Disclaimer : à Rowling l'argent et ses persos (Gwendoline la Fantasque est mentionnée dans le tome 3), à moi mes propres persos, prière de ne pas y toucher sans mon consentement. (encore que j'imagine peu de personnes écrire sur cette époque, mais sait-on jamais…)
Titre : Gwendoline la Fantasque
Autrice : Mephie
Rating : G
Pairing : Vous verrez bien, je ne vais tout de même pas tout vous dire quand même ??
Genre : Humor/Romance
Note : Je reposte ce chapitre, version améliorée et maladresses plus ou moins toutes gommées. Le deuxième est en cours de remasterisation également, il sera posté dimanche.
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Chapitre 1 : Où Gwendoline entre en scène...
Ce fut un Burdock Muldoon passablement échevelé qui débarqua ce matin du samedi 14 octobre 1307 à cinq heures tapantes dans le bureau du chef du Quartier général des Aurors des bâtiments du Département de la justice magique.
« Maugrey, j'ai absolument besoin de votre coopération !
-C'est ce que j'avais cru comprendre, monsieur le Chef du Conseil des Sorciers, lorsque vous m'avez cheminetté chez moi vers trois heures ce matin ! répondit le chef suprême des Aurors, localement surnommé avec affection 'Grand Sachem' par ses subalternes.
-Il était trois heures ? questionna Muldoon, surpris. Par la moustache de Merlin, j'ai donc du supporter pendant plus de douze heures les remontrances du vieux Gringotts ? Joli record, personne ne m'avait passé un savon aussi longtemps à ce jour, sauf peut-être cette barbante d'Elfrida Clagg… Quoi qu'il en soit, j'ai absolument besoin de votre aide ! s'écria-t-il avec vigueur alors que son interlocuteur se resservait d'un air las et dubitatif sa huitième tasse de thé du jour.
-Si cela concerne l'incident des Trolls du Chemin de Traverse d'hier soir, je vous assure que je ne peux …
-Au diable ces fichus Trolls, Magnus ! L'affaire qui m'amène ici à cette heure est mille fois plus grave que des Trolls pillant les magasins sorciers les plus chics d'Angleterre et causant une sacrée frayeur à Lady Malfoy. Notez que j'aurais bien voulu la voir nez à nez avec l'une de ces répugnantes créatures en pleine séance d'essayage chez Madame Guipure ! Vous pensez que le Troll s'est enfui parce qu'il avait vu sa tête ou parce qu'il avait aperçu son propre reflet dans le miroir ? Parce que vous savez ce qu'on dit : la Lady Malfoy serait une Vélane de sang pur et non une simple petite noble française, et…
-Eh bien… Je n'en ai aucune idée, Monsieur… Mais, pourrions-nous en revenir à notre affaire ?
-Oh… Certes… Je vous disais donc que j'avais…
-… Absolument besoin de mon aide, vous l'avez déjà dit ! coupa, un rien moqueur, le Chef des Aurors.
-Cette affaire est à aborder avec la plus grande sévérité, Magnus ! Ne plaisantez pas ! L'avenir du monde sorcier reposera sans doute entre vos mains lorsque vous saurez de quoi il retourne ! » répliqua dignement Muldoon.
L'Auror ne répondit pas, se mordant les lèvres quand il se souvint que ce pauvre et incapable Chef du Conseil des Sorciers avait évoqué également « l'avenir du monde sorcier » quand il lui avait demandé de veiller à ce que les fournisseurs de Honeydukes ne mêlent plus de champignons hallucinogènes de courte durée dans les friandises constituant la majeure partie des cadeaux de nouvelle année que le Conseil des Sorciers destinait aux familles les plus influentes et les plus respectées d'Angleterre.
« Bien… Par où commencer ? reprit un peu plus calmement le politicien.
-Le commencement me paraîtrait un choix judicieux, proposa Maugrey.
-Bien sûr ! acquiesça l'autre. Le commencement, donc. Magnus, l'heure est grave ! Hier soir, le roi Philippe le Bel de France a ordonné l'éradication des Chevaliers de l'Ordre du Temple de France. Je crois que c'est le Philippe numéro quatre… Mais enfin, vous rendez-vous compte ?
-Assez mal… En quoi serions-nous concerné par cette regrettable décision ? convint l'Auror.
-J'avais raison ! jubila Muldoon. Je ne suis pas le seul à ne pas être au courant ! Si même VOUS ne savez pas… Quand je pense que le vieux Gringotts a failli m'en faire une crise cardiaque !
-Monsieur ! appela Maugrey, qui avait certes l'habitude des digressions de son supérieurs, mais à qui il ne faut pas trop demander de patience, surtout un samedi vers cinq heures du matin après seulement huit tasses de thé. Venez-en au fait, si cette affaire est tellement urgente, il convient de s'en occuper dans les plus brefs délais…
-J'y viens, j'y viens, laissez-moi donc le temps de parler… Ah la jeunesse… » soupira-t-il sans remarquer le haussement de sourcils de l'Auror : ils avaient tous deux à peu près le même âge…
« Voici donc toute l'affaire : la banque internationale Gringotts s'est développé il y a un certain temps maintenant… Elle naquit en effet en même temps que celle des Templiers, continua Muldoon sans accorder grande importance au froncement de sourcils de son interlocuteur. En fait, les deux banques sont intimement liées : 'pour plus de facilité dans le monde moldu, …
-…pensez à la banque Gringotts du coin de la rue', je connais cette formule, Monsieur le Chef du Conseil. Mais ce que je ne comprends pas, c'est…
-Mais laissez-moi finir voyons ! protesta l'autre, frustré. Bref, si Gringotts a tant de facilité à satisfaire les clients sorciers dans le monde moldu, c'est uniquement parce que des agents gringottiens travaillent en tout incognito dans le système bancaire templier. Oh, ne faites pas cette tête-là, c'est parfaitement légal : il n'y a à ma connaissance aucune loi qui interdise cet état de fait.
-Sans doute parce qu'aucun des politiciens sorciers n'en a connaissance, fit remarquer ironiquement l'Auror.
-Là n'est pas la question aujourd'hui ! Comme je vous l'ai dit, nous avons donc d'un côté d'honnêtes travailleurs anglais chez ces Templiers, ainsi que d'immenses richesses sorcières mêlées, afin de passer inaperçues, aux richesses moldues, et de l'autre un roi en mal d'argent qui déclare hors-la-loi et veut mettre au bûcher nos si utiles Templiers, afin de vider leurs coffres et de s'en mettre plein ses poches vides. Merlin soit loué, continua-t-il précipitamment alors qu'il voyait que Maugrey allait faire un commentaire, nos compatriotes ont eu l'ingénieuse idée de dissimuler grâce à la magie l'ensemble des sommes astronomiques des Templiers qui avaient été placées par nos chers concitoyens anglais.
-Une minute ! coupa brusquement l'Auror qui s'était résigné jusque là à écouter son laïus sans essayer de l'interrompre plus avant. Vous avez bien dit L'ENSEMBLE ? Mais pourquoi ? L'argent moldu doit être restitué aux Moldus, même si les pièces sorcières et Moldues sont parfaitement identiques ! Nous ne voudrions tout de même pas les voler, n'est-ce pas ?
-Bien sûr que non, mais encore une fois, laissez-moi le temps de terminer mes explications ! protesta le pauvre Muldoon. Le vieux Gringotts m'a assuré que l'argent placé par les Moldus reviendrait aux Moldus, dès qu'ils auront fait le tri de l'argent que votre agent ramènera à la banque centrale de Londres.
-Mon agent vous dîtes ? releva Maugrey, un peu perdu.
-Bien sûr votre agent ! acquiesça le Chef du Conseil. C'est-à-dire l'agent que vous désignerez pour aller en France rechercher les employés de Gringotts qui ont caché l'argent, mais qui sont malheureusement dans l'incapacité de communiquer avec nous !
-Hum… J'ai entendu parler en effet de cette nouvelle maladie qui fait des ravages parmi les hibous… convint l'Auror, puis il vit la mine gênée de son interlocuteur, et la lumière fut. Etes-vous en train de me demander de désigner un agent que vous pourrez envoyer dans les geôles de France afin de récupérer quelques écus d'argent ? siffla-t-il brutalement.
-Eh bien… Je n'aurais pas employé ces mots… mais… l'idée générale y est : un de nos courageux Aurors aura l'insigne honneur de porter secours à Gringotts et d'infliger à ce vieux grigou une dette faramineuse envers le Conseil des Sorciers ! Bien sûr, je vous le demande en toute amitié et discrétion… continua-t-il. Vous rendez-vous compte de la pagaille que pourrait générer une telle nouvelle, rien que dans la bonne ville de Londres ? Les Aurors auraient à patrouiller jour et nuit afin de prévenir les tentatives de vols, et à longues échéances les attaques de balai, et peut-être même des chantages, que sais-je, des meurtres ! Mon cher Magnus, nous vivrions là une époque bien troublée… soupira finalement Muldoon.
-Je… saisis votre point de vue, Monsieur le Chef du Conseil, répondit lentement l'Auror qui fulminait intérieurement contre son interlocuteur pour avoir, pour la première fois de sa vie, eu un trait d'intelligence, et avoir réfléchi aux conséquences d'une telle chose. Mais pensez-vous réellement que j'ai sous la main une personne assez folle pour tenter l'aventure ? »
A ce moment, la porte du bureau de l'Auror s'ouvrit à toutes volées et une tempête brune fit irruption, traînée par un vieil Auror reconnaissable à son uniforme.
« Mais puisque je vous dis de me lâcher, l'ancêtre ! Je ne faisais rien de mal ! s'écria rageusement la jeune fille brune, toujours maintenue par l'Auror par le col.
-Silence fillette ! répliqua l'ancêtre en question. Et je serais à votre place, que je ne me donnerais pas de la sorte en spectacle ! Et vous n'aviez rien à faire dans les vestiaires des Aurors !
La jeune tornade ouvrit la bouche pour répondre avec véhémence, mais elle fut coupée dans son élan par la voix autoritaire et pas si enchantée que ça du Supérieur des Aurors, qui commençait sérieusement à envisager de prendre une retraite anticipée.
-DU CALME !!!! Figg, si vous voulez bien escorter Miss Black jusqu'à votre bureau et lui offrir une tasse de thé, vous m'obligeriez. J'arrive dans quelques instants, termina Maugrey, et il poussa les deux nouveaux venus vers la porte.
-Miss Amelia Black vient d'être traînée dans votre Quartier général à cinq heures du matin, parce qu'elle rôdait dans les vestiaires des Aurors ? s'étrangla Muldoon.
-Ne vous inquiétez pas, répondit tranquillement l'Auror après avoir compté mentalement jusqu'à dix, j'ai l'habitude. »
Pour le coups, Muldoon faillit jaillir de sa chaise :
« L'habitude ??? Il est pour vous monnaie courante que la cadette d'une des plus influentes et nobles familles d'Angleterre soit retrouvée à une heure indue dans les vestiaires de vos hommes, et je n'en ai JAMAIS été inform ?
-Remettez-vous, monsieur le Chef du Conseil, sourit Maugrey. Cette affaire-là n'est pas aussi grave qu'elle le semble, et je pense même qu'elle peut nous aider à résoudre votre petit problème français ! A votre tour de m'écouter sans m'interrompre, si vous le voulez bien. »
Devant l'absence de réaction du politicien, Maugrey commença à conter son histoire…
« Comme vous le savez, Miss Amelia Black a passé avec succès ses ASPICs à Poudlard l'an dernier. Sitôt son diplôme en poche, cette exquise demoiselle vint dans ce bureau afin de me demander un dossier de postulation à l'entraînement des Aurors. Or, il s'avéra que la demoiselle en question était bien connue de mes services, bien que son père aient toujours pris soin d'étouffer les différentes affaires dans lesquelles elle s'était retrouvée enrôlée dans le passé. Il faut en effet que vous sachiez que Miss Black, en sa qualité de Metamorphmagus, se trouva, alors qu'elle n'était encore qu'étudiante de Serdaigle à Poudlard, une source assez peu commune de divertissement : elle se mit à fréquenter les pires tripots qu'elle pût trouver et, s'acoquinant avec des bandits de la pire espèce, elle infiltra plusieurs réseaux de contrebandiers, voleurs de grands chemins ou autres, et joua les espions anonymes au service des Aurors, bien que personne ne lui aie jamais demandé ou même donné la permission de faire quoi que ce soit. Ainsi, lorsqu'elle arriva la bouche en cœur dans ces lieux, j'avais déjà une assez bonne idée de ses capacités et de son entêtement. Je lui ai donc dit que, étant une femme et membre d'une éminente famille noble anglaise, je ne pouvais accéder officiellement à sa demande, même si, et je doutai sincèrement que ce fût un jour le cas, son père intercédait en sa faveur. En revanche, je l'autorisai officieusement à revêtir l'apparence d'un homme et à participer discrètement à certains entraînements, ses missions futures devant rester par la suite dans le plus total anonymat. Jusqu'à ce jour, elle a toujours fait preuve d'un talent incroyable à se mettre dans les ennuis jusqu'au cou mais à s'en tirer avec les honneurs et son anonymat intact, ou peu s'en faut : suite à un regrettable incident, mes hommes ont découvert qu'elle était une fille. Son efficacité en tant qu'espionne est indéniable, à la hauteur de sa remarquable suffisance, je pense. Ses gouailleries ont également vite conquis la confiance de chacun de ses partenaires, mais bien sûr, aucun des membres de sa famille n'est au courant de notre arrangement, et si cela venait un jour à être le cas, les deux partis nieraient avec la dernière énergie avoir eu toute espèce de relation. Pour en finir au sujet de Miss Black, je vous saurez gré de l'appeler Skia si vous la recroisez un jour en tant qu'auxiliaire Auror, c'est le pseudonyme qu'elle s'est choisi. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je vais aller m'enquérir auprès de Figg de son dernier « crime », puis j'amènerai la demoiselle ici afin que vous lui expliquiez plus avant les détails de sa mission.
-Sa mission ? répéta un peu hagard Muldoon, encore sous le choc de cette avalanche de nouvelles.
-Bien sûr ! Skia est l'agent idéal pour cette mission en France, vous ne trouvez pas ? »
Et sur ces mots, Magnus Maugrey, responsable de la section des Aurors, laissa le Chef du Conseil des Sorciers dans son bureau afin qu'il digère un peu toutes ces informations, mais surtout aussi pour éviter que Figg ne finisse par étrangler la jeune Black.
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Suivant les éclats de voix clairement audibles maintenant qu'il avait quitté l'abri sécurisant de son bureau, il se dirigea, résigné, vers la source des hurlements… Ce qu'il vit dépassa ses cauchemars les plus fous : Figg avait apparemment essayé dans un premier temps de suivre les instructions de son Chef, mais le contrôle de la situation et de ses nerfs lui avait visiblement échappé. A en juger d'après la mare de thé verdâtre à paillette qui gisait sur le sol, Skia avait une fois de plus trafiqué la théière de son mentor la veille au soir, ou qui sait ? peut-être même au petit matin, et n'avait pas eu envie d'en subir les conséquences… Devant tant d'effronterie, l'Auror n'avait pas résisté à la tentation et avait entrepris de lui faire ingurgiter la mixture de force, ce qui expliquait les cadavres de tasses brisées disséminées par terre, sur le bureau et les chaises, jusque dans les tiroirs. Et d'après les traces pailletées qui ornait les murs, on pouvait facilement deviner que Skia avait mis à contribution ses talents de batteuse pour repousser les tentatives furieuses de Figg, à l'aide d'un… porte-manteau ? supposa Maugrey en voyant ledit porte-manteau accroché à la lampe du plafond, en deux morceaux. Il ne cesserait de s'étonner de l'inventivité de cette petite. Il se décida enfin à parler lorsque Figg, apercevant enfin son chef, renonça à tenter d'enfoncer la tête de la jeune Black dans la théière…
« Hum… Monsieur le Supérieur … j'ai…
-Salut, Grand Sachem ! coupa Skia qui redressant une chaise, la répara d'un coups de baguette magique et s'assit dessus, un énorme sourire aux lèvres, bien qu'elle se massât délicatement son épaule gauche, par laquelle Figg l'avait maintenue.
-JEUNE IMPERTINENTE ! Ce n'est p…
-Et si vous me disiez tout de suite ce qui s'est passé cette fois ? interrompit Maugrey. A vous la parole, Figg.
-Eh bien je faisais mon inspection habituelle des Quartiers d'entraînements… Parce que vous savez, les jeunes recrues oublient toujours cinq ou six poignards, voire même leur baguette à la fin de la journée, et sur le matin, les apprentis se retrouvent, à peine arrivés dans les Quartiers, avec quatre ou six orteils en moins, ce qui est toujours un bon motif pour flemmarder à l'infirmerie, et… Enfin bref, je faisais ma ronde habituelle quand j'entendis un énorme tintamarre provenant des vestiaires. Sur le coups, j'ai songé au Troll de montagne qui avait servi pour un entraînement la veille, et je suis allé voir. Le vacarme cessa dès que j'ouvris la porte, et avec la plus grande des prudences, je me suis tout de même avancé dans l'obscurité. Et c'est à ce moment que cette jeune dame m'a sauté dessus !
-Hey, je vous signale que vous n'aviez rien à faire dans les vestiaires à cette heure ! intervint une Skia assez renfrognée à l'idée qu'on ait pu la prendre pour un Troll.
-Il me semble que ton supérieur direct vient de nous donner une raison excellente pour justifier sa présence là-bas. Quelle est la tienne ?
-Flint m'a piqué mes Serpoignards ! explosa la jeune fille, furieuse. Je me suis donné un mal de chien pour les « emprunter » à l'armurerie de mon père, et ce Poufsouffle dégénéré me les a volé pendant l'entraînement d'hier !
-Les Serpoignards sont des objets d… commença le vieil Auror.
-Mais ça n'explique toujours pas ta présence là-bas ! intervint Maugrey qui tenait à garder le fil de la conversation.
-Cet idiot les faisait admirer à ses potes après l'entraînement.
-Je vois… Et bien sûr tu ne pouvais pas exiger qu'ils te les rendent, sinon tu aurais du expliquer d'où tu les tenais, et tu ne pouvais décemment pas griller ta couverture en tant que Skia, fille et petite-fille de voleurs de grand chemin… réfléchit le Chef des Aurors. Non, ce genre de poignard est typique de la famille Black… Pourquoi ne pas avoir dit qu'ils étaient bien à toi, que tu les avais eu en héritage de ton arrière-grand-père qui avait réussi il y a des années un casse chez les Black ?
-Mais c'est bien sûr ! C'est ça que j'aurais du dire ! se morigéna la brune. Rhaaaaa pourquoi faut-il toujours que je préfère l'action à la réflexion ? J'ai jamais eu de tendances griffondor pourtant ! Bon, je vous fait toutes mes excuses ! Bon, c'est pas tout ça, mais Père nous emmène au Chemin de Traverse ce matin, donc j'ai pas intérêt à être en retard, pas vrai ? pépia-t-elle en se préparant à sortir.
-Skia… appela Maugrey.
-Oui, je sais, c'est pas bien de mettre de l'encre indélébile dans les théières… j'en mettrai plus dans celles de l'ancêtre, promis !
Et avant que l'un des deux hommes ait pu faire quoi que ce soit, elle transplana.
-Enfin tranquille… soupira Figg. Mais si j'étais vous, j'y regarderai à deux fois avant de boire du thé à l'avenir… Elle vous a promis de ne plus trafiquer le mien, mais je pense que la prochaine victime sur sa liste, c'est vous…
-Ô joie ! Ce sera l'occasion de me défaire de ma dépendance à mes chères tasses d'eau chaudes parfumées…
Il y eut un moment de silence.
-Au fait, qu'est-ce qu'il voulait l'incapable de service ? La tête du Troll d'hier sur un plateau en partance pour le manoir Malfoy ?
-Oh non, cette fois c'était sér… Nom d'un Troll! Elle est partie avant que je puisse lui exposer sa mission ! Et le Chef du Conseil qui attend de régler les derniers détails avec elle dans mon bureau…
§
Pendant ce temps, dans la très noble et très ancienne maison des Blacks, Amelia apparut soudainement dans sa chambre. Avec un soupir, elle vérifia discrètement les sorts de non-intrusion qu'elle avait placé sur chacune des issues de la pièce, puis se laissa finalement tomber sur son lit de tout son long. A ce moment, un étrange couinement de protestation se firent entendre. La jeune fille fronça les sourcils, puis ses mains semblèrent chercher quelque chose dans le vide sur l'empreinte que son dos avait laissé sur l'amas de couvertures et, l'ayant trouvé, elle le tint à bout de bras.
« Que je t'y reprenne, tiens, à te sauver comme ça pendant que je prépare mes petites blagues… fit-elle sévèrement. Franchement, Mim, tu n'aurais pas pu visiter autre chose que les vestiaires comme lieu de villégiature ? »
Tandis qu'elle parlait, la chose à laquelle elle s'adressait, un singe des plus gracieux et mignon, commença lentement à apparaître.
« Tu m'imagines un peu en train d'expliquer que oui, je sais parfaitement, Grand Sachem, qu'avoir un Demiguise comme animal de compagnie, c'est puni par la loi, mais que voulez-vous, il fallait bien que je sauve la pauvre bestiole de la transformation en cape d'invisibilité au profit de mon père… Et puis vous comprenez, elle s'est prise d'affection pour moi, et moi pour elle…blablabla… Remarque, j'adorerais voir sa tête à ce moment-là…, rit-elle.
Soudain, elle entendit des bruits de pas précipités dans le couloirs, mais elle n'eut que le temps de reprendre son apparence normale, de balancer Mim redevenue invisible sous son lit et de changer ses vêtements à l'aide d'un rapide sort tout en remerciant mentalement son mentor de l'avoir harcelée sur la rapidité de ses réflexes, avant d'entendre un coups sourd retentissant contre sa porte, précédé d'un « Miss Am… ».
Se maudissant pour avoir oublier d'ôter les sorts de non-intrusion, le jeune fille les leva en vitesse et ouvrit la porte à toute volée, tombant presque sur le corps inanimé de l'elfe de maison qui venait de se précipiter sur la susnommée porte dans le but charitable de réveiller sa maîtresse. Avant que l'humaine n'ai pu esquisser un geste, l'elfe se redressa soudain, les yeux louchant encore un peu, mais au moins toujours en vie.
« Miss Amelia ! Il faut faire vite, Miss ! Monsieur a dit que si Miss Amelia n'apparaissait pas au petit-déjeuner, Monsieur refuserait d'emmener Miss Amelia avec les autres Miss !! pépia le petit être en ouvrant résolument la garde-robe qui se trouvait dans un coin de la pièce.
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« Quand je pense que j'ai laissé Sally m'aider à m'enfiler cette fichue robe, me friser les cheveux et me maquiller comme un poupée de porcelaine !!! Et tout ça pour QUOI ? Pour subir le babillage stupide de cet abruti de Flint ! Déjà que sa tête ne me plaisait pas quand je le voyais de loin au Quartier d'entraînements, mais EN PLUS il a fallu qu'il me tienne la main TOUTE la journée d'un air aussi suffisant et satisfait que le gosse Malfoy lorsqu'il a réussi à obliger le professeur Weasley à lui faire des excuses publiques pendant ma dernière année à Hogwart… La prochaine fois que je vois ce fils à papa, JE LUI ECLATE SA SALE PETITE TETE !!! »
Telles étaient les douces pensées qui traversaient la tête de Skia, alors qu'elle arrivait aux environs de minuit dans le bureau de Maugrey. Pour célébrer sa mauvaise humeur, elle s'était affublée de longs cheveux noirs corbeau, et ses yeux à l'étrange éclat de glace lançaient paradoxalement des flammes à quiconque les croisait. Pour son malheur, le Chef du Conseil, qui se trouvait là en compagnie de l'Auror, eut la malchance de darder son regard sur ces prunelles explosives. Le pauvre homme se figea sous l'impact, tandis que Skia, qui ne se doutait pas d'être à l'origine de son malaise, prenait souplement place sur l'un des sièges faisant face à la table de travail de son bien-aimé patron, le saluant au passage d'un signe de tête.
« Alors, on m'annonce la couleur ? fit-elle, mordante, alors que Maugrey observait d'un air amusé Muldoon qui se remettait difficilement de son attaque.
-B… Bonsoir mad… Mademoiselle ! bégaya le politicien. Sachez tout d'abord que je n'ai eu connaissance de votre … situation des plus p… particulières il y a fort peu de temps… et j…
-De quelle situation voulez-vous parler, Monsieur le Chef du Conseil ? coupa froidement la jeune fille, sur ses gardes.
-Tout va bien, Skia, la rassura son supérieur. Je ne pouvais pas faire autrement que de mettre M. Muldoon dans la confidence après ton entrée de ce matin. Mais cela m'a permis de trouver la solution à un épineux problème… Nous avons une mission pour toi.
-Cela a-t-il quelque chose à voir avec Gringotts et ces histoires de bûchers en France ? demanda l'air de rien Skia, décidée à ne pas se laisser prendre pour une gamine capricieuse jouant les Jeanne d'Arc avant la lettre.
-Comment savez-vous que ces évènements sont liés ? s'écria, paniqué le Chef du Conseil.
-Oh, mais je ne le savais pas avant que votre réaction me le confirme, répondit tranquillement Amelia en changeant la couleur de sa chevelure. Bien entendu, le bond du vieux Gringotts de cet après-midi lorsque Père a évoqué devant lui l'actualité française y a aussi été pour quelque chose… Bien, ce doit être assez croustillant, puisque cela vous amène à des heures respectivement aussi matinale et tardive chez mon chef… continua-t-elle, les yeux brillants d'anticipation.
-Vous acceptez alors ? s'empressa de demander Muldoon. Ma chère, le Conseil des Sorciers vous en sera éternellement reconnaissant ! soupira-t-il de soulagement.
-Skia n'a pas encore acceptée ! intervint Maugrey. Vous ne lui avez rien dit encore de sa mission !
La jeune fille fronça les sourcils. Depuis quand le Grand Sachem se préoccupait-il de son avis ? Elle se contentait d'habitude de prendre son ordre de mission et de foncer…
La protestation de l'Auror ne plut apparemment pas à l'autre homme, mais il se contenta de soupirer puis de tendre un parchemin à la plus jeune. Celle-ci le prit, circonspecte, et en entreprit la lecture. Quand elle releva la tête quelques minutes plus tard, ses yeux pétillaient.
« Vous vous rendez bien sûr compte, Monsieur le Chef du Conseil, que cette mission est des plus délicates et demande un … doigté des plus subtils, commença-t-elle mielleusement, et à ce moment, Maugrey se dit que tout compte fait, il n'aurait peut-être pas du choisir la jeune fille.
-Bien sûr, Miss, et votre supérieur m'a assuré que vous en étiez parfaitement capable, répondit Muldoon.
-Et donc, vous conviendrez avec moi que, toute peine méritant salaire, la récompense pour ce … service que vous me demandez, sera à la hauteur du labeur occasionné, bien entendu.
-Bien entendu ! renchérit Muldoon, qui ne voyait toujours pas où elle voulait en venir.
-Donc, je pense qu'il n'est que justice que je vous demande un simple papier signé de votre main…
-Jamais je n'oserai fuir mes engagements, Miss, et c'est grand outrage que de penser que vous aurez besoin d'un tel document pour me contraindre à vous payer pour ce travail ! protesta-t-il.
-Vous vous égarez, Monsieur le Chef du Conseil. Ce parchemin autographié par votre auguste main ne sera en aucun cas un quelconque contrat qui me permettra de vous forcer à respecter votre parole, mais plutôt le salaire lui-même que vous allez me payer, répartit la jeune Black.
-Plaît-il ?
Maugrey retint à grande peine le sourire qui menaçait d'éclore sur son visage quand il entendit ce faible croassement sortir de la bouche de Muldoon.
-Mais c'est évident, je pense, expliqua Skia, qui pour sa part souriait jusqu'aux oreilles. La seule chose que je demanderai pour le sauvetage de ces Sorciers et de l'argent qu'ils ont caché, sera un papier officiel par lequel vous me reconnaîtrez ma propre indépendance avant l'âge légal de 22 ans. De sorte que je n'ai pas à assassiner ce cher Flint lors de nos fichues fiançailles prévues pour le mois prochain, ajouta-t-elle mentalement.
-Mais… Miss Black, je ne peux…
-Mon nom ici est Skia ! coupa brutalement la jeune personne avec emportement. Mais bien entendu, vous mettrez votre document au nom de Miss Amelia Black, reprit-elle sur un ton plus doucereux.
-Votre père… retenta le malheureux, épouvanté à l'idée de la réaction de Lord Black.
-… est un gentil toutou soumis à l'intérêt de la nation sorcière, ou plus précisément à son propre intérêt financier, le corrigea-t-elle d'une voix acide. Et de toute façon, si vous décidez maintenant de me retirer cette mission, je ferai tout, et je dis bien tout ce qui sera en mon pouvoir pour que Gringotts ne revoit jamais ses écus d'argent. Votre décision ?
-Eh bien… commença lentement l'Auror après un long moment de silence, je pense qu'il te faudra choisir un autre pseudonyme pour cette fois. Le nom de Skia est bien trop connu parmi les Aurors pour que tu le gardes pour cette mission qui te propulsera sur les feux de la rampe.
Le Chef du Conseil, atterré, les observa, l'œil hagard.
-En effet, Skia découverte en tant qu'Amelia Black risquerait d'amener des parchemins remplis de questions gênantes sur votre bureau… L'idée générale est de récupérer les fortunes du bon peuple anglais, puis de faire la différence entre argent moldu et argent sorcier, mais ça, ce sera votre boulot. Or, les fortunes sorcières de Gringotts se compte essentiellement en pièces d'argent, contrairement aux monnaies moldues plus courantes d'or et de bronze. Voyons si je me souviens de mes cours de langues anciennes du collège… Le celte qui s'approche le plus de 'pièce d'argent' est … Gwen… dolen… , réfléchit-elle, puis elle se tourna vers les deux hommes, un immense sourire accroché au visage. Vous savez quoi ? fit-elle en faisant pâlir son teint et en blondissant ses cheveux au point qu'ils tiraient sur le blanc. Je me sens comme une Gwendoline ! » finit-elle fièrement en caressant une de ses mèches soyeuses.
La mâchoire du Chef du Conseil se fracassa par terre, tandis que Maugrey se pliait de rire :
« Tu parles d'un déguisement, tu ressembles trait pour trait à l'idéal aristocratique des Malfoy ! Les Français repèreront ta flegmatique frimousse au premier coup d'œil ! »
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Remarque aux lecteurs : les reviews sont plus que bienvenues !
