Titre : La proposition
Résumé : Lorsque Temari, une très puissante éditrice, est menacée d'être expulsée vers son pays natal, le Canada, elle imagine une solution d'urgence et déclare qu'elle est fiancée à son assistant, le malheureux Shikamaru, qu'elle exploite et maltraite depuis des années. Celui-ci accepte de participer à la supercherie mais à ses conditions... Le curieux couple se rend en Alaska pour rencontrer l'étonnante famille de Shikamaru. Temari, citadine jusqu'au bout des ongles et habituée à tout contrôler, se retrouve vite dans des situations qu'elle ne maîtrise plus... Alors que les préparatifs du mariage avancent et qu'un officier de l'immigration les poursuit, Temari et Shikamaru ont de plus en plus de mal et de moins en moins envie de respecter le plan prévu.
Source : Naruto, Comédie romantique « La proposition ».
Couple : Shikamaru/Temari.
Mot de l'auteur : Étant encore en recherche d'un scénario, je m'inspire de celui des autres. J'ai donc décidé de reprendre le film « La proposition », sorti en 2009, avec Sandra Bullock et Ryan Reynolds, réalisé par Anne Fletcher. L'histoire, bien que pas vraiment originale, est assez séduisante de par l'humour et les vacheries gentilles que se font les protagonistes l'un envers l'autre. Je ne sais pas si je vais réécrire toutes les scènes du film mais pourquoi pas : c'est assez intéressant de tenter de retranscrire une scène cinématographique à l'écrit alors...
Pour ce qui est du rythme de publication, tout dépend du plaisir que vous prendrez à lire l'histoire : je me vois mal suer pour écrire si personne ne la lit. (Rires.) Enfin, je n'ai pas un programme très chargé, étant en vacances, alors je pourrai limite publier un chapitre par jour – si vraiment y'a la motive qui suit.
J'espère que les personnages ne vont pas paraître trop O.O.C., surtout au début...
Disclaimer : Masashi Kishimoto, Anne Fletcher.
Ratting : Beuh... K+ parce que y'a des gros mots ?
Bonne lecture !
Le souffle court, quelques mèches éparses sur son front couvert de sueur, les sourcils froncés devant le manuscrit posé sur la tablette, la jeune femme arrêta de pédaler en expirant un bon coup et descendit de son vélo d'appartement.
Enfouis sous ses draps, une grimace s'affichant sur son visage et maudissant le soleil qui l'éblouissait, le jeune homme sursauta en jetant un coup d'œil vers son réveil, et, une interjection plus tard, il bondissait de son lit.
Essuyant la buée sur son miroir, elle s'observa un instant, recoiffant ses cheveux d'un coup de main, tirant sur ses pommettes et ses sourcils, dans l'espoir que les fines ridules aux coins de ses yeux disparaissent.
Dépassant en courant un taxi stoppé par un pompier, il allait aussi vite qu'il le pouvait, manquant rentrer dans le camion des officiers du feu qui reculait un peu plus loin.
Un bol à la main, tournant toujours les pages du manuscrit, la jeune femme avala sa dernière bouchée de céréales et se retourna vers l'évier, presque prête à partir.
Shikamaru pénétra tout essoufflé le Starbucks, déjà lassé alors que sa journée commençait à peine. Un coup d'œil à la file d'attente lui fit comprendre qu'il allait vraiment être en retard au travail quand une voix le héla :
« Shikamaru, hé ! »
Un soupir de soulagement franchit les lèvres du jeune homme lorsqu'il reconnut Shino, une jeune serveuse avec qui il s'était lié d'amitié, tendant vers lui deux verres en plastique :
« Tiens, fit-elle avec un sourire charmant, voilà tes cafés lattés.
-Tu me sauve littéralement la vie, la remercia le jeune homme, Merci ! »
Et, aussi rapidement qu'il était entré, Shikamaru reprit sa route, tenant sa sacoche à bout de bras, les gobelets bien en main, slalomant entre les voitures, les piétons et les vélos pour enfin arriver à une imposante bâtisse nulle autre que « Ruick and Hunt Publishing », la plus grande maison d'édition de tout Manhattan. Glissant entre le portique, volant presque sur le carrelage blanc du hall principal, Shikamaru parvint à se faufiler in-extremis dans l'ascenseur – se prenant la porte au passage – y saluant quelques uns de ses collègues. Enfin...
« Allo, Sasuke ? Comment va mon auteur favori ? »
Au beau milieu du trottoir en fendant la foule à grandes enjambées, la jeune femme, coiffée de ses quatre couettes et d'un tailleur – jupe, veste et talon – moulant, tenait fermement son téléphone, un grand sourire affiché sur son visage.
« Bien sur que vous avez pensé à ce que je vous ai dit, parce que vous savez que j'ai raison, affirma-t-elle d'une voix sure. »
Elle évita un cycliste et sautilla sur le trottoir.
« Sasuke, les gens ici sont débordés et n'ont pas un sous, et détestent lire, fit-elle plus lentement, avant de reprendre à pleine vitesse, Alors ils ont besoin qu'une personne de confiance leur dise « Ne regardez pas ci et ça sur Indianapolis ce soir, lisez, lisez le livre de Sasuke ! », et cette personne c'est Opra. »
L'ascenseur arriva à destination et Shikamaru s'en extirpa rapidement, se dirigeant vers son lieu de travail. Il y fut aussitôt chaleureusement reçut par l'hôtesse d'accueil :
« Vous arrivez à la dernière minute.
-Y'a des matins comme ça, répliqua-t-il, Merci pour votre brill... »
Mais il ne finit jamais sa phrase car, trop occupé à tancer la jeune femme, il n'avait pas vu le postier et rentra dans ce dernier, qui n'avait pu faire aucune manœuvre d'évitement. L 'un des cafés se renversa.
« Désolé...
-Galère ! S'exclama Shikamaru, Joli travail !
- Ouais t'as qu'a mettre un peu de détachant, j'suis sûr que ça part.»
C'était la méga merde.
« Vous savez bien que tous les grands écrivains font de la publicité. »
Maintenant dans l'immeuble, la jeune femme évita un homme plongé dans son journal et se planta devant l'ascenseur.
« Par exemple Roth, Hemingway, Russo, énuméra-t-elle en appuyant sur le bouton, Et... »
Elle tapota du pied et reprit :
« Et Sasuke, je vais vous dire ce qu'ils ont d'autre en commun : un Pulitzer (1). »
Et elle s'engouffra dans la cage en métal.
« Donne-moi la ch'mise que tu porte. Tout de suite. »
Le ton impérieux de Shikamaru surpris son interlocuteur, un blond aux yeux bleus et aux cheveux en pétard.
« Tu t'fiche de moi ? Demanda Naruto.
-Les Yankees contre Boston, ce lundi soir. Deux places contre une chemise. T'as cinq secondes pour te décider. Cinq, quatre, trois... »
Les rires fusaient dans le bureau quand une des employés se figea soudainement, et, avec un cri de bête étranglée, se jeta sur son ordinateur : « Voilà la chose. ». Et, en effet, quelques mètres plus loin se tenait Temari No Sabaku, bien ancrée dans ses talons et pianotant sur son téléphone. Aussitôt, l'étage fut en grande effervescence, les uns se collant au mur pour laisser passer leur redoutable supérieure, tandis que les autres pointaient leurs visages vers leurs écrans, espérant se faire tout petit. Levant à peine un œil envers ses employés, la tornade entra dans son bureau où l'attendait Shikamaru, qui venait de remettre sa cravate correctement, presque au garde à vous :
« Bonjour Temari, fit-il en lui tendant son café, Vous avez un appel conférence dans trois min...
-Au sujet des publications du printemps, le coupa sa supérieure, Oui je sais...
-Une réunion d'équipe à neuf heures...
-Oh, fit-elle distraitement et en l'ignorant superbement, Vous avez appelé hum... Comment s'appelle-t-elle ? Celle qui a des mains affreuses ?
-Tayuya ?
-Oui, voilà.
-Je l'ai effectivement appelée et je lui ai dit que si elle ne rendait pas son manuscrit à temps, elle n'aurait pas de date de sortie, puis il ajouta en sortant une enveloppe, Oh et votre avocat de l'immigration a aussi téléphoné et il a dit...
-Ok, l'interrompit la jeune femme à nouveau, Annulez l'appel conférence, reportez la réunion à demain et faites patienter l'avocat. »
Elle fouilla distraitement dans ses affaires. Shikamarau, sur le point de s'en aller, leva les yeux en ciel en se retenant de soupirer.
« Oh et faites un communiqué : Sasuke va passer chez Opra, ajouta l'éditrice d'un ton d'où transpirait la fierté.
-Oh... Félicitations, souffla Shikamaru.
-C'est ça, si j'voulais qu'on m'complimente, j'le demanderai. »
Le jeune homme emporta l'enveloppe qu'il avait sortie plus tôt. Temari, quant à elle, se retourna vers l'ordinateur posée derrière elle, son café bien en main. Mais soudain, elle s'arrêta. Quelque chose n'allait pas.
« Hem. » toussota la jeune femme.
Shikamaru ralentit son pas, espérant qu'elle ne lui demande pas de faire – encore ! – une tache ingrate et qu'il n'accomplirait qu'à contrecœur.
« Qui est Shino ? Et pourquoi veut-elle que je l'appelle ? » Fit sa patronne en mettant bien en vue le petit mot en question.
Aie. Il avait oublié ce détail.
« Et bien, hésita-t-il, En fait, je vous ai donné mon café.
-Alors je bois votre café. Pourquoi ? »
Merde. Double merde. Triple merde.
« Parce que le votre s'est renversé... »
Soumis. Il était complètement soumis. Mais quelle poisse !
Temari le regarda quelques instants, puis, hochant la tête, elle avala une gorgée de café, tout ceci sous l'œil un tantinet désastré de Shikamaru.
« Donc, reprit la jeune femme après un moment de silence, vous buvez du café au lait d'soja sans sucre et à la cannelle. »
Sceptique. Elle était sceptique. Galère...
« Tout à fait, assura le jeune homme, avant d'ajouter avec sarcasme, C'est comme un p'tit goût d'noël dans mon café. »
Elle tiqua :
« Est-ce que c'est une coïncidence ? »
Ravie. Elle avait l'air ravie. Flippant.
« Incroyable mais ça l'est, répondit Shikamaru, un air d'innocent hypocrite collé sur le visage, Vous n'pensez tout de même pas que je boirai le même café que vous juste au cas où le votre se renverserait ? »
Ce s'rait pathétique.
Le téléphone, qui avait sonné pendant les dernières phrases, lui offrit l'échappatoire rêvée. Nerveux, il décrocha :
« Bonjour. Bureau de Temari No Sabaku. »
Un silence. La sus-nommée se retourna.
« Oui Saï. »
La jeune femme pointa le doigt en direction de la fenêtre.
« Justement, on s'apprêtait à venir vous voir. »
Un autre silence.
« Oui. »
Il raccrocha. Et, suicidaire qu'il était, posa la question suivante :
« Pourquoi est-ce qu'on va voir Saï ? »
Une grimace contrariée passa sur le visage de la jolie blonde qui lui servait de démon personnel – et accessoirement de patronne. Il soupira. Ça allait mal.
Il sortit doucement du bureau avant de se jeter sur le sien et d'y balancer la bombe : « La sorcière est sur son balais ». Aussitôt, l'effervescence provoquée il se tantôt par l'arrivée de Temari reprit, à un degrés tout aussi élevé : ceux qui discutaient filèrent à leur place respective, ceux qui lisaient le journal le planquèrent vite fait bien fait et ceux qui faisaient semblant de travailler se mirent à le faire sérieusement. C'est à ce moment-là que leur patronne sortit de son bureau, la tête haute et un air dédaigneux affiché sur son visage.
« Vous avez lu le manuscrit que je vous ai donné ? Demanda le jeune homme.
-J'en ai lu quelques pages, oui, répondit la jeune femme en se recoiffant, Mais j'n'ai pas été impressionnée...
-Si vous me permettez, contesta Shikamaru.
-Non.
-J'ai lu des milliers de manuscrits et c'est le seul que je vous ai fait lire. Ce sera incontestablement un grand roman, comme tous ceux que vous publiez. »
Mais la flatterie ne changea rien : ils venaient de croiser Naruto avec la chemise souillée de Shikamaru. Mauvais timing.
« Faux, rétorqua alors l'éditrice, Et je crois que vous prenez le même café que moi juste au cas où vous le renverseriez. Ce qui est tout à fait pathétique.
-Ou remarquable.
-Ce serait remarquable si vous ne le renversiez pas. Rappelez-vous que vous ne venez que pour m'assister.
-Je ne dirai pas un mot... » soupira le secrétaire.
Il la précéda alors et ouvrit la porte du bureau de Saï – sans frapper. Temari afficha aussitôt un sourire de convenance quand ce dernier s'exclama :
« Ah ! Notre directrice intrépide et son valet ! Mais entrez donc, je vous en prie. »
Son sens de l'humour finit écrabouillé par le rire méprisant de la jeune femme, qui s'intéressa plutôt au meuble qui se trouvait dans le fond de la pièce :
« Oh ! Magnifique. C'est nouveau ?
-C'est un Bahut Régence de style égyptien fabriqué en dix-huit cent et quelques mais oui, en effet, dans mon bureau, c'est nouveau. »
Deuxième tentative d'humour échouée. L'éditrice s'appuya sur le meuble et rétorqua sèchement :
« Très drôle. »
Elle toussota. Et releva la tête.
« Saï, je vous rend votre liberté. »
Interloqué, ce dernier la regarda avec des yeux ronds, arrêtant de pianoter sur son ordinateur. Shikamaru, qui observait toute la scène, se tourna vers sa patronne, lui aussi un peu déboussolé. Saï bégaya, comme s'il avait mal compris :
« Pardon ?
-Je vous ai demandé une dizaine de fois d'envoyer Sasuke chez Opra et vous avez échoué, exposa la jeune femme, Vous êtes viré. »
Shikamaru jeta un coup d'œil derrière lui et ferma la porte. Saï desserra son nœud de cravate, un sourire froid accroché aux lèvres :
« Je vous ai déjà dit que c'était impossible : cela fait vingt ans que Sasuke n'accorde plus d'entrevues.
-Voilà qui est intéressant à savoir, soupira Temari, parce que je viens juste de l'avoir au téléphone. »
Shikamaru se mordilla l'ongle de l'index. Foutu. Il était foutu.
« Et il est d'accord. »
Saï sembla trembler sous l'effet de l'annonce que sa supérieure venait de lui faire :
« Excusez-moi ?
-Avouez que vous n'avez jamais essayé, le tança Temari.
-Mais... tenta le jeune homme en cherchant un appui du côté de Shikamaru.
-Je sais, je sais, c'est intimidant de travailler avec Sasuke... » se moqua l'éditrice.
Le « Pour vous » était inutile à préciser, mais les deux hommes l'entendirent distinctement. La jeune femme repris :
« Alors... Je vais vous laissez, hum, disons deux mois pour trouver un autre emploi et vous annoncerez votre démission. Ok ? »
Et, attrapant un livre qui traînait dans un coin, elle le tendit à Shikamaru qui s'en saisit et lu la devanture. Ils sortirent tous les deux du bureau.
« Et là, qu'est-ce qu'il fait ? demanda Temari.
-Les cent pas. Il a les yeux exorbités.
-Ne faites pas ça, Saï, ne faites pas ça. »
Mais la... Supplique – Shikamaru ne voyait que ça – de sa patronne ne fut pas entendue et Saï sortit en trombe de son bureau, les yeux effectivement grands ouverts et, tout en la pointant du doigt, il s'écria :
« Sale vipère, espèce de merde ! »
La désignée en question s'arrêta, s'accoudant à l'une des enclaves qui servait de bureau aux employés, sous le silence ahurit de ces derniers qui contemplait, étonnés et à la fois respectueux, la scène qui se déroulait devant eux. Saï, imperturbable, repris :
« Vous n'pouvez pas m'virer ! Vous croyez que je ne vois pas clair dans votre petit jeu ? Vous me mettez cette histoire d'Opra sur le dos pour... »
Il hésita un peu, cherchant ses mots, avant de reprendre sa diatribe avec un sourire triomphal :
« Pour vous faire apprécier des patrons ! Parce que la vérité, c'est que vous avez peur de moi. »
Temari, un sourire amusé sur les lèvres, secoua la tête de gauche à droite, pendant que Shikamaru s'asseyait sur une chaise.
« Et que vous êtes un monstre ! S'écria Saï.
-Stop Saï, chantonna la jeune femme.
-Et sous prétexte que vous n'avez même pas un semblant de vie en dehors de ce bureau, vous croyez pouvoir tous nous traiter comme si nous étions vos esclaves. »
Shikamaru regarda autours de lui et découvrit que tout ce que disait Saï était plus ou moins vrai et que la plupart des employés souriaient discrètement. Lui-même essayait de ne pas laisser transparaître la moindre émotion. Aussi, il se concentra à nouveau sur l'altercation :
« Et je vais vous dire un truc, continuait Saï, Je suis vraiment très triste pour vous. Parce que vous savez ce qu'il y aura sur votre lit de mort ? Y'aura rien, et y'aura personne ! »
Shikamaru se mordit les lèvres, craignant que le sourire victorieux du plaignant ne disparaisse d'un coup d'un seul. Un téléphone sonna. Temari se rapprocha de son interlocuteur, le visage détendu :
« Écoutez-moi bien Saï. Je ne vous ai pas viré parce que j'ai peur de vous. Non. Je vous ai viré parce que vous êtes fainéant, inutile et incompétent, et que vous passez plus de temps à tromper votre femme qu'à travailler. »
La déconfiture de Saï dégoulina sur son visage, et, en jetant un coup d'œil à l'assemblée, il se rendit compte qu'il était tout seul. Il ouvrit la bouche mais Temari le devança :
« Un mot de plus et Shikamaru devra vous jeter dehors par la peu des fesses. Ok ? »
Saï ouvrit à nouveau la bouche pour contester mais la jeune femme ne lui laissa toujours pas la parole et reprit d'un ton menaçant :
« Un mot de plus, et vous sortez d'ici sous escorte armée. Shikamaru vous filmera avec son téléphone et il mettra ça sur le site internet, avant de se tourner vers son assistant et de demander, Lequel déjà ?
-You tube ?
-Voilà. C'est ça que vous voulez ? Ça m'étonnerait. Maintenant excusez-moi j'ai du travail. »
Et, l'activité de l'étage reprenant, la jeune femme se détourna de son ancien employé, dépité, qui resta au milieu du couloir. Shikamaru se leva vivement et rejoignit sa supérieure, qui lui ordonna aussitôt :
« Dites à la sécurité de sortir son Bahut de son bureau et de le mettre dans ma salle de conférence.
-Ce s'ra fait.
-Et j'ai besoin de vous ce week-end pour faire le point sur ses dossiers et...
-Ce week-end ? La coupa le jeune homme.
-Ça vous pose un problème ?
-Non, c'est juste que ma grand-mère fête ses quatre-vingt dix ans. J'devais aller célébrer... »
Mais la jeune femme ne l'écouta même pas et rentra dans son bureau.
« C'est parfait, râla Shikamaru, J'annulerai. Vous me sauvez d'un week-end épouvantable. »
Il parlait tout seul. Et une tâche bien difficile l'attendait : téléphoner à sa mère. Il décrocha son fixe et, les mains tremblantes, composa le numéro. Une femme décrocha. Et le jeune homme expliqua la situation :
« Je sais, je sais oui. »
Un silence.
« Oui. Dit à grand-mère que je suis vraiment désolé. »
Un cri se fit entendre.
« Mais qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ? Elle me fait travailler ce week-end ! »
Une demande.
« Non, il n'en est pas question. Écoute, j'ai travaillé trop dur pour avoir cette promotion pour tout foutre en l'air. Oui, je m'doute que papa est furieux. »
Un pas vif se fit entendre et Temari No Sabaku apparut devant lui.
« Mais nous étudions très attentivement tout ce que nous recevons et nous vous rappelleront le plus tôt possible. »
Il raccrocha.
« Quelqu'un de votre famille ? Demanda la jeune femme.
-Oui.
-Qui vous dit de démissionner ?
-Oui tous les jours. »
Le téléphone sonna à nouveau. Il décrocha :
« Bureau de Temari No Sabaku. »
Cette dernière, l'impatience affichée sur son visage, attendit patiemment. Shikamaru reprit :
« Oui, ok. D'accord. »
Il raccrocha.
« Yamato et Kakashi veulent vous voir immédiatement.
-Hum... grogna la jeune femme, Ok. Mais vous venez me chercher dans dix minutes, on a du boulot. »
Et elle tapota un dossier avant de tourner les talons. Le téléphone sonna à nouveau et, d'un geste démontrant sa parfaite maîtrise de lui-même, Shikamaru décrocha.
Temari marchait d'un pas vif dans le couloir, râlant contre la perte de temps que cette convocation allait provoquer. L'hôtesse d'accueil la salua :
« Bonjour Mademoiselle No Sabaku. »
Mais cette dernière l'ignora, pressée d'en finir et se fichant comme de sa première chaussette de paraître agréable ou quoi que ce soit s'en rapprochant. Elle entra dans le bureau sans frapper :
« Yamato. Kakashi.
-Temari. Je vous félicite pour Opra, fit Yamato, un homme de la quarantaine avec un sourire aimable affiché sur le visage, C'est fantastique.
-Merci, merci, éluda l'éditrice, Vous allez encore m'augmenter, c'est ça ? »
Un léger rire s'échappa du côté de Kakashi, un homme avec des cheveux étonnamment gris pour son age et la moitié du visage caché par un masque, accoudé à une étagère en retrait par rapport à son associé.
« Temari, reprit Yamato, Vous vous rappelez qu'il était convenu que vous n'iriez pas au Salon du Livre de Francfort (2) parce que vous ne pouviez pas quitter le pays, n'ayant toujours pas reçu votre visa ?
-Oui, tout à fait, acquiesça l'éditrice.
-Et ? Vous êtes allée à Francfort.
-Oui, tout à fait, répéta la jeune femme, Vicky allait nous prendre Sakura Haruno alors... J'n'avais pas vraiment l'choix.
-Et bien, lui répondit son interlocuteur en sortant une enveloppe de son tiroir, Il semblerait que le gouvernement des États-Unis se fiche de savoir qui publie Sakura Haruno.
-Nous venons de parler à votre conseiller en immigration, intervint Kakashi.
-Génial, s'exclama Temari, Donc... C'est parfait ? Tout va bien.
-Temari, fit Yamato, Votre demande de Visa à été rejetée.
-Mais... C'e... C'est... balbutia la jeune femme.
-Et vous êtes expulsée.
-Expulsée ?
-Et il y aurait aussi certains papiers que vous n'auriez pas remplis dans les temps. »
Temari s'appuya à la chaise devant elle, une grimace contrariée affichée sur le visage :
« Ça n'a pas d'sens... Ça n'a pas d'sens : je ne suis même pas vraiment une immigrante. Je viens du Canada, pour l'amour du ciel. Il doit bien y quelque chose à faire ?
-Oui, lui répondit Kakashi, Refaire une demande. Mais, malheureusement, vous allez devoir quitter le pays pour au moins une année. »
Son interlocutrice le regarda de travers :
« Ok... Ok. Et bien, ce n'est pas l'idéal : je vais être obligée de travailler de Toronto avec...
-Non Temari, le coupa Yamato.
-... La vidéo-conférence, internet... continua la jeune femme.
-Malheureusement, expliqua Kakashi, Étant expulsée, vous n'aurez pas le droit de travailler pour une compagnie américaine.
-Tant que le problème ne sera pas résolu, vous serez remplacée par Saï, exposa Yamato.
-Saï ? S'étonna Temari, Le gars que j'viens d'virer ?
-Il vous faut un rédacteur en chef. C'est la seule personne dans ces bureaux qui ai assez d'expérience.
-Non, soyez sérieux, pleurnicha la jeune femme, Je vous en... J'vous supplie de...
-Temari, l'interrompit Yamato, Nous tenons absolument à ce que vous restiez. »
Il se rapprocha d'elle, un air désolé affiché sur son visage :
« S'il n'y avait ne serait-ce qu'un moyen, un moyen, quel qu'il soit, pour vous faire rester, croyez bien que nous l'utiliserions.
-Mais il n'y en a aucun ? Vous êtes sûrs ? Demanda l'éditrice.
-Non Temari... »
On frappa alors à la porte et, sans attendre de réponse, débarquant au milieu de la conversation, Shikamaru entra dans le bureau :
« Excusez-moi... »
Pris dans leur conversation, il fallut un signe de Kakashi pour que lui, son associé et Temari s'aperçoivent de la présence du jeune homme qui reprit :
« Désolé de vous interrompre...
-Quoi ? Quoi ? S'énerva Temari.
-Karin, du bureau de Tsunade a appelée. Elle est en ligne.
-Je sais, soupira la jeune femme devant les regards interrogatifs de ses supérieurs.
-Je l'ai mise en attente mais elle veut vous parler tout de suite.
-Oui, oui, je sais...
-Elle ne croit pas que le livre de Sasuke se marie bien avec le concept de l'émission et elle tient à vous parler... Alors ? »
Mais Temari ne l'écoutait plus : une lueur dans ses yeux venait de s'allumer. Elle se tourna vers Yamato et Kakashi, qui ne disaient mot et observait son assistant. Elle se retourna vers ce dernier, plissa les yeux, un air félin sur le visage. Et si... Il fallait tenter le coup. Elle fit un signe à Shikamaru. Il hésita.
« Psst, approchez. » lui ordonna la jeune femme en chuchotant.
Il fit un pas en avant et s'arrêta, ne sachant pas bien ce qu'elle attendait de lui.
« Approchez. »
Il se dirigea vers elle, peu rassuré : elle avait toujours de très mauvaises idées – de son point de vue en tous cas – lorsqu'elle faisait cette tête...
« Euh... reprit plus calmement Temari, Écoutez messieurs, je comprend... »
La porte se referma tandis que Shikamaru campait au milieu de la pièce. La jeune femme, reculant vers lui, reprit :
« Je comprend la situation dans laquelle nous sommes et hem... Il y a quelque chose que vous devez savoir. »
Elle était maintenant aux côtés de Shikamaru. Ce dernier frissonna : mais qu'est-ce que c'était que cette situation galère qu'il sentait se profiler juste sous ses yeux, sans qu'il ne puisse rien faire pour arrêter les machinations de sa supérieure ? Celle-ci se colla un peu plus à lui. Beurk. Il allait vomir. Il sentait déjà la nausée se pointer, là, tout de suite, maintenant. Et il savait que ça ferait tâche, surtout sur la magnifique moquette du bureau de ses patrons. Il fallait qu'il parte. Il le fallait. Vraiment. Avant que Temari No Sabaku ne dise quelque chose de mauvais pour lui et sa santé... Il fallait qu'il pense à sa santé : son boulot était fatiguant. S'il ne se ménageait pas, il mourrait jeune et ne pourrait pas aller admirer les nuages en profitant de sa retraite.
« Heu... » hésita Temari.
Shikamaru sentit tous ses muscles se crisper. Mais bordel, qu'est-ce qu'il attendait pour par...
« Nous allons nous marier. »
(1) : Le prix Pulitzer, créé en 1904, est un prix américain remis dans différents domaines comme la poésie, le journalisme (où il est compte parmi les plus prestigieux) , la musique, la littérature... Il n'a été mis réellement en place qu'à partir de 1917, pour seulement une douzaine de catégories, alors qu'aujourd'hui il peut être décerné pour 21 catégories. (Merci Wikipédia.)
(2) : La Foire – ou Salon – du livre à Francfort est la plus grande foire du monde dans le domaine des livres. Elle se tient tous les ans pendant cinq jours et accueille en moyenne 300 000 visiteurs et 7 000 exposants.
Et voilà, j'ai encore écrit un roman en guise de commentaire du début... Mes plus plates excuses mais je crois que c'est une sale manie dont je vais avoir du mal à me passer. D'autant plus qu'elle à l'air de s'intéresser au commentaire de fin...
Bon. Shikamaru est quand même vraiment, vraiment soumis pour l'instant. Mais ça va changer. Ok, c'est une femmelette, mais c'pas non plus une chiffe molle ! Quant à l'auteur qui passe chez Opra, certes, c'est un Sasuke timide et qu'il faut motiver comme un enfant, mais j'étais d'humeur moqueuse alors... C'est tombé sur lui. Et pauvre Saï... Je lui prète tout un tas d'émotion complètement inconnues... Argh. (Si vous avez des idées pour remplacer les personnages secondaires trop O.O.C., ne vous gênez pas!)
Bon, j'espère en tout cas ne pas avoir arrêté le chapitre trop tôt (ou trop tard, parce que peut-être que vous l'avez trouvé trop long mais je sais pas...), vu tous les rebondissements qu'il y a après – hu hu. Je ne sais pas si toutes le scènes et les différentes émotions sont bien retranscrites, mais j'ose croire que ça vous a plu. Non ?
N 'hésitez pas à commenter : toute remarque est bonne à entendre, les bonnes comme les mauvaises.
Merci d'avoir lu !
Amygdaloide.
