Cette fic est écrite dans le cadre de la onzième nuit écriture du FoF (Forum Francophone) pour le thème "Eau". Le but du défi était d'écrire une fic (OS) en une heure de temps, idée, écriture et postage compris.

Disclaimer : Rien à moi, ou presque.


Il était trois heures du matin

Lorelai se sentait mal depuis le matin déjà. Elle s'était levée avec de terribles crampes d'estomac. Elle avait attribué ces crampes au litre de glace au yaourt qu'elle avait avalé la veille et était restée dans son lit toute la journée, cherchant la meilleure position pour oublier ses maux de ventre tout en regardant distraitement les différentes chaînes de télévision à la recherche d'une émission captivante.

C'est quand elle s'était pissée dessus qu'elle avait compris qu'il y avait un réel problème et que ses crampes n'étaient peut-être pas uniquement dues au sucre et à la crème. Elle était en train d'accoucher et venait de perdre les eaux.

Elle se leva péniblement, se mordit les lèvres et avança jusqu'à la porte de sa chambre. Les escaliers qui lui firent face parurent insurmontables. Il lui fallut près de dix minutes pour en arriver à bout. Heureusement qu'Emily prenait le thé avec les filles de la Révolution et que Richard avait été trop occupé ces deux dernières semaines pour s'enquérir de son état. Elle n'avait aucune envie de les traîner avec elle à l'hôpital. C'était une chose qu'elle devait affronter seule et qui n'appartenait qu'à elle.

Elle se saisit d'un stylo à bille massif – certainement en argent – qui trônait au côté d'un bloc de feuille sur l'une des tables près de la porte de sortie. Lorelai s'en saisit et écrivit.

Papa, Maman, je suis partie accoucher.

Simple, bref, sans fioritures, c'était parfait. Elle pouvait maintenant y aller. Elle sortit, sous les regards interrogateurs des employés de maison qui l'observaient toujours, elle le savait, d'un oeil méfiant.

Quand elle se plaça dans sa voiture, elle se contorsionna à la recherche de la position la moins douloureuse possible. Après cinq minutes, elle constata qu'il n'y en avait aucune et qu'elle devait se dépêcher si elle ne voulait pas, en plus, manquer la péridurale.

Lorelai avait le mauvais oeil, elle le savait. En ce jour d'accouchement, il s'acharnait sur elle. Elle n'aurait pas de péridurale. Son dos était trop compliqué, trop scoliosé, et de toute façon, elle était arrivée bien trop tard. Tout ce qu'on pouvait lui donner, pour la soulager, ce fut un bac de glaçons. Ils furent en effet d'un grand soulagement. Tellement prise par son nouveau jeu de fléchette-glaçon avec les infirmières en guise de cibles mouvantes, elle en oublia presque qu'elle était en train d'accoucher. Elle l'aurait complètement oublié si Emily n'était pas arrivée à ce moment-là. Lorelai dut hurler pour qu'on la laisse accoucher seule et en paix... Une paix toute relative au vu des cris qu'elle poussait pour atténuer sa douleur.

Ce n'est que vers trois heures du matin que son calvaire pris fin, avec la venue solaire et surprenante d'une toute petite chose. Une petite chose qui allait s'appeler Rory et qui bouleverserait sa vie.

Depuis cette nuit, chaque année, peu après trois heures du matin, Lorelai vient réveiller sa fille pour lui raconter, encore et encore, ce qu'il s'est passé le jour où elle a perdu les eaux.


Gilmore Girls missing moment. J'aime ces moments de tendresse maternel de Lorelai. Elle qui se comporte souvent en petite fille rappelle qu'elle est aussi et surtout une maman.

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