I'm back ! Désolé d'avoir mis si longtemps à publier un nouveau chapitre, mais j'avais de très bonnes raisons à cela.

Voyez-vous, j'ai été soudainement transporté dans un univers parallèle où j'ai dû me battre pour ma vie face à des créatures étranges, bipèdes, poilues et presque intelligentes… Des humains, voilà, c'est ça ! Finalement, après à peine quelques siècles de combat non-stop (parce que oui, le temps est relatif et s'écoule différemment d'une dimension à l'autre), j'ai finalement pu retrouver le chemin de ma dimension natale où, parce que je n'avais rien de mieux à faire, j'ai décidé de reprendre l'écriture de mes fanfictions. Normal.

Bon, plus sérieusement, après avoir repris le boulot, à mon retour de vacances, je me suis retrouvé avec une quantité astronomique de travail qui ne m'a tout simplement pas laissé le temps pour écrire. Heureusement, la rentrée es arrivée et, avec elle, un peu de mon temps libre.

Donc… Voilà… Je devrais être de nouveau présent à un rythme régulier sur les sites et sur Discord.

Bon, sur ce, bonne lecture et profitez de cette nouvelle histoire !


Chapitre 1 : Lorsque ma réalité rattrape la fiction…

Froid…

Si froid…

J'étais complètement gelé.

Cela n'avait aucun sens. Pourquoi faisait-il si froid ?

Ugh… Quelle horrible façon de se réveiller…

Par réflexe, je recouvrais ma tête avec ma couverture. Je n'avais même pas pris la peine d'ouvrir les yeux, la fatigue encore omniprésente dans mon esprit. Distraitement, je me retournais dans mon lit, essayant de trouver une position plus confortable pour retourner dans les bras de Morphée. Pour le moment, rien d'autre ne m'importait. Ce n'était pas vraiment comme si j'avais quelque chose de prévu ce matin qui nécessiterait de me lever. J'étais en vacances, après tout. De plus, j'étais un lève-tard, j'appréciais vraiment mes grasses matinées lorsque je pouvais me le permettre. Si seulement la température actuelle ne m'empêchait pas d'apprécier pleinement mon bienheureux sommeil …

Attends une seconde ! La température ?

J'ouvris les yeux malgré la fatigue, commençant tout juste à me rendre compte que quelque chose n'allait pas. Même sous ma couverture, malgré la faible lumière ambiante, je pouvais voir mon souffle s'échapper de ma bouche à chaque expiration sous la forme d'une épaisse fumée blanche qui se dissipait dans l'air. Il fallut quelques secondes à mon cerveau encore embrumé par le sommeil pour comprendre ce qui n'allait pas avec cette scène mais, lorsque la compréhension se fit finalement, mes yeux s'écarquillèrent dans un mélange de choc et d'incrédulité.

Il ne devrait pas faire si froid, c'était le milieu de l'été !

Cette compréhension soudaine me mit en alerte, ce qui me permit malgré ma fatigue de remarquer des détails qui jusque-là m'avaient échappés. Je tremblais, et plutôt violemment en plus. Comment avais-je pu ne pas m'en rendre compte avant ? Et plus troublant, je pouvais sentir la caresse gelée du vent chatouillant les parties de mon corps qui n'étaient pas recouvert par la couverture, ce qui n'arrangeait pas ma situation. Par réflexe, je tentais de m'emmitoufler davantage dans le drap chaud. Malheureusement, il semblait que le froid m'avait plus affecté que je ne l'avais imaginé. Je me sentais maladroit, mon corps était raide et difficile à déplacer. A cause de cela, je fis un mauvais mouvement qui faillit me dépouiller de ma couverture et m'exposer complètement au froid mordant.

… Voilà. J'étais enfin à peu près protégé de la cruauté du vent. Cela m'avait pris une bonne minute, beaucoup trop longtemps à mon goût pour une tâche aussi simple, mais j'y étais arrivé. Et maintenant que ce problème était réglé, je pouvais commencer à me concentrer sur le suivant, à savoir pourquoi y avait-il du vent dans ma chambre en premier lieu. Je dormais toujours la fenêtre et les volets fermés. En toute logique, ces courants d'air n'avaient aucune raison d'être. J'avais bien un ventilateur dans ma chambre, mais je ne me souvenais pas l'avoir allumé avant d'aller me coucher. De toute façon, le souffle que j'avais ressenti n'avait pas été assez régulier pour que cela corresponde. Je n'entendais pas non plus le son quelque peu distinctif qui accompagnait son utilisation.

En fait, les sons que j'entendais actuellement ne correspondaient absolument pas aux sons qui devraient se trouver dans ma chambre. Le doux ronronnement de mon ordinateur et le léger sifflement occasionnel du ventilateur, lorsque celui-ci était allumé, étaient absents. A la place, j'entendais… le bruissement d'un arbre ? Non, ce n'était pas une erreur. Je pouvais clairement entendre le son des branches et des feuilles agitées par le vent, ce qui n'avait aucun sens puisque j'habitais en appartement, sans aucun arbre à moins de deux cents mètres de chez moi, quelque chose que j'avais toujours trouvé dommage.

Il y avait également d'autres sons, moins distinctifs. Pendant un instant, j'entendis même le hululement d'une chouette, ou bien était-ce un hibou ? Je n'étais pas vraiment capable de faire la différence, pas que ce soit important.

Je tremblais toujours, le mélange de froid et de fatigue rendait mes fonctions cérébrales lentes par rapport à la normale. Mon souffle était rapide et irrégulier. J'avais du mal à me concentrer. Même ainsi, il m'était difficile de ne pas comprendre que quelque chose n'allait pas avec ma situation actuelle. Prenant une décision qui allait à l'encontre de mes instincts et de mon confort immédiat, je sortis la tête de sous ma couverture, ignorant de mon mieux le froid mordant qui agressa ma peau en conséquence, et observai autour de moi. Mon regard fut immédiatement attiré sur la lueur lointaine d'un lampadaire, que je pouvais vaguement voir de ma position actuelle. Je ne pouvais pas vraiment en dire plus, ma vision était anormalement floue.

… Je n'étais pas dans ma chambre. J'avais commencé à le soupçonner mais cette confirmation ne m'apportait aucun réconfort. Si je n'étais pas chez moi, alors où étais-je ?

Après quelques secondes d'une observation aussi rapide qu'hasardeuse autour de moi, je commençais à comprendre certaines choses. De ce que j'avais pu constater, il semblerait que j'étais allongé à même le sol, au pas de la porte d'une maison qui m'étais totalement inconnue, et que la seule raison pour laquelle je ne l'avais pas remarqué jusqu'à présent était que l'épaisse couverture dans laquelle j'étais emmitouflé m'avait également servi de matelas de fortune. Cette constatation me fit me poser encore plus de questions et, malheureusement, la liste ne faisait que s'allonger sans que je ne puisse y apporter des réponses satisfaisantes.

Outre le problème avec la température, deux questions me harcelaient particulièrement. Pourquoi est-ce que je me réveillais devant la porte d'un inconnu ? Et surtout, pourquoi avais-je une couverture ? Tout le reste était secondaire à ce stade.

Concernant la première question, j'étais déjà assez perplexe. La seule explication qui aurait eu du sens aurait été que j'aie passé une nuit particulièrement arrosée, sauf que je ne buvais pas d'alcool. Idem pour la drogue. Et pour ce qui était de la couverture, c'était encore pire. Ce n'était pas l'une des miennes. Cela signifiait que j'étais avec quelqu'un pendant la nuit et que cette personne m'avait laissé à dormir par terre avec pour seule protection contre le froid une unique couverture avant de s'en aller. Malheureusement, ou heureusement selon le point de vue, je ne connaissais personne d'assez salop pour faire une telle chose.

Mais la perspective d'un inconnu total n'était pas beaucoup plus réjouissante…

Continuant à y réfléchir, une autre explication me vint. La couverture appartenait probablement au propriétaire de cette maison qui m'avait vu endormi devant chez lui et m'avait donné recouvert d'une couverture dans laquelle j'avais fini par m'emmitoufler pendant mon sommeil. C'était une explication beaucoup plus raisonnable, bien que cela me fasse me demander pourquoi cette personne n'avait pas appelé la police ou les pompiers en me voyant endormi devant chez lui. Clairement, cela ne pouvait pas être une situation si commune que son seule réflexe ait été de me fournir une couverture et de s'en aller.

A moins… A moins qu'il ne vienne juste de me donner la couverture et qu'il soit justement en train d'appeler les secours ! Oui, c'était probablement ça ! C'était probablement ce que ferait n'importe qui dans une telle situation. Cela devait être ce qui m'avait réveillé, c'était parfaitement logique. Bien sûr, je ne savais toujours pas où j'étais, et je ne pouvais m'empêcher de sentir qu'il y avait quelque chose d'important qui m'échappait lorsque je regardais autour de moi, mais cela n'avait pas autant d'importance à l'heure actuelle que d'essayer d'attirer l'attention de mon bienfaiteur, et le plus tôt serait le mieux ! Je pourrais toujours obtenir mes réponses plus tard.

Mon premier réflexe fut d'essayer de me lever, mais il fut bientôt évident que j'en étais incapable. J'étais trop faible et je tremblais trop violemment pour y parvenir. Cela ne fit que renforcer mon sentiment d'urgence. Ma tentative suivante fut d'essayer d'appeler à l'aide, mais à peine ais-je tenté de prononcé quelques mots que je me rendis compte avec horreur que j'en étais plus ou moins incapable. Je ne pouvais que bégayer et balbutier quelques sons incohérents d'une voix faible.

… Oh. J'étais en hypothermie.

C'était pour ça que j'étais si fatigué et que j'avais autant de problèmes de coordination. Cela pouvait également expliquer ma vision floue, mon état de confusion et mon manque de mémoire quant à la raison pour laquelle je me trouvais où je me trouvais actuellement. C'était à la fois une bonne et une mauvaise chose. Inutile de dire en quoi c'était une mauvaise chose, le premier idiot venu comprendrait aux symptômes seuls que l'hypothermie n'était pas à prendre à la légère. En revanche, c'était une bonne chose dans le sens où j'étais frigorifié et je tremblais extrêmement violemment. Si ces deux symptômes cessaient, ma situation déjà peu enviable deviendrait potentiellement mortelle. Or, bizarrement, j'étais quelqu'un qui était plutôt attaché à sa vie…

Voilà que je me mettais à faire de l'humour… Ou était-ce du sarcasme ? Eh bien, si cela pouvait m'aider à me distraire du danger de ma situation en attendant que mon bienfaiteur anonyme revienne avec de bonnes nouvelles et, idéalement, une boisson chaude, je n'allais pas m'en plaindre. Au point où j'en étais, je n'étais pas sur le point de refuser quoi que ce soit pour m'aider à passer le temps. Toute distraction était vraiment bienvenue, surtout après en être arrivé à la conclusion que mes vains efforts pour appeler au secours ou me lever ne faisaient que m'épuiser et que la meilleure chose à faire était de préserver mes forces autant que possible ainsi que la maigre chaleur de la couverture.

Je sais que mon état actuel moins que favorable me donnait probablement l'impression que les secondes se transformaient en heures, mais je ne pouvais m'empêcher de trouver que mon mystérieux bienfaiteur mettait beaucoup de temps à revenir. Eh bien, mon impatience était compréhensible. Je mourrais de froid, bientôt de manière littérale si quelque chose n'était pas rapidement fait pour y remédier…

Maintenant que j'y pensais, pourquoi n'étais-je pas à l'intérieur de la maison ? Pourquoi mon mystérieux bienfaiteur s'était-il contenté de m'apporter une couverture plutôt que de me traîner chez lui où il faisait probablement beaucoup plus chaud ? Peut-être n'y avait-il tout simplement pas pensé, où peut-être y avait-il une raison parfaitement logique pour laquelle il avait jugé préférable de ne pas me déplacer, comme risquer d'aggraver ma santé en le faisant. Ou peut-être que mon bienfaiteur était tout simplement physiquement incapable de m'emmener à l'intérieur…

C'était une expérience effrayante et fascinante de manière morbide que d'être obligé de rester ainsi, impuissant, à attendre un individu qui commençait à peine à se faire désirer. Ma vie était actuellement entre les mains d'un inconnu et je ne pouvais absolument rien faire autre que d'attendre, seul, avec mes pensées et mon rythme cardiaque bien trop irrégulier pour unique compagnie. Je savais que j'étais de mauvaise foi, mais je ne pouvais m'empêcher d'éprouver un peu de ressentiment envers mon bienfaiteur sans visage pour ne pas être plus rapide…

… C'était trop long. Ce n'était plus juste une impression due au froid et à mon impatience contextuelle. J'étais raisonnablement certain que plus d'une heure s'était écoulée depuis mon réveil, sans que rien ne change. A cela s'ajoutait quelques petits détails que j'avais commencé à remarquer dans mon attente, n'ayant pas vraiment mieux à faire que d'observer. Personne n'était venu me voir pour s'assurer que j'étais toujours vivant et à peu près bien portant. La porte d'entrée ne s'était jamais rouverte, je le savais parce que j'avais constamment gardé un œil dessus. Les fenêtres avaient toujours leurs volets fermés et aucune lueur ne filtrait au travers. Pire, aucun son d'aucune sorte ne semblait venir de l'intérieur de la maison. Tout était calme et paisible, comme cela devrait l'être à cette heure de la nuit, peut-être était-ce le matin, dans toute autre situation.

Sauf que j'étais toujours là, allongé par terre, et que je mourrais lentement de froid.

Parlant de ça, je me faisais peut-être des idées, mais il me semblait que mes tremblements avaient commencé à se faire moins violents… Ce n'était pas une bonne nouvelle. C'était en fait la pire chose qui pourrait arriver à l'heure actuelle. Si je ne l'imaginais pas et que cela se poursuivait, les prochaines étapes seraient le coma et la mort. Je… Je ne voulais pas mourir. Pas maintenant. Pas si tôt. Je n'avais même pas 30 ans ! Il y avait encore tant de choses que je voudrais faire ! Tant de projets à réaliser ! Tant d'idées qui ne demandaient qu'à se concrétiser !

Je commençais à paniquer, je le sentais, mais j'étais tout simplement incapable de me calmer.

Qui aurait cru que je mourrais ainsi, par hypothermie après m'être réveillé dans un endroit inconnu sans aucune idée de comment j'avais fini ici, où que fût cet ici ? Pas moi en tout cas. Une petite partie de moi, peut-être la partie plus rationnelle de mon être, était juste frustrée de mourir sans comprendre comment j'en étais arrivé là. Dans un sens, cela m'amusait un peu, même si c'était surtout de l'hystérie. J'en aurais ri si je n'avais pas tellement froid. Mais sérieusement, l'absurdité de la situation ne pouvait que…

Un bruit. Du mouvement !

Toutes mes pensées se figèrent alors que mon attention se focalisait dans son entièreté sur la poignée de la porte d'entrée, comme si c'était la chose la plus importante du monde. Pour moi, en cet instant, ça l'était. Rien d'autre ne comptait ni n'avait d'importance. Après tout, du mouvement de cette poignée dépendait ma vie, et ce n'était même pas une exagération.

Le silence s'était réinstallé et, après plusieurs secondes sans que rien ne se passe, un mélange de déception et de panique jaillit dans mon esprit, menaçant de m'engloutir à tout moment. Heureusement, alors que j'approchais de la limite de ce que j'étais capable d'endurer émotionnellement parlant, l'événement tant attendu arriva. La poignée de porta se déplaça et la porte s'ouvrit. Oh joie !

« Pardonnez-moi d'avoir douté de… » Mes pensées se figèrent en voyant qui était sorti… Ou plutôt ce qui était sorti.

Un cochon.

Un énorme cochon.

Un énorme cochon bipède.

Un énorme cochon bipède avec des vêtements.

Et l'énorme cochon bipède avec des vêtements posa les yeux sur moi lorsqu'il me remarqua. Son regard me fixa pendant plusieurs longues secondes, vide de toute intelligence, avant qu'une lueur étrange, que je compris rapidement être de la panique, n'y jaillisse. Il regarda frénétiquement autour de lui, semblant craindre quelque chose, puis se pencha rapidement pour m'attraper et m'amena précipitamment à l'intérieur.

Hébété, deux pensées spontanées me vinrent à ce moment-là. La première était qu'en fait l'énorme cochon bipède avec des vêtements avaient de vraies mains. Des mains énormes et boudinées, certes, mais de vraies mains avec cinq doigts néanmoins. Il s'agissait donc vraisemblablement d'un humain. La seconde, qui ne me vint qu'après coup, était que l'humain en question était anormalement grand, et là je voulais dire par rapport à un humain. Cet humain, dont l'apparence porcine m'avait fait le confondre avec l'animal en question, venait de m'attraper à deux mains, couverture incluse, et m'avait transporté sans difficulté. Pire, en comparant nos tailles respectives, je pourrais aussi bien être de la taille d'un enfant en bas âge, voire un bébé, comparé à lui.

Ce fut alors seulement que je compris ce que j'avais trouvé étrange plus tôt sans pouvoir mettre le doigt dessus, le fameux détail qui m'avait échappé. Tout était immense ! J'avais l'impression d'être dans une maison de géants. Même lorsque j'étais dehors, tout était anormalement grand. Mais parce que j'avais été juste un peu occupé à ne pas mourir de froid, cela n'était resté qu'un détail sans importance à l'arrière de mon esprit. Toute ma situation avait été, et était encore, tellement absurde et invraisemblable que j'avais inconsciemment été obligé d'établir des priorités. Or, des choses plus grandes qu'elles ne devraient l'être n'avait pas été prioritaire… Jusqu'à maintenant.

Distraitement, je remarquai que l'homme, après m'avoir fait rentré dans la maison, continua à jeter des regards suspicieux dans la rue à mesure qu'il fermait la porte, presque comme s'il craignait que quelqu'un l'ait vu me faire rentrer. A ce moment-là, a travers mon soulagement d'être enfin en sécurité et au chaud, un sentiment de malaise commença à se manifester dans le creux de mon estomac, différent d'avant. Il y avait quelque chose dans la scène que je venais de voir qui fit écho dans mes souvenirs, mais rien de concret n'en sortit, juste un vague sentiment de familiarité, à peine, qui aurait pu provenir de n'importe quoi. Finalement, la porte d'entrée fut refermée.

Et alors, l'homme commença à crier.

Je ne fus pas vraiment surpris de remarquer que les sons émis étaient plus proches du grognement d'un cochon qu'au hurlement d'un humain. En fait, à ce stade, j'aurais plutôt été surpris du contraire. Toujours était-il que l'homme criait et que les bruits étranges et en apparence aléatoires étaient en réalité une forme de communication. Je le savais parce que quelqu'un, qui se trouvait apparemment à l'étage de cette maison, lui répondit sur le même ton. A en juger par la voix, cette seconde personne était une femme. Quant à la langue utilisée, je n'en étais pas absolument certain en raison du fort accent mais il me semblait que c'était de l'anglais.

… Je ne parlais pas anglais.

Eh bien, je parlais un peu anglais, mais ma capacité à tenir une discussion n'allait pas au-delà des bases, la conversation actuelle était donc totalement hors de ma portée. Je me suis donc contenté d'écouter silencieusement, toujours dans un état second, et d'essayer de grappiller quelques éléments d'information à partir du peu que je comprenais. Et inutile de leur demander de parler français, je n'étais toujours pas capable d'articuler des mots cohérents, merci à l'hypothermie pour cela. Même avec la chaleur, il me faudrait un certain temps pour m'en remettre, bien qu'une visite chez le médecin ne serait pas du luxe.

Je ne me demandais même pas pourquoi un homme à l'apparence porcine de la taille d'un géant hurlait en anglais à quelqu'un pour communiquer. Plus rien n'avait de sens depuis un petit moment déjà. J'étais en quelque sorte désensibilisé à toute cette absurdité. Trop de choses venaient de se produire en trop peu de temps, me laissant quelque peu détaché de la réalité, surtout après avoir frôlé la mort de si près. Cela devait être une sorte de mécanisme de défense ou d'adaptation. J'allais probablement paniquer plus tard, lorsque je serai seul. J'aviserai à ce moment-là. Pour le moment, je devais essayer de comprendre où en était la situation et où je me trouvais dans celle-ci.

J'avais peut-être inconsciemment cessé de chercher toute forme de logique, mais cela ne voulait pas dire que j'allais juste laisser les choses se dérouler sans que je comprenne ce qui se passait. J'étais après tout le premier concerné.

Alors que la conversation hurlée continuait, j'entendis à travers les cris le son de quelqu'un qui descendait précipitamment les escaliers. Arriva bientôt une femme à tête de cheval, bien que la ressemblance avec l'animal en question ne soit pas aussi prononcée que pour l'homme à l'apparence porcine qui devait être son mari. Elle semblait avoir été tirée du lit, ce qui avait probablement été le cas et était clairement de mauvaise humeur. Son regard, perçant, se posa instantanément sur moi et ses yeux se plissèrent, une reconnaissance mêlée de dégoût brillant en eux.

Un frisson me traversa.

Et une fois de plus, la scène provoqua un léger écho dans mes souvenirs, un peu plus clairement cette fois-ci. La sensation de familiarité était également un peu plus forte. Malheureusement, je n'arrivais pas à comprendre pourquoi, je manquais de contexte… Et j'étais si fatigué que je ne trouvais tout simplement pas la force de m'en soucier pour le moment. Je n'avais qu'une seule envie : dormir. Mes paupières étaient de plus en plus lourdes, je devais faire de gros efforts pour rester éveiller. Je ne voulais pas m'endormir avant de savoir au moins où je me trouvais mais lutter contre le sommeil était vain et je ne faisais que retarder l'inévitable. La chose qui m'aidait le plus à me maintenir éveillé était ironiquement le regard de la femme à tête de cheval, si plein de malice et de mépris lorsqu'elle me regardait.

Hors de question de m'endormir en sa présence, même si j'en mourrais littéralement d'envie.

Je fus distrait de mes pensées lorsqu'elle s'approcha de moi malgré la répulsion évidente qu'elle éprouvait à ma présence. Je me raidis, ce qui passa heureusement inaperçu. Heureusement, en quelque sorte, la femme à tête de cheval se contenta d'attraper quelque chose sui dépassait de la couverture et que je n'avais pas remarqué jusqu'à présent. Il s'agissait d'une lettre. Etrangement, plutôt que d'être en papier, le matériau ressemblait davantage à quelque chose de similaire à du parchemin. Cela ne sembla cependant pas perturber la femme à tête de cheval, bien que le dégoût et la répulsion dans son langage corporel s'intensifia sensiblement.

En dépit de mon intention initiale de suivre de mon mieux la conversation du couple malgré mon manque flagrant de compréhension, mon attention fut détournée lorsque j'aperçu un miroir, d'où deux yeux d'un magnifique vert émeraude me rendaient mon regard. Confus, je clignai des yeux, fixant bêtement le reflet. Plusieurs secondes s'écoulèrent pendant que j'essayais de comprendre ce je voyais. Un mélange de fatigue, de confusion et de plusieurs autres éléments rendirent cela plus compliqué que cela n'aurait dû l'être.

Ce que je voyais était un enfant en bas âge, presque un bébé. Un garçon, plus précisément. Ou plutôt, je ne voyais que sa tête couverte de cheveux noirs, le reste de son corps étant entièrement dissimulé à l'intérieur d'une immense couverture. Il avait les joues rouges et respirait de façon rapide et irrégulière. Il était clairement épuisé, cela se voyait à ses yeux légèrement vitreux qui peinaient à rester ouverts. Néanmoins, malgré cela, il me fixait avec attention. Il semblait également réagir à mes mouvements et les imitait avec une étrange synchronisation symétrique. Ma vue était toujours floue donc je ne pouvais pas vraiment percevoir les détails, mais cela me suffisait.

Mon cœur manqua un battement.

Cet enfant, c'était moi ! Pourquoi ? Comment ? J'étais un adulte de plus de 20 ans ! En tout cas, je l'étais encore jusqu'à ce que je me réveille ce matin… Et les gens, indépendamment de leur âge, ne se transformaient tout simplement pas en enfant sans raison ! Ils ne se transformaient pas en enfant tout court ! L'apparence de mon reflet ne correspondait même pas à ce à quoi je ressemblais au même âge. Certes, j'avais à peu près les mêmes cheveux noirs, et il était difficile de juger le reste de l'apparence juste en se basant juste sur le visage, mais un détail d'envergure me permettait d'affirmer que je n'avais pas juste rajeuni, même en ne prenant pas en compte l'impossibilité d'une telle chose en premier lieu.

Les yeux de mon reflet avaient une couleur émeraude.

Mes yeux étaient bruns. Ils l'avaient toujours été et il n'y avait absolument aucune raison pour que cela change soudainement. Les yeux ne changeaient tout simplement pas de couleur comme ça… De la même façon que les gens ne rapetissaient pas, ni ne rajeunissaient brusquement, en l'espace d'une nuit ! C'était beaucoup trop étrange, même en tenant compte de ma situation actuelle. Me retrouver à la porte d'une maison de géants me semblait beaucoup plus logique et sensé que la vérité à laquelle je me retrouvais soudainement confronté. Cela, au moins, pouvait être quelque peu rationalisé. Me retrouver soudainement avec un corps de bébé ? Pas tellement.

Jusqu'à ce que mon regard se pose sur le front de mon reflet et que j'y distingue, à peine, une cicatrice encore fraiche en forme d'éclair. Voyant cela, j'oubliai tout de la logique et du bon sens. Mon cœur s'emballa et mon souffle s'accéléra. Je me sentis paniquer.

J'étais en pleine crise d'hyperventilation…


… Il semblerait que j'étais devenu Harry Potter. Je n'aimais pas la façon dont un telle phrase sonnait, mais je ne pouvais pas en trouver une plus appropriée et celle-ci résumait assez bien les choses. Beaucoup de questions devaient encore trouver une réponse, mais j'avais désormais un point de départ, aussi improbable, incroyable et invraisemblable fût-il. Je ne parlerai pas d'impossibilité, ma seule présence prouvait que cela ne l'était pas. Et une fois que j'avais fait abstraction de l'illogisme absolu de ma situation actuelle, tout prenait soudainement un sens.

Mes problèmes de coordination, ma désorientation, ma vision floue… Ce que j'avais cru être des symptômes d'hypothermie ne l'avait pas été. Ou plutôt, l'hypothermie n'avait pas été la seule cause même si cela n'avait fait qu'aggraver ma situation déjà compliquée à mon réveil. Me réveiller dans un lieu inconnu avec un corps différemment proportionné de ce dont j'étais habitué ne pouvait que provoquer confusion, désorientation et problèmes de coordination. Quant à mes nouveaux problèmes de vue, je ne pouvais que blâmer le corps d'Harry Potter pour cela. Son corps, mon corps désormais, avait une vue absolument épouvantable !

Même le vague sentiment de familiarité des scènes avec la femme à tête de cheval et l'homme à l'apparence porcine s'expliquait par le fait que j'étais un fan de l'univers Harry Potter et que mon subconscient avait reconnu Pétunia et Vernon Dursley. Je ne l'avais tout simplement pas réalisé avant que la réalité ne me gifle en pleine face parce que, honnêtement, qui dans son bon sens considérerait comme viable l'hypothèse que des personnages de fiction soient réels ? Même maintenant, presque deux jours après que je sois devenu Harry Potter, j'avais encore du mal à y croire. Et je le vivais !

J'avais déjà écarté la possibilité que tout cela ne puisse être qu'un simple rêve particulièrement réel et immersif. D'une part, un rêve n'était pas censé être si long et, d'autre part, on ne ressentait pas la douleur dans un rêve. Or être en hypothermie avait été douloureux. Si cela avait été un rêve, j'aurais déjà dû m'être réveillé depuis longtemps. Puisque ce n'était pas le cas, je ne pouvais qu'en conclure que ce n'était pas un rêve. Cela ne m'avait pris que 48 heures pour me réconcilier avec ma nouvelle réalité et cesser de paniquer.

Néanmoins, même maintenant, j'avais encore du mal à me réconcilier avec l'idée que j'étais devenu quelqu'un d'autre. Je ne savais même pas comment j'étais mort dans ma vie précédente. La dernière chose dont je me souvenais avait été de m'endormir paisiblement dans mon lit. Avais-je eu une crise cardiaque ? Cela me semblait très peu probable, je n'étais pas sujet à ce genre de problèmes. En fait, j'avais très peu de problèmes de santé dans ma vie précédente. Je ne buvais pas et ne fumait pas non plus. La seule chose qui pouvait m'être reprochée aurait été d'avoir quelques kilos en trop. Rien ne justifiait de mourir pendant mon sommeil. Et pourtant, me voilà réincarné comme Harry Potter.

Oui, réincarné.

J'avais jusqu'à présent évité d'utiliser ce terme particulier pour résumer ma situation parce que ce n'était pas tout à fait exact, même si je ne pouvais pas vraiment affirmer l'exact contraire. Après tout, la réincarnation, la vraie réincarnation, signifiait essentiellement tout recommencer à partir de zéro. Ce n'était pas mon cas. Mon corps actuel avait 15 mois et 4 jours très précisément. Je le savais parce que j'avais lu les sept livres de la série principale, ainsi que de nombreuses fanfictions plus ou moins fidèles au canon et que j'avais une bonne connaissance des nombreuses théories sur l'univers de ce fandom particulier. J'en avais imaginé plusieurs moi-même.

Je savais donc qu'Harry Potter était né le 31 juillet 1980, que l'attaque de Voldemort s'était produite le soir du 31 octobre 1981 et qu'Harry n'avait été déposé chez les Dursley qu'au cours de la nuit du lendemain ! C'était donc le 2 novembre au matin que les Dursley l'avaient trouvé au pas de leur porte, et c'était à ce moment-là de la chronologie que je m'étais réveillé en tant qu'Harry Potter. Et puisqu'il m'avait fallu deux jours pour me réconcilier avec ma nouvelle réalité, le calcul était simple !

Pour en revenir à cette histoire de réincarnation, je vais essayer de développer la raison pour laquelle j'avais du mal avec ce terme pour définir ma situation. D'un point de vue philosophique et religieux, la réincarnation était essentiellement le fait de commencer une nouvelle vie sans souvenir de sa vie précédente. Dans les œuvres les livres et les mangas, en revanche, la réincarnation se limitait souvent à commencer une nouvelle vie, le personnage conservant les souvenirs de sa vie passé. De ce que j'avais pu remarquer, il y avait même trois grands types de réincarnation fictive.

Dans le premier type de réincarnation fictive, le personnage, souvent personnage principal de l'histoire, naissait en se souvenant de sa vie antérieure, soit partiellement soit en totalité. Cette forme de réincarnation était la plus proche du concept philosophique et religieux original. Dans un sens, cela pouvait s'apparenter à une réincarnation incomplète.

Cette nouvelle vie était donc essentiellement une continuation de la précédente.

Dans le deuxième type de réincarnation fictive, le personnage naissait dans un premier temps sans souvenir de sa vie antérieure. Pourtant, à mesure qu'il grandissait, il retrouvait progressivement lesdits souvenirs, pouvant ou non les retrouver dans leur entièreté. Il s'agissait en quelque sorte d'un dérivé du premier type, les souvenirs réapparaissant à retardement plutôt qu'instantanément.

Sauf que les souvenirs retrouvés étaient plus proches de rêves particulièrement lucides que de véritables souvenirs.

Dans le troisième type de réincarnation fictive, le personnage ne naissait pas en tant que tel. A la place, c'était plutôt comme s'il se réveillait dans le corps d'un autre, avec sa mémoire intacte mais aucun des souvenirs de l'ancien propriétaire de ce corps.

Le personnage était alors souvent considéré comme amnésique.

Il y avait également un quatrième cas de figure, mais je ne le considérais pas personnellement comme une forme de réincarnation, contrairement aux trois autres. Il s'agissait essentiellement d'un croisement entre le deuxième et le troisième type de réincarnation fictive, le personnage se retrouvant soudainement avec deux séries de souvenirs : ceux de sa vie actuelle et ceux de sa vie précédente. La raison pour laquelle je ne considérais pas cela comme une véritable réincarnation était parce qu'il s'agissait moins d'une âme se souvenant de sa vie antérieure que de deux âmes fusionnant ensemble.

Bien sûr, d'un certain point de vue, cela pourrait être considéré comme une forme de réincarnation fictive mais, personnellement, je ne le considérais pas comme tel. Je le mentionnais seulement parce que cela aurait son importance un peu plus tard.

Enfin bref, j'étais donc dans le troisième cas de réincarnation fictive. Au moins, étant donné ma situation actuelle, je n'aurai pas à prétendre l'amnésie. Les Dursley ne me connaissaient pas et la seule chose qu'ils avaient sue d'Harry Potter avant qu'il ne se retrouve sur le palier de leur porte avait été son nom. Dans un sens, il n'y aurait pas eu de meilleur moment pour que quelqu'un, moi dans ce contexte, devienne Harry Potter sans que personne ne s'en rende compte. Personne ne l'ayant connu avant n'était là pour observer ces différences et les Dursley partaient déjà du principe qu'Harry Potter était un monstre, une anomalie dans leur quotidien de normalité. En ce sens, leur opinion biaisée était le meilleur des alibis.

Cela ne voulait pas dire que cela devait me plaire.

Comme je l'ai dit plus tôt, j'ai fini par me réconcilié avec ma nouvelle situation, ce qui ne signifiait pas que je l'acceptais. En fait, c'était tout le contraire. A la base, j'étais un sceptique enthousiaste sur le sujet de la réincarnation. Je n'y croyais pas mais putain ce que ce serait cool que j'aie tort ! Sauf que je ne m'attendais pas à ce que cela m'arrive… Et dans une œuvre de fiction pas moins ! Cela encore, j'aurais pu l'accepter, j'étais après tout également un sceptique enthousiaste sur la théorie du multivers.

Mais pas comme le personnage principal ! Jamais comme le personnage principal !

Devenir Harry Potter était une idée géniale en théorie. Après tout, qui se s'était jamais dit qu'il ferait mieux que son personnage principal préféré s'il était à sa place ? Sauf que dans la pratique… Voldemort. Oui, cela résumait assez bien la situation. En toute honnêteté, à mes yeux, Voldemort n'était pas mon problème. Malheureusement, l'Angleterre magique pensait autrement, du moins ils allaient le faire une fois que Voldemort serait de retour. Bien sûr, étant donné que je savais déjà où étaient tous les horcruxes ainsi que tous les événements dans sept livres, on pourrait penser que s'en débarrasser avant qu'il ne devienne un véritable problème, ce qui me permettrait de mener ma seconde vie calmement et paisiblement.

Sauf que Voldemort n'était pas mon plus gros problème.

A mes yeux, j'avais deux problèmes plus importants que le mage noir. Eh bien techniquement trois, mais le troisième problème n'était au final qu'une extension du deuxième problème. Mon premier problème tenait en un mot : legilimancie. N'importe qui capable de lire les pensées, n'en déplaise aux puristes, était une menace, surtout avec ce que je savais. Après tout, j'avais dans ma tête ce qui était essentiellement des connaissances du futur. Il était donc primordial que j'apprenne à protéger mon esprit de toute forme d'intrusion en un peu moins de 10 ans puisque je serai amené à rencontrer pas moins de quatre legilimens au plus tard à mon entrée à Poudlard : Voldemort/Quirell, le choixpeau magique, Severus Rogue et Albus Dumbledore.

Et justement, parlant de Dumbledore…

Il était mon deuxième problème. Ce type était un maître manipulateur, il était habitué à donner des ordres et des conseils et à s'attendre à ce que les autres obéissent. Ses plans, même après sa mort, avaient continué à être fidèlement exécutés. Outre ses ennemis, le seul qui avait véritablement remis en question les actions de l'homme avait ironiquement été son propre frère, Abelforth. Il avait même organisé la mort d'Harry aux mains de Voldemort, c'était dire !

Le pire était que peu importe à quel point j'y réfléchissais, je n'arrivais pas à déterminer à quel type d'Albus Dumbledore je serai confronté.

Il pourrait être un homme bon mais vieux, essayant de voir le meilleur en chaque personne. Il essaierait sincèrement d'aider mais ses erreurs ne feraient que rendre les choses pires qu'elles ne l'étaient auparavant.

Si c'était le cas, j'étais dans la merde.

Il pourrait également être un adepte du plus grand bien, manipulant activement les gens autour de lui pour atteindre cet idéal. Malheureusement, sa vision du plus grand bien serait alors en contradiction avec mon propre bien être.

Si c'était le cas, j'étais dans la merde.

Ou il pourrait être un seigneur des ténèbres qui se faisait passer pour son exact opposé. Même s'il n'utilisait pas la magie noire, son comportement et ses actions faisaient de lui un tel personnage, manipulateur et avide de pouvoir pour son seul bénéfice.

Si c'était le cas, j'étais dans la merde.

Dans les livres, Dumbledore était surtout décrit comme un homme bon mais vieux qui faisait des erreurs, mais il était également suggéré à plusieurs reprises qu'il pourrait être un adepte du plus grand bien. Et si l'on fouillait très attentivement, on pouvait également se demander si ses actions n'étaient pas celles d'un potentiel seigneur des ténèbres, sauf que dans son cas il avait techniquement déjà « gagné » là où Voldemort avait essayé sans succès… Jusqu'au tome 7.

Inutile de dire qu'il était hors de question de laisser ma santé et mon avenir entre les mains d'un personnage de fiction qui, qu'il soit bon ou mauvais, rendrait ma vie beaucoup plus compliqué et dangereuse par ses actions, volontairement ou non. Pour rappel, c'était l'homme qui avait laissé Harry Potter devant la porte des Dursley dans une simple couverture et avec une lettre pour expliquer la situation, et une nuit de novembre, pas moins ! Il n'avait pas vérifié sa santé ni rien, il l'avait juste déposé là et à dans dix ans ! A cela s'ajoutait également le fait qu'Harry, qui n'était pas encore moi à ce moment-là, n'avait pas été nourri depuis avant la mort de ses parents jusqu'à ce que je le sois finalement par les Dursley plusieurs heures après m'avoir trouvé et avec beaucoup de réticence.

Parce que oui, on avait tendance à l'oublier mais presque 24 heures s'étaient écoulées entre la mort de Lily et James Potter et le moment où Hagrid était arrivé à Privet Drive avec Harry directement de Godric's Hollow. Sans détour ! Les sorciers de toute l'Angleterre fêtaient la mort de Voldemort dans les rues au point de presque briser le statut du secret pendant que le petit Harry Potter était resté à mourir de faim dans les ruines de son ancienne maison avec pour seule compagnie les cadavres de ses parents jusqu'à l'arrivée d'Hagrid en fin de journée ! Tout le monde savait mais personne n'avait vérifié sur place ! Pourquoi devrais-je en avoir quelque chose à faire de leurs problèmes de mages noirs ? Ou même d'eux ?

Et Albus Dumbledore était plus ou moins leur « meilleur » représentant.

Ouais… Non. Très peu pour moi. Je ne veux absolument pas être mêlé à leurs problèmes. Malheureusement, parce que j'étais désormais Harry Potter, je n'allais probablement pas avoir le choix. Si je ne me présentais pas à Poudlard dans 10 ans, j'allais certainement attirer encore plus l'attention sur moi que si j'y allais, en particulier de Dumbledore, ce qui serait particulièrement indésirable. Quelle plaie ! Je ne pouvais donc que faire semblant de jouer le jeu jusqu'à ce que je sois prêt à jouer selon mes propres règles. Je n'avais pas le choix, ou sinon je finirai très probablement par me retrouver amnésique pour de vrai ! Putain de sortilège d'amnésie ! Putain de Dumbledore ! Putain de Voldemort ! Putain de ministère de la magie incapable et corrompue ! Et Putain de prophétie !

Ah… Ouais… La prophétie… Ce n'était encore qu'une simple hypothèse, je n'avais aucune certitude à ce stade, mais j'avais la sensation qu'elle pourrait ne pas être totalement étrangère à ma situation. Pourquoi ? Eh bien, c'était un peu compliqué. Ce genre de choses n'étaient jamais simples… Il fallait également comprendre que je me basais essentiellement sur une théorie en laquelle je croyais à propos de l'univers d'Harry Potter, donc c'était surtout des spéculations.

Il existait deux types de prophéties : les véritables et les autoréalisatrices. Dans le cas d'une véritable prophétie, celle-ci se réaliserait, indépendamment de toute tentative de l'en empêcher et que l'on y croyait ou non. Dans le cas d'une prophétie autoréalisatrice, cependant, ladite prophétie ne pourrait se réaliser que dans le cas où quelqu'un croyait à cette prophétie et essayait de l'en empêcher, ce qui, paradoxalement, l'amènerait à se réaliser. De par leur nature, les prophéties, qu'elles soient véritables ou autoréalisatrices, étaient magiques. L'une était une vision d'avenir tandis que l'autre était un paradoxe qui provoquait cet avenir.

Voilà pour la théorie. A présent venait la partie délicate…

Dans le cas d'Harry et de Voldemort, j'étais à peu près certain que la prophétie était autoréalisatrice. C'était après tout en essayant de tuer son futur pire ennemi avant qu'il ne devienne une menace que Voldemort créa son pire ennemi. La prophétie avait donc été enclenchée, mais devait encore être complétée. Voldemort ayant marqué Harry comme son égal, l'un devait donc mourir de la main de l'autre.

Sauf que voilà…Dumbledore était passé par là. Ais-je précisé que je n'aimais pas Dumbledore ? C'était certes un très bon personnage de fiction mais je n'avais aucune envie qu'il s'implique dans ma vie. D'autant plus que j'étais certain qu'il croyait en la prophétie au moins autant que Voldemort.

Dumbledore, donc, avait laissé le petit Harry Potter devant la porte des Dursley par une froide nuit de novembre. Et me voilà qui me réveillait dans le corps du garçon en pleine hypothermie le lendemain. L'explication à partir de là était simple : Harry était mort de froid. Malheureusement, la prophétie étant autoréalisatrice et ayant été enclenchée, elle ne pouvait pas laisser mourir l'un de ses protagonistes autrement que par les termes qu'elle avait dictés, même s'il était vrai que ces termes étaient très souples et faciles à interprétation.

Or mourir de froid n'était pas une option pour Harry Potter. Une prophétie autoréalisatrice était déjà un paradoxe en soi et la mort d'Harry en dehors des conditions de la prophétie créerait un paradoxe à ce paradoxe, ce qui apparemment n'était pas possible. Son corps fut donc empêché de mourir par quelque procédé magique inconnu lié à la prophétie. Malheureusement, cela ne sauva pas l'âme d'Harry qui rejoignit l'au-delà… Probablement. Il fallut donc trouver une âme de remplacement pour que la prophétie puisse s'accomplir d'une manière ou d'une autre.

Et apparemment, c'était tombé sur la mienne. Pas de chance !

La chose drôle était que si Harry était mort de froid avant que Voldemort tente de le tuer, la prophétie n'aurait pas été enclenchée et Harry serait mort comme tout le monde. Pas de paradoxe pour l'empêcher. Peut-être que Neville aurait alors été pris pour cible à la place, qui pouvait dire ? En tout cas, c'était ma théorie quant à pourquoi je me retrouvais dans le corps d'Harry Potter.

Et pour la petite note, si l'âme d'Harry n'avait pas quitté son corps avant l'arrivée de la mienne, j'aurais dû récupérer ses souvenirs, le fameux quatrième cas de figure à propos des réincarnations fictives que je ne considérais pas comme tel. J'avais dit que j'en reparlerai. Puisque cela ne s'était pas produit, cela signifiait que l'âme d'Harry n'était plus dans son corps. Deux âmes ne pouvaient après tout pas habiter un même corps sans fusionner ou tenter de se posséder mutuellement jusqu'à ce qu'il n'ne reste plus qu'une. L'horcruxe dans la tête d'Harry était une exception parce que la magie de Lily empêchait une telle chose de se produire, bien que quelques éléments bénéfiques de l'âme de l'envahisseur puissent être filtrés et absorbés par l'âme dominante comme, par exemple, le Fourchelang.

Encore une fois, ce n'était qu'une théorie, mais elle me satisfaisait. La seule chose que cette théorie ne couvrait pas était ce qu'était devenu le fragment d'âme de Voldemort dans la cicatrice d'Harry… Ma cicatrice. Autant cela me répugnait de le laisser où il était, autant je savais que l'horcruxe accidentel était inoffensif pour le moment. Je pouvais me permettre de le laisser là pour le moment. Je trouverai bien un moyen de m'en débarrasser plus tard. Ce n'était même pas si difficile et je n'avais même pas à en mourir. Oui, Dumbledore, encore une fois. Depuis que nous partagions le même univers, il avait perdu mon respect et gagné ma méfiance éternelle.

Enfin bref… Pour le moment, j'avais d'autres priorités. Je devais faire des plans pour survivre à Voldemort et Dumbledore sans attirer l'attention de l'un ou de l'autre avant que je ne sois prêt à les gérer tous les deux. Et surtout, je devais blinder mon esprit, le rendre totalement inviolable. C'était la priorité absolue ! C'était censé prendre des années de maîtriser l'occlumancie mais, heureusement, j'avais justement 10 ans devant moi avec littéralement rien d'autre à faire… Autre que d'apprendre l'anglais.

Prenant une profonde inspiration, je rendis ma volonté plus solide que l'acier et souris. Dans l'obscurité de mon petit placard sous l'escalier, oui j'y étais déjà confiné, je pouvais presque voir mes yeux briller d'un éclat émeraude.

Il était temps de commencer.


Voilà ! Ce sera tout pour la mise en bouche introduction de cette nouvelle histoire.

J'ai été particulièrement inspiré par cette histoire pour une raison quelconque (peut-être parce que l'idée des Self-Inserts me trottait dans la tête depuis un moment et que j'ai depuis peu commencé à trouver cela intéressant à écrire…). Enfin bref, je ne sais pas encore si j'en ferai une histoire régulière ou pas. Je verrai cela en temps voulu et je vous en informerai aussitôt.

Pour le reste, vous connaissez la chanson !

Comme d'habitude, si jamais il y a des points que vous souhaitez éclaircir, n'hésitez pas à me demander.

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A bientôt !