La malédiction du cœur…
Tu l'aimes. Il t'aime. Ta vie est la perfection dont tu avais rêvé. Car ta perfection c'est lui.
La guerre est finie depuis trois ans, et vous avez emménagé ensemble depuis 2 années, deux années que tu chéris plus que tout.
Depuis deux ans vous vous aimez, libérés de vos chaînes. Tes amis ont eu beaucoup de mal à admettre que tu puisses l'aimer, lui un fils de mangemort. Parfois tu ris encore à ce souvenir.
Tous les soirs il rentre de son travail au ministère, il t'embrasse puis vous discutez de tout et de rien, et d'autres soirs vous vous passez de mots et vous rejoignez dans votre chambre.
Mais ce soir va être différent.
Il arrive en transplanant et tu t'approches pour l'embrasser comme d'habitude. Mais il se dérobe. Et là tu sais que tout va basculer.
Il te dit qu'il faut que vous parliez, que ça ne va plus entre vous. Il te montre une chaise et te dit de t'assoire. Tu obéis. Tu es raide comme un piquet. Il te dit que ça fait quelques mois qu'il voit quelqu'un d'autre, que grâce à lui il a pris conscience que vous n'étiez pas fais l'un pour l'autre, et que tout ceci n'était qu'une erreur. Qu'il vous serait facile à tout les deux de tout oublier. Il te dit qu'il part ce soir, et qu'il reviendra prendre ses affaires quand tu ne seras pas là.
Tu voudrais le retenir. Tu voudrais lui parler, essayer de le faire revenir à la raison, t'élancer vers lui et le prendre dans tes bras. Mais tu restes figé. Tu as une boulle dans la gorge et tu sens que si tu essaies de parler elle va éclater. Tu le regardes ouvrir la porte, la passer et s'éloigner. Il pleut énormément, alors il sort un parapluie. Tu le trouve magnifique, vêtu de sa cape de sorcier noire, avec pour seule lumière ses cheveux blonds noués dans son dos par un fin ruban pourpre.
Alors qu'il s'éloigne, tu trouves enfin la force de bouger. Tu coures, pieds nus dans l'herbe mouillée. Tu hurles son nom alors que tu tombes agenouillé sur le sol. Tu n'as jamais hurlé ainsi, comme si ce cri venait de ton âme. Tu redresses la tête et le vois monter dans une voiture coté passager. Tu vois le conducteur de loin. Tu trouves qu'il te ressemble, avec ses cheveux noirs qu'il n'a pas coiffé, et ses yeux. Ils ne sont pas verts mais bleus. Voilà donc ton remplaçant. Voilà donc celui qui t'a volé ton cœur. Car oui, il t'as volé ton cœur, cette si petite chose mais si importante que tu lui avait offert, et qui ne faisait plus qu'un avec cet homme que tu aimais, lui, cet imposteur, il te l'a prit.
Et à cet instant, tu te mets à te haïr, autant que tu le hais lui. Tu ne bouges pas de là où tu es de toute la nuit.
Et le lendemain c'est lui qui te retrouve allongé dans l'herbe. Il était revenu pour te dire qu'il regrettait, et qu'il t'aimait même s'il n'osait pas se l'avouer. Mais toutes ces paroles d'amour et de pardon, il n'aura plus jamais l'occasion de te les dire. Il t'a retrouvé mort dans l'herbe. Tu as utilisé ce que tu sentais comme le plus important souffle de toute ton existence pour hurler son nom, c'était ton dernier souffle.
Tu avais retenu toutes tes larmes, et les médicomages concluront que ta magie n'a pas supporté toute cette retenue dans ton corps, qui était devenu trop faible après tes blessures durant la bataille finale, elle a explosé à l'intérieur de ton corps en causant ta mort. Mais lui, lui seul connaît la vérité. La vérité c'est que tu es mort de chagrin par amour pour lui.
A jamais il portera ce fardeau, et jamais plus il ne lui sera permis d'aimer. Par ta mort tu l'as maudit, et aucune délivrance ne lui sera accordée.
Ainsi jusqu'à la fin…
