Disclaimer : Au sein de cette histoire, je manipule les personnages et l'univers de Marvel qui appartiennent à qui de droit.

Rated : M, violences, souffrances, thèmes durs

Note : Je ne sais pas du tout jusqu'où j'irai avec ce texte. Il est très ambitieux (trop sans doute) autant en terme de psychologie des personnages qu'en terme d'aventures. Par contre, certains points restent totalement à définir comme … les couples :-/ Ils mettront longtemps à s'installer donc ce n'est pas très grave mais n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. J'hésite entre : Bucky / Steve OU Bucky / Wanda et Steve / Tony OU Bucky / Wanda / Steve. J'aimerai bien manipuler un couple à trois … Ce serait une première pour moi.

Attention : SPOILER de Civil War (le film). L'histoire commence après ce film.

Prologue

Bucky leva son arme. C'était sa mission. Tout était un peu trouble, mais il connaissait son objectif et pouvait s'y rattacher de tout son être. Lever. Viser. Tirer. C'était simple. Facile. Comme un jeu d'enfant, encore plus à courte portée comme c'était le cas actuellement. Si facile. A condition que l'autre ne prononce rien qui n'accroche ses oreilles et le fasse dérailler. C'était la première fois que ça arrivait, mais cette cible semblait douée pour ça et c'était la raison pour laquelle il l'estimait vraiment dangereuse.

- Bucky !

L'arme dans sa main trembla. Il la regarda, sans comprendre. Etait-ce lui qui tremblait ? C'était tellement léger que ça en était imperceptible, mais la balle, elle, le sentirait et dévierait. Puis il avait fait feu. Ce n'était pas vraiment son souvenir, mais ce fut ce qu'il raconta à l'homme qui l'interrogeait. Il avait fait feu. Est-ce que la cible était morte ? Bucky tenta de se souvenir, mais les souvenirs avaient la fâcheuse tendance à lui glisser des doigts en permanence.

Une gifle lui balaya le visage, envoyant sa tête sur le côté sans parvenir à faire dévier ses pensées. La cible … La cible … Elle avait un nom et elle avait dit le sien. Pourquoi cette cible avait-elle un nom ? Est-ce qu'il en avait un lui aussi ?

- Est-ce que la cible est morte ? Concentrez-vous !

Il tourna la tête vers cet homme corpulent, mais ses yeux passèrent au travers sans vraiment le voir. C'était sa mission. Lever. Viser. Tirer. C'était simple. Facile. Comme un jeu. Une claque de nouveau l'arracha à ses pensées. L'homme soupira puis il rouvrit la bouche. Il prononça le mot fatidique, le mot qui amenait la douleur.

- … mémoire.

Bucky se laissa aller vers l'arrière sous la pression d'une main, ouvrit la bouche pour prendre de quoi mordre et serra la mâchoire dessus. Ce n'était pas désagréable. Il les laissa baisser la machine et elle vient se positionner sur son visage, sur ses tempes. Il était encore détendu. Et puis le courant l'envahissait, lui tirant des convulsions qu'il ne savait maîtriser. Ca faisait mal. Ca faisant tellement mal … Ca faisait mal à sa pensée. Ca faisait mal à ses souvenirs. Peut-être ne devrait-il pas accepter de céder à la pression des mains. Peut-être devrait-il tordre leurs cous avant qu'ils ne s'approchent. Ce serait simple. Facile. Comme un jeu …

- … mémoire.

Il sursauta violement. Il n'avait rien entre les dents. Ses doigts n'étaient pas crispés sur les accoudoirs. Il n'avait encore rien sur la peau. S'il le voulait. C'était le moment, le moment d'agir. Il pouvait se défendre, seulement, ce n'était pas sa mission. Mais avait-il encore une mission ? Quelle était sa mission ? Il eut beau réfléchir, il ne trouva pas.

- Bucky ?

Il leva les yeux sous le choc. Cette cible était encore vivante ? C'était à cause d'elle tout ça. C'était elle qui le faisait dérailler.

- Il vous a encore oublié, Captain. Vous …

- Assez. Juste une minute. Il a le droit à une chance. C'est ce que nous avons convenu.

Ils étaient deux. Ils parlaient entre eux. De lui. Il laissa son regard dans le vague, saisissant chaque issue pour s'enfuir. Il n'y en avait qu'une. Deux en comptant la bouche d'aération qui avait pourtant l'air scellée. Il remua imperceptiblement les orteils, comme pour se préparer à courir. Puis le bout des doigts, c'est là qu'il prit conscience de ce qu'il n'avait pas. De ce qu'il n'avait plus. On lui avait prit son bras.

Sans qu'il n'y puisse rien, le souvenir afflua sous ses yeux. Il se bat. Il recule. Il fuit. Pourquoi fuit-il ? L'autre est fort, mais il ne le fuit pas pour ça. Il le fuit parce que … Parce que … Il ne saisit pas bien pourquoi. Il saute. De plate-forme en plate-forme. Là-haut, le ciel et la liberté. Si tenté qu'il réussisse à semer un homme de métal, car cet homme n'a pas de chair. Si. Il en a. Dedans. Il l'a vu avant. Il pourrait le reconnaitre à nouveau. Ce n'est pas une cible. Est-ce qu'il fuit le combat pour ça ? Pour ne pas avoir à le tuer alors que ce n'est pas une cible. L'autre l'attrape et ils tombent. En bas, le corps en miette, le souffle court. Il se tourne vers son bras. Son bras de fer. Il est toujours là. Il fuit encore, mais l'autre le rattrape, le saisit et l'ampute. Encore. Il perd encore son bras et ça fait mal. Ça fait horriblement mal.

Ce n'est que de la ferraille, mais auquel sa chaire est reliée directement. Il a toujours mal avec en temps normal. Quand il n'est pas qu'un tas de métal chauffé, déformé, brisé et rempli de court-circuit.

- Tu t'appelles Bucky. James Buchanales Barnes. Tu es Bucky.

Il leva le visage. Il y avait deux hommes face à lui. L'un d'eux était sa cible. Elle était encore vivante. Il tourna le regard vers son bras, son bras absent et serra les dents. Ce n'était pas un cauchemar. Un homme de fer le lui avait bel et bien arraché.

- Son cerveau a grillé trop de fois ! C'est un danger public et vous le savez.

- Tony … S'il-vous-plait.

- Ok, ok, je tairais l'évidence. Je resterais spectateur pour vous voir vous écraser ridiculement sur la réalité, Captain.

Tony. Tony Stark. Iron Man. C'était lui, l'homme de fer. Il n'était pas sa cible. Est-ce que l'autre l'était vraiment ? S'il l'était, pourquoi était-il encore en vie ? Il ne parvenait pas à savoir. Les cibles. Les cibles mourraient. Bucky. Bucky, c'était lui. Il était Bucky. Qui était Bucky ? Il chercha. Il chercha vraiment mais ne put ramener grand-chose des lambeaux de sa mémoire.

- Tout va bien. Tu es en sécurité ici. Tu t'appelles Bucky et moi, c'est Steve. On est ami. Tu es mon meilleur ami et je serais toujours là pour toi. Est-ce que tu te souviens ?

Un petit court-circuit dans son bras pinça ses chairs. Il tourna la tête vers celui-ci. Il avait perdu son bras. Dans un train. Un train sous la neige. Il s'était battu. Cet homme, Steve, était là. Il avait tendu la main vers lui. Il s'était battu à ses côtés et pas contre lui. Pourquoi se serait-il battu auprès d'une cible ? Ça n'avait aucun sens. Il était tombé du train. La chute … si terrifiante, son cœur qui s'emballe puis qui ralentit. Il aurait dû mourir. Il avait juste perdu son bras.

- Tout va bien. Je voudrais juste que tu te souviennes. Tu avais commencé à vivre normalement. Tu vivais dans une ville. Tu avais réussi à te ré-intégrer à la société.

L'odeur du marché avait tendance à lui plaire. Il aimait y aller régulièrement. Il achetait quelques fruits, quelques légumes et parfois, un peu plus de choses. Rarement. Il n'avait pas beaucoup d'argent et il se refusait à voler. Il voulait réussir à … à faire les choses correctement si cela pouvait avoir un sens.

Il sentait encore les fruits sous ses gants. Il avait encore leurs parfums dans le nez. Déjà, il traverse la rue, pour rejoindre son appartement. Il pousse la porte, grimpe les escaliers comme si ce n'était qu'une formalité et ouvre sa porte. Ce n'est qu'un petit appartement, fonctionnel et déjà meublé mais il commence à voir cet endroit comme étant chez lui et ce n'est pas si mal.

- Bucky ?

Il sursauta. Son appartement vieillot a disparu au profit d'une pièce trop blanche.

- Tout va bien. Tu avais réussi à vivre normalement, puis il y a eu beaucoup de gens qui t'ont cherché et on t'a retrouvé. C'était un piège pour … pour faire du mal aux Avengers. Ce n'était pas de ta faute. Bucky ? Bucky, reste concentré s'il-te-plait. Tu avais réussi à reprendre pied, assez pour pouvoir te battre à mes côtés. J'ai besoin que tu reviennes. S'il-te-plait Bucky …

Il déglutit. Bucky c'était lui. L'homme qui parlait c'était Captain America. Ils avaient été amis. Ils l'étaient peut-être encore. Captain parlait de se battre. Il souffla. Il savait faire. C'était simple. Facile. Comme un jeu d'enfant. Alors il demanda :

- Quelle est la mission ?

Si facile. A condition que l'autre ne prononce rien qui n'accroche ses oreilles et le fasse dérailler.

- Il n'y a pas de mission. Juste … j'aimerai que tu viennes avec moi. On habite … dans un nouvel endroit, mais je pense que ça pourrait te plaire.

- … Qui ça ?

- Les Avengers … et les nouvelles recrues. J'ai … un endroit pour moi. C'est immense. Tu pourras t'isoler dedans, si tu veux. Tu pourrais rester là, avec moi, au lieu d'être dans la glace. Tout ce que l'on te demande, c'est de venir.

Juste un déplacement. Il l'avait fait parfois. Rester calme. Ne pas bouger. Ne pas tuer jusqu'à la prochaine mission. Il pouvait le faire. Il tourna les yeux vers son bras. Douloureux. Est-ce que c'était pour ça ? Pour le réparer et qu'il puisse repartir en mission ?

Il avait hâte d'en avoir une nouvelle. Lever. Viser. Tirer. Tuer. C'était simple. Facile et même reposant. Il n'avait pas besoin de réfléchir. Plus besoin de penser et de toucher la plaie qui prenait lieu et place de son esprit. Une mission et ce serait simple. Facile. Un jeu d'enfant.

Note de fin : J'ai pris le parti pour ce chapitre de suivre les pensées de Bucky et ses « décrochages » pour qu'on comprenne bien où il en est. J'espère que ça reste lisible et que ça ne vous découragera pas de lire la suite qui sera un peu moins décousue.