Série : Naruto

Auteur : Schismatik

Disclaimer : Naruto (les livres, les personnages…), ne m'appartient pas


Avant Age

Deux yeux blancs s'ouvrent au monde, un grand bol d'air. Neji Hyuga vient de naitre et le visage de son père rayonne d'une fierté mal contenue.

Cet enfant-là est son fils. Il est déjà tout pour lui, la chair de sa chair, issu de son sang. Et il place tout son amour en lui.

Dans le regard de son fils, Hisachi Hyuga comprend sans bien s'en rendre compte que cet enfant est son futur, sa liberté qu'il croyait perdue, liée jusqu'à sa mort, et même au-delà, par le sceau de l'oiseau en cage. Que même quand cet enfant sera à son tour marqué - parce qu'il le sera, Hisachi Hyuga le sait, il est même d'accord avec cette pratique, la seule selon lui, selon sa famille, qui puisse assurer sa sécurité au clan Hyuga - même après ce jour où le front de son enfant sera barré, ce jour où malgré lui ses poings se serreront à en saigner, il continuera de vivre à travers son fils, puis à travers ses enfants, et les enfants de ses enfants. Et il place tout son espoir en lui.

Il devine aussi toute la puissance contenue dans ce fragile nouveau-né, il discerne ses capacités, il ne doute pas de son génie. Et il place tout son orgueil en lui.


Deux yeux blancs regardent sans comprendre l'être qu'ils respectent plus que tout au monde plier le cou, courber l'échine, s'agenouiller les poings serrés devant l'inconnu qui s'est introduit à l'improviste dans la maison. Le voient acquiescer, se relever et partir sans un mot. Et le garçon tremble d'appréhension.

Le laisser sans explication avec ce vieil homme au regard déplaisant, calculateur, qui l'observe comme on observe un animal, qui semble le juger à un aune inconnue. Qui le frappe parce qu'il le regarde en face, le jette à terre. Et le garçon tremble de sanglots contenus.

Puis revenir sans toujours rien dire, les habits tachés de rouille, le visage marqué, le corps rompu de fatigue. Un éclair de surprise quand l'adulte découvre l'enfant qui veille en silence. Un éclair de sourire quand il le voit debout à cette heure nocturne. Et d'autre chose encore, mais l'enfant ne comprend pas. Puis s'asseoir à sa place, à la tête de la table et reprendre le cours de sa vie comme si les dernières semaines n'avaient pas existé. Et le garçon tremble d'admiration.


Un regard immobile sous un front bandé marqué d'une cicatrice récente observe un autre homme, si pareil et en même temps si différent de son père, donner des ordres secs à une enfant à l'apparence fragile. Et Neji Hyuga s'interroge.

Des mots étranges expliquant des règles de vie. Dictés comme plus qu'une tâche, un honneur. Plus qu'un engagement, une responsabilité. Plus qu'une obligation, un devoir. Mais des mots prononcés ternes, le visage fermé, la pensée derrière la voix en contradiction avec les paroles exprimées. Et Neji Hyuga danse sur la crête entre fierté et doute.

Une décharge de violence, un cri de colère contre un cri de douleur et l'homme qu'il estime crispé à terre, les traits déformés, gémissant, avili. Peine, doute, fierté, respect, tout disparaît. Et Neji Hyuga sens la colère naître en lui.