Chapitre lût et corrigé par Elrika que je remercie de tout mon coeur.

Les petites aiguilles continuaient de tourner, les rouages n'avaient jamais eu l'air d'être touché par le temps, gardant le même éclat que le jour où il l'avait reçu. Son doigt glissa lentement contre la coque de sa montre à gousset tout en argent avec un couvercle portant une inscription à l'intérieur.

Il y a des choses qui méritent qu'on se batte pour elle.

Personne ne pouvait comprendre le sens réel de cette phrase à part lui, vu qu'il avait demandé cette gravure à un Elfe avec qui il fut ami. Il referma le couvercle en fixant silencieusement le symbole qui aujourd'hui était le sien, un éclair déchirant le ciel.

Ironiquement, il y avait longtemps son front avait lui aussi porté cette marque, puis il avait eu envie de l'effacer, pour disons, tirer un trait sur son ancienne vie. Pendant quelques heures, il fixa le petit objet qui ne le quittait plus depuis...

Merlin seul devait savoir combien de temps était passé depuis son duel final contre Voldemort, alias Tom Jedusort, après avoir une fois pour toute débarrasser la Grande-Bretagne de ce fléau plus qu'enquiquinant, à toujours revenir pour terroriser les Nés-Moldu qui méritaient sans doute plus que lui le titre de Sorcier. Bref, après l'avoir tué, le monde de la magie s'était petit à petit reconstruit.

Mais sans lui.

Du jour au lendemain, il s'était retrouvé avec une montre en argent après qu'elle soit tombée du ciel. Si si, ce petit objet venait bien des étoiles, ça, il le jurait sur la tombe de Merlin. Lui qui avait eu dans l'idée de se retirer des affaires du monde magique pour oublier toutes les pertes qu'il avait endurées :

Il ne fut nullement déçu.

Quelques mois après l'avoir reçu et en plus de l'avoir gardé pour une raison qu'il ignorait, le Survivant avait voulu la mettre à l'heure d'hiver, une seule petite heure en arrière.

Il se rappelait encore du bruit qu'avaient fait les aiguilles ce jour-là, du son qui avait été suivi d'une étrange détonation, de son sentiment d'impuissance quand son corps fut comme balayé par une force contre laquelle on ne pourrait jamais lutter.

Quelques heures après, Harry James Potter assistait à l'inauguration de la tour Eiffel lors de l'Exposition Universelle de 1889, à Paris, la capitale de la France.

Ce fut son tout premier voyage à travers le temps, mais aussi le début d'un long apprentissage sur ce qu'il était devenu, car en effet, il n'avait plus rien à voir avec Harry Potter. Ses yeux initialement vert émeraude avaient maintenant de nouveaux iris d'un violet mystique avec en plus un petit fond de pupille qui rappelait un ciel dégagé la nuit. Puis ses cheveux avaient poussé jusqu'à atteindre ses épaules, ce qui ironiquement les rendait plus faciles à coiffer, même si les gens se retournaient souvent sur son passage quand ils voyaient que la racine de ses cheveux était d'un noir ébène alors que le reste, lui, était d'un blanc encore plus pur que la neige venant de tomber. Personnellement, cela ne le dérangeait plus après quelques siècles passés.

Ensuite, vint bien sûr sa quête de connaissance qui, enfant, lui avait fait défaut. Si avant il n'osait pas emprunter un livre de peur de n'avoir jamais le temps de le finir, maintenant, il ne se gênait pas pour piller toutes les sections d'une bibliothèque juste pour le plaisir d'apprendre de nouvelles choses. Il raffolait surtout d'histoires parlant de grands rois ou de héros tragiques, les contes de fées avaient aussi un grand intérêt pour lui, les livres de sortilèges lui furent bien utiles pour augmenter sa puissance magique, enfin, durant un certain temps, car très vite, la magie humaine ne lui suffit plus, il en voulait toujours plus.

C'est donc avec un nouvel état d'esprit qu'il s'était mit à changer d'époque comme on change de chemise. Ça lui avait pris du temps, (quelle ironie) mais il avait fini par comprendre comment marchait cette montre. Il ne pouvait voyager que sur de longues périodes, et non sur de petits sauts temporels. Il pouvait par exemple partir le jour où les pyramides furent construites, pour ensuite revenir au temps médiéval, mais il ne pouvait pas revenir une journée en arrière, ça non, le plus petit saut qu'il pouvait faire restait toujours de dix ans, l'empêchant ainsi d'abuser de son pouvoir qui restait quand même terrifiant.

Donc après avoir fini de manger une pizza en Italie, il avait fini par se mettre à rencontrer les différentes races magiques pour mieux les comprendre, eux et leur magie qui n'avait strictement rien à voir avec la sienne.

Les Elfes furent les premiers, mystérieux et craints par tous, ils se montrèrent incroyablement toucher qu'un humain cherche à devenir ami avec eux juste pour comprendre leurs us et coutumes. Harry s'était alors mis à partager leur vie avec une certaine délectation. La magie des Elfes reposait essentiellement sur le contrôle de l'air, les aidants à ne jamais faire le moindre bruit, même en marchant dans des bottes de fer. Il y avait aussi leur adresse au tir à l'arc qui venait en fait de leurs yeux charger d'une énergie leur permettant de voir le temps ralentir pendant quelques secondes. Une capacité forte utile durant un moment romantique, se disait le Potter d'une voix amusé. Outre cela, il avait compris depuis longtemps que l'ignorance au sujet des Elfes venait surtout du fait qu'à cette époque, ils s'étaient mis à massacrer des Sorciers en représailles des assauts lancer contre leur forêt, qui pour eux, était ce que Merlin était aux yeux des Sorciers, quelque chose de trop précieux pour être seulement ignoré. Alors ce fut une guerre qui éclata, mais Harry n'y participa aucunement, ne voulant pas changer le cours de l'histoire. Plus tard, il apprit que les Sorciers avaient gagné seulement parce que dans leurs rangs, se trouvait Godric Gryffondor, un guerrier fort redoutable qui vainquit leur roi, Redard, d'un simple coup d'épée. Harry fut attristé de découvrir que ce peuple qui n'aspirait qu'à la paix fut ensuite réduit à promettre de ne jamais remettre les pieds hors de leur forêt sous peine d'être exterminé sans aucune sommation, surtout qu'il s'était fait beaucoup d'amis parmi eux, mais aucun n'avait survécu à la guerre.

Après ça, il avait mit un peu de temps avant de chercher la compagnie d'un autre peuple, ne voulant pas encore une fois s'attacher à des gens pour ensuite apprendre qu'ils mouraient dès qu'il serait absent.

Les Nains étaient pour leur part des gens bien plus sympathiques que ne le laissaient entendre les Sorciers de son époque. Bon vivant et amateur d'alcool fort, ce peuple pouvait se vanter d'être de grands fêtards avec qui on ne s'ennuyait jamais. Ils avaient aussi une fierté qui aurait facilement fait rougir un jeune Serpentard, et ce n'était pas pour rien qu'Harry respectait profondément leurs traditions. Un Nain pouvait s'il le voulait, l'envoyer voler sur une bonne dizaine de mètres d'un simple coup de poing léger. Leurs corps étaient spéciaux du fait que la magie ne leur venait pas d'un Noyau Magique, non, elle circulait librement dans leurs veines, leur donnant une force et une constitution hors du commun. Mis à part ça, Harry avait aussi appris que le peuple des Nains était de grands Forgerons qui, à l'instar des Gobelins qui fabriquaient des bijoux de toute beauté, les Nains eux préféraient forger des armes capables de fracasser un homme en deux avec un seul coup porté. Dommage que cette race ait les humains en horreur depuis qu'un Sorcier du nom de Surin Barktouf avait volé une relique appartenant au tout premier roi Nain. Évidemment, après ça, plus aucun Sorcier ne fut accueilli à bras ouverts, ça non, et le Potter eut bien de la chance d'être tomber sur Goltin, un Nain qui de son côté, ne jugeait les gens que sur les actes. Et le fait qu'il lui sauva la vie lors d'un tremblement de terre suffit au petit guerrier pour faire confiance au jeune homme, qui fut ravi de se faire un ami pouvant supporter trois siècles avant de mourir, lui laissant largement le temps de former l'ancien élu à l'art de la guerre.

Pendant un moment, il resta avec lui pour vivre un peu en retraite de ses pouvoirs temporels, mais même avec un ami comme Goltin, il finit par s'ennuyer et décida un jour de retourner à son ancien mode de vie, tout en promettant au jeune Nain de partager un verre avec lui quand ils se reverront.

C'est là qu'il était tombé sur une ancienne civilisation que tous croyaient disparu : les Fées ! Quand Harry avait décidé d'explorer le temps glorieux de Merlin lui-même, il n'aurait jamais pensé tomber sur ces magnifiques créatures, qui faisaient bien sa taille en fin de compte, contrairement à la croyance populaire qui leur donnait des tailles lilliputiennes ! Et là, il apprit que leur magie, qui au passage était un émerveillement pour les yeux, permettait de soigner les maladies les plus graves. Il suffisait de croire avec toute la force de son cœur. C'est d'ailleurs en ce temps-là qu'Harry fit enlever sa cicatrice en forme d'éclair pour tirer définitivement un trait sur l'homme qu'il était. Mais c'est aussi là qu'il découvrit une vérité qu'il lui tomba dessus sans prévenir. En le soignant la Reine des Fées découvrit que son corps n'avait plus aucune trace de vieillesse alors qu'il devrait avoir maintenant trente ans, l'horrible vérité.

Il était devenu immortel, est-ce que ça venait de sa montre ? Possible, mais il découvrit aussi qu'il n'était pas un immortel tout-puissant, non, il avait encore besoin de dormir et de se nourrir pour vivre. Mais maintenant, son corps ne changeait plus, si on oubliait ses cheveux blancs et ses yeux brillants, le voilà coincé dans le corps d'un jeune homme de vingt-trois ans.

Ça aurait pu être pire, s'était-il dit après avoir eu une sorte d'angoisse de devenir un être sans émotions qui regarde la vie avec un détachement inhumain. Mais au final, il ne le devint jamais, ne se lassant jamais de ce monde qui avait tellement d'histoire à raconter que même aujourd'hui, il apprenait des choses.

Cette expérience avait tout de même eu un impact sur lui, depuis qu'il avait quitté le royaume des Fée cacher sous Avalon, le Sorcier du Temps s'était mit à éviter les humains, ne voulant pas s'attacher à des gens qui, contrairement à Gotlin, ne pouvait vivre aussi longtemps.

C'est là qu'il rencontra, au douzième siècle, en Egypte, une femme ayant été une esclave du temps de Ramsès premier. Il s'avéra qu'elle était une Vampire et que tout comme lui le temps n'avait aucun effet sur son peuple. Et ainsi, il se mit à voyager avec elle à cette époque, vue que seul lui pouvait se servir de sa montre.

Il apprit beaucoup de choses avec elle, notamment sur les créatures peuplant ce monde, allant du Pégase ailé à la Noctule, une sorte de Vampire inférieur. Mais la jeune femme ne s'arrêta pas seulement à ça, surtout quand le jeune Potter lui offrit son sang pour lui permettre de pouvoir marcher à la lumière du jour. Le sang d'un sorcier renforçait grandement leur résistance au soleil, mais si le sang était offert sans aucune contrainte ou peur, alors l'immunité demeurait jusqu'à la mort dudit sorcier, chose qui ne risquait pas d'arriver avant longtemps. Alors Elena se mit à lui apprendre des rituels, la plupart incluant un sacrifice de sang, mais aussi des sorts tous classés comme magie noire, mais qui pourtant restaient inoffensifs une fois comparer à l'Avada Kedavra.

Après deux siècles en sa compagnie, Elena avait décidé d'aller s'installer à Alexandrie avec un autre Vampire du nom de Basile, qui finit par se marier sans pour autant avoir beaucoup d'enfants, mais énormément de bonheur.

Après ça, les sauts temporels du jeune Potter lui apprirent une nouvelle règle. Il pouvait retourner dans le passé, mais sa montre ne pouvait pas le faire aller dans le futur, le condamnant à rester dans cette époque à regarder le temps passer. Ce qui au passage lui permit de participer à une nouvelle guerre avec les Elfes, qui furent ravis de le retrouver après six ans d'absence, selon leur dire.

Alors que cela faisait trois siècles qu'il ne les avait vus.

L'issue de la guerre changea avec le Potter à leurs côtés. Il était maintenant un Guerrier, et ce n'était pas son genre de détourner les yeux quand un ami comme Zaradiel avait besoin de son aide. Alors il devint le premier humain à se battre aux côtés des Elfes, et aussi le premier à tenir tête au grand Godric Gryffondor, qui devint très vite un ami et Mentor pour le jeune Potter, qui fut grandement impressionné par la carrure du Fondateur : les épaules larges, le corps entretenu par un long entraînement digne d'Héraclès, aucun doute, c'était un guerrier pur jus. Si seulement il avait été un peu plus intelligent, il n'aurait sans doute pas perdu contre Harry, qui se servit de sa force amplifier par la magie naine pour envoyer valser le rouquin, qui au passage, avait fait un pari avec le jeune sorcier qui comportait tellement d'avantages pour Harry qu'il avait tout de suite cru à un refus de la part de Godric qui se croyait déjà gagnant, accordant alors à son ennemi les récompenses suivantes :

L'arrêt des hostilités envers les Elfes, plus un traité de paix déclarant en grosse lettre que plus jamais aucun sorcier ne chercherait à les chasser de leur forêt.

Une Terre d'accueil pour ses amis qui venait de perdre leur foyer.

Et son épée.

Le duel avait été violent, surtout qu'au départ, Harry s'était tout de suite vu vaincre son adversaire avec quelques sorts bien placés. Un coup plus tard dans l'estomac lui avait appris à ne plus jamais sous-estimer son ennemi sous risque de mourir. C'est là que l'affrontement entre le Fondateur et le Voyageur avait véritablement commencé, et là, il comprit que les anciens Sorciers usaient beaucoup plus d'armes magiques et de leurs mains plutôt que de se servir d'une baguette qui ne restait qu'un outil.

Heureusement pour lui, Godric avait lui aussi cru à sa victoire et cela lui avait donné l'occasion d'essayer la magie des Nains sur un homme. Inutile de dire que ce jour-là, le Gryffondor vola bien haut dans le ciel avant d'être rattrapé par une camarade Elfe d'Harry qui se nommait Evin la cocheuse. Après ça, le bon vieux guerrier avait offert sa lame au jeune homme qui l'avait accepté humblement, sachant qu'une telle arme n'avait pas de prix. Sans en connaître la raison exacte, il s'était retrouvé quelques semaines plus tard à partager une table avec les quatre Fondateurs de Poudlard dans l'enceinte même du château toujours en cours de construction. Et là, il avait rencontré les autres membres des célèbres Fondateurs.

Helga pour sa part l'avait surpris sur deux points, premièrement, sa tarte à la framboise mériterait largement qu'on déclenche une guerre rien que pour une miette. Et deuxièmement, l'histoire avait dû se tromper dans sa description physique, car si on la présentait avec de grosses joues et un ventre large, il n'en fut jamais rien. La jeune femme était d'une beauté qu'on ne voyait pas souvent, avec ses cheveux bruns si brillants et ses yeux marron irradiants de bonté pour ses semblables, une taille de guêpe et des lèvres d'un rose si doux et rassurant que le Potter se surprit plusieurs fois à rêver de combien elles devaient être douces au toucher. Il apprit aussi que chacun des quatre maniait une arme qui les définissait le mieux. Pour Helga : un magnifique bouclier en bronze frappé du symbole d'une coupe tenue par un blaireau. Quand Harry lui demanda la raison qui faisait qu'elle attachait tant d'importance aux coupes, elle lui répondit immédiatement : "Avec une coupe, on peut tous partager une gorgée en toute confiance. ", et bizarrement, ce raisonnement avait du sens.

Salazar Serpentard était… Vraiment amicale. Pas de ton froid ou arrogant, juste une fâcheuse habitude à parler sur un petit ton malicieux. Et là, Harry apprit une vérité inimaginable, celui qu'on traitait de Mage Noir ou d'extrémiste envers ceux n'ayant pas le sang pur, était en fait un homme habité par un esprit plus que tolérant envers les Nées-Moldus et Sangs-mêlés. Et il apprit en même temps que Salazar aimait surtout apprendre et enseigner son savoir aux jeunes recrues de leur prochaine école de sorcellerie, même s'il lui arrivait de se montrer particulièrement sévère avec les feignants. Et Harry partagea d'agréables moments en sa compagnie autour de la conception de potions ou en songeant à construire une salle remplie de toutes les connaissances des Fondateurs, ainsi qu'à ceux qui parleront comme lui la langue des Créatures, et non des Serpents, même s'il avoua plus tard aimer tout particulièrement les reptiles, ayant grandi avec une petite vipère appelée Sacha, que le Potter reconnu comme étant le Basilik qu'il eut tué durant sa deuxième année. Pour sa part, l'homme au crâne chauve maniait une petite dague au manche faite en acier incrusté d'émeraudes, qu'il cachait sur lui en la transformant en une bague, jusqu' à ce qu'il la perde contre Harry à cause d'un pari dans un pauvre concours de boisson.

Rowena, elle, n'avait pas vraiment répondu à toutes ses attentes. Bien sûr, elle adorait poser des énigmes qui, bien souvent, laissaient Salazar muet. Mais elle cachait derrière cette façade de maîtresse d'école, une grande âme de fêtarde qui avait laissé Harry sans voix. Sérieusement, qui pouvait se vanter d'avoir vue la Fondatrice de la sagesse danser sur un bon vieux rock apporté par lui-même ? Il lui avait fallu l'aide de Godric et Salazar pour lui enlever son arc des mains après qu'elle ait trop bu. Quel dommage, se disait le Potter en voyant le magnifique arc argenté de la Serdaigle. En parlant de chose magnifique, il avait aussi dû admettre que sa beauté à la fois douce et froide le laissait presque avec un sourire béat. Avec ses longs cheveux noirs comme les ténèbres et ses yeux bleus lui donnant un air si sérieux, mais si fascinant.

Très vite, ils avaient sympathisé, même si Harry ne voulait pas trop s'attacher à des gens qui ne pourraient jamais vivre aussi longtemps que lui. Mais plus la construction avançait, plus il s'était demandé si rester par ici ne serait pas plus judicieux que de se retrouver une nouvelle fois à parcourir le monde au rythme de ses voyages temporels, qui, parfois, l'envoyait se perdre sur de nouveaux continents. Cette idée l'avait quitté aussitôt que les autres Fondateurs lui offrirent leurs armes, vu que la guerre entre eux et les Moldus était enfin terminée et que la paix régnait. Maintenant, Poudlard existait, ce qui l'avait très vite ramené à ses souvenirs d'avant que cette montre magique ne lui tombe dessus. Et vint le temps des adieux, où il quitta ce temps-ci... Magique ? Emportant avec lui le souvenir d'une soirée avec Rowena, et une arme faite pour lui par les quatre Fondateurs, qui estimèrent qu'Harry faisait partie de l'histoire de Poudlard en tant qu'Esprit Gardien veillant sur eux, après qu'il ait expliqué l'origine de sa montre. C'est là que ça le frappa.

Sans y réfléchir et sans prévenir, il avait tourné les aiguilles pour revenir à l'époque des Fées. Dieu que cela fut long, mais enfin, il parvint à rejoindre Avalon pour la seconde fois. Et là commença un long et douloureux chemin pour l'ancien Survivant qui tentait maladroitement de soigner les blessures de la guerre qui continuait de le ronger de l'intérieur. Heureusement, la Reine des Fées l'aida à faire le point sur sa vie et sur sa condition de voyageur du temps. Et il se rendit compte que, au fil du temps qu'il avait lui-même passer, soit avec l'aide de sa montre, ou en vivant parmi les mortels, jamais il ne s'était donné un but précis, se disant qu'il avait rempli son rôle et qu'à présent, sa vie lui appartenait.

Mais au final, à quoi pouvait bien lui servir ce pouvoir ? Ne savoir que revenir en arrière en devenant un mythe pour les personnes le croisant sur sa route ? Certains le considéraient comme un esprit malicieux et courageux, et d'autres disaient qu'il était un homme maudit pour on ne sait quelle raison abracadabrante !

C'est là qu'il s'était dit que peut-être, il devrait changer le futur, mais comment ? Voilà la question à un million de galions, car si avant, il se contentait de regarder le temps passer, en arpentant le monde, il fut maintenant bien plus pressé de voir le temps s'accélérer.

C'est à ce moment-là que la Reine des Fées lui avait offert le cercueil glacial, un artefact conçu spécialement pour lui au vu de son trouble intérieur, qui attristait Niris, elle qui portait le garçon dans son cœur depuis son tout premier passage chez elle. Elle voyait bien que ses vagabondages l'avaient rendu insouciant, mais également plus sage. Il fuyait bien souvent la compagnie de ceux ne pouvant vivre au-delà de cent ans, ne voulant pas encore une fois revenir sur ce sujet si épineux qu'était son immortalité plus que spécial, quand on savait qu'il pouvait encore mourir. Il ne pouvait plus vieillir, mais les portes de la mort risquaient bien de s'ouvrir un jour, non ? Telle était la question. Mais pour le moment, Harry avait d'autres choses à faire que de se morfondre sur son triste destin, comme par exemple, décider de s'occuper d'un problème appelé Tom Elvis Jedusort, aussi connu dans le futur comme le chef des Mangemorts, alias Lord Voldemort .

L'empêcher de naître avait été sa première idée, avant de conclure que de faire ceci ne réglerait pas le problème sur le ressenti des Sangs-purs envers les nées Moldus. En effet, leur leader pouvait bien mourir que jamais la haine ne les quitterait, et là, il devrait faire face à une nouvelle menace qui pourrait être encore pire que Tom. Donc, même en zappant son envie de devenir un mage noir, Harry ne pourrait pas sauver le monde Magique Britannique qui se mourrait doucement entre d'anciennes traditions et de nouvelles idées politiques, s'entrechoquant dans un combat qui ne risquait pas de connaître de vainqueurs avant longtemps. Non, Harry devrait combattre sa Némésis une dernière fois pour définitivement être en paix avec lui-même.

Assis sur une marche d'un escalier en pierre blanche, le jeune voyageur continuait de fixer les aiguilles de sa montre avec un regard mélancolique. Dans quelques minutes, il devrait faire quelque chose qu'il n'avait pas fait depuis... Combien de temps déjà ?

S'il devait dire depuis combien de temps il voyageait, ce serait sans doute un chiffre allant de cinq cents à neuf-cents ans alors que son âge, lui, était beaucoup plus bas, à peine quatre cent vingt-deux ans. Plutôt bien conserver pour un centenaire, non ?

Derrière lui, Niris se tenait là, le dos bien droit, le menton bien relever, ses yeux ambrés ne quittant pas la tête cendrée du jeune homme en face d'elle. En tant que Reine des Fées, son devoir était de protéger son peuple des hommes voulant se servir des siens pour posséder leurs pouvoirs, tel que la guérison ou la vision céleste, qui leur permettait de voir au-delà des apparences. Heureusement pour elles, les Fées étaient aujourd'hui considérées comme un mythe que plus personne n'osait prendre au sérieux. De plus, elles vivaient en secret dans une sorte de dimension magique construite sur les ruines de ce qui fut Avalon, avant la grande chute du Roi Arthur. Et voilà qu'Harry James Potter était venu troubler leur repos en leur annonçant d'emblée qu'il était un voyageur du temps. Si cette affirmation pouvait paraître ridicule, Niris y avait crû dès que ses yeux avaient contemplé l'aura du jeune homme. Jamais elle n'avait vu autant de couleurs, qui en principe, ne se mélangeaient jamais, pour permettre de lire les émotions des gens. Harry, lui, possédait une aura tellement vivante et harmonieuse que ses émotions étaient impossibles à décrire, tant elles tourbillonnaient dans le cœur du mage.

De son côté, Harry avait dû admettre que les Fées ne ressemblaient pas vraiment à ce qu'il s'était imaginé. Faisant la même taille que les humains, les seules petites particularités physiques remarqués étaient : une paire d'ailes transparentes qui brillaient de façon magique quand elles volaient, et leurs oreilles pointues. Voilà, pas de quoi fouetter un chat. Niris restait tout de même un cas à part, avec ses longs cheveux blonds cascadant librement sur son dos, ses yeux orangés qui la rendait sublime, et puis sa longue robe bleu roi qui lui allait tellement bien qu'Harry n'osât plus l'approcher de peur qu'elle se salisse s'il lui tombait dessus.

- Tu m'as l'air pensif, Dit Niris après un long silence pesant.

- C'est sûrement parce que je le suis, Répondit le Survivant avec un doux sourire. J'ai encore du mal à le croire, mais bientôt, je vais les retrouver... Enfin.

- Nous en avons déjà parlé Harry, Rappela-t-elle avec une mine attristée. Ce ne seront pas les personnes que tu as aimées.

Son sourire s'en alla, et sa logique reprit le relais, lui confirmant que la Reine ne mentirait jamais.

- Quand tu entreras dans le cercueil, il faudra que tu te détaches de ce que tu étais. Harry James Potter ne doit plus exister, pour que Voldemort soit vaincu.

- Je sais... Inutile de me le rappeler Niris, Répondit-il avec un ton plus doux. Tu sais, la première fois que j'ai voyagé dans le temps, j'aurai dû avoir peur, ou au moins chercher un moyen de rentrer chez moi. Tout de suite arrivé à Paris, je me suis mis à explorer ce temps-ci différent, et en à peine quelques heures, j'avais oublié d'où je venais. Puis j'ai continué d'aller plus loin, et quand je désirais rester à une époque, je le faisais sans me soucier du temps qui passait. Tu vois, ce que j'aimais le plus dans tout ça, c'était que pour une fois, j'avais le choix, plus personne ne venait me dire quoi faire pour sauver le monde, et ça me rendait heureux.

Toute silencieuse, la blonde prit place aux côtés du jeune voyageur qui souriait tendrement en caressant sa montre du bout des doigts.

- J'ai vu tellement de choses, rencontrer tant de gens incroyables, j'ai vécu tellement de choses que je devrais en être las, mais c'est tout le contraire, je veux encore découvrir et apprendre, faire de nouveaux voyages à travers le temps, Dit-il avec un peu plus de déterminations. Et je ne pourrais le faire qu'en sauvant le futur de Voldemort !

- Voilà de bien belles résolutions, Cher Ami, Prononça Niris d'une voix emplie de tendresse envers celui qu'elle aimait. J'espère pouvoir contempler ta victoire d'ici.

A ces mots, le visage du mage se durcit légèrement, sa mâchoire se crispant alors que son poing se serrait.

- Je voudrais tellement pouvoir faire quelque chose pour te libérer de ton serment.

- Tu as déjà essayé, et encore aujourd'hui, tu peux essayer, mais je te l'ai déjà dit : le Roi Arthur m'a fait promettre de ne quitter Avalon que pour servir le prochain grand Roi des Sorcier. En attendant, je resterai ici avec mes sujets, Déclara-t-elle sur un ton ferme. Toi aussi, tu as une mission, tu dois sauver le monde d'un mage noir, c'est bien assez pour t'occuper, non ?

Pouffant légèrement de rire, le voyageur passa une main dans ses cheveux cendrée. C'est vrai, il risquait d'être assez occupé dans les prochains siècles. Oh et puis, après mûre réflexion, le temps n'était pas un problème pour lui !

- Promis, dès que j'aurai accompli ma mission, je reviendrai te rendre visite, Dit-il après s'être relevé.

- Cela m'enchanterait, Cher Ami, Accepta-t-elle avec un tendre sourire. Alors, prêt ?

- Plus que jamais !

Dans un élan de courage, le jeune mage se dirigea vers le cercueil doré à grandes enjambées. Une fois devant ce qui allait irrémédiablement changer sa vie pour la deuxième fois, Harry se retourna vers la Reine qui haussa simplement un sourcil, puis elle écarquilla ses yeux ambrés quand sa bouche fut prise d'assaut par le Potter, qui, une fois fini, lui offrit un large sourire.

- A plus tard Niris !

Sans plus de cérémonie, le voyageur du temps sauta dans son... Lit?

Ça y ressemblait en tout cas pour lui.

Quand enfin il fut enfermé vivant, l'ancien Survivant esquissa un petit sourire tout en serrant sa montre.

- Attendez-moi... J'arrive dans pas longtemps.

Et c'est ainsi que le plus grand mystère du monde Sorcier s'endormit pour un très long sommeil.

OoooooooooooooooooooooooooooooooooooooO

La porte faite à présent de granite explosa brusquement, le bruit des pierres tombant les unes après les autres accompagna le craquement du pied fraîchement sorti de sa tombe. Sans prévenir, une tête frappa les restes de pierres, les réduisant en poussière blanche visible grâce à de petits rayons solaires éclairant faiblement la tombe du voyageur. Toussant pendant un moment tout en passant mécaniquement sa main dans ses cheveux recouverts de poussière, il sortit enfin de son lit, non sans grimacer quand ses os se mirent à craquer ensemble dans un concert qui aurait fait frissonner une personne normale. Assis au bord de sa tombe, il fit rouler ses épaules tout en crachant une bille de salive mélangée à du granite.

Il frotta ses yeux avec son poing, sa main gauche, elle, sortant son artefact. D'un geste, il ouvrit le petit cadrant, dévoilant l'heure et la date d'aujourd'hui.

Un petit sourire éclaira son visage endormi, puis il éclata subitement de rire.

Premier janvier de l'année 1952.

Ses iris brillèrent d'une lueur mystique, puis il referma le couvercle d'un geste habile.

- J'ai encore un peu de temps !