Disclaimer : Dites, si je kidnappe Quatre, vous pensez que l'originel propriétaire de celui-ci me le donnerait? Nah? Zut…
Titre : Les ailes d'un ange. Ouais, ch'est vraiment étrange… En plus, cette fic m'a été inspirée en écoutant mon CD de DN Angel… Étrange… Vraiment…
Autatrice : Ch'est mwa! Ouais, vous savez, c'est ma toute première fic de Gundam Wing… C'est que, voyez vous, une de mes très chères amies, Drianna, m'a envoyée lire un fic 2x5x2… Aveugle, qu'elle se nomme… et j'ai trop adoré! Alors je me suis mise à lire toutes les fics 3x4 et 4x3, llol… Revenons à nos moutons : l'autatrice c'est cocbys, c'est-à-dire, moi.
Rating : Bah… j'ai encore un peu de la misère avec le nouveau système, si vous voyez ce que je veux dire… Alors, c'est pas défini encore… 'faut que j'aille relire les ratings…
Couple : Ah HA! Neeeeeh! Z'avez pas une idée? Y'a Quatre dedans, c'est certain. Nan, mais pourquoi je laisserais ce petit bout de blond-là atrocement beau sans lui faire une fic à lui tout seul? Quatre : Dis, t'en fais pas un peu trop? Cocbys : Mwa? Toooootalement pas, mon chou! Quatre : J'ai le droit d'être désespéré? Cocbys : Je peux te dé-désespérer, si tu veux… regard d'une perverse finie Quatre : Euh… naaaaan… C'est correct, je vais m'en sortir tout seul… Cocbys : t'es sûr? Quatre : Absolument certain! Cocbys : Vraiment? se rapproche de Quatre leeeeeentemeeeent… Quatre : Heu… oui, vraiment… recule Bon, je crois que je vais y aller, moi… se sauve en courant Cocbys : Naaaaaan! Qua-chan! Revient choupinou d'amuuuur! Tu dois être là dans ma fic! Trowa : Comme de fait, tu vas tous nous massacrer, comme d'habitude avec tes autres fics… en train de lire 'Memoires d'un loupgarou' Tiens, Lupin est vraiment bizarre dans le chapitre 2… Cocbys : Nan mais, Trowa-san, qu'est-ce qui te prends à lire des fics de Harry Potter, neeeh? Trowa : … Cocbys : Je vais aller me redroguer au sucre… je crois que je vais en avoir de besoin pour cette fic… Duo : Ouuuaiis! Avec des Sodas! (pour ceux qui comprennent pas, allez lire Aveugle… ') Cocbys et Duo : courent se droguer au sucre et aux sodas
Note : Ouais, le truc du couple était vachement long, naaan? Llol, et vous savez toujours pas le couple! tire la langue Alors, vous pensez que je vais caser qui pointe les G-boys avec notre beau Quatre d'Amuuur? Une chance sur 4! Voix nowhere : Je dis Heero! Voix nowhere #2 : moi je dis Trowa! Voix nowhere #3 : Mais non, c'est Wu Fei, voyons! Voix nowhere #4 : DUUUUOOO POWAAAAAAA! Cocbys : O's'cour…
Note # 2 : Ah, il fait beau, les oiseaux chantent… Enfin, pas vraiment, parce que dans ma petite ville perdue dans l'bois, il pleut vraiment gros… Bref, lorsque vous commencerez à lire cette fic, vous allez sûrement vous dire : nanmaisdekosséc'tetruc-là? Enfin, c'est sûr, au début, vous allez trouver cela étrange, et c'est tout a fait normal. Je reprends le fait que l'on pense que Quatre est un ange, mais de manière scientifique, si vous me suivez bien… non? Bah alors, tant pis, vous verrez bien. Et bien que je ne connaisse pas assez les New Types pour pouvoir approfondir le fait que Quatre soit un empathe, eh bien, je vous assure que je vais faire de mon mieux. D'accord? Alors gardez les pierres et les tomates pour plus tard, merci. J'avoue attendre recevoir quelque légumes d'ici la fin de cette fic… M'en voyez navrée, mesdames et messieurs, mais je vais faire de mon mieux pour que Quatre, s'il n'est pas déjà dans vos bishonens, y rentre pour mettre du soleil dans votre vie! (ouah, c'était vraiment poétique c'te phrase-là!)
Note #3 : Les fleurs sont d'été, comme le silence est d'or et que la parole est d'argent… Bref, si vous aimez les séquences dialoguées, vous serez déçus… je n'ai aucune idée du pourquoi je dis ça… probablement que c'est parce que je sais que je vais taper plus de séquences descriptives que de dialoguées… mouain… pas très crédible… Bon, je suis fatiguée… alors essayez pas de suivre mon baragouinage…
Note #4 : Oubliez pas les reviews, hein? Onegai? Arigatô gozaimasu! Vraiment!
Chapitre 1 : La naissance d'un ange
Le jour se levait, tranquillement. De faibles rayons dorés transperçaient les nuages teintés de rose tandis que le vent soufflait doucement les feuilles d'arbres dans le parc privé d'une résidence appartenant probablement à un officier haut gradé. La pelouse d'un vert vif était parfaitement bien entretenue par les jardiniers en charge de celle-ci, de plus que des fleurs de toutes sortes de couleurs émergeaient d'un sol boueux par les derniers jours de pluie. Les malheureuses mauvaises herbes qui tentaient de s'épanouir parmi les roses et les chrysanthèmes étaient arrachées sans façon et d'une froideur sans égale.
Le jour se levant de plus en plus, réveillant les habitants du manoir, envoyait des traits de lumière chaude au travers des fenêtres, chatouillant ceux qui tentaient de faire une grasse matinée. Le sommeil se dissipant peu à peu dans l'enceinte de la résidence, les gens commençaient à vaquer à leurs occupations, jasant et chantonnant sans se soucier du fait même que celui qui les employait se trouvait dans un état plus qu'alarmant.
La peau d'une pâleur extrême, les yeux d'un bleu fatigué et malade, les cheveux d'un blond terne. Il reposait dans son lit aux proportions démesurées, les draps blancs le recouvrant semblaient le rendre plus blanc qu'un mort. D'un regard à mi-chemin entre celui d'une peur immense et celui d'une accalmie permanente, il regardait le plafond, un râle de douleur s'échappant de ses lèvres à demi ouvertes.
L'atmosphère de la chambre empestait la maladie, la rendant de la même nature que celle de la chambre d'hôpital d'un mourant. Même si la chambre du souffrant était beaucoup plus spacieuse, elle semblait se renfermer sur elle-même, la rendant chaque jour plus chaude et plus étouffante. Les fenêtres étaient rarement ouvertes et les rideaux étaient obligatoirement tirés pour empêcher quelconque lumière de pénétrer dans la pièce.
Le blond était dans un état comateux, ne sachant pas quoi faire d'autre de ses journées que de compter les fissures au plafond. Il aurait aimé empoigner le couteau à beurre traînant sur une assiette à l'autre bout de la pièce et essayer ainsi de mettre fin à sa douloureuse existence, mais même s'il aurait été capable de se rendre jusqu'à l'objet métallique, ce n'était qu'un misérable couteau à beurre, sans lame capable de s'enfoncer dans sa chair pâle. Ses yeux se fermèrent d'eux-mêmes, l'exercice consistant à penser et à délirer sur telle ou telle façon pour enfin mourir l'épuisant plus que se lever et se mettre à courir.
Il porta une main molle et pâle à son front, espérant se rafraîchir un tant soit peu. Mais sa main étant tout aussi brûlante que son front lui-même, il grimaça et laissa retomber sa main sur les draps blancs. Ses lèvres tremblaient et il semblait être sur le point de régurgiter le peu qu'il avait réussi à avaler. Il était d'une minceur inimaginable, tellement qu'il semblait être sur le point de se casser s'il pliait un bras. Il finit par laisser ses yeux fermés, attendant sans grande conviction que le sommeil l'emporte, endormant toutes ses souffrances pendant un moment.
Malheureusement, à peine le sommeil eut-il gagné du terrain sur le corps du malade, la porte de la chambre s'ouvrit, laissant entrer une servante relativement assez vieille et un jeune homme. La servante portait une longue robe noire avec un tablier blanc, tandis que le garçon portait des pantalons d'un blanc de neige sale et un chandail à manches longues bleu royal. Ses yeux étaient cachés par les cheveux bruns tirant sur le châtain de l'adolescent, mais il fallait dire que le souffrant ne faisait pas de gros efforts pour essayer de reconnaître ses visiteurs. L'alité entendit plus ou moins la voix de la vieille gouvernante qui invitait le visiteur à s'asseoir sur la chaise qui reposait à côté du lit.
Il entendit des bruits de pas, dont ceux de la gouvernante qui se dirigeait vers la porte pour laisser les deux adolescents seuls et ceux du jeune homme qui marchait vers la chaise pour s'y laisser tomber. Il entendit un long soupir inquiet, avant qu'une main fraîche se dépose sur ses yeux, lui accordant un rafraîchissement relativement assez court, mais tout de même apprécié. Le souffrant ouvrit ses yeux turquoises pour fixer ceux émeraudes de son visiteur, cherchant une quelconque source de soutient. Il essaya de se redresser, mais en vain. La sueur recommençait à perler sur son front, son souffle se faisait de nouveau saccadé. Ses lèvres tremblaient légèrement et d'un coup, son corps se fit glacé et ses dents commencèrent à claquer.
L'adolescent aux yeux émeraudes se pencha sur le malade et l'embrassa sur le front, une accalmie semblant passer des lèvres du brun pour faire son œuvre sur le blond. Celui-ci leva péniblement une main, cherchant l'épaule de l'autre, mais il fût pris de spasmes relativement assez violents qui lui secoua le corps. L'autre, semblant s'y attendre, fit de son mieux pour ne pas s'inquiéter au point d'appeler à l'aide et releva doucement le souffrant en position assise, le dos faisant face à la chambre.
Le blond cria d'une douleur qui lui déchirait la poitrine et retomba couché sur le ventre sur son lit, ses mains agrippants les draps de toutes ses forces. Il toussait et crachait, et l'adolescent aux yeux émeraudes se mordit la lèvre inférieure en voyant une goutte de sang perler à la commissure des lèvres du souffrant pour tomber sur les couvertures blanches. Le blond poussa un second cri alors que dans son dos se formaient deux taches d'un mauve bleuté au niveau des omoplates. Un troisième cri transperça l'air pendant que deux longues ailes blanches tachées du liquide vermeil déchiraient la peau et les vêtements du blond.
L'étrange « créature » regarda l'adolescent devant lui de ses yeux turquoises avant de retomber sur son lit, sans connaissance, un mince filet de sang maculant ses lèvres blanches et sèches. Les ailes retombèrent mollement sur son dos, semblants l'envelopper avec protection et possession. Après quelques minutes, les élytres disparurent, laissant quelques plumes blanches visibles sur le matelas. Le châtain regarda ce qu'il avait devant lui, les yeux dans le vide. Avant, il était si paisible, si calme, si joyeux… Maintenant, sa vie se résumait à mourir en silence, et à petit feu.
Le jeune homme aux yeux verts regarda encore celui qui avait été son meilleur ami. Son regard se fit plus distant, comme s'il se perdait dans ses pensées. Il ferma les yeux pour les rouvrir quelques instants plus tard avec un soupir désespéré. Il se pencha de nouveau sur le blond qui semblait si vulnérable, déposa un second baiser sur son front puis se dirigea vers la porte.
Le voir souffrir ainsi lui faisait mal, lui serrait la poitrine au point qu'il eût l'impression de s'ouvrir de l'intérieur. Il n'aimait pas le voir endurer toutes ces affreuses douleurs qui semblaient le rapprocher de la mort de jours en jours. Il n'aimait pas ne pouvoir rien faire pour l'aider. Il n'aimait pas que malgré les appels à l'aide du blond, celui-ci en refuse toute forme. Et il détestait… Oz. Encore plus qu'avant.
Il quitta le manoir d'un pas indécis, ne sachant pas s'il devait s'enfuir en courant ou bien adopter un pas lent au cas où l'autre le rappellerait d'un ton implorant, le suppliant de rester avec lui, de ne pas le laisser seul. Cette alternative lui semblant farfelue, il décida d'opter pour un pas normal, les yeux fixant le sol, les bras croisés sur son torse. Il se dirigea vers son Jeep et prit la place du conducteur avec des gestes lents. Voir son ami ainsi ne le ferait jamais pleurer, juste le rendre plus glacial et plus apathique qu'avant. Pourtant… pourtant, lui qui ne pouvait éprouver quelconque sentiment, pourquoi il sentait ses yeux lui piquer, s'embuer ? « C'est sûrement le vent… » fût la seule raison qui semblait expliquer le parce que du pourquoi.
Il conduisait machinalement, sans vraiment voir la route, à nouveau perdu dans ses pensées. Ce n'est que lorsqu'il fût arrivé au hangar qui leur servait d'appartement, à lui et aux trois autres, que la vérité le frappa en plein visage.
Des expériences de manipulation d'ADN avaient été faites sur son meilleur ami… Il ne pouvait pas pardonner à Oz toutes les douleurs qu'ils avaient fait subir au blond.
Il entra dans le hangar et se dirigea vers la salle de séjour où il fût accueilli avec des voix mornes.
« Salut Trowa. »
Il répondit d'une voix éteinte, se contentant de s'asseoir sur un sofa et de regarder les lattes de bois du plancher. Un lourd silence emplit la salle, plongeant les quatre jeunes gens dans l'embarras. Le silence dura quelques minutes, durant lesquelles ils se regardèrent mutuellement, ouvrant puis refermant la bouche, ne sachant que dire. Puis, celui à la longue tresse châtaine inspira et demanda :
« Comment va-t-il ? »
Pour que le dénommé Trowa réponde :
« Mieux que demain. »
Ce qui les replongea dans un second silence, plus tortueux. Puis, Trowa, n'en pouvant plus, se prit la tête dans les mains et murmura d'une voix tremblante :
« Ca fait vraiment peur. Il est tellement blanc, tellement… souffrant, que je me demande comment il fait pour rester en vie. C'en est effroyable.»
«A-t-il… Parlé, au moins, prononcé un mot ?»
«Non, même pas… Il a juste hurlé quand ça s'est passé… »
Tout les trois autres regardaient celui aux yeux émeraudes d'un air étrange, voire un mélange d'inquiétude, d'indifférence pour certains, de la tristesse pour un, de la colère pour l'autre et de la lassitude pour le dernier…
« Pourquoi on ne parle que de ça, c'en est étouffant… De toute façon, on a une mission à Oz… » fit la voix d'un asiatique.
« Wu Fei, on a pas le droit de vouloir s'informer de l'état de santé de l'un de nos amis, hein? Je te signale qu'il pourrait mourir! » fit la voix du tressé.
« Justement, Maxwell. Je ne vois pas pourquoi on reste ici à rien faire et à s'apitoyer sur son sort au lieu de chercher ces putains de scientifiques! »
« Du calme, Chang, » fit Trowa. « Heero, tu penses pouvoir trouver quelque chose…? »
Heero leva les yeux de son portable, ce qui consistait en soi un véritable miracle. Il regarda les trois autres de son regard cobalt pour les fixer un à un, puis baissa les yeux sur son portable.
« Hn. »
« Peut-on prendre cela comme une affirmation? » demanda Duo, un sourire en coin.
« Hn. »
« Je crois bien que oui, Maxwell. » fit Wu Fei, ennuyé.
Trowa entendit Duo répliquer, puis Wu Fei, et ainsi de suite. Ils recommençaient à se chamailler. Le pilote 03 se rappela lorsque Quatre avait subi la première crise… C'était lorsque lui et le blond étaient sur scène dans le pays originel de Quatre, celui-ci jouant du violon et lui-même jouant de la flûte traversière. À la moitié du morceau, Quatre avait arrêté de joué et s'était écroulé sans connaissance sur le sol…
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Les projecteurs émettaient leur faible lumière bleutée, la projetant sur la scène. Celle-ci était rendue d'une couleur douce, à mi-chemin entre le mauve d'un ciel lorsque le soleil se couche et le bleu océan. S'avancèrent vers le public devant eux, Quatre et Trowa, leur instrument de musique dans les mains. Les traits du blond semblaient plus angéliques, voire fantomatiques à cause de l'effet de lumière. Il gardait un sourire charmeur, gentil et bienveillant. Ses yeux exprimaient un curieux mélange, avait remarqué Trowa ce soir-là. Il n'avait pas réussi à définir exactement ce qu'ils exprimaient, pourtant, le pilote du Heavyarms savait que cela devait être d'une grande importance car il s'était rendu à une réelle obsession pour tenter de déchiffrer le regard turquoise.
Trowa, quant à lui, arborait ce soir-là le même sourire que d'habitude, sinon qu'il était plus impassible. Le violoniste avait débuté leur morceau en fermant les yeux. Trowa porta la flûte à ses lèvres et l'accompagna, les yeux fermés lui également. Les minutes passèrent, tout comme leur composition musicale… Puis, soudain, la musique s'arrêta brusquement, un bruit sourd d'une petite caisse de bois que l'on échappe sur le plancher se faisant entendre. Le flûtiste ouvrit les yeux, juste pour apercevoir Quatre toussant dans ses mains, du sang perler entre ses doigts. Quatre leva le regard sur ses mains, regardant le liquide poisseux avec une sorte de fascination. Il toussa une autre fois puis tomba sur le sol, inconscient, alors que dans la salle un murmure d'horreur parcourait les auditeurs.
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« Wa… »
Le pilote 03 ouvrit un œil, pour le refermer.
« Rowa… »
Le français se retourna sur son coté gauche, tentant d'échapper à la voix qui voulait la tirer du sommeil. Mais la voix se fit plus insistante.
« Trowa! »
Il ouvrit les yeux, un petit grognement provenant du fond de sa gorge faisant parfaitement bien comprendre à l'américain qui l'avait réveillé qu'il aurait préféré dormir que de rester éveillé. Il étouffa un bâillement et s'aplatit les cheveux qui lui faisaient des mèches rebelles.
« Pourquoi tu m'as réveillé? »
Duo le regarda, un peu inquiet, puis détourna les yeux.
« Tu hurlais dans ton sommeil. »
« Ah? Et je hurlais quoi? »
L'américain ne répondit pas tout de suite.
« Duo? Est-ce que ça va? »
L'interpellé soupira, mais ne se retourna pas pour regarder le brun.
« Tu hurlais 'Quatre!'. »
Trowa écarquilla les yeux. Il marmonna un faible « Oh… » en se passant une main dans les cheveux. Il regarda l'américain à la longue tresse puis s'en approcha.
« Duo… »
« Non, ne t'inquiètes pas, je vais bien. Après tout, c'est moi qui a coupé, non? » coupa l'autre d'une voix empressée.
« Duo. »
« Je t'ai dit que tout allait bien, t'inquiètes. »
« … »
Le pilote 02 se leva, adressa un sourire au brun, puis sortit de la chambre de celui-ci, le laissant dans un silence de culpabilité. Trowa regarda la porte close pendant quelques minutes, puis se recoucha, tentant de retrouver le sommeil.
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Dans la grande chambre espacée du manoir Winner, Quatre se réveillait de sa perte de conscience. Il se passa la langue sur les lèvres, tentant de les humidifier, mais lorsqu'il rencontra le goût du sang, il s'étouffa. Il tenta d'attraper la carafe d'eau, mais il constata bien vite qu'elle était vide. Avec un air désemparé, il la déposa sur la table, puis retomba sur son lit avec un soupir ennuyé. Trowa, Duo, Wu Fei et Heero ne venait le rendre visite que quand ça se passait…
Il tenta de se lever, et quand il vît que ses jambes étaient capables de le porter, il marcha jusqu'au balcon. Il se laissa tomber sur la chaise face à la vitre et regarda le ciel. Les étoiles brillaient faiblement, semblant vivre au même rythme que sa propre vie. Tantôt elles brillaient de tous leurs feux et l'instant d'après, elles étaient en train de mourir.
Sans s'en rendre compte, ses yeux turquoises s'embuèrent. Des larmes argentés glissèrent le long de ses joues, allant se perdre sur ses lèvres qui redevenaient un peu plus rosées. Il regarda le ciel, encore et toujours, y cherchant une source quelconque d'aide et d'espoir. Il souffrait depuis longtemps, trop longtemps même. Depuis qu'il les avaient surpris… Depuis ce moment là, tout avait chamboulé, tout s'était fait plus douloureux et la vie valait moins la peine d'être vécue qu'avant.
Mais pourquoi? Cela aurait pu être facile, de se jeter en bas du balcon, d'empoigner son 357 Magnum qu'il cachait dans son bureau et de se tirer une balle dans la tempe. Mais bien qu'il aurait voulu mourir de toute son âme, son corps, lui, refusait de suivre la pensée. Son corps… maintenant, il n'avait plus aucun contrôle sur lui. Et les ailes…
Les gens avaient beau dire qu'il était un ange d'âme, il fallait qu'Oz prouve au monde que les anges existaient vraiment. Pourtant, même malgré lui, les anges n'existaient pas. Ce n'était qu'une utopie, un mythe pour les enfants créé par leurs parents pour qu'ils s'endorment. Mais tout de même… même si les anges existaient… Est-ce qu'ils subissaient ce que lui endurait en ce moment? Est-ce que le fait que ses émotions aient un quelconque contrôle sur ses élytres de plumes blanches fait de lui un ange véritable? Et… est-ce qu'un ange… avait le droit d'aimer, même si aimer consistait en fait à être une chimère douloureuse?
Les larmes coulaient sans retenue, suppliant n'importe qui de frapper à sa porte de chambre pour remarquer qu'il allait mal, qu'il avait vraiment besoin d'aide. Il finit par ouvrir la porte du balcon et sortit à l'extérieur, traînant sa chaise avec lui, regardant toujours le ciel dans la brise du soir.
« Trowa… »
Il avait murmuré ce nom inconsciemment, ses lèvres ayant bougé toutes seules. Un petit vent frais parcourut le terrain de la résidence Winner et le propriétaire du manoir frissonna. Il porta une main tremblante à sa bouche, comme si l'éventualité d'avoir prononcé ce prénom avait été un sacrilège, comme un sacre dans une église. Même si le jeune français venait souvent lui rendre visite, le blond était pour la plupart du temps dans un état de 'légume' et donc, il ne se rendait pas compte de la présence du brun.
Les larmes continuaient de couler et il s'effondra de sa chaise, tombant sur le sol glacé et se recroquevillant sur lui-même. Il hoquetait et respirait difficilement comme si pleurer équivalait à courir une dizaine de kilomètres sans s'arrêter. Au travers des sanglots, le prénom du pilote 03 revenait souvent, comme si le blond pensait que de le répéter tout le temps, le français allait apparaître devant lui avec un sourire.
Il allait sombrer de nouveau dans l'inconscience quand on toqua à la porte. Il n'émit aucun son pour confirmer sa présence sauf le hoquetement et ses sanglots. Les coups à la porte reprirent, puis, s'inquiétant visiblement, on ouvrit la porte avec un geste brusque. Quatre n'eût le temps que d'apercevoir un adolescent brun se précipiter vers lui avant de sombrer dans le noir total. Et dans ce noir total, seules deux émeraudes persistèrent longtemps à briller…
