Bonjour !

Voici ma première fic HP que je finis et que je poste ! Je suis toute émue... Hum...que dire de plus ? Ce two-shot est un peu spécial, car je compte proposer une autre suite au chapitre un (un hpdm). On peut donc dire que le chapitre 1 est ma base pour un hptj et un hpdm (mais avec deux histoires complètements différentes !).

Sinon, rien ne m'appartient dans l'univers de Harry Potter, si ce n'est le perso d'Alchibade, le concept d'anomalies magiques et la maladie de Harry...Tout est à JK Rowling...

Merci à Marion, Léa, Chloé, Floriane et Edhil pour leurs avis, conseils et corrections...

Et maintenant, dédicace à Miiss, je te l'avais promis, le voila (avec beaucoup de retard, mais bon, tu me connais...) ! Bon anniversaire en retard !


Une Merveilleuse histoire du temps :

Harry Potter est atteint d'une tumeur magique et malgré les connaissances de Mme Pomfresh et de l'hôpital Sainte-Mangouste, son mal est incurable. Il en apprendra davantage sur sa maladie à travers les écrits de William Thomas Malfoy, relatant dans son journal l'évolution de ses symptômes, de ses souffrances, ainsi que ses discussions avec Alchibald, un mystérieux dragonnier inconnu des médecins de l'hôpital sorcier. Entre la peur de devenir schizophrène, celle de mourir et de perdre ses amis, Harry fera la connaissance d'un étrange serpentard et peut-être trouvera t-il une échappatoire à cette fin aussi proche que dramatique ?


Le verdict de Madame Pomfresh tomba, glaçant d'effroi les entrailles du jeune Gryffondor, actuellement couché dans un lit de l'infirmerie.

-Vous avez une tumeur, Monsieur Potter.

La phrase résonna dans l'esprit du survivant, encore et encore. Un sanglot monta le long de sa gorge, alors qu'il demandait d'une voix peu assurée s'il n'y avait pas moyen de l'enlever, à la manière moldue.

L'infirmière secoua la tête, désolée :

-Les tumeurs des sorciers sont différentes de celles des moldus. Elles sont une concentration de particules magiques qui se fixe dans le corps du sorcier. De plus, la votre se situe dans le cerveau...même si elle avait été non magique, votre tumeur aurait été délicate à extraire.

-Que va-t-il se passer ? Interrogea dans un souffle le brun de seize ans.

La vielle dame mit un temps pour répondre. Elle semblait réellement désolée pour l'élève qu'elle avait appris à apprécier, après ces nombreuses visites à l'infirmerie.

-Nous pouvons essayer une potion expérimentale, qui a pour but de dissoudre les particules magiques, répondit-elle, avant de continuer précipitamment en voyant l'espoir rallumer les émeraudes du Gryffondor, mais elle n'est pas encore au stade final. Les cancers magiques sont très rares, car ils ne se forment que chez les sorciers particulièrement puissants. Généralement on ampute la partie atteinte, mais dans votre cas…

Sa voix s'éteignit, plongeant l'infirmerie dans un lourd silence. Il n'y avait qu'eux dans la pièce, les visiteurs d'Harry étaient partis pour aller dîner. Le brun se releva légèrement, et avec l'aide de l'infirmière s'assit, le dos calé contre l'oreiller.

-Qu'est-ce qui va m'arriver ?

Il semblait au brun qu'il n'était plus qu'un robot qui posait des questions de manière automatique. Son cerveau ne réfléchissait pas, il ne faisait qu'imprimer les informations que lui donnait l'infirmière. Il avait une tumeur. Il avait une tumeur. Il avait une tumeur…

-Et bien…Elle reprit son souffle, et répondit à mi-voix, à vrai dire je ne sais pas. Je n'ai jamais eu de cas comme le votre. Mais…-elle sortit sa baguette et attira à elle un petit livre qu'elle présenta au jeune homme- voici le journal du dernier malade. Je l'ai demandé à l'institut Sainte-Mangouste, qui va d'ailleurs faire venir un spécialiste.

Les doigts du brun s'attardèrent sur la couverture en cuir du journal. Curieux, il ouvrit la première page et lut :

Journal de William Thomas Malfoy

Il releva la tête et interrogea du regard Madame Pomfresh qui acquiesça à sa question muette.

-Il s'agit de l'oncle de Lucius Malfoy. Il a développé une tumeur au cerveau à l'âge de dix-huit ans, et tenu un journal qui a beaucoup aidé à comprendre les symptômes de la maladie.

Le Gryffondor hocha la tête et se mit à parcourir le carnet aux pages remplies d'encre. Sans lire, Harry pouvait dire que le dénommé William avait une écriture fine et élégante, très aristocratique -du moins c'était l'idée dont s'en faisait le brun. Il finit par arriver à la dernière page et lut :

Je ne veux pas le quitter. Je préfère mourir. Je veux mourir. Je vais mourir.

Le reste de la page était vierge. Harry sentit son sang se glacer. Bien qu'il ne comprenne pas le sens de ces mots, la dernière phrase lui semblait limpide : Il allait mourir.

-Vous n'allez pas mourir, Monsieur Potter ! Répliqua l'infirmière à ses côtés, et le brun comprit qu'il avait parlé à voix haute. Vous avez survécu à trop de choses pour qu'une tumeur vienne à bout de vous !

Avant qu'il ne puisse répliquer quoi que ce soit, elle retourna à son bureau après avoir invoqué un plateau sur lequel se trouvait le dîner de Harry, qui eut un léger sourire devant la réaction de la sorcière. Après avoir mangé - peu, il fallait en convenir -le brun éteignit toutes les lumières de la pièce, ne laissant que celle de sa lampe de chevet. Enroulé confortablement dans sa couverture, il commença la lecture du journal que lui avait donné Madame Pomfresh.

Le 23 octobre 1917

Le médicomage m'a dit que tout se passerait bien. Je lui ai rétorqué qu'il n'était qu'un imbécile. Une tumeur, au cerveau qui plus est, ce n'est pas rien. Je sais que je vais mourir. Père et Mère aussi. Mère a pleuré, ce qui est anormal pour elle. Je ne l'avais jamais vu pleurer, même quand Abraxas est tombé de son balais et s'est cassé la jambe. Elle, qui affiche généralement le visage le plus impassible de tous les Sangs Purs. Son visage mouillé de larmes m'a dégoutté. J'aurais préféré qu'elle s'abstienne. Il est inutile de me rappeler que je vais mourir, merci, je le sais déjà. Père m'a simplement fixé. Comme il doit être triste, son héritier, atteint d'une tumeur !

Je n'ai pas vu Abraxas. Il doit être content de devenir l'Héritier de la famille Malfoy, lui qui crève de jalousie à chaque fois qu'il me voit. Bientôt, il sera seul…

L'infirmière entre dans ma chambre et pose un plateau rempli de nourriture. Elle a pitié de moi, ça se voit. Elle veut dire quelque chose, mais mon regard la fait fuir. Parfait. Je veux être seul, sans personne pour me regarder avec pitié. Un Malfoy n'attire en aucune façon de la pitié.

Le 27 octobre 1917

Ils m'ont transféré de chambre. Je dois maintenant être au service des cas désespérés. Quoi qu'il en soit, ma chambre reste la même. Blanche et vide. Un abîme de néant. Je vais demander au médecin à ma charge de ramener mes affaires. Si je dois rester ici, je veux que mon espace m'appartienne, et ne soit pas si insipide.

Je ne ressens pour l'instant aucun effet de cette tumeur, à croire que tout ceci n'est qu'une blague de mon frère pour avoir l'Héritage.

Le médicomage m'a dit que ça allait commencer dans quelques semaines. Je suis sur qu'il n'en sait rien. L'infirmière a arrêté de passer, et envoie par magie les plateaux. C'est une bonne chose, je n'en pouvais plus de ses regards compatissants.

Père et Mère ne sont pas revenus.

Le 29 octobre 1917

Le médicomage -Lancelot- m'a autorisé à sortir de ma chambre. J'ai la confirmation de ce que je pensais : Je suis au service des cas désespérés, au quatrième étage. L'avantage est que comme les patients sont des cas désespérés, ils ont peu de visiteurs. Et puis, le salon de thé n'est pas loin.

Le 2 novembre 1917

Je commence aujourd'hui une semaine de test. Les visites sont interdites. De toute façon, Mère et Père ne sont pas revenus depuis la dernière fois. A croire que ce sont eux les malades.

Je ne comprends pas l'acharnement de Lancelot. C'est une tumeur magique, point. Maintenant que la diagnostic est posé, il devrait juste me laisser dans ma chambre, mais non, Monsieur le Sang Mêlé a l'ambition de me guérir. Je lui ai dit que ça ne changerait rien quant à l'impureté de son sang.

Il a souri.

Je le déteste.

Le 9 novembre 1917

Les examens se sont terminés. Je vais enfin pouvoir arrêter de répondre aux questions stupides des médicomages. Avez vous mal ? Sentez vous des nausées ? Des envies de suicide ? C'est regrettable qu'ils m'aient pris ma baguette, sinon j'aurai pu leur répondre à ma manière.

J'ai profité de ma libération pour faire un tour au salon de thé. J'y ai rencontré Alchibade. Il n'est pas au même service que moi. Il s'est blessé au bras en se frottant contre une créature peu avenante- je n'ai pas réussi à savoir laquelle, mais je ne suis pas certain d'avoir envie de le savoir. Son sens du répondant est agréable, surtout lorsqu'il fait fuir toute infirmière indésirable.

Le 10 novembre 1917

J'ai de nouveau vu Alchibade. Je dois reconnaître qu'il est quelqu'un de très intéressant. Il est passionné d'histoire et, contrairement à Binns, pas qu'aux révolutions gobelines. Je pense le revoir.

Lancelot est venu me voir. Ma tumeur semble évoluer rapidement, du fait de ma puissance magique. J'ai eu quelques élancements à la tête pendant la soirée. Pour l'instant ça s'est calmé. Je pense en profiter pour dormir.


Harry se réveilla le lendemain, alors que le soleil était à peine levé. Sa lecture du journal de William avait été très intéressante. Il était amusant de retrouver le caractère de Malfoy – Draco- dans le jeune homme impétueux, méprisant et grognon.

-Monsieur Potter ? Vous êtes déjà réveillé ? Demanda la voix de l'infirmière encore dans son bureau.

Le brun répondit à l'affirmative et la seconde d'après, Madame Pomfresh lui lançait de rapides sorts d'examen. Son regard tomba sur le carnet à la couverture de cuir.

-Vous avez commencé à le lire ?

-Oui, répondit le Gryffondor avec un sourire mi-figue mi-raisin. Il est très...intéressant…

L'infirmière eut un hochement de tête encourageant et invoqua un plateau de nourriture. Puis, elle se retourna et fouilla dans l'une de ses armoires, tout en annonçant à Harry qu'il pouvait aller en cours s'il le souhaitait, mais qu'il devait prendre ses repas à l'infirmerie pour qu'elle vérifie qu'il aille bien.

Elle se rapprocha de lui, tenant une fiole qu'elle présenta au jeune homme qui la but, non sans une hésitation face à son aspect peu ragoûtant. Un seul regard de la vielle femme, le décida à avaler la potion au goût affreux. Une fois un verre de jus de citrouille avalé pour en chasser le goût, il demanda :

-Que vais-je dire à Ron et Hermione ?

L'infirmière le fixa intensément avant de répondre :

-C'est à vous de voir, Monsieur Potter. Pour l'instant il n'y a que nous deux qui sommes au courant. Faites comme bon vous semble.

Elle ne l'aidait pas beaucoup, pensa amèrement le brun en la suivant des yeux alors qu'elle retournait dans son bureau. Il lança un tempus et vit qu'il n'était que six heures et demi. Il se leva et se dirigea vers la salle de bain de l'infirmerie pour se laver. Tout en faisant sa toilette, le Gryffondor réfléchit à comment il devait agir, puisque Madame Pomfresh ne semblait pas vouloir l'aider.

C'était la mi-novembre, et il n'était rentré à Poudlard que depuis deux mois. La veille, après un match de Quidditch affrontant Gryffondor et Serdaigle, le brun s'était retrouvé à l'infirmerie pour un coup particulièrement vicieux d'un cognard à l'épaule. Cependant, l'infirmière avait pâli après avoir jeté ses habituels sorts d'examen. Elle avait insisté pour le garder, et il avait du renoncer à fêter la victoire des Lions dans la Salle Commune de Gryffondor.

Mais il ne voulait pas se résoudre à annoncer à ses deux meilleurs amis qu'il était malade. Lui qui devait s'occuper de Voldemort. Quelles seraient leurs réactions ? Non, il ne pouvait décidément pas leur dire.

Avec un soupir le brun acheva de s'habiller avant de reprendre sa lecture du carnet de William- il avait encore une demi-heure avant le début de ses cours.

Le 31 novembre 1917

Lancelot a un drôle de comportement avec moi, comme s'il était gêné. Il m'évite et lorsque je le croise dans les couloirs, me regarde bizarrement. Je ne cherche pas réellement à comprendre -qu'il m'évite ou non ne change rien au fait que je ne l'apprécie pas.

Je revois chaque jour maintenant Alchibade. Cet homme m'attire. Il est, entre autre, chasseur de dragons. Il m'a expliqué pendant toute une matinée son combat avec un boutefeu chinois, j'en avais les poils qui se dressaient. Je mettrai ma baguette au feu que c'est un dragon qui l'a blessé au bras.

Il est évident qu'il est noble, et par conséquent sang-pur. Père serait fier de mes fréquentations -s'il venait me rendre visite, ce qu'il n'a pas fait depuis octobre dernier. Il doit penser à son cadet à qui il va donner le titre d'Héritier. Je m'étonne qu'il n'ait pas encore réclamé la bague du sceau. Je ne sais même pas si je lui rendrai. JE suis l'Héritier Malfoy. Mon frère devra attendre ma mort pour avoir le titre, je le jure sur ma magie.

Le 3 décembre 1917

Les livres que j'avais commandés sont arrivés. Je me suis penché sur la théorie d'Eren Willben -un médicomage allemand. Selon lui, la tumeur magique est un surplus de magie qui prend forme à l'intérieur du corps du sorcier, à la manière du cancer moldu. Cela démontrerait une force magique importante.

Je sais que je suis puissant -j'ai été major de ma promotion à Poudlard- mais je n'aurai jamais pensé que cela se retournerait ainsi contre moi. J'en viens à envier ce demi-cracmol de Smith.

Il est en tout cas noté dans son ouvrage que la tumeur va grossir, jusqu'à la mort du sorcier, et donc de sa magie. Sauf si on procède à l'amputation de la tumeur, ce qui n'est pas rare. Mis à part son sang moldu -sa mère était une sang de bourbe- je dois admettre que ce Wilben est brillant. Les symptômes qu'il décrits sont réels : maux de tête récurrents, déséquilibre, perte d'appétit, insomnie…

Mort.

Je ne sais pas si je dois le remercier. Car sa théorie se finit sur la conclusion que la tumeur ne pourra jamais diminuer, et que le sorcier va inéluctablement mourir -et ce dans d'atroces souffrances. Alors merci Wilben pour tes recherches, mais maintenant tu pourrais te pencher sur comment sauver et guérir tes patients !

Toutefois dans ses remarques, quelque chose me trouble. Il met de côté ceux dont la tumeur se situe au cerveau -et meurent plus rapidement de ce fait- et note certaines...anormalités. Apparemment, ils deviennent fous. Aliénés.

Je ne veux pas devenir fou.

Le 4 décembre 1917

Je me suis documenté sur les anomalies des tumeurs au cerveau. Je ne sais pas si j'ai bien fait. Lancelot n'a pas fait de commentaire quand il a vu la montagne de parchemins sur ma table, mais ça ne veut rien dire.

En plus d'être en proie à de puissantes hallucinations, les malades meurent dans un délais de six mois -contre un ou deux ans pour les autres types de tumeurs, merci magie. Mais le plus étonnant est que lorsqu'ils meurent, leurs corps disparaissent. Wilben pense que comme c'est le cerveau qui est touché, la magie absorbe tout du sorcier. Il s'appuie notamment sur les recherches de Théodore Black qui a prouvé que le nœud de la magie se situe dans le cerveau et non le cœur des sorciers. Enfin prouvé...il a mis en parallèle le fait que les dragons, qui ont un potentiel magique extrêmement faible, ont quatre cœurs. C'est stupide. Il fut un temps où les dragons faisaient des actes de magie bien plus impressionnant que ceux des sorciers d'aujourd'hui. Merlin a été aidé d'un dragon parleur. C'est juste qu'à force d'être traqués, et tués, ils sont retournés à un état sauvage, primitif. Je le sais, Alchibade me l'a raconté.


-Harry, prends des notes !

Le jeune homme s'arracha à la lecture du carnet avec un grognement sonore. Devant eux, le fantôme de Binns continuait à raconter de sa voix monotone une énième bataille de la révolution gobeline. Il se tourna vers sa meilleure amie avec un soupir.

-Hermione, quel est l'intérêt de prendre des notes, puisque de toute façon je vais recopier sur toi ?

La jeune fille le fusilla du regard avant de lui murmurer avec colère qu'elle ne les -Ron et lui- laisserait plus recopier sur elle. Le rouquin qui somnolait échangea un regard avec le brun avant de hausser les épaules. Ils trouveraient un moyen d'avoir des notes à peu près complètes. Quelques minutes plus tard, Ron ronflait, ce qui ne sembla pas perturber Binns dans son cours.

Ce n'est que deux heures plus tard que Harry eut la possibilité de reprendre sa lecture, lorsqu'il se sépara de ses amis pour l'infirmerie. Cela faisait maintenant une semaine qu'il leur avait dit que Madame Pomfresh voulait vérifier l'état de sa blessure. Quand il avait vu le regard sceptique de son amie brune, il avait été pris de culpabilité, mais une voix dans sa tête lui avait rappelé que les autres ne le verraient plus que comme un malade si la vérité venait à se savoir.

Il prit le chemin de l'infirmerie le cœur partagé entre son amitié et sa peur d'être vu comme un infirme. William en parlait beaucoup dans son journal. Évidemment c'était différent, lui était l'Héritier d'une des famille nobles les plus influentes d'Angleterre, mais Harry était, en plus d'être un élève, le Survivant, dont la tâche se résumait à tuer le mage noir du moment, alias Lord Voldemort. Si sa situation venait à être dévoilée, Harry ne donnait pas cher de sa peau. Il suffirait à Voldemort d'attendre quelques mois que le brun meurt.

C'était très ironique, pensa le Gryffondor avec amertume, de voir que sa magie le protégeait d'un sortilège de mort, mais qu'au final, elle serait la cause de sa mort.

Une fois arrivé dans l'infirmerie, il fut examiné par Madame Pomfresh, qui le regarda avec insistance manger son repas. Ce n'est qu'une fois satisfaite qu'elle partit, laissant le brun qui replongea immédiatement dans le journal de William.

Il s'était attaché au blond, malgré son caractère de scrout à pétard. Et puis, même si presqu'un siècle les séparait, ils traversaient tous les deux la même maladie. Quand à Alchibade, le dragonnier était tout aussi intéressant. William avait écrit avec de nombreux détails quelques unes de ses aventures face à des dragons, et Harry devait reconnaître que la première tache du Tournoi des trois sorciers n'était rien à côté !

Il y avait aussi les recherches du blond sur la tumeur. Il lui semblait que quelque chose était différent pour ceux dont la tumeur se situait au cerveau. Ils tombaient peu à peu dans la folie, proche de ce que les moldus appelle la schizophrénie, puis mourraient sans laisser aucune trace. Une femme avait témoigné avoir vu le corps de son mari disparaître juste après qu'il soit mort. Et le blond, tout comme Harry, sentait que la magie avait une raison de le faire.

Le brun n'avait pas plus de réponse, les recherches sur les tumeurs magiques n'avaient pas avancées depuis la théorie de Wilben. Les patients dont la tumeur était ailleurs que dans le cerveau étaient amputés. Et comme Harry était le premier à avoir une tumeur au cerveau depuis William, il était évident que la question pour les cas comme lui n'étaient pas une priorité -deux cas en un siècle, c'était peu pour qu'un médicomage se penche sur cette maladie..

Le 21 décembre 1917

L'hôpital est décoré de partout pour Noël. Je ne comprends pas l'engouement du peuple pour cette fête. Donner des cadeaux à d'autres que soit est un acte d'hypocrisie.

Cela fait deux mois que je suis à Sainte Mangouste. Je n'ai reçu de visites que celle des mes parents en octobre. Mes amis ne sont pas au courant. Ce ne sont de toute façon pas de véritables amis. Il n'existe pas d'amitié véritable -sauf chez les Gryffondors pleins d'idéaux stupides ! Quand comprendront-ils que la vie est lâche ? Sans doute jamais.

Je me demande comment va réagir Morgane...Sans doute va-t-elle se fiancer à Abraxas...Peu importe. Elle n'était qu'un glaçon, je n'imagine pas ce qu'aurait été ma vie avec elle.

Je n'ai pas revu Alchibade ces derniers jours. Je me suis moins rendu au salon de thé, retenu par des nausées extrêmement désagréables. Je pense qu'il est parti. Après tout, son bras doit être guéri, et lui, qui rêve de liberté, doit s'ennuyer ici.

Je déteste être malade.

Le 26 décembre 1917

Ça y est, Noël est passé ! Enfin ! Ils vont bientôt retirer ces décorations hideuses, et les couloirs vont arrêter d'être si...rouges. Qui a décidé cette couleur ? Que je lui dise de se reconvertir dans le fan club des Gryffondors.

J'ai eu de la fièvre hier. J'ai beaucoup déliré, aux dires de l'infirmière, qui a de nouveau pitié de moi. Je ne sais pas trop quoi faire pour lui faire comprendre que me sourire avec compassion n'enlèvera en aucune façon ma tumeur.

Alchibade a disparu. Cela m'atteint plus que je ne le pensais. Je pense que ce qui m'agace le plus est qu'il ne m'ait pas dit...Je ne sais pas...Adieu ? Il avait pourtant compris que j'étais seul, non !

Je viens de briser ma fenêtre magiquement. On dirait un enfant qui ne contrôle pas sa magie...quel honte pour un Malefoy ! Et maintenant ma magie se rappelle à moi de manière très douloureuse ! Je déteste avoir un marteau qui tape dans mon crâne. Se pourrait-il que Lancelot ne se trompe pas lorsqu'il me dit de faire attention aux émotions fortes ? Pour une fois qu'il a raison…


-Monsieur Potter, vous devriez aller en cours.

La voix de l'infirmière tira Harry du journal. Il releva vivement la tête et avisa l'horloge de la salle. Son retard le sortit de sa torpeur, et il se leva vivement, attrapant son sac tout en y mettant les livres des matières qu'ils auraient pendant l'après midi. Se faisant, il courut vers la porte, en saluant rapidement l'infirmière qui le regardait avec amusement tout en secouant sa tête. Elle ne le dirait jamais mais elle s'était prise d'affection pour le Gryffondor qu'elle voyait dans son infirmerie au moins une fois par an. Toujours charmant, contrairement à ce que croyait Severus, même s'il était compliqué de lui faire avaler des potions…

Oui, Pompom était attristée de savoir que le brun ne passerait sans doute jamais l'année scolaire. Certes, la médicomagie avait fait des progrès importants depuis le cas de William Malfoy, au niveau des potions, par exemple la Potion Tue-loup avait été une véritable révolution qui avait aidé à la mise en place des droits pour les loups garou, bien qu'ils soient encore perçus comme des monstres, et non des malades atteints de lycanthropie, mais aussi au niveau des sortilèges, dont le Vulnera Sanentur, qui avait largement aidé lors de la guerre contre les sortilèges de découpes.

Mais elle devait bien reconnaître que pour les tumeurs, il n'y avait eu guère de recherches, si ce n'est au département des mystères. Il était facile d'ignorer les rares cas, d'autant plus que la plupart du temps, il était possible d'amputer le membre malade. Sauf pour celles au cerveau, évidemment. Et de toutes les maladies qui existaient, Harry Potter avait dû tomber sur l'une des rares qu'on ne savait pas soigner. La seule chose qu'on savait sur ces cas si étranges -folies des patients, morts rapides, et désintégrations des corps- c'était que le départements des mystères avait ouvert un dossier sur ces cas, après la mort de William Malfoy, mais personne mis à part les langues-de-plomb ne savait rien de plus. Même savoir cela était rare, car la nouvelle n'avait pas fait la une des journaux, il avait fallu plusieurs longues années pour que Pomfresh l'apprenne de son prédécesseur qui le savait de son cousin, fonctionnaire au ministère.

C'est donc avec un regard rempli de tristesse et de regret que l'infirmière reporta le plateau à moitié vide du jeune Gryffondor, non sans remarquer qu'il avait oublié son livre de potion, sûre qu'il allait avoir de sérieux problèmes avec le professeur Snape.

De son côté, le brun courrait dans les couloirs en direction des cachots, bien que son esprit soit à des dizaines d'années de son futur cours.

Comme prévu, il arriva avec quelques minutes de retard. Il poussa la lourde porte de la salle, et rencontra immédiatement le regard sombre de son professeur qui le fixait avec jubilation.

-30 points en moins pour Gryffondor pour entrer sans frapper, Monsieur Potter. Maintenant, si vous pouviez avoir l'obligeance de m'expliquer pourquoi vous êtes en retard…

Le brun réfléchit à une excuse plausible tout en s'installant à côté de Neville -Ron s'était assis à côté d'Hermione. Finalement, il opta pour la vérité légèrement modifiée :

-Madame Pomfresh m'a retenue pour examiner mon épaule, Monsieur.

-Ce sera donc 20 points en moins pour le retard. Comme je le disais avant d'être interrompu, le filtre de mémoire est utilisé pour améliorer l'accès aux souvenirs lointains. Cependant, son utilisation répétée est dangereuse car elle provoque une forte déconnexion de la réalité, le sorcier se perd dans son passé sans avoir la moindre notion du temps….

Harry sentit son attention décrocher, et glissa son regard vers le petit carnet à la couverture noire qu'il avait jeté dans son sac dans la précipitation. Il aurait adoré pouvoir continuer sa lecture, surtout maintenant qu'il avait plus de précisions sur la maladie. D'ailleurs, ses effets commençaient à se sentir chez William. Il n'était plus rare pour le brun de lire les plaintes de l'aristocrate pour des migraines, ou des nausées. Il se doutait par ailleurs qu'il les ressentirait un jour ou l'autre.

Cela faisait maintenant un mois que Madame Pomfresh lui avait dit pour sa maladie. Un mois qu'il mangeait et dormait à l'infirmerie. Le dortoir Gryffondor lui manquait, mais d'un autre côté, il était tranquille pour lire le journal de William. Et même s'il savait que ses amis se doutaient qu'il leur cachait quelque chose, il préférait pour l'instant ne rien leur dire. Ron et Hermione étaient adorables, mais il sentait que leur réaction serait trop...Gryffondor. Il voulait la paix, ce que lui procurait parfaitement l'infirmerie.

Cela faisait également un mois qu'il s'était plongé dans l'univers de William Thomas Malfoy. Un monde complexe, tout comme le blond. Il y avait tout d'abord la différence des moeurs, en particulier le racisme dont faisait preuve sans complexe l'aristocrate vis à vis des sang-mêlés, ou des moldus. Evidemment, à l'époque, les tensions entre les deux mondes étaient encore très marqués, bien qu'il y ait une détente grâce à la guerre que se faisaient les moldus en 1917.

De plus, c'était la première fois qu'Harry avait le droit à un point de vue serpentard. Et, bien qu'il ne cautionne pas du tout la discrimination envers les moldus, il avait appris et compris que les mélanges entre sorciers et moldus avait fait perdre leur puissance à de grandes familles qui avaient vu plusieurs cracmols dans leur descendance. En face, certains nés-moldu jouissaient d'un pouvoir étonnement puissant que personne ne s'expliquait. Le brun comprenait la peur que ressentaient les familles comme les Malfoy de se voir devenir des demi-sorciers, au détriment des moldus qui prenaient leur puissance. Bien entendu, il ne le dirait jamais à Hermione, pour ne pas la blesser.

William, à travers ses écrits avait également décrit à Harry un Poudlard différent, plus vieux, plus rigide. La règle de Durmstrang comme quoi les nés moldus n'étaient pas acceptés était encore en place, et de ce fait, la majorité des élèves venaient de grandes familles sorcières.

Il avait été étonné de voir que les tensions entre maisons n'étaient pas aussi fortes qu'à son époque, mais avait comprit que comme il n'y avait pas eu la guerre avec Voldemort, il n'existait pas encore les préjugés -car s'en étaient- contre les Serpentards. Les maisons ne se mélangeaient pas beaucoup, mais ne se haïssaient pas comme maintenant.

Même si William ne paraissait pas particulièrement heureux dans sa famille, ou sa maison, il avait eu la même éducation que Draco, et pourtant, Harry s'était mis à le considérer comme un ami. Un ami hautain, orgueilleux, méprisant, sarcastique, mais également intelligent, drôle -par certains moments- charmeur, attachant…

Le blond semblait malheureux dans son époque où la seule personne qui lui était agréable était Alchibade, et c'était peut-être ce qui attirait le brun. Il lui semblait proche de lui.

En parlant d'Alchibade, le dragonnier avait écrit une lettre à l'Héritier Malfoy. Ce dernier avait pratiquement hurlé de joie -ou plutôt écrit frénétiquement une page entière où il louait les qualités de son ami qui lui avait raconté ce qu'il avait fait, soit des ballades dans les montagnes asiatiques pour chercher un oeuf rare de boutefeu chinois. Rien d'extraordinaire en somme...

Le 15 janvier 1918

Je vais tuer Lancelot. Son patient souffre le martyr à cause d'un mal de tête récurent, mais lui ne bouge pas de son bureau. Des papiers le retiennent, peut-être ? C'est sans aucun doute moins important que moi, par Merlin ! Il est censé être mon médicomage ! Mais non, laissons William souffrir et mourir, ce n'est pas grave !

J'ai de nouveau cassé ma fenêtre. J'espère que ça lui fera les pieds.

Le 16 janvier 1918

Toujours aucune nouvelle de mon médicomage. Se pourrait-il qu'il soit malade ? Je lui souhaite de souffrir autant que moi.

J'ai reçu une nouvelle lettre d'Alchibade. Lui au moins ne m'oublie pas. Il est au Pérou, pour cacher un groupe important de Dents de vipère. Il s'est amusé à voler sur le dos d'une dragonne peu amicale pendant une heure. Il décrit cela comme tout à fait différent des balais. Plus rapide, plus dangereux, plus puissant. Il s'est accessoirement blessé de nouveau au bras. Je pense que la dragonne n'aimait pas l'idée d'être prise pour un hippogriffe…

Il a d'ailleurs écrit que si la mission ne durait pas trop longtemps, il passerait à Sainte Mangouste pour se soigner.

Mes parents m'ont envoyé un hibou, avec leurs voeux de Bonne Année. Il est évident qu'elle sera bonne, puisque je vais mourir. J'aimerai surtout savoir ce qui les a retenu pour que leur lettre arrive avec deux semaines de retard !

Comme prévu, mon frère ne m'a pas écrit.

Le 21 janvier 1918

Alchibald est ici ! Sa mission s'est finie hier et il est entré à Sainte Mangouste dans la soirée. Nous sommes dans le salon de thé, profitant que je ne me sente pas trop mal pour sortir du lit. Lui écrit son rapport à son supérieur. La mission est un succès, car des poseurs de sorts ont réussi à créer un bouclier repousse moldu, ainsi qu'un sortilège de brouillard continuel. Ainsi, il n'y a aucun risque que quelqu'un voit par hasard un dragon.

Pour ma part, je n'ai pas vécu une semaine très intéressante. Lancelot m'a vu -j'ai failli l'applaudir- pour m'informer que ma tumeur continuait à croître. Dommage, je croyais qu'elle allait rapetisser. Evidemement qu'elle grandit, c'est une tumeur ! Je ne pense pas rencontrer quelqu'un de plus stupide dans ma vie.

Un point positif à sa visite : il a augmenté la dose de potion sans douleur. Cela n'empêche pas les migraines, mais restreint un minimum la douleur. C'est déjà ça.


Harry entra dans l'infirmerie et posa son sac devant son lit, où ses affaires avaient été rangées par un elfe. Il était légèrement énervé par Malefoy qui avait de nouveau insulté ses amis. Sortant ses livres de cours de son sac, il commença à respirer doucement. Il ne devait pas exploser, car sa magie instable allait casser quelque chose. Cette partie là ne le dérangeait pas plus que cela, mais par contre, celle où il aurait une migraine extrêmement douloureuse, oui. William en parlait, et le brun n'avait pas envie d'essayer. Ce pourquoi il se força à respirer lentement et attrapa le carnet du blond pour lire quelques pages.

-Monsieur Potter, vous n'allez pas au banquet ? Demanda avec surprise Madame Pomfresh lorsqu'elle le vit, une heure plus tard.

-Quel banquet ?

L'infirmière leva les yeux au ciel.

-Le banquet avant les vacances de Noël. D'ailleurs, vos amis vont-ils rester ?

-Non.

Le Gryffondor les avait forcés à rentrer dans leurs familles, car il savait bien que sinon, il devrait leur dire ce qui n'allait pas. Et il ne voulait pas. Il savait que c'était mal et accessoirement lâche. Le regard de Madame Pomfresh lui rappelait à chaque instant. Mais il ne voulait pas.

-Allez au banquet, Monsieur Potter.

La voix de l'infirmière le coupa dans ses idées sombres et il leva la tête, surpris de voir de la tristesse, mêlée à de l'affection dans les yeux gris de la vielle femme. Il se leva, attrapa le journal de William qu'il ne le quittait plus, et sortit de l'infirmerie.

Il remarqua les regards surpris de ses amis lorsqu'il s'assit à côté d'eux. Surpris et interrogatifs. Mais il ne leur adressa qu'un sourire plein de mystère comme réponse et commença à se servir.

Il aperçut la lueur dans les yeux de Hermione, lueur qui n'augurait rien de bon, mais l'ignora. Pour le moment, il voulait profiter de ce repas, et de ce moment avec ses amis avant les vacances.

-Hum, Ron, ton frère connaît-il un Alchibade ? Demanda t-il pour combler le silence gênant, et surtout pour échapper au regard scrutateur de son amie brune.

-Quel frère ? Articula difficilement le rouquin qui mangeait une cuisse de poulet en même temps.

-Heu...Charlie, le dragonnier.

Ron fronça les sourcils, tout en se servant une autre cuisse de poulet.

-En fait, le terme exact est dragonologiste. Il ne monte pas sur les dragons - Merlin merci- il les étudie, et c'est déjà assez pour inquiéter ma mère…

Le brun hocha la tête, avec un léger sourire. Alors qu'il examinait les décorations de la grande salle, il croisa le regard inquisiteur de Madame Pomfresh qui lui indiqua son assiette. Il prit un air contrit et se servit en purée.

-Et est-ce qu'il connaît un Alchibade ? Insista Harry, en se résignant à manger. Il avait de moins en moins d'attrait pour cette activité, et savait que c'était l'un des symptômes de sa maladie.

-Heu...Tu connais son nom de famille ?

Le Gryffondor aux yeux émeraudes secoua la tête.

-C'était un dragonnier -ou dragonologiste.

-C'était ? Releva Hermione avec curiosité.

-Il doit être mort maintenant, répondit le brun qui eut un léger sourire en voyant l'infirmière quitter la table des professeurs. Maintenant que son bourreau n'était plus là, il n'avait pas à se forcer.

-Je lui demanderai, marmonna Ron, qui inspectait la table des Lions à la recherche d'un plat particuliers. Il finit par le trouver, et se leva prestement, pour se diriger vers Lee Jordan. Il revint un instant plus tard avec un énorme plat de lasagnes. Hermione le regarda s'asseoir, un sourcil levé.

-Ron...tu sais que nous sommes des sorciers ? Commença t-elle, en grimaçant devant le spectacle qu'offrait son ami, qui décidément, ne savait pas se tenir à table.

-Oui, pourquoi ça ?

-Et bien, parce qu'il aurait suffit d'un accio lasagne pour avoir le plat, répondit la jeune sorcière en joignant l'acte à la parole. Le plat vola vers elle avec grâce et elle eut la petite mimique supérieure qu'elle avait lorsqu'elle avait raison. Ron éclata de rire.

-Tu deviens dépendante de la magie, Mione !

-Pas du tout !

Harry reposa sa tête légèrement douloureuse sur sa main, le coude sur la table, et écouta ses deux meilleurs amis se chamailler joyeusement. Les repas avec eux lui manquaient, remarqua t-il avec nostalgie.

Le banquet s'acheva avec une énorme bûche en chocolat, dans la joie et la bonne humeur. Harry raccompagna ses amis au dortoir Gryffondor, qu'il ne fréquentait plus depuis qu'il s'était installé à l'infirmerie. Enfin, il souhaita de bonnes vacances à ses meilleurs amis, qui lui rendirent la pareille. Ils devaient partir tôt dans la matinée, pour prendre le Poudlard Express, et Harry qui devait rester au château ne les verraient pas.

Il finit la soirée dans son lit, lisant une fois de plus le carnet de William. Pouvoir manger avec ses amis l'avait apaisé. Il se sentait pris d'une douce chaleur qui l'enveloppait. Son mal de tête avait disparu, et il lui semblait qu'il ne s'était jamais aussi senti bien.

-Ne vous couchez pas trop tard, Monsieur Potter...Indiqua l'infimière en passant. Elle lui adressa un sourire et quitta la salle. Elle le laisserait seul pendant les vacances, Dumbledore avait accepté qu'elle quitte Poudlard, pour rejoindre sa famille, puisqu'il ne restait qu'une poignée d'élève. Évidemment, elle rentrerait régulièrement pour vérifier l'état de Harry, mais le brun serait la majorité du temps seul, ce qui n'était pas pour lui déplaire...

Le 12 février 1918

Je n'en peux plus. Lancelot, Sainte Mangouste, Père, Mère, l'infirmière...Je n'en peux plus ! Et ce mal de tête ! Quand va t-il cesser ? Faut-il que je meure pour enfin avoir la paix ?

Calme toi, William. Tu vas finir par casser la fenêtre. Ah ! Trop tard. Mon cher médicomage va me faire un sermon...au moins je pourrai lui parler de cette migraine qui va finir par m'exploser le crâne.

J'aurai du avoir plus de potion sans douleur. Je lui ai dit il y a une semaine. Mais non, Monsieur pense que ça ne sert à rien, que c'est dans ma tête. OUI, C'EST DANS MA TÊTE ! ET C'EST UNE TUMEUR ! ALORS DONNE MOI CETTE POTION PAR SALAZAR !

Calme toi. Une fenêtre, c'est déjà assez.

Est-il possible d'être aussi bête ? Si je dis que j'ai mal, ce n'est pas pour rien ! Alors, quand je demande qu'on réduise, un peu, un tout petit peu, cette douleur, qu'on le fasse ! Je ne demande pas la lune !

J'ai l'impression que ma tête va imploser.

J'ai mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. mal. MAL.

Au diable Lancelot et ses règles.


Le 12 février 1918. Sainte Mangouste.

William balança son journal à travers sa chambre avec colère, rabattit rageusement les couvertures sur le lit, qu'il quitta d'un pas chancelant. Il traversa la pièce blanche, et ouvrit la porte. Le couloir était désert. C'était parfait, il n'aurait pas à voir les infirmières qui lui demanderaient gentiment de retourner au lit. Quel était l'intérêt d'être au lit lorsqu'on se retenait de ne pas hurler de douleur ?

L'héritier Malfoy déambula à travers les couloirs de l'hôpital, vérifiant que personne ne le remarque. Il dut attendre quelques instants que deux malades particulièrement bavards -et lents- gravissent l'escalier. Il se rattrapa a la rampe, alors qu'une nouvelle vague de douleur le parcourait. Il lui semblait que sa tête était comprimée dans un chaudron bouillonnant. Il reprit sa course moins rapidement, ses jambes ne voulant plus le porter. Enfin, il atteignit le bureau de Lancelot et entra dedans sans hésitation.

Vide. Le blond jura bruyamment, mais se dirigea sans hésitation vers l'armoire qui contenait des fioles de potion. Si Lancelot n'était pas là pour lui donner la potion, il la trouverait tout seul. Parcourant les étagères, les mains parsemées de spasmes de douleur, le jeune homme finit par trouver la potion qu'il cherchait. Il l'a but d'une seule traite, soupirant de soulagement en sentant l'immonde breuvage couler le long de sa gorge. Bientôt...bientôt il ne sentirait plus cette douleur.

Après avoir repris son souffle, il s'assit lourdement dans le siège du médicomage, attendant que les effets de la potion arrivent. La colère s'éteignit, remplacée par la fatigue. Il posa sa tête contre le bois froid du bureau, ferma les yeux de contentement lorsqu'enfin la douleur s'estompa.

Il resta ainsi une dizaine de minute, le temps de savourer cette tranquillité. Il finit par se relever, se soutenant au bureau, pour retourner dans sa chambre et dormir -comme quoi, il suffisait d'avoir ce qu'on voulait pour faire ce qu'ils voulaient- lorsque son regard se posa sur la pile de dossiers présents sur un coin de la table. Celui du dessus indiquait :

William Thomas Malfoy

Admis le 20 Octobre 1917

Tumeur au cerveau

Docteur Lancelot

Curieux, il prit délicatement le dossier et commença à le parcourir des yeux. Les notes étaient toutes de Lancelot, qui faisait chaque jour un compte rendu de la veille, avec ses observations, ainsi que les différentes potions qu'avait prises son patient. William s'attarda un instant sur un dessin qui représentait l'évolution de sa tumeur au fil des jours, montrant quelles parties de son cerveau elle touchait, et comprimait. Il reposa le croquis avec un léger frisson et commença à lire les observations de son médicomage.

Le patient commence à se plaindre de maux de tête. Je lui ai prescrit la potion de douleur à sa dose minimale.

Les parents du patient refusent tout contact avec lui. Veulent un procès contre l'hôpital pour motif de harcèlement. La direction me demande de cesser mes lettres. La maladie n'est pas classée dans maladies héréditaires. Aucune preuve, mais je dois stopper mes recherches.

Le patient est resté au lit toute la journée pour cause de maux de ventre. Il a pu avaler une potion nutritive, mais cela posera des problèmes si cela devait se prolonger.

Patient nerveux, irritable. Signes de désorientation. Reste longtemps au salon de thé m'ont dit les infirmières.

Augmenté la dose de potion suite aux demandes du patient.

Le patient est resté au lit. Laisse la chambre dans la pénombre. Yeux sensibles à la lumière. Fatigue musculaire ?

J'ai vu le patient parler seul aujourd'hui, au salon de thé. Je compte lui demander pourquoi il s'y rend régulièrement.

Le patient voit un dénommé Alchibade. N'est pas dans mes patients. Ne l'est pas rencontré personnellement. Selon le patient, il est dans le service des brûlures. Ferait des recherches.

Le patient lit les recherches sur la tumeur. Intérêt qui le sort de sa torpeur habituelle. Aucune visite depuis ses parents en octobre dernier.

Nausées dans la journée qui l'ont gardées dans sa chambre. Lui ai donné une potion contre qui n'a pas eu d'effet.

Le patient dors beaucoup et fatigue facilement. Ai de nouveau augmenté sa dose de potion anti-douleur.

Ai consulté le registre des patients. Aucun Alchibade.

Le patient présente des signes de démence. L'ai vu parlé seul. En m'approchant, ai compris qu'il s'adressait à Alchibade.

William lâcha le dossier comme si il lui avait brûlé les mains. Sa respiration s'accéléra. Il se força à se calmer, avant de reprendre la lecture. Les mots s'ancraient dans sa rétine, et ne semblaient pas disparaître. Démence. Folie. Schizophrénie.

Le dossier lui échappa, et tomba au sol, les feuilles s'éparpillant sur le carrelage, alors que le jeune homme se rattrapait au bureau. Ses genoux lâchèrent, et il s'écroula au sol. Des larmes se formèrent au bord de ses yeux alors que son mal de tête revenait en force.

Ce n'était pas possible...


Et voila...donc là, imaginez que vous avec deux suites à ça. Là, c'est le hptj...Je ne sais pas encore quand je posterai le hpdm (faut déjà que je l'écrive..)

Je poste en même temps le chapitre deux, donc vous pouvez réserver votre review pour la fin (mais ça me ferait quand même plaisir...)