Bonjour, me voici de retour avec une nouvelle fic dont l'histoire m'a été inspirée par une lectrice. J'espère qu'elle vous plaira jusqu'au bout.

Voici le premier chapitre.


-Mon sabre était donc là…J'aurais pu m'extraire seul des décombres de la tour rouge mais le Tenrô m'a projeté à l'autre bout de la terre. Du coup, j'ai mis un temps fou pour revenir jusqu'ici. Tout le long du chemin j'ai entendu ta voix et celle des autres qui m'appelaient.

-K..Kyo !

-Je t'ai fait attendre.

-KYO ! Hurla la jeune chasseuse de prime avant de se jeter dans les bras de son démon qui lui avait tant manqué ces trois dernières années.

Kyo, heureux, posa une main sur sa tête tout au bonheur d'avoir retrouvé sa précieuse planche à pain, un sourire flottant sur ses lèvres.

Un mois entier s'était écoulé depuis le retour de l'enfant démon, et nombreux sont ceux qui étaient venus lui rendre visite dans l'humble demeure d'un charmant couple, Kyoshiro et Sakuya, qui attendaient un heureux événement. Yukimura, plus heureux que jamais d'avoir retrouvé son plus grand ami et ennemi, avait fait couler le saké à flot sous l'œil blasé de Sasuke, qui avait désormais seize ans et qui avait tout d'un homme. Tigre, bien que désormais amoureux de Mahiro, en avait profité pour tenter de se rapprocher de nouveau de Yuya qui était et resterait toujours son premier amour. Celle-ci l'avait envoyé voler de manière brutale, ce qui avait fait rire l'assemblée. De leurs côtés, Akari et Okuni se chamaillaient pour obtenir les faveurs de Kyo qui ne semblait pas disposé à faire le moindre effort comme à sa vieille habitude. Bonten, quant à lui, avait provoqué le démon à plusieurs reprises afin de comparer leurs forces, ce qui avait fait aussitôt s'enflammer Luciole, qui, le regard brûlant d'un désir sans nom, le corps tremblant, désirait lui aussi se battre. La petite bande n'était certes pas au complet, mais chacun était heureux d'être de nouveau réunis.

-Pff ! Ils n'ont vraiment pas changé ! Pensa Kyo, une fois le calme revenu dans la petite maison.

En effet, aucun n'avait changé, à l'exception peut-être d'une personne. Kyo, adossé à un arbre, le regard au loin, se remémora les derniers événements depuis le jour de son retour. Yuya s'était jetée dans ses bras, les yeux remplis de larmes répétant inlassablement son nom. Quand il avait à son tour posé une main sur sa tête elle n'avait pas tenté de s'extraire, et une fois calmée, elle s'était légèrement écartée, plantant ses magnifiques yeux verts dans les siens. Elle lui avait alors offert son plus beau sourire, lui souhaitant la bienvenue parmi les siens.

Deux jours durant, elle s'était montrée curieuse et joyeuse, ne lui laissant presque aucun moment de répit. Il l'avait alors traité de fille chiante et bête tout en s'amusant à lui peloter les seins afin de s'assurer que sa poitrine avait grossi. Il n'en fut pas déçu mais ne laissa rien paraître. Derrière son masque de froideur et de cruauté feinte, il s'était senti réellement bien et heureux, retrouvant sa précieuse planche à pain qui l'avait si longtemps soutenu et encouragé.

Pourtant, après ces deux jours elle était peu à peu devenue distante, ne l'importunant plus pour des broutilles et ne s'intéressant guère plus à lui. Cependant, elle conservait son caractère et son tempérament qu'il lui avait toujours connu, une jeune fille optimiste, enthousiaste et rebelle. Sa force et sa volonté lui avait permis de surmonter de nombreux dangers, et aujourd'hui, cette dernière était réellement l'une des meilleures chasseuses de prime de la région. Elle passait la plupart de son temps à s'en vanter et presque chaque jour, elle récoltait une quantité impressionnante d'argent pour ses captures. Elle semblait avoir gagné en confiance et maturité. Kyo devait bien l'avouer : Yuya était devenue une femme magnifique et épanouie, ce qui augmenta son désir et son amour pour elle…

-Kyo ! Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Kyoshiro tout en s'approchant de l'homme aux cheveux longs.

Kyoshiro s'installa tranquillement auprès de son meilleur ami, son sabre contre lui, ne s'inquiétant nullement de son silence. Après tout, il s'agissait de Kyo. Un homme taciturne et nonchalant.

-Aaahh ! C'est vraiment silencieux depuis que les visites ont cessé. Mais un peu de calme ne fait pas de mal.

-Planche à pain ! Lâcha Kyo d'une voix irritée.

-Hein ? Planche à pain ? Yuya ? Tu as un problème avec Yuya ?

-Cette fille. Qu'est-ce qui lui arrive à cette idiote ?

-Mais de quoi parles-tu Kyo ? Yuya va très bien.

Kyo resta silencieux. Kyoshiro ne semblait pas avoir remarqué l'étrange comportement de la chasseuse de prime à son égard. Mais pourquoi cela l'agaçait il autant que cette fille le néglige de cette manière ?

-Kyoshiro ! Cria une voix cristalline qui fit sortir Kyo de ses pensées.

-Ah Yuya tu es là, je t'attendais. Déclara Kyoshiro. Tu es prête ?

-Oui. Répondit-elle tout en s'approchant des deux hommes un bâton aussi long qu'un katana en main. Kyo, tu es là aussi. Tant mieux, tu vas pouvoir admirer mon talent. Poursuivit-elle en lui adressant un simple petit sourire avant de se détourner et de prendre place un peu plus loin, attendant la suite de ses cours particuliers.

-Ok, allons-y ! Dit le jeune garçon brun tout en se levant et posant une main sur l'épaule du démon. Tu vas voir Kyo, Yuya se débrouille vraiment bien.

Il s'éloigna à son tour pour se poster devant Yuya. Kyo, bien que vexé par le maigre sourire que lui avait offert son serviteur numéro un, fut curieux de savoir ce que tramaient ces deux là. Il aperçut Kyoshiro extirper son sabre du fourreau et le poser un peu plus loin, conservant juste l'étui face au bâton de la belle. Il prit une simple position, jambes légèrement écartées, le bras droit tendu, alors que Yuya se campait solidement sur ses pieds, tenant son katana improvisé des deux mains, le regard sérieux.

-Pff ! Souffla Kyo devant cette scène ridicule à ses yeux.

Mais à quoi jouaient-ils ces imbéciles ? Comme si cette fille savait se battre. Et depuis quand ? Il se leva bien décidé à trouver un endroit à l'abri de ce genre d'absurdités, quand des bruits de bois frappés et des cris lui arrivèrent aux oreilles, l'obligeant à regarder de nouveau ses deux compagnons. Ce qu'il vit alors le cloua sur place, et son expression changea subitement. Ses yeux se plissèrent, sa mâchoire se crispa légèrement et tous ses membres se tendirent. Ce qu'il avait sous les yeux le laissait incrédule et stupéfait. Yuya ne semblait pas être une simple débutante et pratiquait l'art du sabre d'une façon très particulière.

-C'est bien Yuya ! L'encouragea Kyoshiro. Continue ! Attaque-moi !

Sur ces mots, la petite blonde s'élança sur son ami, maniant son bâton avec une certaine dextérité assez déconcertante aux yeux de Kyo. En effet, bien qu'elle tenait son arme à deux mains, elle était rapide, faisant des gestes forts et précis. Bien entendu, le jeune garçon n'avait aucun mal à parer ses coups, mais il n'en demeurait pas moins que Yuya possédait un authentique talent. Elle avait sans aucun doute la possibilité de vaincre de simples bandits, voir même, des hommes moyennement expérimentés en sabre. L'exercice se poursuivit ainsi pendant près d'une heure sous le regard médusé d'un certain démon qui avait finalement repris sa place contre l'arbre.

-Hé Kyo ! Qu'est-ce que tu penses de ma technique de combat ? Demanda Yuya tout en venant dans sa direction quand l'entrainement fut terminé.

-Pff, pas mal pour une planche à pain. Lança-t-il blasé tout en esquissant un sourire discret.

-Tu veux dire, génial ! Kyoshiro m'a bien entrainé ces trois dernières années.

Elle n'en dit pas plus, attendant que Kyo la questionne, mais aucun son ne franchit la bouche du démon. Ce dernier la fixait intensément de son regard rouge flamboyant attendant lui-même de son côté qu'elle en dise plus. Plusieurs secondes s'écoulèrent pendant lesquelles ils se dévisagèrent, leurs visages restant impassibles. Yuya fut la première à briser cet échange visuel en se détournant. Elle se dirigea vers la maison et disparue à l'intérieur sous l'œil attentif et perplexe de Kyo.

L'heure du repas arriva. Les quatre compagnons prirent place autour de la table dans la joie et la bonne humeur. Yuya et Kyoshiro avaient changé de tenues.

-Comment c'est passé votre exercice aujourd'hui ? Demanda Sakuya. Yuya ! Cela faisait un moment que tu ne t'étais plus entrainée avec Kyoshiro.

-Depuis le retour de Kyo. Précisa le jeune garçon brun.

-C'était formidable ! Déclara la petite blonde d'une voix enthousiaste. Je n'ai rien oublié de mes précédentes leçons, et je suis ravie de pouvoir continuer à m'entraîner. Kyoshiro est un très bon professeur.

-Et toi, une élève très douée. Enchaîna Kyoshiro.

Kyo, qui jusque là se contentait de manger et boire, faisant mine de ne pas s'intéresser à la conversation, avait néanmoins prêté une oreille attentive à leur discussion, attendant une quelconque réponse à la question qu'il se posait depuis maintenant plusieurs heures. Pourquoi Yuya avait-elle un jour décidé d'apprendre l'art du combat ? Mais la réponse ne vain pas. En revanche, quelqu'un s'adressa à lui.

-Kyo ! Prononça doucement la chamane. Toi qui as assisté à leur combat, qu'en as-tu pensé ? N'aies tu pas étonné de voir Yuya manier un sabre ? Enfin je sais qu'il ne s'agit pas tout à fait d'un sabre, mais…

Kyo leva les yeux vers la jeune femme lui faisant ainsi taire ses propos, empoigna la bouteille de saké qui trônait près de lui et tout en se levant, déclara :

-Je vois que tu t'es un peu amélioré planche à pain… tu peux enfin être utile. J'aime ça ! J'attends que tu me montres ce dont tu es capable avec un vrai sabre.

-Bien sur Kyo ! Répondit-elle simplement.

Tous le regardèrent s'éloigner alors que ce dernier allait s'asseoir contre un pan extérieur de la maison. A l'abri des regards, ses lèvres s'étirèrent en un immense sourire, et il se laissa aller à un sentiment de fierté et de bien être. Il était grandement impressionné par ce qu'il avait vu cet après-midi. La souplesse, la technique et le talent de Yuya l'avaient ébloui. Il ne s'était en aucun cas attendu à ce genre de surprise, et il devait bien admettre qu'il se sentait on ne peut plus ravi. Voilà à quoi elle avait employé son temps ces trois dernières années. Cependant, il souhaitait connaître les raisons de cette profonde motivation. Etait-ce un sentiment de culpabilité de n'avoir été pour lui et les autres qu'un terrible fardeau ? Pourtant il ne l'avait jamais considérée comme tel, bien au contraire… Seule Yuya avait toujours pensé de cette manière quoiqu'en dise ses précieux amis.

Il ne parvenait à se défaire de ce sourire fier et arrogant. La femme qu'il aimait n'avait jamais été une femme simple et faible. Il en avait conscience, et aujourd'hui elle avait prouvé qu'elle était volontaire et courageuse, forte et passionnée, douée et intelligente. Mais il la connaissait aussi douce et fragile, gentille et sensible, jolie et confiante…et semblait devenue si mature qu'il en frissonna d'appréhension.

Son sourire s'évanouit soudain à cette pensée. En effet, Yuya montrait depuis son retour des signes d'une impressionnante maturité et d'une trop grande confiance en elle. Une confiance qui le laissait penser qu'elle n'avait pas besoin de lui, et cela l'exaspérait au plus haut point. Pourquoi agissait-elle ainsi ? D'autant plus, que ces derniers temps son comportement vis-à-vis de lui avait changé. De plus, il se rendait bien compte qu'elle s'entendait à la perfection avec Kyoshiro. Un peu trop sans doute. Il les voyait si souvent rire tous les deux qu'il sentait naître à chaque fois une pointe de jalousie maladive qui prenait contrôle de son corps. Son ami avait entraîné la chasseuse de prime pendant son absence. Il lui était certes reconnaissait de s'être occupé d'elle et de l'avoir si bien exercé afin qu'elle puisse se défendre seule, mais au fond de lui il ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Cela aurait dû être son rôle. Il aurait souhaité lui apprendre l'art de manier un sabre. Peut-être devait-il prendre la relève ! Non ! C'était ridicule. Pourtant… Cette femme lui appartenait. S'il ne voulait pas la perdre pour de bon, et même si cela ne lui ressemblait pas, il se devait de faire quelque chose. Après tout, il était revenu pour elle et rien que pour elle. Il ne pouvait accepter de la voir si distante. N'avait-elle pas déclaré, trois ans plus tôt, lors du rude combat contre Nobunaga, qu'elle l'aimait ? Peut-être n'était-ce plus le cas. Cette idée le fit grimacer. Il avait besoin de mettre les choses au clair avec elle. Demain, il obligerait cette fille à lui fournir quelques explications sur son comportement. Oui, demain…