Il n'était pas loin de 19 heures et Michael Cutter travaillait encore dans son bureau. La journée avait été longue et intense entre les témoins à préparer en vue de leurs futures audiences, les suspects à interroger ou les procès en cours à mener. En rejoignant l'Unité spéciale pour les victimes, il savait que les cas qu'il aurait à gérer seraient difficiles et nécessiteraient une grande force morale. Après chaque affaire il se sentait vide intérieurement, incapable de ressentir une quelconque émotion. Il admirait les détectives avec lesquels il travaillait mais malgré cela, pour rien au monde il n'aurait voulu exercer une autre profession. Non seulement il adorait son travail d'EADA et défendait avec passion chaque cas mais surtout il y avait rencontré la femme de sa vie, Consuela Rubirosa. Depuis quelques mois, ils étaient libres de vivre leur amour, Connie ne travaillant plus directement sous ses ordres.

Elle était sa pierre de touche, son pilier qui le soutenait après chaque défaite, qui l'encourageait après chaque victoire, qui l'aidait à affronter toutes ces affaires de viols, meurtres, disparitions d'enfants… Elle était sa force, malgré tout ce qu'elle avait dû affronter elle-même et ce qu'elle affrontait encore.

La vibration de son portable le tira de la lecture de son dossier, un sourire illumina ses traits tirés lorsqu'il reconnut l'expéditeur du message qu'il venait de recevoir.

Vous n'auriez pas vu mon petit-ami ? Il a disparu depuis ce matin, très tôt, et n'est toujours pas rentré… Je suis affreusement inquiète. Il me manque terriblement…

Il savait que le mercredi soir Connie partait un peu plus tôt du bureau pour se rendre à son cours de fitness et devait donc être déjà rentrée chez elle.

Je pars dans 5 minutes. Promis…

Il referma le dossier, mit un peu d'ordre dans ses papiers et se leva pour prendre son manteau quand quelqu'un frappa à la porte de son bureau. Mike se retourna, surpris que quelqu'un désire le voir à une heure aussi tardive.

- Cutter, je suis heureuse que vous soyez encore là.

- J'allais partir cher Maître…

Debout devant lui se tenait l'avocate Erica Gardner, qu'il avait affronté à de nombreuses reprises et notamment lors du procès de Marcus Woll.

- S'il vous plaît Mike, cela ne prendra que 5 minutes…

Mike invita Erica à s'asseoir et soupira en pensant à son dernier échange avec Connie…

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Il était 20h30 quand Mike arriva enfin chez Connie. Il s'attendait à recevoir un accueil glacial, il l'aurait mérité après tout, et avait déjà préparé sa plaidoirie. Connie lui ouvrit et s'il put déceler de la colère dans son regard dans un premier temps, cela se dissipa très vite quand elle vit les traits tirés et le regard inquiet de son amant.

- Connie, je suis désolé d'arriver aussi tard…

- Chuuut

Connie le fit taire d'un baiser. Toute leur frustration d'avoir passé la journée sans se voir pouvait se faire ressentir dans ce baiser. Et quand Mike prolongea le baiser, Connie sut que sa journée avait été vraiment mauvaise et qu'il n'y avait pas besoin de rajouter des reproches. Elle resserra son étreinte et put sentir toute la tension nerveuse accumulée dans les épaules de son amant.

- Je t'aime Mike.

- Merci, souffla-t-il alors qu'il déposait un léger baiser sur son front. Ils restèrent quelques instants encore le front collé, les yeux fermés, profitant de l'intimité du moment.

Mike se débarrassa rapidement de ses affaires, se dirigea vers la cuisine d'où il revint tenant deux verres de vin. Il s'installa dans le canapé, rapidement rejoint par Connie. Elle se positionna dans son dos pour lui masser les épaules. Mike retira sa chemise et laissa les mains de Connie s'affairer sur ses épaules.

- Tu veux en parler ?

Mike prit une profonde inspiration et commença :

- Au moment où je partais, Erica Gardner est venue me rendre visite…

- Hum, des visites tardives d'avocates à ton bureau ? Devrais-je m'inquiéter Mike ? plaisanta Connie, espérant continuer à détendre son compagnon. Mike rit de bon cœur en saisissant la main de Connie pour la porter à ses lèvres et l'embrasser tendrement.

- Aucunement ma Chère. Quel homme serait assez fou pour aller voir ailleurs alors qu'il a chez lui la plus belle créature de la terre ?

- Flatteur ! Alors que voulait-elle ?

- Elle est venue me parler de Marcus…

Connie se tendit à l'évocation du nom de son ex amant, qu'ils avaient mis en prison quelques années auparavant pour son implication dans la disparition de témoins notamment.

- Elle n'a pas voulu m'en dire davantage mais Marcus souhaite me rencontrer. Il aurait des informations à partager…

- Il a retrouvé une conscience ?

- C'est ce que j'ai demandé à Erika. Elle m'a assuré que c'était important, que la prison avait changé Marcus, que cela lui avait permis de réfléchir à ses actes…

- Et que vas-tu faire ?

- Je ne sais pas… Je voulais t'en parler avant de décider de quoi que ce soit. Je ne veux plus rien avoir à faire avec lui, ni de près, ni de loin, pas après tout ce qu'il t'a fait.

- Mike, c'est du passé maintenant, de l'histoire ancienne, j'ai tiré un trait là-dessus. Il n'a pas réellement compté dans ma vie, c'était juste une erreur de jugement.

- Je sais mais…

- Non Mike, je t'assure que je vais bien. D'ailleurs quelque part au fond de moi je lui en suis reconnaissante. Aujourd'hui si on est ensemble sur ce canapé c'est parce qu'on a tous les deux assumé nos sentiments et il y a contribué, qu'on le veuille ou non. Je suis heureuse. Ici, avec toi, dans mon job, partout. Et lui, a échoué dans tout…

- Donc tu penses que je devrais aller le voir ?

- Malgré tout le mal qu'il nous a fait, tout le discrédit qu'il a jeté sur la profession, je pense que tu devrais le rencontrer.

- Eh bien soit, j'irai… Maintenant assez parlé de travail, d'Erica ou de Marcus, je veux profiter de cette soirée avec toi. Mike attira Connie sur ses genoux, passa une main derrière son cou et l'embrassa.

- Comment fais-tu pour être si belle ? Malgré nos affaires, moi par moment, tu es toujours là, forte et belle…

- Je suis une femme tout simplement, elle le taquinait avec ce regard qui le faisait succomber.

- Tu es ma perfection…

- Oui mais ta perfection, elle meurt de faim ! Elle a dépensé beaucoup d'énergie pour entretenir ce corps parfait, a préparé le repas puis a attendu son prince charmant encore et encore, se désespérant de ne le voir rentrer…

- Quel idiot… Je sens encore quelques tensions dans ma nuque, tu penses que tu pourrais reprendre le massage après le repas… dans la chambre ? implora Mike mais dont le regard brillait de malice.

- Humm, c'est une possibilité. Ensuite nous pourrions tester ce nouveau mouvement que j'ai appris à la gym…

- Tu es sûre d'avoir faim ?

- Mike !

- Ok, ok… On mange d'abord.

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Le jeudi soir, toujours chez Connie…

- Je peux t'entendre penser.

- Désolé… Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je n'arrête pas de penser à l'entrevue que tu auras avec Marcus demain. Je sais que je t'ai dit que j'allais bien et que c'était du passé mais le fait est que je n'ai pas arrêté d'y penser toute la journée. J'ai peur qu'il t'implique dans l'une de ses combines et tu sais comme moi de quoi il est capable pour arriver à ses fins.

Mike alluma la lampe de chevet, se redressa et regarda Connie droit dans les yeux.

- Hey Connie, tout ira bien ! Cela m'ennuie autant que toi de le voir mais sachant comment ça s'est terminé pour lui, je pense qu'il est au pied du mur.

- Je m'inquiète pour toi.

- Oui et je t'aime pour ça aussi mais il n'a plus le pouvoir de me menacer… En plus tu es celle à qui l'on s'en prend, pas moi.

- Mike, je suis sérieuse !

- Tout ira bien, Mike se pencha pour l'embrasser, je te le promets. Connie prolongea le baiser, prête à aller plus loin. Mike ne se fit pas prier pour saisir l'opportunité. Et maintenant que nous sommes tous les deux bien éveillés, que dirais-tu de me remontrer ce mouvement, celui d'hier ?

Mike savait que Connie avait besoin d'être rassurée et ainsi prit tout son temps pour lui faire l'amour, lui murmurant sans cesse des mots doux à l'oreille. Apaisée, elle s'endormit rapidement dans ses bras.

Le lendemain matin, avant de se rendre au travail, Connie attira Mike à elle par sa cravate.

- On se retrouve ce soir chez Jack ?

Mike passa ses mains autour de ses hanches et l'embrassa.

- Huuum, il me tarde déjà de te voir en robe de soirée…

Connie ajusta le nœud de sa cravate et l'embrassa chastement sur les lèvres.

- Je t'aime Mike Cutter.