Bonjour à tous et bienvenus sur ma toute première histoire qui n'en est en fait pas une puisqu'il s'agit de la traduction d'un recueil de one-shot anglais que la merveilleuse auteure Mssmithlove m'a autorisée à faire.
Vous pouvez retrouver l'histoire originale sur AO3 : /series/224537
Et son compte sur ce site sous le même pseudo : Mssmithlove
En plus d'être la première histoire que je publie sur ce site, il s'agit également de ma première traduction. C'est donc loin d'être parfait et ça manque sûrement de fluidité, mais je vous laisse en juger.
Tout commentaire et conseil est bon à prendre, positif comme négatif. N'hésitez surtout pas !
Résumé : TeenLock OneShot ! Sherlock et John se rencontrent au lycée et deviennent amis. Ils confrontent leurs sentiments lors de la nuit la plus romantique du lycée : le bal de promo.
Je vous laisse avec l'entrée en matière de Mssmithlove :
Ok, plus tôt dans la journée, j'ai lu une terrible fanfic' Johnlock. Je ne dirai pas ce qu'elle racontait ni même le titre (et c'était très bien écrit et très bien amené, c'est juste que le sujet était dérangeant). Dans tous les cas, ça m'a tellement bouleversée que j'ai vraiment eu besoin de créer un monde, ne serait-ce que le temps d'un one-shot, où John et Sherlock sont heureux et mignons et précieux. Voilà donc le résultat. Oh et je ne sais pas du tout s'il y a des bals de promo en Angleterre... Y en a-t-il ? On va dire que oui. Profitez bien de ce tout petit et doucereux one-shot Teenlock !
Disclaimer : Rien ne m'appartient, je ne fais que traduire l'histoire originale. L'univers de Sherlock et ses personnages appartient à Sir Arthur Conan Doyle et à la BBC.
Enjoy !
Pour Croire en Toujours
Les œillades et les coups d'œil étranges et les regards fixes flagrants n'étaient pas inhabituels. Le lycée est très long pour les tarés et après trois ans, Sherlock était plus qu'habitué à l'attention constante. Il était Sherlock Holmes après tout, ce génie et/ou fou allié en fonction de qui le demande, ce gosse qui a fait exploser quatre fois le laboratoire de science et qui a informé la totalité de sa classe d'anglais de Première que M. Sabel avait de profondes cicatrices aux poignets dues à sa participation à des scènes BDSM en tant que soumis pendant le week-end. Sherlock Holmes que l'équipe de football avait tenté de brutaliser, avant de vite découvrir que non seulement Sherlock était beaucoup trop intelligent, mais qu'il avait également été formé à l'art de l'autodéfense. A ajouter à la liste des bizarreries du gosse. Ils ont fait marche arrière après cela. Cela n'avait pas arrêté les regards et les murmures et les occasionnels « Taré » qui retentissaient dans les couloirs quand il les arpentait. Mais dans l'ensemble, on le laissait tranquille. Et il n'aurait pas voulu qu'il en soit autrement.
Ou en tout cas le croyait-il.
Car maintenant, s'il recevait toujours des œillades et des coups d'œil étranges et des regards fixes flagrants, c'était pour une raison totalement différente. Il y a un an, les regards de peur et de dégoût s'étaient transformés en quelque chose comme de la colère. Les filles avaient des revolvers à la place des yeux, puisant aux alentours la force qui les empêchait de le gifler. Les gars craquaient leurs phalanges quand ils le croisaient, tentaient parfois de le faire trébucher, des indices fort peu subtils de leur rage.
Six mois plus tard et ce jusqu'à maintenant, les regards étaient... interrogatifs ? Admiratifs ? Curieux ? Peut-être même... intéressés ? Les têtes s'inclinaient sur le côté au lieu de se baisser. Les chuchotements n'étaient plus crachés mais bel et bien... chuchotés. Les œillades avaient perdu de leur mordant, les yeux se plissant simplement de considération. Qu'as-tu de spécial ? Que voit-il que nous ne voyons pas ? Comment l'as-tu pêché ?
Parce qu'il y a un an, Sherlock Holmes est devenu le petit ami de John Watson.
Et à vrai dire, il se posait probablement les mêmes questions que tous les autres.
Il voulait se retourner sur chaque voyeur et dire Je n'en ai aucune idée. Je suis aussi curieux que toi de savoir pourquoi il me veut. Mais il me veut. Et je ne vais pas remettre cela en question.
Au début, les gens étaient assez bouleversés. John Watson ? Notre John Watson ? Le joueur star de rugby ? Ce superbe mec blond et objet de l'affection de toutes les filles ? Avec le taré Sherlock Holmes ? Que lui avait-il fait ? Qu'est-ce qu'avait bien pu faire Sherlock Holmes à John Watson pour le rendre... gay ?
Qu'avait-il fait, en effet. C'était une question valable, bien que risible. Comme s'il pouvait faire à John Watson quelque chose qu'il ne voulait pas. Ces imbéciles avaient-ils ne serait-ce que rencontré John ? Le garçon était plus têtu qu'une mule. Vous ne disiez pas à John Watson quoi faire.
« Tout a commencé en classe de biologie, » médita John tandis qu'ils étaient allongés sur son lit après s'être réciproquement livrés à leur rapide orgasme d'adolescents et étaient avachis, désarticulés, l'un sur l'autre.
Sherlock rît car, même si c'était vrai, ça sonnait toujours si débile.
« Tu étais le plus joli garçon de la classe, » susurra John, caressant les cheveux de Sherlock et Sherlock lui lança un regard noir parce qu'il n'était pas une banale fille.
« Et j'étais le sexy et inaccessible joueur de rugby, » John s'idolâtra lui-même comme s'il ne pouvait pas gérer sa propre attractivité. « Et heureusement pour moi, il y avait une chaise libre juste à côté de ce type dont, apparemment, tout le monde était terrifié. »
Sherlock renifla de dédain.
« Et à partir de là, j'ai été agrippé dans le bon sens du terme. »
Sherlock se moqua. « Je ne t'ai pas parlé pendant un mois. »
John rit et le tira à lui juste un peu plus près. « Je sais. Je n'avais aucune idée de ce que tu me faisais. Ça m'a juste fait te vouloir plus. »
« J'étais une tête de bite, » contra Sherlock.
« Ça c'est vrai, » dit John. « Et il s'est avéré que j'aime ta bite, donc ce n'était pas un souci. » Il était toujours en train de rire comme si c'était drôle tandis que Sherlock essayait de ne pas bouder car, vraiment, ce mois passé à ignorer John l'avait presque tué. Une chose qu'il n'avait admise à ce garçon qu'une seule fois et qu'il refusait de répéter, était que quand John était entré en salle de biologie et avait verrouillé ses yeux bleu océan sur le génie aux cheveux bouclés, Sherlock était presque tombé tête la première amoureux.
Bien sûr, ce n'était pas un amour au premier regard. Sherlock avait assisté à un match de rugby l'année précédente. Dans une sorte de blague cosmiquement dingue, le principal Turner avait pensé que puisque Sherlock se contentait de perturber les heures de colle qu'il semblait toujours avoir, pourquoi ne pas essayer une tactique différente et le forcer à faire quelque chose de social. Bien sûr, Sherlock était certain que c'était moins de la socialisation que de la torture. Faire passer du temps hors de l'école à ce gamin bizarre avec des gens qui le détestaient, en plus des heures qu'il était déjà contraint de passer avec eux. Ça lui montrerait un peu, tiens !
Donc Sherlock était allé au match. Il avait pu apporter ses livres avec lui et avait prévu de faire ses devoirs pendant ce temps, car il ne savait rien sur le rugby et s'en fichait éperdument.
Bien sûr, les haut-parleurs avaient grésillé de manière irritante, et une voix dynamique en était sortie pour annoncer les joueurs, et Sherlock avait relevé à contre cœur la tête pour jeter un regard noir au mégaphone, quand le nom de John Watson fut appelé et la foule devint sauvage. Sherlock était tellement surpris qu'il avait cherché à qui était louée une telle dévotion et il avait trouvé John rougissant follement au milieu du terrain, ayant l'air timide et doux et pourtant dur et intimidant, du haut de son mètre soixante-dix. Le vent plaquait son maillot à ses muscles ciselés et même dans son uniforme, son corps puissant était plutôt séduisant. La bouche de Sherlock était sèche et il avait regardé cette tête blonde dominer la totalité du terrain pendant l'heure où sa présence avait été requise et même après.
Ce corps et ces cheveux blonds le hantaient dans les couloirs. Il entr'apercevait John pendant les intercours ou au déjeuner, riant avec ses camarades et souriant d'une oreille à l'autre.
Et Sherlock aurait aimé ignorer les torsions que faisaient son estomac, souhaitant être celui qui ferait rire John. Qui ferait sourire John. Qui ferait crier son nom à John.
C'était vraiment un engouement sans espoir. Naturel pour un enfant de son âge. Aucune raison de s'alarmer.
Et puis John était entré dans sa classe de biologie l'année suivante. Et l'avait regardé. Vraiment regardé. Et avait souri. Le plus authentique et aimable des sourires et s'était avancé vers la chaise vide à la table de Sherlock et Sherlock avait détourné son visage rouge écarlate et mordu sa joue et prié tout ce qui était sacré pour que ce garçon parte avant que la proximité de son corps ne fasse venir Sherlock dans son pantalon.
Respirer avait été la partie la plus laborieuse de ce mois. Sherlock était sûr que s'il relâchait toute la tension de corps en expirant, sa physionomie le trahirait et John saurait. Il était terrifié à l'idée que s'il inspirait et répondait à quoi que ce soit que John disait, car John insistait pour avoir une conversation à sens unique, Sherlock dirait quelque chose de stupide ou grossier ou incohérent et John cesserait de lui parler pour de bon.
« Tu veux manger un morceau avec moi après les cours ? » avait demandé John presque un mois jour pour jour après qu'ils étaient devenus partenaires de labo alors que la cloche avait sonné pour signaler la fin du cours.
« Quoi !? » avait piaillé Sherlock comme un putain d'oiseau, tellement surpris par la question qu'il en avait oublié son vœu de silence.
« Il parle ! » avait applaudi John. « Oh Mesdames et Messieurs, Sherlock Holmes a une voix ! »
Sherlock avait levé les yeux au ciel, bien que la sensation d'avoir bel et bien eu une conversation avec John était écrasante.
« Donc, oui, allons acheter quelque chose à emporter ou un truc du genre et allons chez moi, » avait continué John. « On se retrouve au portail à la dernière sonnerie. »
« Je- »
« A tout à l'heure ! » l'avait coupé John et il avait déguerpi du labo avant que Sherlock ne puisse dire autre chose.
Et voilà comment leur amitié commença. C'était assez étrange d'être ami avec quelqu'un que vous souhaiteriez voir vous plaquer contre le bureau sur lequel vous travailliez, mais en réalité c'était juste étrange d'être ami avec quelqu'un tout court.
Sherlock avait essayé de garder leur amitié secrète. Il baissait la tête quand il voyait John dans les couloirs et ne lui parlait qu'en biologie ou quand ils étaient seuls après les cours, terrifié à l'idée que les gens découvrent que John passait du temps avec lui, John deviendrait un paria et perdrait son statut de M. Parfait.
« As-tu, genre, je sais pas, honte d'être vu avec moi ? » avait demandé John quelques semaines plus tard.
Faites confiance à John pour poser les questions franchement. « Pourquoi me demandes-tu ça ? » avait interrogé Sherlock, la confusion lui faisant froncer les sourcils.
John avait haussé les épaules. « Eh bien, il semble que tu ne veuilles me parler que quand on y est expressément tenus de le faire ou quand on est seuls. Tu veux garder notre amitié secrète ? »
Sherlock avait hoché la tête. « Oui, je veux garder notre amitié secrète. »
Voir ces yeux bleus tomber de peine fit si mal au cœur de Sherlock qu'il dût se retenir de physiquement tendre la main.
« Oh, » avait murmuré John en détournant les yeux.
« Je ne veux pas... Je ne veux pas que tu endures ce que j'endure chaque jour, John, » avait chuchoté Sherlock.
Ces yeux bleus étaient vivement revenus à lui. « Quoi ? »
« Je suis... différent. Les gens ne... Je n'ai pas d'ami. Je n'ai que toi. Et je ne veux pas que tu sois dans la même situation. Tu as des tonnes d'amis et s'ils me voyaient aux alentours... Eh bien, ils n'apprécieraient probablement pas. »
La mâchoire de John s'était contractée. « Depuis quand te soucies-tu de ce que les autres pensent ? »
« Je me soucie de ce qu'ils pensent de toi, John ! » avait crié Sherlock. « Je ne veux pas que mon statut social déteigne sur le tien. Tu es très aimé dans notre lycée et je ne veux pas que ça s'arrête à cause de moi. »
Sherlock avait observé un changement dans les yeux de John où la dureté avait repris sa place. « Écoute-moi bien, Sherlock Holmes, » avait presque grogné John. « Je me contrefous de ce que ces branleurs pensent de notre amitié. Si elle leur pose problème, alors ils ne sont tout simplement pas de vrais amis. »
Sherlock avait dû détourner le regard. « Mais tes camarades de rugby- »
« Mes camarades de rugby devraient me laisser être ami avec qui je veux. Je n'ai pas honte de t'avoir comme ami, donc arrête de me traiter comme si tu avais honte d'être mon ami. »
Sherlock l'avait regardé à nouveau, les yeux écarquillés. « J-Je suis désolé, Je ne serai jamais- Je n'ai pas honte du tout, John. Tu es... Tu es mon meilleur ami. »
Ses joues s'étaient empourprées et John avait souri largement. « Bien. Alors, je te vois à ma table pour le déjeuner de demain. »
Et voilà comment ils commencèrent à passer du temps ensemble en public.
Un an. Une magnifique, parfaite année d'amitié ayant fleuri depuis leur cours de biologie. Et peut-être que c'était normal d'être secrètement amoureux de son meilleur ami car Sherlock n'avait jamais été aussi heureux.
« Alors, qui vas-tu emmener au bal de promo ? » avait demandé John un après-midi alors qu'ils étaient assis sur le sol de sa chambre, John vautré sur le ventre tandis que Sherlock avait les jambes croisées et le dos appuyé contre le lit.
Sherlock avait levé les yeux vers lui. « Ma petite-amie, John, évidemment. Tu ne l'as pas rencontrée ? Son nom est N'existe Pas et nous sommes très heureux ensemble. »
John avait éclaté de rire, roulé sur le dos. « Allez ! Il doit bien y avoir quelqu'un que tu apprécies ! »
Terrain miné, avait clignoté l'esprit de Sherlock devant ses yeux. « Même si c'était le cas, ce n'est pas comme si cette personne était intéressée par moi. » Et putain de pourquoi venait-il de dire ça ?
John avait froncé les sourcils. « Pourquoi dis-tu ça ? »
Sherlock avait secoué la tête. « Ça n'a pas d'importance, je ne vais pas au bal. »
Les yeux de John s'étaient écarquillés de surprise. « Pourquoi pas ? »
« Sérieusement ? Tu ne pensais quand même pas que j'irais, n'est-ce pas ? »
Quelque chose était passé sur le visage de John. Douleur ? Inquiétude ? Panique ?
« Tout le monde y va, » avait marmonné John.
« Ah, et qui est la petite chanceuse que tu vas emmener ? »
John... eh bien, John avait rougi. « Je ne sais pas, » avait-il dit doucement, refusant de regarder Sherlock dans les yeux.
Sherlock avait penché la tête. John était un dragueur notoire et très apprécié par les filles. L'imaginer nerveux à l'idée de demander à quelqu'un de l'accompagner au bal de promo était proprement stupide.
« Eh bien, je suis sûr qu'elle va dire oui, » avait prudemment répondu Sherlock, se sentant très loin de sa zone de confort. Être intérieurement déchiré en deux, d'un côté rongé par la jalousie et de l'autre voulant désespérément rassurer John que personne ne pourrait jamais rejeter puisqu'il était parfait, n'aidait pas.
La tête de John s'était brusquement redressée et Sherlock avait pratiquement pu voir le plan se former dans son cerveau. « Tu sais ce qu'on devrait faire ? » avait-il demandé avec enthousiasme.
Sherlock avait plissé les yeux. « Pas du tout. »
« On devrait y aller en bande de mecs ! » avait acclamé John comme si c'était la chose la plus brillante qu'il eût jamais dite. « On devrait se regrouper entre hommes et tout simplement y aller et s'amuser. Pas de rendez-vous ni la pression de demander à quelqu'un de nous accompagner, juste quelques amis qui traînent. »
Sherlock n'avait pas du tout vu l'intérêt qu'y trouvait John. Le bal de promo était essentiellement une nuit de sexe garanti avec une jolie fille. Et John avait un large éventail de choix sur les filles du lycée. Il aurait pratiquement pu entendre les cris de détresse du corps étudiant féminin quand la nouvelle qu'il n'en emmènerai aucune se répandrait.
« Pourquoi fronces-tu les sourcils ? » John avait interrompu ses pensées. Il avait écarquillé les yeux. « Oh mon Dieu, il y a quelqu'un à qui tu veux proposer ? Jésus, tu peux me le dire Sherlock ? Je ne vais pas te faire venir avec moi s'il y a quelqu'un d'autre avec qui tu préfères y aller. »
Sherlock avait mordu fort l'intérieur de sa joue. La formulation de cette phrase était si ridicule, il avait voulu rire. Non John, il n'y a personne d'autre que toi avec qui je préférerais y aller.
« Je n'avais vraiment pas l'intention d'y aller du tout, » avait dit Sherlock à la place. « Mais cette bande de mecs... est intéressante. »
John avait eu l'air soulagé et Sherlock avait résisté à l'envie de lever les yeux au ciel. John avait-il vraiment pensé qu'il ruinerait quelque chose qui rendrait John heureux ?
« C'est réglé, alors, » avait souri John en roulant sur le ventre.
Voilà comment Sherlock se retrouva debout sur le seuil de la maison de John, vêtu de son plus beau costume noir. La mère de John rayonnait et l'avait fait se sentir comme s'il valait un million de livres. Sa propre mère l'avait poussé à l'intérieur, caméra en main, échangeant des regards excités avec la mère de John. Sherlock avait levé les yeux au ciel et mis ses mains dans ses poches, regardant autour à la recherche des autres garçons.
Personne d'autre n'avait semblé être là et comme Sherlock ouvrait la bouche, une brusque inspiration s'était faite entendre du haut des escaliers. Sherlock s'était retourné pour voir John dans un costume gris anthracite et chemise violet foncé, une cravate argentée serrée autour du cou. Ses cheveux blonds presque hirsutes étaient parfaitement négligés et Sherlock l'avait scruté. Ses yeux avaient rencontré ceux de John et il avait rougi fort et les commissures de la bouche de John s'étaient incurvées dans un sourire.
« Eh bien, c'est qu'on se serait fait beau, » l'avait taquiné John en descendant les escaliers.
Sherlock avait acquiescé et croassé, « Tout comme toi », puis s'était orienté vers leurs mères, se sentant légèrement hors d'haleine. « Où sont les autres ? »
« Oh, » avait dit John, semblant essayer de paraître lugubre. « Tout le monde s'est trouvé une cavalière à la dernière minute. On dirait qu'une bande de mec n'est attrayante que quand tu n'as personne à emmener. »
Sherlock n'avait pas pu se tourner vers lui et le regarder. Il était si beau dans ce costume et il avait fallu que Sherlock convoque toutes ses forces pour calmer sa moitié inférieure et rester stoïque. « Hum, » avait-il répondu. Il avait choisi de ne pas souligné le fait qu'il y avait une quantité considérable de cavalières que John eût 'en fait pu emmener' car ils avaient déjà eu cette conversation.
Leurs mères avaient alors commencé à s'agiter et à prendre des photos et à discuter avec enthousiasme sur la façon dont ils étaient tous les deux si pimpants (« Je préférerais le terme 'raffiné', » avait murmuré Sherlock et John avait ricané.) puis ils avaient pris un taxi et étaient partis dîner.
Ils s'étaient assis à leur table habituelle chez Angelo's et John avait ri des déductions de Sherlock et l'avait foudroyé du regard quand il avait commandé pour eux deux et Sherlock avait commencé à avoir plutôt chaud.
Et pas dans le bon sens du terme.
Une spirale de perte de contrôle, qu'est-ce que je fous, qu'est-ce qu'il se putain de passe. Parce que ça... ressemblait à un rendez-vous. Avec John. Un rendez-vous avec John Watson. Et Sherlock s'était tant de fois imaginé ce genre de scénario, où ils seraient tous les deux habillés sur leur trente et un et sortiraient en ville, se souriant l'un à l'autre, se touchant accidentellement, puis volontairement. Il avait planifié leurs baisers de fin de soirée, cette partie faisait mal. Ça faisait mal de savoir que tout ça était faux.
Ce n'était pas vraiment un rendez-vous. Ils n'étaient que deux amis qui traînaient, allaient au bal du lycée car ils étaient amis et c'est ce que les amis font. Sherlock avait fait de son mieux pour ignorer la douleur dans son cœur quand ils s'étaient dirigés vers la soirée.
Ce fut terriblement ennuyeux et pour une fois, Sherlock en avait été reconnaissant. Il ne voulait pas continuer de se sentir si proche de John, se sentir comme s'il était la personne avec laquelle John eût voulu être de cette façon.
Les filles avaient accouru autour d'eux pour se rapprocher de John, marchant à ses côtés à chaque instant et gloussant avec leurs amies s'il souriait ou faisait un clin d'œil. Quelques âmes courageuses avait tapoté l'épaule de Sherlock et lui avait demandé laquelle John préférait et si Sherlock pouvait lui parler pour elles. Bien sûr, il n'en avait rien fait, déclarant que si elles étaient intéressées, elles devraient parler à John par elles-mêmes, puis il était parti. Il n'était pas leur putain de messager.
Il commençait à être franchement exaspéré par toute cette soirée quand John s'était tourné soudainement vers lui et lui avait dit : « Prêt à partir ? »
« Dieu, oui, » avait dit Sherlock et il avait décollé jusqu'aux portes, en écoutant John le suivre en riant.
Le douloureux sentiment dévastateur que Sherlock avait éprouvé au dîner était revenu quand ils s'étaient installés à l'arrière du taxi. John lui souriait comme si c'était la meilleure nuit qu'il eût jamais passé et si Sherlock n'avait pas été plus lucide, il aurait eu l'impression de le déposer chez lui après un merveilleux rendez-vous nocturne. C'était odieux. Ça faisait mal.
« Je me suis bien amusé avec toi ce soir, » avait déclaré John de son côté de la banquette arrière.
« Ouais, c'était bien, » avait acquiescé Sherlock, refusant de le regarder.
« Tu vas bien ? » avait demandé John et Sherlock avait opiné à nouveau.
« Ouais, je suis juste fatigué. »
Il était resté silencieux pendant un moment, puis Sherlock avait entendu John se pencher de sa place et poser sa main sur le genou de Sherlock. « Hé. Sérieusement, tu vas bien ? »
Et il en eut assez. « Arrête ça, John, » avait brusquement sifflé Sherlock.
John avait plissé les yeux, mais n'avait pas retiré sa main. « Qu'est-ce qui ne va pas? »
« Rien, » avait craché Sherlock. « Rien ne va pas. Arrête de me traiter comme si j'étais une fille dont tu serais entiché. Comme si j'étais ton rencard. Je ne le suis évidemment pas donc pitié, » Sherlock avait perdu la méchanceté de ses mots et il sonnait à présent pathétiquement brisé. « S'il te plaît, juste... juste arrête. » avait-il murmuré.
Il avait voulu pleurer. C'était si stupide et embarrassant, mais il en avait tellement eu envie. Il aurait voulu ramper dans son lit et pleurer et s'apitoyer sur son propre sort, parce qu'il venait d'avoir un avant-goût de ce qu'un vrai rendez-vous avec John pouvait être, avec le garçon qu'il aimait tant et il voulait tellement que ce soit réel.
Le taxi s'était arrêté devant la maison de Sherlock avant que John n'ai pu répondre et Sherlock s'était hâté de claquer la portière et de se ruer chez lui.
Avant qu'il n'ai pu atteindre le perron, il avait entendu la portière claquer une seconde fois et le taxi démarrer. Sherlock s'était retourné et avait vu John lui courir après.
« S'il te plaît, John- »
« Est-ce que tu veux que ce soit un rencard ? » avait demandé John à bout de souffle.
Sherlock avait fermé les yeux. « John, ne fais pas ça. »
« Non, toi 'ne fais pas ça', Sherlock ! » avait crié John. « Réponds-moi. Veux-tu que ce soir soit un rencard ? »
Sherlock avait exhalé. « Je sais que ce n'en était pas un. » Sa voix était sortie petite et fragile. « Alors pourquoi est-ce important ? »
John s'était rapproché de lui. « Est-ce que tu... Est-ce que tu m'apprécies ? »
Apprécier.
Quel euphémisme.
« S'il te plaît, » avait encore dit Sherlock, ravalant à nouveau ses larmes. « Je sais, d'accord ? Je sais que tu préfères les filles et je suis vraiment heureux que nous soyons amis donc s'il te plaît, pitié laisse juste tomber. »
John l'avait regardé pendant un long moment. Puis il s'était mis à rire. Ça avait commencé par un petit rire, de petites secousses des épaules. Puis un rire plus fort avait pétillé sur ses lèvres et bientôt John s'était plié, avait craqué.
Le visage de Sherlock était brûlant. « Eh bien, je suis ravi que ça t'amuse autant, » avait-il dit amèrement et il s'était détourné vers la porte.
« Attends ! » avait dit John à travers son rire en saisissant la main de Sherlock et en le basculant encore une fois face à lui. « Viens ici, grand couillon. »
Et soudain, Sherlock était plus proche de John qu'il ne l'avait jamais été. La main de John était à sa mâchoire alors que l'autre était à sa hanche. Sherlock s'était figé.
« Ce soir était un rencard, » avait soufflé John, levant les yeux dans ceux de Sherlock, repliant ses doigts sur les boucles tombantes à la base du cou de Sherlock. « Personne n'a annulé. Je n'avais invité personne d'autre. Je voulais... Je voulais aller au bal avec toi. »
Sherlock ne pouvait pas bouger. Ça n'avait pas l'air réel.
« Je mentais quand je disais que je n'avais personne avec qui y aller, je suis sûr que tu l'avais deviné. On m'a demandé plusieurs fois, mais j'ai décliné tout le monde. Je sais que je n'aurais pas dû te duper mais je ne savais pas que je t'intéressais et c'était un coup bas mais je pensais que si je pouvais te faire passer une vraie bonne soirée alors peut-être que ça aurait changé. » John avait soupiré. « Je suis fou de toi depuis la première fois que je t'ai vu en biologie. »
« Je suis intéressé, » avait soufflé Sherlock, se choquant par ses propres mots. « Je t'aime John. Je suis... Je suis un peu fou de toi aussi. »
John avait souri, puis gloussé, puis tiré sur la nuque de Sherlock. « Puis-je... Est-ce que je peux juste... »
Ensuite les lèvres de John s'étaient connectées à elles de Sherlock et Sherlock avait enveloppé John dans ses bras et après, les choses étaient juste en quelque sorte... là.
Ils étaient allés au lycée le lundi suivant, main dans la main, et avaient attendu que les choses se tassent.
Aujourd'hui, les choses s'étaient finalement tassées. Sherlock se pavanait dans les couloirs, fier d'appartenir au seul et unique John Watson, et personne ne sourcillait. Bien sûr les gens le regardaient encore, et les gens ne comprenaient pas. Mais ils acceptaient. Et c'est tout ce que Sherlock espérait. Pour le bien de John.
Et maintenant le bal de promo, et l'anniversaire de leur un an, approchaient et Sherlock était vraiment excité. Il avait choisi de porter un costume bleu marine cette année, voulant quelque chose d'original et différent.
Parce que ce soir allait être différent.
Parce que ce soir, Sherlock allait se donner pleinement à John Watson.
Ils en avaient longuement parlé et convenus qu'ils voulaient que cela se passe pendant une nuit qui faisait sens pour eux deux.
Et aussi cliché que cela puisse être, le bal de promo était la nuit de leur anniversaire. Franchement, ils n'y pouvaient rien.
Sherlock tira sur ses boutons de manchette avant de lever la main pour frapper à la porte de la maison de John, sa mère le suivait de près une fois de plus.
John répondit à la porte cette fois-ci, l'ouvrant violemment quelques secondes à peine après que Sherlock ait toqué, et Sherlock cessa de respirer.
John était habillé tout en noir, costume, chemise, cravate brillante noirs, ses cheveux étaient coupés plus court cette année, mais toujours un peu en désordre et parfaits. De toutes les manières possibles, il était la définition du mot 'parfait'.
« Salut, » sourit-il.
« Salut, » glapit Sherlock en retour.
Ils passèrent par la séance photo obligatoire, parlant à peine mais radieux devant l'objectif, les bras enroulés autour du corps de l'autre.
Quand ils montèrent dans le taxi, le chauffeur se retourna et demanda « Je vous dépose où, les garçons ? »
Sherlock et John se tournèrent l'un vers l'autre.
« L'hôtel d'abord, » dirent-ils en même temps, les yeux plongés dans ceux de l'autre et John indiqua l'adresse au chauffeur.
John les enregistra à la réception et ils se dirigèrent jusqu'à la chambre 221. Ils ne se touchèrent pas dans l'ascenseur, mais Sherlock vibrait d'impatience et d'anxiété. Il n'avait aucune idée de la raison de sa nervosité. Ils avaient déjà fait une multitude de choses sexuelles ensemble. Ce n'était pas une grosse affaire.
Sauf que c'en était une. Sherlock le savait. Et il voulait que ce soit parfait.
John glissa la clé dans la serrure et poussa la porte, Sherlock suivant de près.
Le bruit de la fermeture de la porte fit écho dans le chambre.
Aucun d'eux ne dit quoique ce soit pendant un long moment.
« Nous ne sommes pas obligés de- »
« Je le veux, » dit fermement Sherlock. « Je le veux vraiment. »
John lui lança un petit sourire et avança vers lui, posant une main sur sa poitrine. « Je t'aime depuis presque deux ans, » murmura John alors que ses doigts trouvaient les boutons de la chemise de Sherlock.
« Je t'aime aussi John. Tellement. » Sa voix sortit comme un murmure tandis que John retirait sa veste et dégageait sa chemise de ses bras.
Sherlock leva la main pour desserrer la cravate de John et le déboutonner, ses mouvements étaient lents et la respiration de John s'accéléra un peu.
Ils déshabillèrent l'autre calmement, enlevèrent leurs sous-vêtements, puis les mains de John furent à l'arrière des cuisses de Sherlock, le soulevant. Sherlock enroula ses jambes autour de la taille de John et pencha la tête, capturant ses lèvres pendant que John le portait jusqu'au lit.
« Dieu, je t'aime, » chuchota John sur les lèvres de Sherlock et il le coucha sur la couette, rampant sur lui et l'embrassant à nouveau, comme s'il ne pouvait jamais en avoir assez.
« Tu es mon monde entier, » murmura Sherlock. « Tu es mon tout, John. »
« Tu es parfait, » dit John comme il posait des baiser sur la poitrine de Sherlock. « Tu es si beau et brillant. »
« Je veux être avec toi pour toujours, » susurra Sherlock.
« Toujours, » répéta John. Il fit une pause et regarda Sherlock. « Promets Sherlock. Promets que nous serons toujours ensemble. »
« Je promets, » répondit Sherlock. « Dieu, je promets John. Je veux tout te donner. Toujours. Je promets. »
C'était maladroit, parce que bien sûr que ça ne pouvait être que maladroit. Il n'y avait pas assez de lubrifiant, puis il y en avait trop, ensuite l'emballage du préservatif refusait de s'ouvrir et alors le préservatif était trop glissant sur le lubrifiant pour tenir en place.
Et ça faisait tellement plus mal que ce que Sherlock avait prévu, mais John l'embrassait et le tenait serré contre lui et s'arrêtait quand il le lui demandait et essuyait ses larmes. Et enfin, enfin quand ils trouvèrent leur rythme et leur plaisir commun, et que le nom de Sherlock coulait de la bouche de John comme une prière, Sherlock sanglota sa jouissance et John s'écroula juste après lui.
Ils se tinrent l'un l'autre, incapable de se lâcher avant un long moment. Sherlock se demanda vaguement s'ils iraient vraiment au bal. Quand il réalisa qu'il s'en fichait, il serra John encore plus fort.
« Dis-le à nouveau, » chuchota John, ses lèvres bougeant contre l'épaule de Sherlock.
« Je promets, » murmura Sherlock dans les cheveux de John. « Je t'aimerai pour toujours, John. Je promets. »
« Toujours, » répondit John.
Et ils tinrent tous deux leur promesse.
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