Une année de plus
(où une histoire avec un titre et un résumé pourri mais qui j'espère sera moins pourrie que ces accessoires. Espérons.)
Houlalalà ! Oubliez ça, je pers la tête !
Diclaimer : Les personnages et l'univers, et tout ça, appartiennent à JK Rowling et à Philip Pullman (l'auteur de à la croisée des mondes)
Chapitre 1:
Où Harry n'a pas le moral.
Assis sur la banquette du train, Harry regardait défiler les gares avec une infinie lassitude. Il ne pensait à rien, les mots et les images, défilaient dans son esprit sans qu'il ne chercha à les stopper, à en arrêter une ou même à les analyser. Il était seul, le wagon où il était assis était plein, mais il était seul dans sa tête. Personne parmi cette masse de moldus, préoccupés par une pile de dossier, un rendez-vous loupé, un ordinateur défectueux, une surcharge de travail, ou encore une note téléphonique excessive, personne, ne savait qu'il avait perdu un être cher. Il ne pensait à rien, il attendait.
Un bruit strident lui déchira les tympans. Terminus. Le train était arrivé à la dernière gare. Cette pensée le fit rire. Pourquoi ? Il n'en savait rien. Il lui semblait n'avoir pas rit depuis une éternité. Le mois de Juillet chez les Dursleys s'était passé dans un demi-sommeil lancinant à n'en plus finir, dans l'indifférence la plus totale. Il avait peu mangé, l'arrestation de Dudley pour actes de vandalismes, ne lui avait arraché pas même l'esquisse d'une réaction, il n'avait pas ouvert les lettres compatissantes de Ron et Hermione, ni les cadeaux d'anniversaire. D'ailleurs, ils les avaient jeté. Quant au téléphone, de toute façon, il était en panne. L'année précédente, cela l'aurait irrité, cette année, cela n'avait aucune importance. La solitude, l'avait enfermé dans son chagrin, dans un coin reculé de son être, une pièce verrouillée. Il sortit du train. Il n'avait plus qu'a attendre que quelqu'un vienne le chercher. Lupin lui avait dit qu'il serait là. Il était en retard. Pourquoi ne pas être venu chez les Dursley comme l'année précédente ? Quelle importance ? Il se rendit soudain compte qu'il n'avait pas le courage d'attendre debout. Tous les bancs étaient pris. Il s'assit par terre, ignorant les regards outrés de la bonne société. Un contrôleur furieux vint le tirer de sa confortable position. Il n'avait pas remarqué qu'il s'était assis au bord des rails, ses jambes pendantes dans le vide. Il ne répondit pas aux vociférations du contrôleur. Il se contenta de s'appuyer contre le mur, le regard perdu dans le vague…..
……………….
Il n'avait pas conscience du temps qu'il était resté comme ça. Peut être une heure, deux heures….En réalité, cela ne faisait que dix minutes. Lupin était là. Un sourire bienveillant éclairait son visage creusé par la fatigue. Ce n'était pas la pleine lune, pourtant.
Alors Harry, tu as fait un bon voyage ? Comment tu vas ?
Harry ne répondit pas. Il se contenta de lui passer devant pour emprunter le chemin de la sortie. Furieux. Furieux que l'on l'ait fait attendre. Furieux de n'être qu'un objet, une arme de l'Ordre, une cicatrice visionnaire. Furieux du ton faussement joyeux de Lupin, comme si Harry était assez stupide pour s'y laisser prendre. Furieux de cette culpabilité qui l'étouffait. Furieux de la mort de Sirius.
Le sourire forcé de Lupin s'effaça.
Un seul nom semble pouvoir qualifier la marche jusqu'aux square Grimmaur qui s'en suivit : le mutisme. C'est dans un mutisme impitoyable, que Harry suivit Lupin dans les rues grises et humide de Londres. Le ciel était couvert de nuages noirs, il pleuvait. Lupin tenta d'engager la conversation, mais Harry ne lui répondait que par monosyllabes. Il tenta de lui parler des performances époustouflantes du nouveau balai de course sorti le mois dernier, Harry resta de marbre. Il lui fit part des notes spectaculaires acquises par Neville aux Buses de DCFM, il ne broncha pas. Ni le Quidditch, ni l'AD ne semblait pouvoir lui arracher la moindre réaction. Il se sentait terriblement seul, et il ne faisait rien pour que ça change. Lupin finit par se taire.
Enfin, ils arrivèrent au 12 square Grimmaur, sobre, fidèle à lui même. A sa vue Harry s'arrêta, sa gorge se serra, l'image de Sirius rejaillit dans son esprit.
Alors, c'est encore ici, dit il d'une voix rauque.
Il entendit Lupin soupirer derrière lui. Doucement, Lupin le prit par les épaules et le fit pivoter pour le placer face à lui. Il se regardèrent, face à face, ruisselants de pluie.
Harry, tu dois comprendre – et je sais combien c'est difficile – que malgré tout les souvenirs que peuvent t'inspirer cet endroit, et pas seulement à toi, mais à tous ceux qui ont connus Sirius, c'est un excellent quartier général : on ne peut se permettre de le changer. L'ordre en a besoin pour continuer à fonctionner. Le remplacer par un autre ne ramènera pas Sirius.
La colère longtemps contenue, commença à bouillir dans le sang de Harry.
Evidemment, rétorqua t-il. Quelle importance que Sirius ait toujours détesté cet endroit ? Quelle importance qu'il soit mort ? Pfffff…, après tout, ce n'était qu'un membre de l'ordre, un pion entre les mains des deux camps ! ICI POUR LUI, C'ETAIT UNE PRISON !
Harry…..C'était pour sa sécurité…murmura Lupin, les yeux clos, avec une expression douloureuse sur le visage.
ÇA N'A STRICTEMENT RIEN CHANGE ! rugit Harry, IL A VECU TOUTE UNE ANNEE ENFERME, ET POURTANT, IL EST MORT!
Harry…..
EST CE QUE TOUS SONT DES PIONS DANS LES MAINS DE DUMBLEDORE ? EST CE QUE JE NE SUIS QU'UNE PROPHETIE ? UNE CICATRICE ? continua t-il furieux sans faire attention aux tentatives d'appel au calme de Lupin.
Harry, bien sur que non…..
ALORS POURQUOI J'AI DU VENIR EN TRAIN ? POURQUOI VOUS N'ETES PAS VENUS ME CHERCHER ? POURQUOI VOUS ETIEZ EN RETARD ? MAIS BIEN SUR ! SUIS-JE BETE ? TANT QUE POTTER N'A PAS DE VISION DE VOLDEMORT IL NE SERT A RIEN ! A QUOI BON SE DEPLACER ? A QUOI BON SE PRESSER !
Harry, je t'en prie calme toi…
JE N'AI PAS FINI !
Je m'en doute. Je sais que ce que je vais te dire ne signifie rien pour toi, mais on est dans la rue, et tout le monde peut nous entendre, il serait plus prudent de poursuivre cette conversation à l'intérieur….
HO ! Eh bien, si tout le monde nous regarde, c'est la fin du monde ! ironisa t-il en faisant mine d'en être affligé et en lançant des regards faussement anxieux autour de lui.
Je sais que cette réaction peut te paraître stupide…
C'est le cas de le dire !
…mais, continua Lupin imperturbable, si cela venait aux oreilles de Voldemort, le quartier général….. l'Ordre….
Ha oui, l'Ordre, ricana Harry avec amertume.
Harry, pour le train, je t'expliquerai mais…
Harry lui lança un regard furieux, haussa les épaules et avant qu'il n'ait pu finir sa phrase, il entra, la gorge serrée, avec une raideur qui ne lui était pas naturelle.
La pièce était plongée dans la pénombre. L'odeur de l'ancien et du moisi le prit à la gorge. Rien n'avait changé. Il distinguait comme des ombres fantomatiques, les meubles, le porte parapluie sur lequel avait trébuché Tonks un an plus tôt, les tapis usés, les portraits noircis accrochés aux murs, le lustre qui se balançait au plafond auquel on ne pouvait plus dire qu'il était réellement accroché et qui représentant un danger de chute perpétuel, le candélabre en forme de serpents et les têtes des elfes de maison toujours fixées sur leurs plaques qui semblaient lancer des regards sinistres aux visiteurs. Harry aurait bien aimé y voir celle de Kreature. Non, rien avait changé : la maison était toujours aussi sordide, elle respirait la poussière et la pourriture. Le visage de Harry se durcit. Cette maison lui inspirait à présent le dégoût qu'elle avait toujours inspiré à Sirius.
Il comprenait parfaitement ce qu'avait dit Lupin. Mais il ne pouvait pas l'admettre. Il savait au fond de lui que Lupin avait raison, que Dumbledore n'avait pas tort. Cette idée le fit grincer des dents. Un mois chez les Dursley à ruminer de sombres pensées, et il lui semblait ne pas avoir assez défouler sa colère dans le bureau de Dumbledore. Du moins, il ne l'avait pas déversé au sujet de la prophétie. Trop surpris, trop choqué peut être. Comment assimiler une nouvelle pareille alors que l'on vient de perdre un être cher ? A présent il avait assimilé tout ce qui s'était passé. Assimilé, mais pas encore accepté.
La gorge plus serrée que jamais, il s'avança au milieu de la pièce, suivit par Lupin qui avait posé une main bienveillante sur son épaule.
Ils n'avancèrent pas longtemps car….
Larves de sang-mêlé ! Vermines ! Epargnez ma demeure bande de moules ! Epargner lui votre infectante et morbide présence, mollusques ! Evacuez, ramassis de matière organique putréfiée! Décampez Virus crachotants cytoplasmiques ! Mouches bactériennes ! Terreau pathologique !
… l'accueil chaleureux de bienvenue de Mrs Black résonna agréablement à leurs oreilles. Le rideau qui cachait sa tapisserie s'était ouvert brusquement dans un claquement sonore.
Une Nymphadora Tonks et un Kingsley exaspérés, jaillirent simultanément de la pièce adjacente. Baguettes magiques au poing, ils forcèrent tant bien que mal le rideau mités à se refermer sur la tapisserie ensorcelée, ignorant les insultes offensantes beuglées avec hargne par Mrs Black, qui gesticulait furieusement dans son cadre.
Pendant toute cette épopée, Harry ne sursauta même pas, ne réagit même pas. Il les regarda se démener avec indifférence et amertume. Il aurait tant aimé que comme l'année précédente, ce fut Sirius qui arriva, et qui avec un sourire voilé d'amertume dirait : « je vois que tu as rencontré ma mère, Harry ». Sirius ne vint pas.
Lorsque enfin, la mère de Sirius se fut calmée et que le hall eut retrouvé son calme sordide, Tonks se tourna vers Harry avec un large sourire :
Ça va Harry ?Tu as fait un bon voyage ?
Viens, les autres dînent, renchérit Kingsley en l'invitant à le suivre, avec un sourire accueillant.
Harry les suivit sans mot dire, l'air plus renfrogné que jamais. Tonks et Kingsley échangèrent un regard. Ils prirent sobrement la direction de la salle à manger, adjacente, tandis que Lupin observait attentivement Harry, qui évitait soigneusement de croiser son regard. De toute façon, il n'avait plus envie de parler.
Tous étaient là, attablés, dans cette pièce tapissée de portraits de sorcier à l'air sinistre et d'assiettes aux motifs inquiétants, disposés autour des victuailles qu'ils dévoraient en bavardant avec entrain à la lueur dansante des bougies. Lorsque Harry apparut à l'embrasure de la porte, tous se turent. Le silence s'installa et tous ou presque cessèrent de se restaurer. Tous les regards se tournèrent vers lui, exprimants plus ou moins la curiosité, l'indifférence, l'amitié et le soutien ou encore l'irritation. Harry pausa, surpris de retrouver tant de monde. Il y avait tous les Weasley, y compris Percy qui détourna le regard. Il reconnut Dedalus Diggle qui fit aussitôt tomber son chapeau, Mondingus Fletcher qui semblait s'être momentanément arrêté de trafiquer avec Fred et Georges, Maugrey Fol Œil dont les deux yeux le fixait avidement, et d'autres membres de l'ordre, dont des nouveaux qu'il ne connaissait pas. Il y avait Hermione assise entre Krum et Ron que cela n'enchantait guère. Seul Rogue l'ignora et continua d'engloutir son poulet frites comme si de rien n'était. Au bout de la table, il y avait un garçon, un peu plus jeune que Harry, qui devait avoir dans les quatorze ans, à l'expression farouche et sombre et au menton volontaire, qui lui jetait un regard franc et dur, légèrement teinté de curiosité polie. Un regard empli de douleur.
Harry stationna maladroitement à l'entrée, ne sachant trop où se mettre. Lupin le rejoignit.
Harry, lui dit il en désignant le garçon, je te présente William Parry.
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