Une
silouhette sombre et androgyne déambulait le long du trottoir.
Les néons des maisons de passe environnantes éclairant
ses pas. Cette ombre tremblait de froid, contrairement aux autres
prostituées, elle n'était pas habillée de
vêtements aguicheurs mais d'un simple jean noir de femme et
d'une longue chemise blanche lui tombait au dessus des genoux. Ses
longs cheveux noirs de la même couleur que ses yeux légèrement
maquillés encadraient son visage pâle.
Une voiture
s'arrêtat devant le jeune homme qui parut partagé entre
la crainte et le soulagement. Le conducteur baissa la vitre et
l'observa d'un oeil inquisiteur. Il passa un bras par la fenêtre
et attrapa un pan de la chemise du jeune homme pour le soulever.
Celui-ci fit un bond en arrière et l'homme dans la voiture eu
un soupir exaspéré.
- Tu fais quoi? demanda-t-il quand même. Le jeune homme se rapprocha en reprenant une expression impassible.
- Ce que vous voulez, répondit-il d'un ton neutre.
L'homme réfléchit quelques instants et passa son bras derrière lui pour ouvrir la portière arrière. Le jeune homme ne bougea pas. Avec un nouveau soupir agacé l'homme fouilla ses poches et lui fourra plusieurs billets dans les mains.
- ça te suffit?
- Oui, dit le jeune homme en faisant disparaître les billets si vite que le conducteur se demanda s'il n'avait pas rêvé. Le jeune homme monta à l'arrière et claqua la porte.
Une heure plus tard
L'ombre grelottante marchait
dans une banlieue miteuse et déserte, trébuchant de
temps à autre. Tout à coup il s'arrêtat et
s'appuya au mur comme un homme ivre. D'un geste rendu rapide par
l'habitude il s'enfonça deux doigts dans la gorge et se fit
vomir. Il resta immobile plusieurs minutes, savourant l'obscurité
et le calme ambiant. Puis il se redressa calmement, il ne tremblait
même plus, il se remit en marche et rentra dans un pavillon
encore plus miteux que les autres.
Il referma calmement la porte
d'entrée derrière lui. Il traversa le salon encombré
sur la pointe des pieds et cherché à tâtons
l'escalier. Il commença à monter toujours
silencieusement mais le bois de l'escalier craqua sous ses pieds. Un
aboiement de chien perça le silence et une forme noire s'agita
sur le canapé.
- Ta gueule! éructa une voix. Une canette fusa et atterrit sur le museau du chien qui se recoucha aussitôt en boule. La forme noire se leva et alluma la lumière. Immédiatement, le regard de l'homme se posa sur son fils, toujours immobile dans l'escalier.
- Viens là! ordonna-t-il.
Le jeune homme obéit immédiatement et s'approcha de son père, restant tout de même hors de portée.
- Alors? lança hargneusement le père, tu essayais de te planquer?
- Non je ne voulais pas te réveiller, répondit le jeune homme qui essayait de maîtriser sa voix. Le père eut un rictus.
- Mais oui c'est ça... donne-moi ton fric et disparaît.
Le jeune homme fouilla nerveusement ses poches et en sortit les billets que son père lui arracha des mains. Il commença à s'éloigner mais l'homme le retint par un bras.
- Quoi c'est tout? gronda-t-il dangeureusement.
- Ou..oui bégaya le jeune homme en essayant de se libérer doucement de l'emprise de son père mais celui-ci lui tordit le bras. Le jeune homme se ploya comme une brindille. Le père se pinça l'arête du nez de son autre main.
- Je peux savoir à quoi tu joues?
- Il n'y avait personne, ce n'est pas ma faute, je te jure j'ai attendu, dit rapidement lejeune homme toujours plié en deux.
- C'est pas une excuse, lança l'homme en lui envoyant un coups de pied dans le ventre, le mettant à genoux. La prochaine fois tu y resteras toute la nuit sur ton foutu trottoir, jusqu'à ce que tu en crèves!
Il lâcha le bras de son fils qui s'écroula par terre et lui envoya plusiers coups de pieds dans les côtes. Puis il déboucla sa ceinture avec une lenteur calculée et adressa un rictus à son fils. Tout à coup il fit siffler la boucle de sa ceinture dans les airs et l'abattit à plusieurs reprises sur le dos décharné de son fils. Il recommença encore et encore jusqu'à le faire crier. Il attendit que celui ci se mette à supplier pour qu'il se décide à arrêter. Il regarda quelques instants le corps sanguinolant de son fils.
- Lève toi ordonna-t-il calmement. Le jeune homme bougea et parvint à s'agenouiller devant son père. Celui-ci lui envoya un dernier coup dans les côtes et monta.
- Tu me
fais vomir lança-t-il avant d'éteindre la lumière
et de disparaître dans l'escalier. Le jeune homme se
recorquevilla sur le carrelage glacé et souillé.
Une
chouette entra par la cheminée et laissa tomber une lettre sur
le jeune homme avant de repartir par le même chemin.
POV Severus
Qu'est ce qu'ils me veulent encore? Je n'ai rien fait qui enfreigne le règlement ils ne peuvent pas me renvoyer. Peut être qu'ils m'ont vu sur ce foutu trottoir... personne ne doit savoir ça. J eme lève, ignorant la douleur qui se répand dans mon corps, ça va passer de toute façon, ça passe toujours. je trouve l'interrupteur à tâtons et j'allume. Mes mains tremblent et je dois m'y reprendre à plusieurs reprises pour ouvrir l'enveloppe.
Cher Mr Snape
Nous vous informons que la rentrée cette année
aura lieu le 2 Septembre. Le Poudlard express partira de la gare
Kingcross à 11h00 précise.
Ci joint la liste des
livres dont vous aurez besoin cette année.
Cordialement
Albus
Dumbledore
Directeur
Ordre de Merlin première
classe
Vieux fou. Si cette espèce de cinglé
savait de quelle manière je me procure l'argent pour payer mes
bouquins et l'inscription il en ferait une attaque. Il faut que je
parte d'ici mais je ne veux pas retourner là bas pour
retrouver les blagues vaseuses de Potter et de ses caniches préférés.
Au fond je ne suis à ma place nul part et ils se sont tout
mis d'accords pour me le rappeler en toutes circonstances. Ce monde
n'est pas le mien... mais l'autre non plus, je ne vois pas pourquoi
je m'accroche à ma vie comme ça, peut tre parce que je
n'ai pas le courage d'y mettre fin moi même.
Il faut que je
dorme pour calmer le tourbillon dans ma tête. J'ai l'impression
d'avoir un serpent venimeux qui se ballade dans mon estomac vide. Je
réteins la lumière et me laisse tomber sur le carrelage
glacé.
J'adore cette sensation de froid contre moi. Ma main heurte quelque chose de coupant, je le prends, c'est un morceau de verre brisé qui traîne. Je le mets contre mon avant bras et je laisse le verre pénétrer ma peau et tracer des lettres, toujours les mêmes. Le sang coule, je porte mon bras à mes lèvres, le goût douceâtre du sang envahi ma bouche et m'apaise. Je sombre en retraçant du bout de la langue les lettres gravées dans mon bras comme un épitaphe. "A l'aide"
Tadaaa
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