiration rougeâtre de ma peau.

J'enfilai mon jean et passai mon éternel T-shirt noir. Je jetai un rapide coup d'œil dans la glace par habitude. Je me trouvai une petite mine, cela me fis sourire. J'étais mort, comment avoir meilleur mine ? Un p'tit coup d'UV pour me redonner des couleurs ?

Dieu que cette blague était éculée, mais elle avait le mérite de me faire sourire tous les soirs.

Il était temps que je sorte.

J'attrapai ma veste sur le dossier de la chaise et passai la porte de la minable chambre d'hôtel où je résidais depuis mon arrivée dans la ville, 6 mois plus tôt.

Il allait falloir que je change de planque bientôt, le proprio commençait à devenir un petit peu trop curieux ces temps ci.

Je haussai les épaules en relevant le col de ma veste, essayant de cacher en partie mon visage de l'éclairage des néons de la rue.

Saletés de néons !

Cette invention me pourrissait vraiment la vie depuis une vingtaine d'années maintenant. J'en avais marre d'avoir à autant me cacher a cause de l'aspect presque fluorescent que prenait ma peau sous leurs éclairages.

J'aimais bien le quartier toutefois : les rebuts de la société se retrouvaient tôt ou tard ici.

Les alcooliques, les criminels minables, les hommes en quête de sexe payant, les drogués, les sans abris et même parfois quelques jeunes fugueurs égarés.

Ces derniers étaient rares toutefois, à mon grand regret. Leurs chairs étaient les plus tendres, leurs sangs étaient le plus doux et très rarement pollués par les différentes substances dont les autres habitants du quartier s'abreuvaient pour affronter chaque nouveaux jours.

Hum…un sang plein de vie, jeune, pur…

La salive me montait à la bouche rien qu'à cette idée, mais malheureusement pour moi, les fugueurs avaient généralement quand même assez de jugeote pour ne pas s'approcher d'ici.

Ce soir, je devrai me rabattre sur un vieil SDF putride.

Je soupirai.

Cela faisait 3 semaines que je me nourrissais sur cette population, et je n'étais pas satisfait.

Hier, j'étais même tombé sur une saloperie d'hémophile. Son sang trop clair m'avait laissé sur ma faim, me laissant un sentiment de frustration intense.

En plus ce vieil emmerdeur s'était vidé de son sang par la main : il avait agrippé sa bouteille si fort pendant mon étreinte qu'il s'était ouvert la main profondément en la cassant, et je ne m'étais rendu compte de rien. J'avais du lécher son vieux coup ridé et puant pour faire disparaitre les trace de ma morsure sur son coup, mais je n'avais pas touché à sa plaie a la main.

Les flics avaient rappliqué à un moment ou un autre, car son corps ne gisait plus dans la ruelle. Heureusement pour moi, les humains se soucient peu des uns des autres, surtout les flics, qui ignorent presque les sans abris, et ne font aucun effort quand l'un d'entre eux meurt.

Je dépassai la ruelle où l'hémophile avait péri sous mes crocs et me dirigeai plus bas dans la rue, à la recherche de ma nouvelle proie quand je vis une merveilleuse surprise sur le trottoir d'en face.

Une nouvelle !