Bonjour à tous !

C'est un court OS pour mon tout premier post sur ce site et j'espère qu'il vous plaira.

Bonne lecture ! Et merci à ceux qui prendront le temps de lire ce petit écrit.


Remus s'engouffra entre les racines du Saule Cogneur sous l'œil inquiet de l'infirmière. Cet arbre avait été planté spécialement pour lui, à l'écart du château et de ses habitants afin de lui permettre de se rendre dans une maison — d'après le directeur — sûre et confortable. Le jeune garçon faisait confiance et admirait le vieil homme ; il avait été la première personne à avoir joué avec lui aux bavboules, ils avaient même partagé des pancakes ! S'amuser avec quelqu'un qui ne fut pas partie de sa famille lui avait procuré un sentiment inexplicable, il lui avait même semblé que sa condition de lycanthrope avait été oubliée l'espace d'un instant.

Cependant, le tunnel dans lequel il venait de rentrer lui prouvait le contraire. Il n'était pas humain et ne le serait jamais. La pleine lune intensifiait ses sens. Il voyait, entendait et sentait parfaitement ce qui l'entourait dans ce tunnel, comme s'il était en plein jour, peut-être même plus. Aucun détail ne lui échappait.

Remus continua son chemin à travers ce tunnel. Le directeur et l'infirmière avaient bien tenté de le rassurer, pourtant, il s'inquiétait. C'était la première fois qu'il irait dans cette maison, et le gryffondor n'avait absolument aucune idée de ce qui l'attendait. Mais sa raison et son bon sens le poussaient à poursuivre son chemin, il n'avait pas le droit de le rebrousser, sous peine de contaminer les autres élèves – voire les habitants de Pré-au-Lard – de son anomalie.

Arrivé au bout, Remus vit une trappe et la releva tout naturellement. Là, lorsqu'il émergea complètement du trou, ses grands yeux verts s'écarquillèrent à la vue de la salle qu'il avait devant lui. Malgré tous les endroits qu'il avait pu visité dans le château, il n'avait jamais vu une pièce aussi luxueuse. Un splendide lit en baldaquin se dressait au milieu de la pièce, éclipsant les autres meubles en bois massifs. Il referma la trappe comme on le lui avait demandé et il s'approcha des fenêtres : elles étaient condamnées, tout comme la porte. Il eut l'impression qu'une boule s'était installée dans sa gorge à cette vue.

Remus s'était assis à l'extrémité du lit, ses doigts agrippaient les draps rouges comme si sa vie en dépendait. Il sentait l'approche de la pleine lune. Elle était bientôt là, bientôt il la sentirait, cette griffure. Il y était habitué, il n'y aurait aucun soucis. Tout irait bien. Tout irait bien. Tout irait bien.

KRATCH

Un premier os se déboîta dans son épaule. Les autres le suivirent rapidement. Sa physionomie changeait, prenait celle du loup. Des mains crochues, des griffes parcouraient son corps, le modelait à leur guise, jouait avec jusqu'à ce que ce dernier prenne la forme qu'elles souhaitaient. Des poils drus apparurent sur sa peau imberbe, ses ongles et ses dents s'allongèrent, s'aiguisèrent, s'affinèrent. Quant à ses yeux, ses pupilles s'étrécirent, se ciselèrent et ses iris prirent une teinte dorée. Les cris du garçon s'éteignirent, enfin !

La bête poussa un hurlement. Monstrueux, bestial, libérateur.

Il était loup.

L'humain était parti.