Fandom : Criminal Minds.

Pairing : Spencer Reid/Derek Morgan.

Genre: Slash – Lemon – Hurt/Comfort.

Disclaimer: Je ne touche pas d'argent pour écrire cette fic – Je ne possède pas (et c'est regrettable) les personnages de Criminal Minds qui appartiennent à CBS (Grrrr!).

Notes : Ceci est ma première fanfic sur CM alors... soyez gentils . Les commentaires constructifs (ainsi que les critiques) sont les bienvenus !

Too lost in you.

« Ne perdons rien du passé. Ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir. »

[Anatole France]

L'agent Spencer Reid scrutait son verre de whisky d'un air suspicieux.

Il n'aimait pas boire, il n'avait jamais compris l'intérêt qu'accordaient les gens à l'alcool. Boire pour oublier était une profonde débilité à laquelle l'espèce humaine semblait accorder du crédit.

-'Avale-le, ça te fera du bien' avait dit Morgan en lui remplissant son verre. Ce même verre qu'il fixait depuis 20 minutes, l'esprit torturé par toutes les questions qui s'étaient emparés de son esprit depuis le début de cette affaire.

La mort d'un enfant était toujours délicate, mais Reid avait commencé à s'y « habituer » en quelque sorte, si tel était le mot qui pouvait être employé dans pareil cas. Mais cette affaire avait fait ressurgir en lui des souvenirs bien plus profonds et bien plus douloureux. Le type de souvenirs que toute personne souhaitait enterrer à jamais, comme s'ils n'avaient jamais existé.

Il restait assis, silencieux, sous le regard bienveillant de son collègue et ami Derek Morgan, qui n'avait pas bougé du fauteuil dans lequel il était installé depuis une heure.

Ils avaient discuté un petit moment de l'enquête, jusqu'au soupir long et profond de Reid.

Morgan, inquiet, s'était levé et agenouillé à ses côtés, relevant sa tête pour scruter son regard.

Les yeux de Spencer étaient désespérément remplis de larmes, son regard absent, vagabondant entre les remords et l'espoir d'un renouveau.

Son collègue commençait vraiment à s'inquiéter pour lui... Il n'avait jamais vu le jeune agent dans un état pareil et se doutait bien que la vue de son père n'avait fait que raviver de douloureux souvenirs. Mais ils savait que Reid trouverait la force de s'en sortir, d'oublier ces instants difficiles et de redevenir le profiler que tout le monde respectait.

Morgan finit par se lever, posa son verre et prit sa veste. S'avançant vers la porte, il dit doucement à Reid :

-'Si tu as besoin de moi, tu sais où me trouver.'

Voyant que son collègue ne répondait pas, il continua :

-'Spencer... je serai toujours là pour toi. Toujours...' dit-il avec un sourire avant de refermer la porte derrière lui. Il avait eu le mérite d'obtenir un regard de son jeune collègue et quand il fut sorti, celui-ci laissa s'échapper une larme qui roula sur sa joue avant de mourir sur la paume de sa main.

Son esprit était de retour sur son verre qu'il vida d'une traite, l'alcool lui brûlant les amygdales.

* Si j'avais vu plus tôt, si j'avais su que ça avait un rapport avec moi... Si j'avais été voir cette psy avant, les gamins seraient peut-être encore en vie *

C'est ce qu'il se répétait depuis qu'ils avaient bouclé le dossier. Ils étaient rentrés depuis 3 jours, Reid ayant obtenu une semaine pour se remettre les idées en place. Et pourtant, rien ne pouvait l'éloigner de ses regrets et de ses doutes. Il n'avait pas dit grand-chose depuis leur retour, s'étant tût depuis l'avion jusqu'à son appartement. Trois jours de silence dans lequel il semblait s'être prostré. Il s'y plaisait. N'étant en conflit intérieur qu'avec lui-même, il s'y sentait cependant en sécurité. En réalité, il se refusait à avouer qu'il était terrifié. Terrifié par son père, par son comportement, par la confusion des sentiments qui s'était emparé de lui et qui se refusaient à le quitter.

Plus que tout en cet instant, il regrettait sa solitude. Et même s'il n'arrivait pas à exprimer sa douleur sous forme de mots, il ne voulait pas rester seul. Il avait besoin de quelqu'un qui lui donne le sentiment d'être important, de compter, de faire une différence dans ce monde chaotique. Il souhaitait que quelqu'un puisse le prendre dans ses bras, le réconforter sans prononcer une parole. Quelqu'un qui pourrait l'aimer, apaiser son cœur meurtri par une vie de souffrances. Et en fermant les yeux, la seule personne qui s'imposait à lui était Morgan.

Reid soupira lourdement. Il n'avait pas la tête à réfléchir, lui qui d'habitude se posait mille questions à la minute.

Il se leva, prit sa veste et partit. Il avait besoin d'air et surtout... besoin de lui.

Alors qu'il marchait vers le domicile de Morgan, ses remords revinrent le hanter.

* Si seulement j'avais agi plus tôt. Je savais que quelque chose n'allait pas, je savais où chercher. Tout ce que j'avais à faire, c'était un mouvement. J'ai commencé une partie d'échecs et j'ai perdu. *

Il entendait les cris imaginaires de l'enfant qui s'était fait tuer, l'enfant qui appelait Reid désespérément à l'aide, l'enfant qui le regardait droit dans les yeux alors qu'il allait mourir.

Et puis ses propres cris. Ceux qu'il avait poussé dans la nuit noire de son enfance et que personne, pas même sa propre mère assommée par son traitement, n'avaient entendus. Quelques larmes se mirent à couler sur ses joues alors qu'il marchait toujours, son cœur devenant curieusement plus léger à chaque pas qu'il faisait. Il savait qu'il allait bientôt rejoindre la seule personne qui avait toujours été là pour lui, qui l'avait toujours soutenu même s'il s'amusait à le charrier, qui avait toujours cru en lui.

Et même si ses sentiments étaient confus, même si la moralité de son pays excluaient leur relation, malgré tous les obstacles, Reid savait une chose : En cet instant, il ne désirait qu'être avec Morgan.

Alors qu'il allait frapper à la porte, celle-ci s'ouvrit, révélant un Derek souriant en coin.

-'Je t'attendais' dit-il simplement en laissant son collègue entrer.

-'Comment... comment t'as su que j'allais venir ?' demanda Reid en posant sa veste sur le canapé et s'y installant, invité par son ami.

Etait-il donc si prévisible ? A cette pensée, il se rembrunit immédiatement. Mais cet état ne dura qu'un bref instant, car un sourire radieux apparut sur son visage lorsqu'il entendit ces mots prononcés par Morgan :

-'Je te connais bien Reid'. Dit-il, son habituel sourire malicieux aux lèvres.

Spencer adorait ce sourire chaleureux et à la fois plein de mystère.

Son collègue vint s'asseoir à ses côtés et se tourna vers lui, pressentant qu'il devait lui parler.

-'Ca fait mal, tu sais. De savoir que j'aurais pu être ce gamin et que j'ai eu la chance d'y échapper. Et maintenant je me sens coupable...'

Derek l'arrêta net, se relevant quelque peu.

-'Coupable de quoi ? D'avoir fait ton travail ? Tu es un excellent profiler, tu es un génie. Souviens-toi de tous les autres enfants que tu as sauvés !'

Il gagnait un point mais Reid ne pouvait contenir cette colère sourde de n'avoir pas pu sauver CET enfant. Cette affaire le concernait implicitement et il aurait voulu enfin mettre un terme à ce cauchemar en sauvant cet enfant. Parce qu'il lui rappelait cruellement le petit garçon qu'il avait été et qu'il était encore parfois dans ses moments de crainte.

-'C'est lui que j'aurais dû sauver...' commença Reid et il n'eut pas besoin d'aller plus loin car Morgan avait compris d'entrée de jeu que ce gamin était le miroir brisé des souffrances de son jeune ami.

Il détestait le voir ainsi : confus, sur la défensive et introverti. Il aurait aimé qu'il lui parle, qu'il se confie, qu'il s'ouvre à lui car Derek Morgan, aussi excellent profiler était-il, n'était pas devin. Mais peut-être était-il un peu sorcier car la langue de Reid commença à se délier :

-'T'as raison, je devrais juste essayer d'oublier et me concentrer sur ceux que j'ai sauvé'.

Morgan poussa un soupir.

-'Ca prendra du temps, mais tu y arriveras ptit génie...' dit-il sans se départir de son humour, avant d'ajouter très sérieusement 'Qu'est-ce qui pourrait te soulager, là, maintenant ?'

Reid n'y avait pas vraiment réfléchi. Il était si confus... comment pouvait-il savoir ce qu'il voulait ? Sans qu'il ne s'en rende compte, les mots sortirent plus vite de sa bouche que son esprit n'ait le temps de les comprendre :

-'Toi, c'est tout.'

Mais même s'il venait de se rendre compte de l'importance de ces trois petits mots, Derek ne lui en tint pas rigueur. Au contraire, le prenant comme une invitation ou une perche tendue, il s'avança vers Reid et plongea son regard dans le sien.

-'T'es certain ? Y'aura pas de retour en arrière Spencer'. Dit-il alors que son ami remarqua l'utilisation de son prénom, pourtant si rarement prononcé par son collègue.

Certain ? Il ne l'était pas du tout. Mais son cœur et son corps tout entier réclamaient Morgan. Il ne pouvait se l'expliquer et ne le désirait pas. Tout ce qu'il voulait, c'était sentir les lèvres et les mains de Derek sur son corps.

Ce dernier, voyant le désir émaner des yeux de Reid, fondit sur lui et posa ses lèvres sur les siennes. Leur baiser fut d'abord expérimental, tout en douceur, leurs douces et chaudes lèvres se cherchant. Puis, trouvant un rythme qui leur convenait, ils s'enhardirent et s'embrassèrent avidement. Ils désiraient étancher cette soif de découverte et de désir, panser leurs blessures en s'abandonnant à l'autre et en se perdant l'un dans l'autre pour mieux se retrouver.

Morgan fit basculer le jeune homme sur le canapé, se trouvant à présent sur lui et y reposant de tout son poids, ce que Reid semblait particulièrement apprécier. Il fut surpris de sentir les fins et longs doigts de celui-ci remonter sur son torse, sous son sweat-shirt et le lui retirer avec hâte et envie. Les doigts de Morgan agrippèrent les fins cheveux de son désormais amant, pendant que leurs lèvres continuaient de se goûter avidement et que leurs langues commençaient à prendre part au banquet.

Avec agilité, Derek défit les boutons de la chemise du jeune homme et la lui retira, exposant ainsi un torse pâle et chétif, mais qu'il aimait pourtant déjà. Il y déposa une pluie de petits baisers et Reid soupira face à cette douce caresse. C'était de ça qu'il avait besoin : de tendresse, d'amour et de se sentir désiré.

Il ne resta pas inactif pour autant car ses mains posées sur le dos puissant de son amant descendirent pour atteindre son jean. Il les passa sous le tissu, appréciant les rotondités des fesses de Morgan qui gémit sous la caresse insistante du jeune homme.

Il reprit ses lèvres dans un baiser passionné qui ne laissait aucun doute sur la suite à venir des évènements, pour leur plus grand plaisir partagé.

Le regard de Morgan se planta dans celui de son compagnon et à bout de souffle, il lui demanda, non sans gêne :

-'T'as déjà fait ça avant ?'

Déstabilisé, Reid rougit quelque peu avant de bafouiller :

-'Ouais euh... avec des filles'.

Il ne fallut pas deux secondes à Morgan pour sourire malicieusement et reprendre les lèvres de Reid tendrement, contrastant ainsi avec leur baiser affamé.

-'J'espère bien...' dit-il ensuite, descendant sur le torse de son amant, frôlant un téton de sa langue, laissant le jeune homme gémir et haleter.

Reid n'avait pas besoin de lui retourner la question, se doutant bien que les caresses expertes de Morgan avaient bénéficié d'un long entraînement.

Léchant son nombril puis sa hanche gauche, les doigts du profiler s'évertuèrent à défaire la ceinture puis à ouvrir la fermeture éclair du jean de Reid. Il allait sans dire que tous deux étaient déjà en érection depuis plusieurs minutes et jamais le jeune homme crut voir plus sexy que Derek Morgan, la tête posée sur sa hanche, clairement prêt à employer tous les moyens possibles et imaginables pour le faire jouir.

Ils se regardèrent un bref instant et tous deux purent voir dans le regard de l'autre le désir, l'envie et aussi l'amour qu'ils se portaient. Et là était tout l'essentiel. Ils savaient que quoiqu'il se passe dans les minutes suivantes, ce n'était pas qu'une question de sexe.

Morgan se débarrassa du jean de Reid, qu'il balança dans la pièce en même temps que son pantalon de jogging. Sa langue vint se poser sur les hanches du jeune homme, dessinant des volutes sur sa peau, jusqu'à ce qu'il entendit la supplique de son amant, prononcée dans un souffle rauque :

-'Derek...' fut tout ce qu'il put dire, n'y tenant plus, ce qui arracha un sourire à Morgan.

Il reprit cependant son sérieux et plongeant son regard dans le sien, lui demanda une dernière fois :

-'Tu es certain ?'

Bien sur, il était trop tard pour reculer, mais il voulait être absolument sûr que Reid le désirait tout autant que lui. Il eut sa réponse d'un hochement de tête.

Le boxer de Reid rejoignit le reste des vêtements au sol et Morgan fut surpris par ce corps juvénile qu'il trouvait excitant à souhait.

Il enserra l'érection de son partenaire qui poussa un gémissement rauque et se cambra sous la caresse, et commença à le masturber avec passion.

Ses gestes étaient précis, alternant un rythme effréné puis lent, son autre main libre trouvant le chemin vers son boxer.

Alors qu'il s'apprêtait à mêler sa langue à cette douce torture, Reid l'arrêta :

-'Attends...'

Morgan eut un instant de crainte, ayant peur que le jeune homme ne veule tout arrêter en si bon chemin.

-'Et toi ?' demanda Spencer, son regard empli de désir s'étant changé en un regard amoureux.

Derek lui offrit son plus beau sourire, gage de ses sentiments et prononça d'une voix à peine audible :

-'C'est pas de moi qu'il s'agit ici Spencer... laisse-toi aller'.

La tête du jeune profiler retomba sur le coussin derrière lui et ses hanches se projetèrent incontrôlablement vers l'avant lorsque l'experte langue de Morgan vint dessiner des cercles sur son gland, avant de l'aspirer de ses lèvres charnues. Les doigts de Reid enserraient la nuque de son amant, l'attirant plus à lui, si c'était encore possible.

Morgan n'était pas en reste, lui-même continuait ses caresses énergiques sur sa propre érection, excité plus que jamais par la vue de son compagnon se cambrant et gémissant sous la succion.

Le corps de Reid tremblait de manière frénétique, ses hanches se projetant avec force et violence, incontrôlables.

-'Derek...' commença-t-il dans un souffle, puis voyant que son amant continuait toujours sa douce caresse sur son sexe, poursuivit 'Morgan...' dit-il alors avec une sorte d'avertissement dans la voix.

Mais Derek n'avait pas besoin de l'interpréter, il savait que Reid était terriblement proche de l'orgasme et lui-même ne tiendrait pas plus longtemps.

Dans un gémissement étouffé, le jeune homme s'abandonne complètement à Morgan et ne retient pas un cri de surprise lorsque l'orgasme le heurte de plein fouet, ses doigts agrippant fermement les épaules de son amant, qui ne tarde pas à le suivre dans sa quête de plaisir.

Après une dernière secousse, le corps de Reid s'affaisse sur le canapé et ses hanches se calent alors que Derek remonte ses lèvres sur le torse qu'il a parcouru quelques minutes plus tôt. Ses lèvres trouvent celles de Spencer, scellant leur première union d'un baiser intense. Expérience inédite, le jeune homme goûte sa propre semence sur la langue de son partenaire, ce qui l'enivre encore d'avantage. Pourrait-il s'en passer ? Devrait-il renoncer à cette vague intense de plaisir qu'ils avaient ressenti ?

Morgan vit les doutes peser dans le regard de Reid et l'embrassa tendrement, se collant contre lui un peu plus fort avant de déclarer :

-'C'est pas qu'une nuit Reid. Maintenant que je t'ai, je te garde'.

Leurs langues se mêlèrent à nouveau, leurs mains trouvant leurs hanches respectives et Morgan roula sur lui-même, entraînant son amant qui vint se poser sur lui.

Epuisés mais heureux, ils s'endormirent enlacés l'un contre l'autre dans le silence et la plénitude qui avaient envahi la pièce.

Ils avaient besoin l'un de l'autre et savaient désormais à quoi se raccrocher lorsqu'ils rencontraient une affaire horrible et qu'ils se sentaient désemparés. Ils n'auraient plus à se poser la question « Pourquoi donc se battre ? », ils en avaient la réponse.

« Aimer , c'est mourir en soi pour revivre en autrui ».

[Anonyme].