Hey~ Je suis nouvelle sur ce fandom, et me voici avec ma première fic... J'aurais des reviews de bienvenue ? :3
A la base, je comptais faire un OS mais je préfère poster une première partie maintenant pour avoir des réactions.
Seule l'histoire est à moi, bien évidemment, le reste est à Papa Hetalia~


Froid. Je ne ressens que le froid, depuis si longtemps que je doute d'avoir un jour seulement connu autre chose. Je ne suis pas triste. Je ne suis pas malheureux, non plus. Juste vide.
Á la maison, au lycée, personne ne me voit, il semblerait que je sois invisible. Littéralement. Un jour, après avoir entendu Alfred parler avec ses amis à propos d'histoires de fantômes, j'étais même allé vérifier dans le miroir : j'apparaissais. Bien sûr, j'existe, c'est juste que personne ne s'en aperçoit.

- Matthew !

Je sursaute. Il n'y a qu'Alfred pour m'appeler aussi fort, et aussi tôt. Quoique, pas si tôt, il est déjà sept heures et quart. Je descends les escaliers, entre dans la cuisine et réponds à mon jumeau.

- Salut, Al.

Il me fait un grand sourire et pousse vers moi une assiette pleine. Pancakes. Au sirop d'érable. Je me tourne vers lui pour le remercier : il s'est déjà enfui dans la salle de bain. Et je souris. Les gens prennent souvent Alfred pour un idiot. Á tort, selon moi. Il est intelligent, et il ressent bien les choses quand il s'en donne la peine, c'est juste qu'il n'aime pas le montrer. Je sais que mon frère s'inquiète pour moi en ce moment, il a bien remarqué que quelque chose me tracasse -comment ne pas le voir ? Ah oui, c'est vrai, je suis invisible- mais, par pudeur ou par gêne, il ne m'en parle pas. Il me montre son soutien à travers ce genre de petites attentions aussi rares que touchantes.
Je prends donc mon petit-déjeuner et achève de me préparer pour aller au lycée, puis je me rends jusqu'à l'arrêt de bus avec Alfred. Nous sommes tous les deux en terminale dans le même lycée, mais pas dans la même classe. Al s'est rapidement fait des amis, il est très sociable contrairement à moi qui, même après presque trois mois de cours, n'ai pas réussi à me faire de véritable ami. Disons qu'unanimement, tout le monde m'apprécie sans réellement me connaître, je suis plutôt le mec sympa au fond de la classe qui dit jamais rien. Oh, ça pourrait être pire, largement, et je suis loin de me plaindre, mais parfois cet isolement me pèse.
Le bus est rempli, plus encore que d'habitude. Je crois me souvenir d'une sorte de festival en centre ville, probablement la raison de ces déplacements. Le fait est qu'il ne reste que quelques places assises, et aucune ne sont côte à côte. Avec un regard désolé, Alfred s'installe dans une rangée du milieu alors que je pars plus au fond. Je repère une place et m'approche doucement, interpellant la personne déjà assise d'un raclement de gorge.
Il tourne la tête vers moi et je le reconnais immédiatement. Des cheveux blancs, un regard rouge incroyablement déstabilisant et un sourire qui fait deux fois le tour de sa tête. Il est dans ma classe, Gilbert Beilschmidt.

- Je peux m'asseoir ici ? demande-je, stupidement gêné

Il semble surpris, habituellement les gens ne demandent pas et s'installent simplement, mais il me sourit néanmoins et me répond.

- Bien sûr.

En se décalant pour la forme. Je m'exécute donc et pose mon sac sur mes genoux, calé par mes mains. Ce sac m'a toujours encombré dans le bus, je m'y fais vraiment pas.
Alors que j'allais sortir mes écouteurs, la voix de mon voisin résonne à mes oreilles.

- Dis-moi...

Je me tourne vers lui, c'est bien à moi qu'il parle.

- Mmh ? L'encourage-je
- On se connait, non ? Je suis certain de t'avoir déjà vu quelque part...
- Ah, marmonne-je, on est dans la même classe il me semble.

J'en suis même sûr.

- Oui ! s'écrie-t-il brusquement, faisant se tourner plusieurs têtes dans notre direction. C'est ça ! Tu es bien Matthew Williams ?

Il se rappelle de mon nom ? Je crois pourtant ne lui avoir jamais dit... En fait, je crois même ne lui avoir jamais adressé la parole...

- Oui, c'est moi, souffle-je, rougissant, embarrassé.
- Je suis Gilbert Beilschmidt ! se présente-t-il

Comme si je pouvais ne pas le savoir.

- Tu permets que je t'appelle Mattie ? enchaîne-t-il

Je cligne plusieurs fois des yeux, surpris. Mon air ahuri le fait rire et je me reprends, rougissant.

- S-Si tu veux.

Oh non. Pas ce foutu bégaiement !

Il rit encore, m'arrachant un sourire alors que je me détends lentement.

- T'es trop mignon, Mattie !

Et je rougis encore, chose qui semble d'ailleurs l'amuser par-dessus tout. Je sais qu'il a la réputation de draguer tout ce qui bouge, et il doit penser me faire de l'effet, mais... non. Non, c'est pas vraiment ça, le truc. Bien sûr, il est très beau, et il a l'air plutôt sympa -vu son nombre d'amis, je doute que ce ne soit pas le cas- mais ce n'est pas la raison de mes rougissements à répétition. Quoi, alors ? Ma foutue timidité, qui me suit depuis.. depuis toujours, je crois bien. Et avec ça s'accompagnent : gêne permanente en présence d'inconnus, difficulté à répondre, rougissements, bégaiements, tics nerveux et autres réjouissances du genre...
Gilbert ne me fait aucune remarque dessus, et ses rires ne semblent pas moqueurs. Au fil de la conversation, j'en viens à me demander s'il fait exprès de provoquer chez moi toutes ces petites réactions. Sa main sur ma hanche à la descente du bus pour ''t'aider à pas louper la marche, Mattie !'' me confirme que oui. Et devant tout le monde, en plus...
Bon, en dehors de ce côté... dragueur et parfois provocateur, il est réellement gentil et drôle, et bien plus empathique qu'il n'y paraît au premier abord. Étrangement, il semble vouloir passer beaucoup de temps avec moi : récrés, pauses de midi, bus... et même certains cours.
Alfred avait au début été surpris de me voir rejoint chaque matin par un type aussi étrange -autant physiquement que dans son attitude- mais n'avait rien dit. Il semblait soulagé que je me sorte un peu de ma routine solitaire habituelle.
Toujours est-il qu'en un mois, j'avais appris à connaître Gilbert, et réciproquement. Jamais le temps n'avait semblé passer si vite. Moi, d'ordinaire si timide et réservé, me voyait rire des heures durant avec un quasi-inconnu. Pas si inconnu que ça, d'ailleurs. En si peu de temps, comment en étais-je venu à le considérer comme un véritable ami ? Probablement qu'on avait le bon feeling dès le départ, et ça s'est fait naturellement.

- Birdie !
- Gil.

Une autre chose : sa manie de me donner 14756 surnoms par minute. On était passé du classique ''Mattie'' à l'incompréhensible ''awesome numéro 2'' puis le taquin ''maple'', l'étrange ''Licht''... avant qu'il se fixe sur ''Birdie''. Si ça lui plaisait, moi, ça ne me dérangeait pas.

- Tu savais que tout le lycée nous croit en couple ?

Je rougis furieusement.

Quoi ?! Pourquoi une rumeur pareille s'était répandue ? Et Gilbert, lui, me sors ça avec un grand sourire et d'un air parfaitement détaché -et débile, mais ça s'est sa tête normale.

- P-Pour-quoi ça ? Articule-je
- J'sais pas... sourit-il. Tu trouves ça gênant ?

Je baragouine quelques mots en guise de réponse, charabia incompréhensible. Il éclate de rire.

- Tu voudrais que ce soit vrai ?

…. Mais c'est quoi cette question ?! Je sens mes joues cramer alors que je suis incapable de soutenir son regard plus longtemps.

- N-N-N-No-on.

Oh mon dieu... Je crois bien que c'est la première fois que je suis aussi gêné...
Il rit encore plus, me donnant envie de l'étrangler.

- A-Arrête de t-te foutre de m-moi !
- Niveau crédibilité, Birdie, on a déjà fait mieux ! rit-il encore

Et je me pose la question : de quelle phrase parle-t-il ? Décidant que ça importait peu, je prends sur moi pour retrouver une couleur à peu près normale. Un effort qu'il semble prendre plaisir à faire disparaître d'une simple phrase :

- Moi, ça me dérange pas qu'on pense que je sors avec un mec aussi mignon !

Je pense qu'on me confond avec le mur de brique, derrière. A-t-il seulement conscience de ce qu'il dit ? Oui, bien sûr, et il y a même fort à parier qu'il le fait exprès... Conscient de mes inévitables bégaiements, je me contente

gentiment de le frapper gentiment pour lui faire gentiment comprendre de se la fermer. Ce qu'il ne fait absolument pas. J'ai déjà dit que j'avais envie de l'étrangler ?
Je n'ajoute rien et me dirige d'un pas lent vers la salle 24, celle de mon prochain cours.

- Hey, Birdie. Tu sais que je suis gay ?

Je n'ai rien entendu. Vraiment rien. Il fait beau aujourd'hui, non ?

- Enfin, pas totalement non plus, on peut dire que je suis bi, mais dans le fond, je préfère les mecs.

Il y a du soleil malgré la fraîcheur de l'air et la neige est moins présente qui a quelques jours. Donc, il fait beau. C'est ma seule préoccupation, il fait beau.

- Tu m'écoutes ?

Non.

- Hey !

Chut.

- Mattie !

C'est pas moi.

- Attends-moi !

T'es conscient que tout le monde nous regarde ?

- Pourquoi tu m'ignore?

En fait non, t'es con tout court.

- Depuis quand un petit-ami si parfait que toi commence à faire comme si j'existais pas ?

… Enfoiré.
Je me retourne brusquement sans remarquer qu'il est juste derrière moi. Il manque de me rentrer dedans et ne se retrouve qu'à quelques centimètres de moi. Il me sourit, je rougis, les gens murmurent en nous fixant. Je recule d'un pas et lui lance un regard interrogateur, qui disait clairement ''pourquoi t'as fait ça ?''.

- Si tu t'étais pas retourné, je t'aurais embrassé, me chuchote-t-il

Je ne le prends pas au sérieux. C'est pas la première fois qu'il joue à ça, alors je ne m'en formalise pas.

- Viens, dis-je simplement, on va être en retard.

Et il me suit.