Une si fragile flamme.

1e partie : le Paradis.

Diclaimer : tous les personnages sont à JK Rowling, sauf ces 8 là: Aurelius, Mireán, Kermar, Eric Sidle, Mathilde Soledango, Adrian Celas, Crimson Lance et Elric1. Les poèmes et citations qui se trouvent en tête de chapitres ne sont pas à moi non plus. Et la track-list, c'est juste pour l'ambiance…

NdA: pour lever le doute une bonne fois pour toutes, il s'agit d'un slash HP/DM (doublé d'un autre qui n'était pas vraiment prévu à la base, mais vu que Drago en parle…). Et c'est aussi une death-fic. Vous voilà prévenus.

NdA2: cette fic a été écrite bien avant la sortie du tome 6. Donc si il y a des choses qui ne concordent pas/plus, ne m'en veuillez pas.

Nous sommes tous en danger de magie.

Emily Dickinson.

Adieu les Dursley.

Prologue :

Debout les bras écartés, il scandait sa formule de plus en plus fort.

- Levez-vous, créatures des Ténèbres. Levez-vous et venez à moi !

Le vent se mit à souffler en rafales, la terre se mit à gronder avant de s'entrouvrir et un long hurlement résonna dans la grotte. Des ombres se dessinèrent sur les parois humides, et le sorcier éclata de rire.

Quelque part au nord de l'Écosse, un homme couvert de blessures ouvrit les yeux sans savoir où il se trouvait. Se levant avec difficulté, il gagna la route où, après avoir manqué de se faire renverser par les automobilistes, une femme brune le recueillit avant de le soigner.

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La montre bipa minuit. Harry avait dix-sept ans. Sa dernière année chez les Dursley. Enfin la délivrance. A cette pensée, un sourire lui barra le visage. Il avait hâte d'être au matin, parce qu'il savait qu'il recevrait invariablement les lettres de Ron et d'Hermione, ainsi que celle d'Hagrid, toujours accompagnées de leurs cadeaux. Mais celle qu'il attendait par-dessus tout n'arriverait qu'en fin d'après-midi. L'enveloppe portant l'écriture verte qui annonçait la rentrée à Poudlard et les fournitures à acheter. Il se coucha sur le côté, songeant que là aussi, c'était sa dernière année. Son sourire descendit d'un cran et son cœur se serra. Que deviendraient-ils tous, une fois l'année passée et les diplômes remis ? A vrai dire, il n'avait jamais vraiment eu l'occasion d'y réfléchir sérieusement. Il savait juste qu'il voulait être Auror, comme ses parents. Une seule chose pouvait l'en empêcher, et ce n'était pas Rogue et sa méchanceté.

L'aube pointa à la fenêtre avant qu'il ait pu se rendormir. Si il y avait un autre point qui ne changeait pas, c'était la difficulté qu'il avait pour dormir. Il se leva, fit rapidement sa toilette et descendit déjeuner.

- Enfin ta dernière année ici, lâcha l'oncle Vernon d'un air satisfait quand il entra dans la cuisine. Nous allons bientôt être débarrassés de toi et de toutes ces sornettes.

- Ce ne sont pas des sornettes, et vous le savez, rétorqua Harry.

- N'oublie pas où tu es avant de me répondre sur ce ton.

- Ça, ça risque pas d'arriver, marmonna le jeune homme.

Il avala rapidement une tasse de thé et attrapa une tartine sur la table avant que son oncle ait eu le temps de protester, puis il fila dans sa chambre.

Le hibou d'Hermione arriva le premier, porteur d'une nouvelle missive de la jeune fille. Quand il ouvrit la lettre, il constata que pour une fois, elle avait fait bref. Á cause des menaces d'interception, sûrement. Depuis que Voldemort était revenu…

« Cher Harry,

Pour les raisons que tu sais, je suis obligée de faire court. Je ne voudrais pas que Tu-Sais-qui apprenne quelque chose de compromettant… »

Harry sourit. Hermione était très prudente, parfois trop. Et ça lui jouait des tours. Que pourrait-il bien y avoir de compromettant dans des lettres échangées par des adolescents ?

« Monsieur et madame Weasley sont d'accord pour que je vous rejoigne au Terrier trois jours avant la rentrée. Ron lui a demandé. Je sens que nous allons bien nous amuser. Comme ça, nous pourrons faire nos achats de rentrée ensemble. J'espère que tu passes de bonnes vacances, et que ton cousin ne t'embête pas trop. Moi, j'ai pris quelques couleurs. Tu verras ça fin août. Sinon, il m'arrive encore d'avoir de ces maux de tête dont je t'ai déjà parlé. Mais ça va beaucoup mieux. Tu trouveras ton cadeau dans le petit paquet. Je te souhaite de bonnes vacances, mais surtout un joyeux anniversaire. J'ai hâte d'être au 29 août, tu ne peux pas savoir ! »

Harry prit la petite boîte que le hibou portait dans son bec et l'ouvrit. Décidément, elle avait vraiment réponse à tout, pensa-t-il en écartant le papier. « Les plus grands joueurs de Quidditch de l'Histoire ». Pile celui qui manquait dans sa collection.

Un claquement sec retentit derrière lui. Tout à la lecture des premières pages du livre, il n'avait pas entendu Coq, le hibou de Ron, entrer dans la pièce. Et le minuscule oiseau, emporté par son élan mais aussi par le poids de la lettre de son maître, était allé s'écraser contre le mur au-dessus de son lit. Heureusement, plus de peur que de mal. Harry pensa qu'il devrait quand même en toucher deux mots à Ron.

Décrochant l'enveloppe de la patte du hibou, il la décacheta d'un coup. Ron avait été plus bavard qu'Hermione, cette fois.

« Cher Harry,

D'abord, je te souhaite un bon anniversaire. Comme je sais que ton oncle et ta tante ne font rien de particulier ce jour-là, nous le fêterons quand tu viendras au Terrier, la semaine prochaine. Bill et Charlie seront là. Pour le moment, Bill est encore en Egypte et Charlie en Roumanie. Ils devraient rentrer dimanche. Ici, c'est -presque- tout le temps la rigolade. Tu sais comment sont Fred et George. Ils finiront par rendre maman folle si ils continuent. Ginny ne parle que de ton arrivée. Rien ne l'arrête. Elle en est fatigante. Je crois que malgré la conversation que tu as eue l'année dernière avec elle, elle a encore un faible pour toi. »

Harry repensa à la conversation en question. Après quelques méchancetés lancées par les Serpentards, il s'était résolu à dire à Ginny ce qu'il pensait exactement.

dbdbd Flash-back bdbdb

Draco était allé trop loin cette fois-çi. Mais Ginny l'avait cherché. Pourquoi avait-elle parlé de cette discussion au coin du feu ? Toujours est-il que Malefoy avait encore lancé une vanne, et la sœur de Ron s'était enfuie, rouge de honte, en pleurant. Il l'avait retrouvée dans la Salle Commune, assise devant la cheminée, fixant les flammes.

- Ginny ?

- Quoi ?

- Je peux… ?

- C'est la Salle Commune, répondit-elle en se tassant sur le canapé.

- Je suis désolé. Malefoy est un crétin.

- Sans blagues !

- Écoute », Harry soupira. » Reconnais que tu l'as cherché.

- Merci du soutien, ça fait plaisir, cracha la jeune fille.

- Ginny, regarde-moi.

La sœur de Ron tourna la tête.

- Je ne sais pas comment t'expliquer sans te blesser. J'aimerais vraiment que tu comprennes. Je sais ce que tu ressens.

- Tu ne peux pas…

- Laisse-moi finir, s'il te plaît. Moi aussi, j'aime quelqu'un qui ne me regarde pas…Ou qui ne me voit pas comme je le voudrais. Ça n'a rien à voir avec toi. Et puis, dit Harry en prenant la main de Ginny, je te considère comme ma sœur. Est-ce que tu comprends ?

Ginny hocha la tête. Harry se leva pour gagner son dortoir

- Harry ?

- Oui ? Qu'y a-t-il ?

- Est-ce qu'elle sait que tu l'aimes, cette personne ?

- Non.

- Alors dis-lui avant qu'il ne soit trop tard.

dbdbdb Fin du flash-back dbdbdb

Harry reprit la lecture de la lettre.

« Hermione nous rejoindra le 29 août, mais ça, je crois que tu le sais déjà. Elle est toute bronzée, tu verras. Quand nous serons tous là, nous pourrons nous entraîner au Quidditch. Comme ça, nous aurons encore plus de chances de gagner la Coupe. Après tout, c'est notre dernière année. Autant en profiter pour laisser une trace. Sur ce je te laisse. J'espère que ton cadeau te plaira. Á la semaine prochaine.

Ron ».

Harry ouvrit le paquet. « Les variantes de la feinte de Wronski », reliure en cuir avec lettres dorées. Le livre avait dû coûter cher. Fred et George avaient sûrement participé. Il ne put s'empêcher de penser que chacun des Weasley avait laissé une trace à Poudlard, les jumeaux en particulier. Qu'en serait-il de lui ?

Harry passa sa journée à lire, interrompu seulement par l'arrivée d'une carte de Hagrid.

Enfin, sur les coups de seize heures, un grand-duc apporta la lettre de Poudlard. Il brisa le cachet de cire portant le sceau des quatre maisons, ouvrit l'enveloppe et en sortit plusieurs feuilles.

« Cher monsieur Potter,

Vous trouverez ci-dessous la liste des fournitures et des ouvrages demandés en septième année.

La rentrée aura lieu, comme chaque année, le 1er septembre. Veuillez croire, monsieur Potter, en l'expression de notre considération distinguée. »

Harry jeta un coup d'œil rapide à la liste des livres. Rien de nouveau. Son regard se porta sur l'ouvrage de potions et de là, son esprit passa à Snape. Dommage que la formation d'Auror ait inclus les Potions, car il aurait volontiers abandonné cette matière. Chose pour laquelle le professeur l'aurait très certainement remercié, il en était persuadé.

Il soupira. Encore une semaine à supporter toutes les avanies des Dursley. Le pire n'était pas Dudley. Depuis l'attaque des Détraqueurs qui avait eu lieu l'été de ses quinze ans, son cousin le laissait tranquille. Pétunia, sa tante, était toujours égale à elle-même dans son mépris. Non. Le pire, c'était l'oncle Vernon. D'une méchanceté sans pareille, dans le monde moldu au moins.

La semaine passa plus rapidement qu'il ne l'aurait cru. Le dernier jour arriva enfin, et quand Harry se leva, il se sentit le cœur léger. Décrétant que rien ne pourrait lui gâcher la journée, il descendit déjeuner après avoir ouvert la cage d'Hedwige.

Toute la famille Dursley était déjà attablée. Surtout Dudley, d'ailleurs.

- Quoi ? lâcha Harry en voyant trois paires d'yeux se tourner vers lui.

- Rien, répondit Vernon en regardant Pétunia avec un sourire entendu. Il tapota la table de ses gros doigts et prit une profonde inspiration.

- Ce jour est béni entre tous. Tu t'en vas enfin. Á quelle heure tes « amis » viennent-ils te chercher ? demanda-t-il en insistant de façon méprisante sur le mot « amis ».

- Je n'en sais rien.

- Ça ne m'étonne pas. En tout cas, je veux que tu aies quitté cette maison quand je rentrerai ce soir. C'est compris ?

- Oui, répondit Harry avec toute l'amabilité dont il était capable.

- Bien.

L'oncle Vernon se leva et quitta la table.

Harry termina de manger et monta réparer ses valises. Non qu'il eût beaucoup d'affaires personnelles. Mais son oncle lui avait clairement fait comprendre que si il avait le malheur d'oublier quoi que ce soit lui appartenant, ça finirait en morceaux à la poubelle.

Chacun des objets qu'il attrapait lui rappelait des souvenirs, bons comme mauvais. Le nécessaire à balais offert par Hermione, le scrutoscope de Ron…Quand il commença à ranger ses affaires de cours dans sa malle, il tomba sur les morceaux du miroir que son parrain lui avait offert. Il l'avait complètement oublié. Sirius était passé à travers le voile depuis plus d'un an, et Harry se sentait toujours aussi coupable. Il n'avait même pas un lieu où se recueillir…

Quand il eut fini, il s'allongea sur son lit et fixa le plafond. Dans quelques heures, il ne serait plus protégé par le sortilège lié au sang de sa mère. Dans quelques heures, il serait au Terrier avec la majeure partie des Weasley. Il s'endormit sans s'en rendre compte.

Ce fut des coups frappés à sa porte qui le tirèrent de son rêve. Sa tante lui dit d'une voix aigre que ses amis venaient d'arriver et l'attendaient en bas. Résigné, il attrapa la cage d'Hedwige et descendit. Les Weasley étaient venus en comité restreint. Il y avait monsieur Weasley, Ron et Ginny, qui rosit en le voyant descendre.

- Maman n'a pas pu venir, dit Ron avec un clin d'œil complice.

Harry comprit tout de suite. Madame Weasley était sûrement en train de préparer quelque chose.

- Où sont tes affaires ? demanda monsieur Weasley.

- Là haut. Je vais chercher la malle. Ginny, tu me gardes Hedwige cinq minutes ? répondit Harry en lui mettant la cage dans les bras.

La sœur de Ron se pencha vers Harry et lui murmura quelque chose à l'oreille.

- Oui, pourquoi ? demanda-t-il en se redressant.

- Pour rien.

Elle jeta un regard en coin à Dudley et lui sourit.

- Hey, qu'est-ce qui te prends ? Ça ne va pas, la tête ? marmonna Ron.

- Ce n'est pas ce que tu crois. Juste un cadeau d'adieu, lui répondit-elle en chuchotant avec un sourire énigmatique.

- Ahhh ! D'accord…, dit-il d'un air entendu. J'espère que tu ne vas pas t'attirer des ennuis, ajouta-t-il plus bas.

Harry descendit la malle et monsieur Weasley l'aida à la porter jusqu'au taxi qui les avaient amenés. Il ouvrit la porte de la cage pour qu'Hedwige puisse voler jusqu'au Terrier.

Sa tante et son cousin se tenaient sur le pas de la porte. Quand Dudley vit Harry faire demi-tour, il recula jusque dans l'entrée.

- Tante Pétunia, merci quand même, dit simplement Harry.

Il lui tendit la main, que sa tante serra mollement.

La voiture de l'oncle Vernon venait d'apparaître au coin de la rue. Harry monta dans le taxi avec les Weasley, et le véhicule démarra.

Direction le Terrier via le Chemin de Traverse, pensa-t-il.

Quand Vernon descendit de sa voiture, il regarda sa femme.

- Il est parti ?

Pour toute réponse, elle hocha la tête.

- Bon débarras, cracha-t-il.

Harry ne sut jamais que son cousin, au réveil, était recouvert de gros boutons rouges. Comme cadeau d'adieu…2

1 Non, ce prénom ne vient pas de Fullmetal Alchemist. C'est un -petit- clin d'œil aux personnes qui m'ont hébergée après un marathon SdA.

2 Dudley n'allait quand même pas s'en tirer comme ça…

Prochain chapitre: où l'on s'aperçoit que Draco n'est apparemment plus le même.