On dit souvent que pour les médecins, l'hôpital est une deuxième maison. Comment pourrait- il en être autrement ? Avant même d'être médecins, ils passent déjà la moitié de leur temps à l'hôpital et l'autre moitié de leur temps, à rêver du jour où ils y seront pour de bon. Une fois médecin, commence l'internat, et toutes ces années ou le travail est le seul mot d'ordre. Ce qui ne change gère pour tout le reste de leur carrière.

Pour Lisa Cuddy, doyenne du PPTH depuis bon nombre d'années, il en va de même. Brillante et ambitieuse depuis le début de la fac, c'est une bosseuse qui sait se fixer des objectifs et les atteindre. Elle a mis beaucoup de temps et d'énergie à accéder à ce poste, et surtout à s'y faire accepter par ses paires. Il faut dire qu'une jeune femme d'à peine trente ans nommée à ce poste, fait forcément du bruit, et force l'admiration autant que la jalousie. Pourtant entre temps, sa réputation n'est plus à faire, sur la tenue exemplaire de son établissement, et sa classe à toute épreuve.

Elle aussi, peut-être plus que d'autre se sent chez elle dans son hôpital et c'est avec un regard presque maternel qu'elle observe, à travers les portes vitrées de son bureau, le balai matinal du hall d'entrée de PPTH, '' son hôpital'' commence sa journée.

Brenda, son assistante est déjà en pleine effervescence au comptoir central. Accueillir et aiguiller les patients, transmettre les admissions aux différents services… En plus de son travail, elle reçoit les appels pour Cuddy en son absence, et l'aide à gérer son agenda, souvent plus que chargé. Non loin d'elle, plusieurs infirmières vaquent à leurs occupations, Nurse Jeffrey dans leurs pattes.

Cuddy sort enfin de sa contemplation, inconsciemment, à rêvasser de la sorte, elle repousse depuis son arrivée le moment fatidique. Elle a pourtant choisit de le faire ici, parsque c'est peut être un moment important, et que beaucoup de moment importants se sont passé dans ce bureau, et que tout simplement, elle n'a pas osé le faire chez elle, ou plutôt, chez eux.

Depuis maintenant presque deux ans, elle et House habitaient ensemble, comment donc garder quelque chose de secret à un homme dont la vie consiste à résoudre les secrets, quels qu'ils soient ? Il avait bien remarqué un petit changement d'habitude chez elle ces derniers temps, mais elle avait réussis jusqu'à présent, à relativement bien éluder la question.

Un test de grossesse… Cela faisait bien longtemps qu'elle n'en avait plus fait, et pour être honnête cela faisait aussi bien longtemps qu'elle avait perdu espoir de tomber enceint en jour. Cela étant, elle avait du retard, et après avoir passé et repassé toutes les options en revue, elle en était parvenu à la conclusion que ça ne pouvait être qu'une grossesse ou la ménopause... Et hier elle avait enfin eu le courage de passer en cachette à la pharmacie.

Les trois minutes nécessaires pour la réponse sont toujours aussi longues que dans son souvenir. Elle est en train de faire les quatre cent pas dans son bureau, le bâtonnet test en main quand Martha entre en trombe dans son bureau !

Dans son exitation, la jeune femme commence un exposé animé au sujet d'un patient, mais Lisa ne semble pas l'entendre, elle marmonne simplement un mot, que dans son empressement, Martha ne comprend pas .

- Dr Cuddy ?, tout va bien ?

A ce moment, Cuddy lêve enfin les yeux vers elle. Ses yeux sont légèrement humides, elle est affiche une expression assez déconcertante, entre la joie, l'étonnement, la surprise, l'incertitude…

- Positif... c'est ... positif...

Etonnée devant l'égarement de sa patronne d'ordinaire si maitre d'elle-même, Martha la prend par les épaules et l'emmène sur son canapé. C'est à ce moment seulement qu'elle remarque le test de grossesse dans ses mains.

- Oh, félicitations Dr Cuddy !

Reprenant contenance, Cuddy la regarde droit dans les yeux pour lui dire:

- Pas un mot de tout ça qui que ce soit Masters . Et ne prenez pas les habitudes de votre chef, toquez avant d'entrer.

- O... oui oui oui, désolée madame, désolée, mais...

- Il n'y a pas de mais qui tienne, dehors, et tenez votre langue .

Sur ce, elle sort précipitamment de la pièce.