Chapitre 1
Jack, assis à son bureau, suivait des yeux le Gallois qui se déplaçait dans l'aire centrale. Le jeune homme ne semblait pas se rendre compte à quel point il pouvait être sexy dans son costume si bien taillé.
Faisant le tour des postes de travail, il récupéra les tasses et autres sacs-papier qui traînaient pour les déposer dans la cuisine où il s'activa sur sa machine pour préparer une nouvelle tournée de café. Les mains posées sur le comptoir, il attendait patiemment que la boisson coule, fermant les yeux pour laisser son esprit vagabonder en d'autres lieux, non que son travail ne l'intéressait pas, mais plutôt pour aller rejoindre une personne qui l'attirait.
Les tasses sur le plateau, il fit la distribution et finit par le Capitaine qui sourit en le voyant entrer dans son bureau.
– Merci Ianto, j'en avais besoin, dit-il. Tu es toujours aussi prévenant ?
– C'est mon travail Monsieur.
– Effectivement, mais n'aurais-tu pas envie d'autre chose ?
Le Gallois releva les yeux brusquement et rougit légèrement. Bien sûr qu'il aurait d'autres envies, mais il ne se voyait pas lui en parler !
– Non Monsieur, de quoi pourrais-je avoir envie ?
– Je ne sais pas, peut-être plus d'action, aller sur le terrain par exemple !
Ianto se détendit, il avait mal interprété la question, il ne s'agissait en fait que de savoir si son travail lui convenait. Jack remarqua le changement dans son attitude et sourit légèrement en plissant un peu les yeux. Il se leva et s'approcha.
– As-tu ton arme sur toi ?
– Oui Monsieur, pourquoi ?
– Viens avec moi, dit le Capitaine en sortant du bureau.
Ils se dirigèrent vers le stand de tir. Jack mit une cible en place et demanda au jeune homme de tirer. Ianto se mit en position et fit feu par trois fois, puis baissa son arme, jetant un coup d'œil au Capitaine.
– Pas mal, fit-il, mais ta position n'est pas bonne.
Il se plaça derrière le Gallois, se collant à son dos, une main sur la hanche et l'autre sur le poignet pour remonter l'arme dans la bonne trajectoire. Sentant le corps contre le sien, Ianto en oublia de respirer pendant un instant. Son cœur battait la chamade et il se dit que dans ces conditions, il n'avait aucune chance de toucher la cible.
– Doucement, murmura le Capitaine à son oreille. Tu tends le bras, tu vises et tu tires.
Le jeune homme s'exécuta et étonnamment, il atteignit le centre au premier tir. Les deux suivants se logèrent juste à côté. Jack lâcha le poignet, mais resta tout contre lui, hésitant à caresser ses cheveux, puis finalement, il s'écarta à regret. Ianto sentait ses jambes le lâcher, sa tête tournait et il eut juste le temps de poser sa main sur la table pour ne pas s'effondrer.
– Eh ! Tu vas bien ? s'inquiéta le Capitaine en l'attrapant.
– Oui Monsieur, j'étais si concentré que j'en ai oublié de respirer, c'est idiot.
– Effectivement, mais tu verras, la prochaine fois, ce sera mieux. Vas-y, recharge et tire.
Le Gallois obéit, il reprit la position et tira à nouveau. Cette fois, les balles s'écartèrent un peu du centre, mais au moins, elles n'en étaient pas très éloignées.
– Fais voir ton arme, dit le Capitaine.
Ianto la lui donna et regarda son leader l'examiner et la soupeser. Puis Jack alla dans la salle d'armes et revint avec un Glock presque identique qu'il lui demanda d'utiliser. À nouveau, il se mit en position et cette fois, il fit mouche par trois fois.
– Bien, très bien, le félicita le Capitaine. Tu vois, une arme bien équilibrée fait toute la différence et ainsi, tu pourras respirer normalement, finit-il avec un sourire.
Ianto n'en revenait pas, depuis son embauche chez Torchwood à Londres, il avait utilisé ce revolver qui lui avait été fourni par l'armurier, mais apparemment, il ne lui convenait pas. Il avait fait confiance au professionnel, étant, à l'époque, novice dans le maniement des armes.
– Merci Monsieur, dit-il un peu gêné. On l'avait choisie pour moi, j'ignorais qu'il y avait un problème, j'ai toujours pensé que je n'étais pas très doué avec ce genre de chose.
– Non Ianto, à voir comment tu t'en sers, ce n'était pas un problème d'apprentissage, mais toutes les armes ne vont pas dans toutes les mains. Il en est de même pour beaucoup d'autres choses, dit-il en se rapprochant.
Le Gallois se sentait mal à l'aise, la proximité du Capitaine lui chamboulait les sens. Il s'excusa et sortit rapidement sous le regard amusé de l'immortel. Les mains dans les poches, celui-ci retourna dans son bureau. Cet intermède avait été des plus instructifs. Le jeune homme ne semblait pas être insensible à sa personne.
Le reste de l'après-midi, Ianto s'occupa du bureau de l'office de tourisme. Il fallait qu'il s'éloigne de cet homme, il le troublait à un point qui ne devrait pas être permis et il ne savait plus quoi faire. Un peu avant 17 h, l'équipe partit en intervention et le Gallois descendit pour faire le ménage, profitant de leur absence momentanée. Ainsi, lorsqu'ils reviendraient, Ianto n'aurait pas à se trouver près du Capitaine.
À leur retour, Jack descendit leur prisonnier dans les voûtes et retourna dans son bureau. Il sourit en voyant que tout était rangé, le jeune homme était pointilleux sur l'ordre. Il regarda dans l'aire centrale, mais il ne le vit nulle part. Il alluma la CCTV et le chercha dans les archives, mais il brillait par son absence. En dernier recours, il passa à l'écran de l'office et constata qu'il classait des brochures. Il resta quelques instants à le détailler puis il le vit fermer la réserve et sortir sur le quai.
Il l'appela sur son téléphone et le vit décrocher.
– Jones ! dit le Gallois en prenant la communication.
– Ianto, l'appela le Capitaine.
– Oui Monsieur !
– Tout s'est bien passé pendant notre absence ?
– Oui Monsieur, j'en ai profité pour faire le ménage et maintenant, je rentre chez moi, enfin si vous n'avez plus besoin de mes services, dit-il en espérant qu'il ne lui demanderait pas de revenir.
– Non, ce sera tout pour aujourd'hui, bonne soirée.
– Bonne soirée, Monsieur, finit-il en partant d'un pas décidé vers son appartement.
Jack sortit rapidement et monta sur le toit du bâtiment. De là, il pouvait le voir traverser la place. Il le regarda entrer puis attendit de voir la lumière de son appartement s'allumer. Il souhaitait ardemment être près de lui, mais si ce désir n'était pas partagé ! Il avait bien vu la réaction du Gallois dans la salle de tir, mais de là à en déduire qu'il pourrait lui ouvrir son lit, il y avait un pas qu'il lui était difficile de franchir.
Finalement, il redescendit et déambula dans la salle informatique puis sortit faire un tour. Il avait besoin de se changer les idées. Ses pas le menèrent au pied de l'immeuble de Ianto où il constata que les lumières étaient éteintes, le Gallois devait dormir maintenant. Avec un soupir, il se dirigea vers le centre-ville puis au bout d'une heure, il rentra à la base et alla se coucher.
Après une très courte nuit, Jack se leva et alluma les ordinateurs. Il vérifiait l'activité de la nuit lorsque Ianto entra par le sas. Perdu dans ses pensées, il passa près du Capitaine sans même le voir et se rendit dans la cuisine.
– Tout va bien Ianto ? demanda Jack en le suivant.
Le Gallois se retourna brusquement, jetant un coup d'œil dans la salle et se fixant sur son leader.
– Oui, Monsieur, dit-il, désolé je ne vous avais pas vu.
– Pas de problème, tu me fais un café s'il te plait !
– Bien sûr, dit-il en se tournant vers sa machine.
En entrant, il ne s'attendait pas à ce que le Capitaine soit dans la salle, il repensait encore à la séance de tir. En arrivant chez lui, la veille au soir, il avait passé un moment à regarder sa nouvelle arme. Il l'avait tournée et retournée dans ses mains et avait fini par découvrir une marque sur la crosse. À y regarder de plus près, il avait constaté qu'il s'agissait d'initiales, JH. Il avait souri et serré l'arme contre son cœur, Jack lui avait donné une de ses propres armes, étonnant quand on savait, que personnellement, il affectionnait un pistolet Smith et Wesson 1845. Finalement, il s'était secoué, il devenait vraiment sentimental.
Quand le café fut prêt, il donna la tasse au Capitaine et but le sien, appuyé à la machine, essayant de ne pas croiser le regard de l'immortel. Celui-ci restait silencieux, appréciant le divin breuvage, puis brusquement, il tourna les talons et monta dans son bureau. Il valait mieux qu'il s'en aille, le jeune homme n'avait aucune idée de ce qu'il provoquait en lui.
Une dizaine de minutes plus tard, Owen et Tosh arrivèrent et Ianto leur prépara leur café. Après avoir déposé les tasses, il monta à l'office pour ouvrir le bureau, une fois de plus, il avait l'intention de rester le plus éloigné possible du Capitaine.
À l'heure du déjeuner, il descendit avec la commande de pizza et tous s'installèrent pour se restaurer. La discussion fut animée et assez joyeuse. De temps en temps, Ianto osait un regard vers le Capitaine, mais détournait les yeux dès qu'il croisait son regard. Ce petit manège tira un sourire à l'immortel qui continuait de le dévisager impunément.
À la fin du repas, le Gallois alla chercher le café, ramenant les emballages vides à la cuisine. Il prit son temps, laissant ses collègues discuter, pendant que lui pensait aux coups d'œil que lui avait adressé le Capitaine. À chaque fois qu'il avait croisé son regard azur, il avait senti une douce chaleur l'envahir.
Finalement, il se décida à apporter les tasses et les déposa devant chaque convive.
– Bien, vous en êtes où ? demanda le Capitaine en regardant son équipe.
– Je termine l'examen des fichiers transmis par UNIT, répondit Tosh, ça devrait être fini ce soir, tu auras le rapport demain matin.
– Ok, Owen ?
– L'autopsie est finie, je rédige le rapport, tu l'auras dans une heure.
– Ianto ! dit-il en regardant le jeune homme.
– Heu… Je n'ai rien de spécial, les archives sont classées et je vais rester à l'office.
– Très bien, répondit le Capitaine en se frottant les mains, alors au boulot.
Il se leva, sa tasse à la main et se dirigea vers son bureau sous le regard surpris du médecin et de l'informaticienne. Leur Capitaine semblait assez gai ces derniers jours et cela les surprenait un peu.
Ianto retourna à l'office et s'occupa des visiteurs qui se pressaient déjà sur la place. De son bureau, Jack le regardait par le biais de la caméra, admirant son aisance, surprenant les sourires qu'il adressait aux personnes en face de lui. Il avait vraiment bien fait de l'engager finalement. L'entêtement du jeune homme l'avait quelque peu agacé, mais il ne s'en plaignait plus à présent. Une seule chose manquait à son bonheur, pourvoir le prendre dans ses bras, le sentir tout contre lui comme lors de sa chute dans l'entrepôt quand il avait lâché la patte du ptérodactyle.
Petit à petit, l'office se vida, laissant le Gallois inoccupé. Au bout d'une demi-heure, il ferma le bureau et descendit au Hub pour faire du rangement avant de pouvoir rentrer chez lui, Tosh et Owen étant partis, il ne voulait pas s'attarder plus que nécessaire.
– Ianto, cria le Capitaine, pourrais-tu me faire un café avant de partir ?
– Oui Monsieur, répondit-il en regardant la passerelle.
Il se dirigea vers la cuisine et prépara la boisson. Au moment où il s'apprêtait à prendre la tasse, il sentit une main sur son cou et se raidit.
– Ne bouge pas, souffla le Capitaine, ton col était mal mis.
Il profita de ce contact pour se rapprocher du jeune homme, le bloquant contre le plan de travail. Ianto ferma les yeux, un léger soupir s'échappant de ses lèvres. Diverses sensations se présentaient, toutes plus plaisantes les unes que les autres, mais finalement, il s'échappa des mains de l'immortel, reprenant le contrôle des battements de son cœur qui s'était emballé.
– Que crains-tu ? demanda Jack, je ne vais pas te manger.
– Je ne crains rien Monsieur. Votre café est prêt, je vais partir si vous n'avez plus besoin de moi.
À regret, Jack s'écarta de la porte pour le laisser passer. Cet homme commençait vraiment à le rendre fou, comment lui montrer qu'il s'intéressait vraiment à lui, que ce n'était pas un simple jeu comme avec tant d'autres et pas un simple flirt qui ne mènerait à rien.
Ianto quitta la base rapidement. Il devait s'éloigner au plus vite afin de ne pas retourner se jeter dans les bras du Capitaine. Il ne rentra pas directement chez lui, il préféra profiter de la douceur de la fin de journée pour se promener le long des avenues du centre-ville. Ses pas le menèrent dans le parc où il avait rencontré le Capitaine. Il acheta un hot-dog auprès d'un vendeur ambulant et s'assit contre un arbre, fermant les yeux pour apprécier le calme de l'endroit. Au bout d'une heure, il finit par se lever et rentra à son appartement.
Le lendemain, quand il passa le sas, les lumières étaient en veilleuse, le Capitaine ne semblait pas être dans les locaux. Il se dirigea donc vers la cuisine pour se préparer un café. Quand il entendit l'alarme retentir, il tourna la tête pour voir le nouvel arrivant. Il aperçut le manteau militaire, mais le Capitaine ne semblait pas l'avoir vu et il était monté directement dans son bureau. Il fit donc un autre café et monta l'escalier. Arrivé à la porte, il vit son leader, assis sur le bord du bureau. Il toqua discrètement sur le montant et s'avança dans la pièce.
– Un problème Monsieur ? demanda-t-il en arrivant près de lui.
Le Capitaine le regarda, semblant le découvrir, puis il se reprit et lui sourit en tendant la main vers la tasse.
– Non, tout va bien, merci.
– Ce n'est pas l'impression que vous donnez, insista le jeune homme. Il y a eu une alerte cette nuit ?
– Non, rien, le calme plat, je n'ai simplement pas réussi à dormir un peu.
– Je peux peut-être faire quelque chose, asseyez-vous, lui dit le Gallois en approchant encore.
Jack s'installa sur son fauteuil et ferma les yeux quand il sentit les mains du jeune homme commencer un massage de ses épaules, dénouant les muscles les uns après les autres et décrispant sa nuque. Un soupir s'échappa de ses lèvres et il se laissa aller. Après 10 minutes de ce traitement, le Gallois s'arrêta, les mains toujours posées sur les épaules à la base du cou.
– Ça va mieux ? demanda-t-il.
– Oui, je te remercie. Je découvre un talent supplémentaire, non seulement tu fais un merveilleux café, mais tu as aussi des mains en or. Tu devais les utiliser plus souvent.
Ianto rougit un peu, puis quitta le bureau en prenant soin de ne pas se retourner pour que Jack ne puisse pas voir sa gêne. Le Capitaine le regarda partir, un sourire au coin des lèvres, décidément, le jeune homme le surprendrait toujours.
Un peu plus tard, Tosh et Owen arrivèrent et après avoir salué leurs collègues, ils se mirent au travail. Ianto leur donna leur café et monta à l'office pour ouvrir le bureau. Il y passa la matinée, répondant aux mails et aux appels téléphoniques puis il commanda le repas et attendit le livreur. Une fois la commande payée, il ferma l'office et descendit rejoindre l'équipe.
Installés dans la salle de réunion, ils discutèrent de choses et d'autres, prévoyant les sorties du week-end. Soudain, l'alarme se déclencha et ils se précipitèrent dans la salle centrale pour interroger l'ordinateur.
– Qu'est-ce qu'on a ? demanda le Capitaine.
– Un vol de véhicule, répondit Tosh.
– Pourquoi est-ce que ça arrive chez nous, ça regarde la police, lança Owen.
– Ce n'est pas un voleur banal, il semblerait que ce soit sorti de la faille avant de s'enfuir.
– Qu'est-ce qui est sorti ? insista le Capitaine.
– Je ne sais pas trop, le signal n'est pas clair, mais il se dirige vers le centre-ville.
– Ok, Ianto avec moi, vous deux, vous restez ici, on devrait pouvoir s'en sortir.
Jack se dirigea vers le garage, suivi par un Ianto assez surpris de cette sortie sur le terrain. Le Capitaine prit le volant et le jeune homme s'assit à côté de lui en bouclant sa ceinture. Owen l'avait mis au courant de sa façon de conduire et il préférait être prudent.
– Tosh, où est-il ? demanda Jack par l'oreillette.
– Sur North Road, près de Bute Park, non attends ! Il est entré dans le parc. Dépêche-toi, à cette heure-ci, il y a des promeneurs, il ne faudrait pas qu'il blesse quelqu'un.
Le Capitaine accéléra encore, évitant les obstacles par miracle. Ianto se cramponnait à la poignée, se demandant s'ils allaient arriver en un seul morceau.
– Je viens de le voir, lui dit Jack.
Il engagea la poursuite, tentant de faire stopper le véhicule fou puis ils se retrouvèrent bloqués à l'entrée du petit bois. L'autre voiture ne pouvait ressortir que par un endroit, il se dirigea donc vers ce point. Il arrêta le SUV et ils sortirent prêts à intercepter le fuyard. Arme au poing, ils cherchèrent l'intrus, mais mis à part les hurlements du moteur, ils ne voyaient pas la voiture. Jack fit un signe pour qu'ils s'éloignent l'un de l'autre afin de couvrir plus de terrain. Soudain, le bruit changea de direction et se rapprocha à grande vitesse. Surgissant des fourrés, le véhicule atterrit à une vingtaine de mètres de Ianto qui se retourna pour le voir arriver sur lui sans avoir le temps de l'éviter.
Violemment percuté, le jeune homme fut projeté à plusieurs mètres avant de retomber lourdement, sous le regard désespéré du Capitaine.
– Ianto, hurla-t-il en déchargeant son arme sur le pare-brise.
La créature, touchée à la tête, s'effondra sur le volant et la voiture alla s'encastrer dans un arbre. Jack se précipita vers le Gallois, n'osant pas le toucher par crainte d'aggraver ses blessures.
– Owen, ramène-toi, Ianto est gravement touché, lança-t-il par l'oreillette.
– Ok, j'arrive, répondit-il avant de prendre rapidement sa trousse de secours.
– Je t'accompagne, dit Tosh en lui emboîtant le pas.
En peu de temps, ils arrivèrent dans le parc. Jack était toujours près de Ianto et tentait de le réconforter, mais il avait du mal à respirer. Le Capitaine leva la tête en entendant la voiture et serra un peu plus la main du jeune homme.
– Ils arrivent, tiens le coup.
Owen se laissa tomber à leurs côtés, regardant rapidement l'état du Gallois, puis leva les yeux vers son leader. Celui-ci semblait décomposé, le médecin ne l'avait jamais vu ainsi. Rapidement, il commença à examiner le blessé pour pouvoir le stabiliser afin qu'il soit transportable.
Avec des gestes précis, il plaça une minerve sur son cou et lui mit une perfusion avec des analgésiques pour qu'il soit soulagé pendant le trajet.
Des sirènes retentirent, annonçant l'arrivée de la police. Rapidement, Tosh recouvrit l'épave avec une grande bâche et attendit l'arrivée des policiers pour leur demander de ne rien toucher et de mettre en place un cordon de sécurité, puis elle revint près de ses collègues.
Pour pouvoir déplacer Ianto, ils avaient besoin d'une planche. Ils en empruntèrent une aux ambulanciers et Tosh baissa le siège arrière du SUV afin qu'ils aient la place de la glisser. Puis ils installèrent le Gallois en prenant bien soin de le bouger le moins possible et le soulevèrent. Une fois posé sur le bord du coffre, le support fut poussé jusqu'à entrer entièrement dans le véhicule. Jack monta à l'arrière, laissant le volant à Owen qui fut un peu surpris.
Tout le long du trajet, le Capitaine surveilla le jeune homme, lui tenant la main et passant de temps en temps ses doigts dans les cheveux. Il était vraiment inquiet. Il avait pensé qu'une sortie sur le terrain serait un bon entraînement, il n'avait pas prévu un pareil désastre. Owen conduisit prudemment, évitant soigneusement tout ce qui pourrait trop bousculer le jeune homme. En arrivant à la base, Tosh les précéda dans les couloirs afin de s'assurer que les passages étaient ouverts et ils déposèrent le Gallois sur le lit de la baie médicale. Après s'être assuré que le blessé n'allait pas plus mal, ils entreprirent de retirer la planche. Le prenant de chaque côté, ils laissèrent Tosh enlever le support et le reposèrent doucement. Ianto gémit, mais se laissa faire. Il croisa le regard du Capitaine et essaya de parler, mais les mots se perdirent dans sa gorge.
– Ne dis rien, murmura Jack en passant sa main sur son front. Owen va s'occuper de toi.
Il s'écarta un peu pour laisser le passage au médecin. Celui-ci reprit ses examens et le passa au scanner. Ianto avait deux côtes fêlées et une épaule démise, mais rien de trop grave au vu du vol plané qu'il avait fait.
– Ianto, je vais te faire une piqûre de morphine, il faut remettre ton épaule en place, dit-il en cherchant l'assentiment dans le regard de son patient.
Il se tourna ensuite vers le Capitaine pour obtenir son aide. Il fallait être deux pour éviter de faire plus de mal.
– Ok, Jack tu vas le tenir et je remettrai l'épaule en place. Ça risque d'être très douloureux quoique avec la morphine, ça devrait être à peu près supportable. Ianto, on y va quand tu veux, dit-il en le regardant.
Le jeune homme remua les lèvres, mais aucun son n'en sortit. Jack le prit dans ses bras et l'appuya contre lui tandis que Owen s'apprêtait à faire la manipulation.
– On y va, dit le médecin.
À suivre…
