Hello Hello ! Deux trucs en l'espace de quelques jours qui l'eût cru ?

Bon, c'est pas un gros gros truc, mais j'ai écrit ça comme ça, en écoutant la chanson qui figure dans ce texte.

Je ne sais pas si je ferais une "suite", mais dites-moi si vous ça vous plairait, et si l'inspiration me vient, alors je ferais peut-être une suite.

Des bisous,

Claire.

PS : J'ai laissé traîner des indices sur les personnages en question, mais je pense que c'est évident.


Il pleut averse à Londres. La pluie est arrivée comme un cheveu sur la soupe, et les gens qui n'ont pas prévu de parapluie se réfugient comme ils peuvent en attendant que ça passe, avec des journaux ou encore des sacs.

Pourtant, lui, ne va pas se réfugier. Le jeune homme reste sous la pluie, le regard absent, ses yeux d'habitude si brillants tellement éteints, regardant au loin. Trafalgar Square, d'habitude bondée, est pour le coup vide. À part ce jeune homme.

Don't you ever leave me alone

My war is over

Be my shelter from the storm

My war is over

I am a sad boy

The War - Syml

Ils disent que quand vous perdez quelqu'un, une part de vous meurt en même temps. Mais quand on perd sa moitié, c'est tout son corps qui meurt. Il regarde la place vide, avant de lever la tête vers le ciel, fermer les yeux, et laisser la pluie tremper son visage.

-Monsieur ?

Mais il n'entend rien, à part ses cris silencieux. Il aimerait crier toute sa peine, sa tristesse, sa colère, mais il ne trouve pas la force de le faire. C'est trop douloureux, trop frais.

-Monsieur ? Est-ce que tout va bien ?

Il attend. Depuis trois semaines, il attend. Il n'est même pas sûr de ce qu'il attend. Qu'elle revienne, qu'il meure… Tout est flou, mais il attend. Il ne sait même plus depuis quand il n'est pas rentré chez lui. Chez eux. Il ne peut plus voir cet appartement. Il ne peut plus supporter tous les souvenirs qui hantent cet appartement. Des souvenirs d'une vie heureuse. Sa vie avec elle.

La voix en fond se tait et les cris intérieurs reprennent plus violemment. Rien n'est plus pareil depuis qu'elle est partie. Tout ce qu'il aimait est désormais remplacé par de la douleur et de la solitude. L'oxygène qu'il respirait quand elle était encore là était agréable. Mais ça ne l'est plus pour lui.

Le vent froid frappe son visage, mais il ne frissonne même pas. De lui, il ne reste que cette enveloppe frêle. Il essaie de ne pas imaginer son visage, mais les souvenirs le frappent plus fort que le vent contre son visage.

Il peut se souvenir de son odeur, mélange de pomme et de cannelle, de chaque parcelle de sa peau, chaque grain de beauté, chaque petite ridule d'expression, le chocolat qui était la plus belle des couleurs et qui rendait ses yeux absolument magnifiques. Il aimait se plonger dans ces iris qui le regardaient avec amour. Il aimerait ces iris toute sa vie.

Il veut crier sa tristesse, sa douleur mais aucun mot ne sort de sa bouche. Alors il reste silencieux, tel un fantôme parmi les vivants. Il soupire et a l'impression de sortir d'une longue apnée. L'air se vide de ses poumons pour se remplir d'air frais. Mais ça ne change rien.

Son corps se remet à bouger et ses jambes avancent sans qu'il ne réalise. Il erre de nouveau, pensant à sa moitié perdue, le regard dans le vide, comme s'il cherchait à trouver la lumière dans ses jours sans soleil et ses nuits sans lune.