Salut à tous, voici un one shot Ginny-Pansy que j'ai écris pendant mes révisions de bac (je retourne bosser...). J'espère qu'il vous plaira, n'hésitez pas à laisser une review. Je précise que les pensées de Ginny ne sont pas les miennes, elle apparaît légèrement homophobe mais ce n'est absolument pas mon cas (ceux qui me connaissent le savent bien).
Bonne lecture !
Dans la pénombre des cachots, les sanglots d'une belle Serpentard retentissent.
Pansy Parkinson pleure comme jamais elle n'a jamais versé de larmes. Les perles salées coulent sur ses joues rougies, traçant ça et là, des filaments noirs de son maquillage désormais ruiné. Elle est belle, incroyablement attirante dans son désespoir.
Son cœur est brisé. Sa respiration saccadée montre la difficulté qu'elle a pour faire entrer l'air dans ses poumons. Ses épaules se secouent au rythme de ses pleurs et ses cheveux emmêlés retombent en cascade devant son visage. Ses yeux bleutés reflètent de mille feux comme des diamants, malgré leur rougeur.
Elle ressemble à une poupée de porcelaine qu'on aurait piétinée. Pansy Parkinson est détruite.
"Tout est fini..."
Elle admet. Sa voix se brise dans ses dernières paroles, sa gorge laissant l'air s'engouffrer. Elle respire. Le poignard de son passé lui transperce les entrailles, elle a mal. Alors elle pleure, encore, pour oublier. Elle tremble, mais elle a chaud.
Pansy est irraisonnable. Son cœur et son corps se sont divisés, ils se s'accordent plus. Les battements indispensables se font plus rares, elle croit mourir.
Pansy a froid.
Ginny a perdu la tête. Ses larmes ont suffisamment coulées, seul son malheur persiste. Elle avale d'un trait le liquide orangé qu'elle vient de verser dans son verre et reprend ses lamentations.
Elle essaye de remettre en ordre ses pensées. Mais comment conserver des certitudes quand son monde s'est écroulé ?
Pansy est amoureuse d'elle. L'ensemble de ses malheurs en une phrase.
Pansy Parkinson est amoureuse de Ginevra Weasley.
"Mais merde, c'est pas censé arriver ce genre de choses !"
Ginny secoue la tête. L'homosexualité, ça existe, mais pas dans sa vie, pas pour elle! Ginny est persuadée d'aimer les hommes. Elle se sent "normale", elle veut un mariage et des enfants. Enfin, elle suppose. Ginny soutient que briser le cœur de Pansy était la seule solution.
"Je n'avais pas le choix" répète t-elle.
Ginny est douée pour mentir.
Les murs en pierre des cachots refroidissent l'atmosphère déjà glaciale. Pansy est réfugiée dans les escaliers, s'écrasant contre les parois grisâtres.
Pour ne pas sombrer, elle se souvient des jours où elle riait encore. Ou elles riaient ensemble.
Pansy et Ginny ont grandi comme des sœurs. Bien avant la guerre, à l'âge où le sang n'avait pas d'importance, Molly se joignait agréablement aux autres familles de sorciers.
Les deux fillettes, à peine âgées de 8 ans, courent dans les prés. Pieds nus, leurs robes blanches se mêlant à l'herbe verdoyante, elles rient. Insouciance.
Pansy a une idée. Elle s'assoit au pied d'un immense chêne et invite Ginny à se positionner à ses côtés. Avec ses quelques pouvoirs magiques naissants, elle arrive à faire apparaître une paire de ciseaux. Elle attrape une belle boucle brune de sa chevelure et la coupe brutalement. Ginny a un hoquet de surprise.
"Pansy, tes cheveux! Tu es dingue!"
"T'inquiète Gin, approche"
Peu rassurée, la cadette s'assoit devant elle. Pansy peut sentir l'odeur de cerise qui se dégage de la jolie rousse. L'aînée choisit une mèche rougeoyante et la coupe également.
Peinée, Ginny est au bord des larmes.
"Mes cheveux..."
Pansy lui adresse un sourire avant de réaliser son sortilège. Les deux mèches se soulèvent et les cheveux se mélangent. Les deux couleurs forment ainsi une unique mèche cuivrée, très belle.
Leur création s'envole pour aller s'enrouler autour d'une branche, tel un serpent.
"Voila, maintenant on est liées, comme nos cheveux !"
Ginny sourit et ajoute, d'une voix enfantine.
"À tout jamais"
Ginny pleure à nouveau, mais en silence cette fois. Les souvenirs de leur enfance lui reviennent en mémoire. Les après midis d'été, les histoires du grand père de Pansy près de la cheminée en hiver, et leurs premiers déboires d'adolescentes.
"Pansy, comment on embrasse ?"
"Pansy, à quel âge on tombe amoureuse ?"
"Pansy, pourquoi tu pleures ?"
Ginny rêve à ses souvenirs sucrés. Soudain, elle se rappelle. Pansy était toujours à ses côtés.
Ginny pleure, seule dans les toilettes. Enfin, en compagnie de Mimi Geignarde qui rigole de sa détresse. Des pas précipités se font entendre, suivis d'une voix douce.
"Ginny. Ouvre moi."
La rousse s'exécute, elle ne refuse jamais rien a Pansy. Instinctivement, elle se blottit contre cette dernière.
"C'est Dean ?"
Même sans réponse, Pansy le sait. C'est toujours Dean.
Tremblante, Ginny prend la parole.
"Il m'a largué. Je voulais être une princesse, et maintenant l'école me traite de trainée."
Mieux que des mots, Pansy sait quoi faire. Elle attrape sa baguette et d'une main lance un sortilège informulé pour faire apparaître des marguerites tressées entre elles. Une couronne de fleurs.
Elle dépose doucement le diadème blanc sur la chevelure de feu et chuchote à demi mot.
"Pour que tu sois toujours une reine."
Pansy a un étrange sentiment. Comme si Ginny avait menti. D'ailleurs cette sensation s'agrandit pour finalement la persuader : Ginny se trompe.
Mais comment s'en rendra t-elle compte ?
Ginny a trop bu. Elle est avachie sur le fauteuil, quand une blondinette arrive.
Sa présence la dérange, elle aimerait être seule.
"Pourquoi bois-tu ?"
"Pour m'inventer un monde."
Ginny ne se rend même pas compte d'avoir prononcé ces mots. Mais c'est Luna, et personne ne ment à Luna.
"Il y a un autre moyen, tu sais."
Un autre moyen ? Ginny a très envie de savoir, elle n'aime pas boire ce liquide puant pour oublier ses erreurs. Et elle déteste encore plus la sensation de malaise le lendemain.
Elle interroge Luna du regard.
"Tombe amoureuse."
Ginny réalise. Elle ne peut pas tombée amoureuse, puisqu'elle aime déjà. Luna le sait. Ginny, elle même, le sait depuis bien longtemps.
Mais elle ne voudra jamais l'avouer.
Voilà, j'espère que ça vous a plu. J'hésite à faire une suite, qu'en pensez-vous ?
A bientôt !
