Disclaimer : Les personnages de cette fiction appartiennent à DC Comics. L'univers de la fiction est inspirée du film "The Hurtlocker" ("Démineur" en français)
Cette fiction est Rating M pour la violence de certains passages et des scènes homosexuelles (Superbat)
Les faits relatés dans cette fiction n'ont jamais existé (je l'espère sincèrement). Le contenu entier de ce récit est une FICTION et j'insiste lourdement au début histoire pour que le message s'ancre bien. Certaines données, pour que l'histoire soit plus "construite" sont toutefois réelles, mais pas forcément dans la bonne période (il y aura quelques anachronismes, notamment en ce qui concerne l'utilisation d'un certain explosif).
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
Blast : effet de souffle sur l'organisme causé par une explosion
Semaine 1
Jour 1 (07/10)
Il protégea ses yeux des rayonnements du soleil et, replaçant sa casquette sur sa tête, il sortit du Humvee*. L'air était brûlant, il y avait un peu de vent qui soulevait le sable et rien qu'à voir l'apparence de la base, ça le faisait encore plus chier d'être là. Il soupira, se disant qu'il allait encore passer un bout de temps là-bas, s'il n'était pas encore une fois transféré ailleurs.
Récupérant son paquetage, il se dirigea dans le bâtiment administratif où le Colonel Jones l'attendait. En entrant à l'intérieur du bâtiment, il retira sa casquette et ses lunettes de soleil et il essaya d'arranger son allure. Autant essayer d'être le plus présentable devant son nouveau supérieur. Il toqua à la porte, attendant jusqu'à ce qu'on l'autorise à rentrer.
Il se retrouva devant un grand black à l'allure peu commode. Il le salua tout en se présentant.
_Sergent de Première Classe Clark Kent, mon Colonel.
_Repos Sergent. Je suis le Colonel John Jones. Vous êtes notre démineur, c'est bien ça ?
Kent baissa la main et hocha la tête.
_C'est exact mon Colonel. Voici mon ordre d'affectation.
Il sortit de son sac le fameux papier qui l'avait conduit ici et le plus gradé sembla vérifier que tout était en ordre, avant d'hocher la tête.
_Je vais vous présenter à votre nouvelle équipe. Veuillez me suivre.
Le colonel passa devant lui et d'un pas rythmé, ils se déplacèrent dans le camp.
Le colonel Jones en profita pour lui indiquer ce qu'étaient les bâtiments, comme celui des opérations, les dortoirs ou encore les cuisines, le hangar à munitions, et d'autres choses. Il ne le disait qu'une fois, expliquait tout vaguement et ne répétait pas. Kent ne posa que très peu de questions, se contentant de mémoriser au maximum le flot d'informations que le colonel lui donnait.
Ils passèrent en premier lieu par les dortoirs des sous-officiers, où Kent eut la joie d'avoir une chambre pour lui où il pouvait poser ses affaires. Il se souvenait d'un autre camp au sud de l'Irak, où il avait eu peu de confort de ce côté-là. Mais ils ne s'attardèrent pas longtemps. Ils allèrent vers le dortoir des soldats qui eux, n'avaient pas la chance de pouvoir jouir d'une intimité.
Devant la grande tente un homme aux cheveux noirs semblait les attendre. Le colonel les présenta.
_Major Wayne, voici le Sergent Kent, votre nouveau démineur.
Kent eut l'impression de se faire juger dès le premier regard. Wayne semblait aussi expressif que le Colonel. Le reste promettait. S'ils étaient tous aussi apathiques, il allait encore une fois finir pas être muté parce qu'il ne rentrait pas dans le moule.
_On verra ce qu'il donne.
Un super ton froid pour lui souhaiter la bienvenue ! Kent était enjoué d'avance.
_Je vous le laisse, Major.
Puis sans un mot de plus, Jones repartit. Immédiatement, Wayne le mit en garde avant d'entrer sous la tente :
_Avec mon équipe nous serons chargé de votre protection mais je vous préviens : si vous n'obéissez pas à mes ordres, il n'y aura personne pour vous couvrir. Je ne risquerai pas la vie de mes hommes pour des suicidaires comme vous.
Bon, au moins c'était clair, net et précis. Ça lui annonçait directement la couleur et la température. Kent fit un effort surhumain pour ne pas répliquer, comme c'était aussi sa spécialité. Puis ils entrèrent.
Toutes les têtes se tournèrent vers eux. Certains jouaient aux cartes alors que d'autres semblaient simplement discuter. Ils s'arrêtèrent tous dans leur activité pour le regarder.
_Voici le Sergent Kent, notre nouvel arrivant. Il sera le démineur de mon équipe. Voici les soldats Jordan, Allen, qui sont aussi de l'équipe. Là ce sont les soldats Hol, Curry, Queen, Stewart, Prince et Lance.
Ils le saluèrent tous d'un signe de la main, une expression mauvaise sur le visage. Bon. L'intégration allait être difficile.
Jour 2 (08/10)
Kent se souvenait d'une chose qu'il n'aimait vraiment pas, c'était les foutues routes de Bagdad. Entre les bombardements, explosions et l'état de base des routes, il était secoué dans le Humvee comme un prunier. C'était une réflexion qu'il se faisait à chaque fois qu'il montait dans un de ses véhicules, soit plusieurs fois par jour. C'était le genre de pensées qui le forçait à se rappeler que chez lui, c'était mieux.
Il n'avait pas vraiment eu le temps de s'intégrer à son équipe. Ce n'était pas une chose qu'il avait particulièrement envie de faire, mais il ne comprenait pas l'animosité que tout le monde avait envers lui. Il savait que ça n'était pas dû à son dossier, puisque normalement personne ne l'avait lu, mais il était certain que cette mauvaise humeur n'était due qu'à lui. Tant pis. Il finirait muté ailleurs.
Le véhicule s'arrêta. Wayne fit son topo.
_Il parait qu'au bout de cette rue une autre équipe aurait vu des fils électriques dans le sol. A vous de jouer Kent.
_Il faut que j'aille leur parler.
Wayne hocha la tête et ils se mirent en route, sur leurs gardes. Ce pays entier voulait leur peau, pas question qu'il la leur laisse. Alors qu'ils s'avançaient dans la rue, il voyait les irakiens sortir de chez eux, les regarder par la fenêtre, les scruter. Il savait que bon nombre d'entre eux voulaient les voir sauter. Ça les stressait encore plus.
Ils rejoignirent l'autre équipe 50 mètres plus loin, cachés derrière un immeuble.
_C'est vous le démineur ?demanda le chef d'équipe.
Kent pouvait reconnaître quelques soldats qu'il avait vus au camp.
_Oui. Sergent Kent, Monsieur.
_Major Palmer. Bon, je vous explique : gros fils électriques sous les gravats, juste au carrefour. On a pas vu d'explosifs, mais c'est probablement un IED*.
Un engin explosif improvisé, donc. Kent devait avoir le nez dessus pour en avoir la confirmation.
_Jordan, vas chercher le Humvee, ordonna Wayne.
_Vous avez fait un barrage ?demanda Kent.
_Oui, sur un rayon de 75 mètres.
Kent attendit que le véhicule arrive pour mettre sa tenue. Ça prenait toujours du temps, il détestait la porter mais ça protégeait toujours un peu. Dans sa grosse combinaison de démineur, il avait peu de mobilité, il crevait de chaud à l'intérieur et avec son gros casque renforcé, il avait une moins bonne visibilité. Il détestait sa tenue de protection. Quand il pouvait, il ne la portait pas. Mais avec sa nouvelle équipe, il n'allait pas déjà outrepasser les règles de sécurité.
Il s'avança alors vers le carrefour.
_Je suis à moins de dix mètres du carrefour, dit-il à travers sa radio.
« Reçu, dix mètres. »
Il scruta le sol en avançant plus doucement : s'il mettait le pied sur une mine, il était foutu.
_J'ai trouvé du fil électrique. Je vais le suivre.
Kent tira doucement sur le fil pour le déloger des gravats et le suivit. Il marcha sur plusieurs mètres à travers le carrefour, pour se diriger entre deux immeubles.
« Allen, tu as un visuel sur Kent ? »
« Non, aucun. »
Kent vit alors le fil sortir des gravats et remonter le long du mur de l'immeuble. Il tomba alors nez-à-nez sur un homme devant lui, un petit objet noir dans la main. Putain. Un foutu détonateur de contact. Il était juste à côté du fil. Il n'avait qu'à tendre le bras pour tout faire sauter.
_Pars. Pars et je te laisse vivre.
Son arabe n'était pas mauvais. Il savait que l'homme en face de lui l'avait compris.
« Kent, qu'est-ce qu'il se passe ? »
L'irakien était hésitant. Kent sentait cette sensation familière de peur au creux de son ventre. Sa vie pourrait se terminer en moins d'une seconde, s'il n'arrivait pas à le convaincre.
_Pars pour vivre.
Il garda son calme, habitué aux situations stressantes. Dans son casque, il entendait Wayne brailler :
« Kent ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Quelqu'un a un visuel ? »
Si seulement il pouvait fermer sa gueule ! Kent fixa du regard l'irakien, qui le défiait lui aussi du regard. Il voulait le tester. Tester sa détermination. Kent était prêt à plonger sur lui pour essayer de l'arrêter. Ils restèrent plusieurs minutes comme ça, à se regarder en chien de faïence.
_Pars !
L'irakien sursauta et après quelques secondes d'hésitation, il courut en sens inverse pour disparaître. Kent relâcha son souffle. Il s'empressa de s'emparer du bout du fil électrique.
_Y'a un type qui fuit à l'Est, 1m75, chauve, barbe, habillé en beige. Il a le détonateur.
Moins d'une minute plus tard, il entendit des Humvee démarrer, des cris de soldats au loin. Il reprit le bout du fil avec lui et suivit le chemin à l'envers.
« Cible neutralisée, sans détonateur. C'était quoi ça Kent ?! Quand je pose une question vous me répondez ! »
Kent serra les dents tout en marchant.
_Si j'avais pris le temps de vous répondre on serait peut-être déjà tous morts !
C'était sorti trop vite pour qu'il s'en empêche. Il tomba alors sur quelque chose de lourd.
_Je suis dessus.
Il s'accroupit délicatement et dégagea les débris du bout des doigts. C'était peut-être la seule parcelle de son corps qui n'était pas protégée. Il tomba alors sur un sac plastique et il le déchira doucement pour voir le contenu à l'intérieur.
_Merde !lâcha-t-il face à ce qui était effectivement un IED. Le Major Palmer avait raison. Etendez le périmètre de sécurité de 75 mètres de plus. Reculez.
« Reçu. »
Il entendit alors Wayne crier au loin et les bruits de véhicules et de mouvement. Il se concentra plutôt sur ce qu'il avait devant lui : un obus qui devait faire du 155mm, peut-être plus. Ce petit bijou d'explosif pouvait envoyer du shrapnel sur un rayon de 150 mètres.
Kent ne mit pas très longtemps pour désamorcer l'obus. Ce qui lui prenait le plus de temps, c'était de devoir déloger délicatement les fils pour couper les bons. Après ça, les spécialistes n'auraient plus qu'à venir récupérer la charge d'explosifs. Son travail à lui consistait simplement à faire en sorte que rien n'explose ou ne puisse exploser. Il poussa un soupir de soulagement quand il eut terminé et vérifié la zone, pour ne pas trouver d'autres obus.
_C'est fait, on peut remballer.
Lorsqu'il retourna auprès de son équipe, Jordan l'aida à retirer son équipement alors qu'Allen et Wayne surveillaient les alentours. Lorsqu'ils montèrent dans leur véhicule, Kent ne loupa pas le regard noir que lui lança son supérieur. Il savait qu'une fois de retour à la base, il se ferait remonter les bretelles.
oOoOoOoOoOoOo
Bon, il s'était clairement fait engueuler. Ce fut rapide, Wayne n'avait pas mâché ses mots et ça n'avait duré qu'une minute. Une minute durant laquelle Kent avait préféré ne rien répondre. Visiblement, Wayne n'aimait pas qu'on remette son autorité en cause. Clairement un connard ce gars. Si ça ne se passait pas comme il le voulait, ça semblait beaucoup le froisser.
Quand il était sorti des quartiers du Major, il avait été pas mal observé par les soldats aux alentours et il avait directement rejoint sa propre chambre. De toute façon, il n'était pas là pour se faire des amis.
Jour 5 (11/10)
_Faites pas de conneries, s'il vous plaît. J'veux pas mourir.
_Ça va aller Allen. Ça va aller.
Kent essaya d'être le plus rassurant possible. Penché au-dessus d'une mine antipersonnel, il avait peu de visibilité sur le petit objet et il ne voulait pour l'instant pas risquer de faire bouger le pied.
_Kent, grouillez-vous. On est pas les bienvenus ici.
Wayne était posté à deux mètres d'eux, à une fenêtre. Jordan était en train de surveiller la porte de la pièce dans laquelle ils étaient. Ils étaient dans une petite maison dont le sol, en terre, avait servi à cacher ce qui piégeait son collègue.
_Vous êtes conscients que si ça saute, vous allez sauter vous aussi ?redit Kent pour la énième fois depuis qu'ils étaient là.
_Major, allez-y avec Jordan, implora Allen. Si ça saute, je ne veux pas que vous mouriez pour rien.
_Arrêtes tes conneries Barry ! On va tous se tirer d'ici ensemble !répliqua Jordan.
Kent se concentra sur le petit objet sous la semelle de son collègue. Il n'avait pas de visibilité et il n'arrivait pas à bien se positionner. Fait chier. Comme s'il n'avait pas déjà plus de pression avec les autres autour d'eux.
Il essuya la sueur qui dégoulinait de son front. Il faisait une chaleur à crever ici. Non. C'était lui qui avait trop chaud. Il prit une grande inspiration. Tandis qu'il essayait d'atteindre le mécanisme interne de la mine, il voyait la jambe d'Allen trembler. Il ne pouvait pas blâmer le soldat. Ça faisait plus d'une quinzaine de minutes qu'il ne devait pas bouger, qu'il était dans une posture assez inconfortable et que la peur le rongeait. Le plus gros risque maintenant devenait Allen.
Kent fronça les sourcils. Il avait une solution qui allait lui compliquer la tâche d'une autre façon et qui était bien plus à risques pour lui. Mais là, il fallait qu'il agisse avant de finir par se raviser. Il colla son pied à celui de son collègue.
_Allen, quand je vous aurai sorti de là, il faudra partir.
_Pas besoin de me le dire deux fois !
Kent se dressa sur ses pieds et prit une grande inspiration. Quand il fut prêt, il donna un grand coup d'épaule dans la jambe d'Allen, poussant son pied avec le sien par la même occasion.
Allen tomba à la renverse sur le sol, alors que Kent avait désormais son pied sur la mine. Il poussa un soupir de soulagement. Il ne faisait pas le poids d'Allen, mais ce dernier avait son arme. Ça compensait en partie le manque de poids, alors que Kent avait posé son M4*.
_Bordel Kent !s'écria Wayne.
Allen se relevait du sol avec son aide, totalement surpris.
_Maintenant, vous allez sortir !s'écria Kent. J'ai pas envie de crever et vous ne m'aidez pas en restant ici !
Il sentit une grosse goutte de sueur couler le long de son visage alors que tout le monde le scrutait. Il ne devait pas avoir l'air très confiant. Il ne l'était pas vraiment. Wayne le scruta avant de prendre sa décision.
_Jordan tu couvres nos arrières. On vous attend dehors Kent, alors faites-vite.
Il hocha la tête et les observa quitter la pièce, avant de se pencher sur son cas. Maintenant, il ne se trouvait vraiment pas très malin. Mais il s'en sortirait.
oOoOoOoOoOoOo
_A Kent les gars ! Sans lui on serait bien morts !
_Ouai !crièrent les autres en chœur.
Kent était gêné. Mais au moins l'atmosphère était détendue avec les soldats. Ils l'avaient invité à manger à leur table le soir. C'est donc de cette façon qu'il se retrouvait au milieu de soldats qui, pour la première fois depuis son arrivée, avaient de la considération pour lui.
_Désolé de vous avoir mal jugé, Sergent, s'excusa Jordan.
Kent hocha la tête.
_Je suis habitué. Vous pouvez tous me tutoyer, j'ai l'impression d'être vieux sinon !
Il y eut des éclats de rire autour de lui et Kent les scruta tous : les soldats qu'il avait rencontré le premier jour faisaient partie de deux autres équipes, dont l'une était dirigée par le Major Palmer, et l'autre par le Major Stone. Kent avait appris qu'il avait intégré une unité aux opérations très précises.
_Très bien Kent ! Je pense qu'on te doit des vraies présentations. On a tous des surnoms ici. Moi c'est Flash. Je suis le plus rapide de la base !
Kent eut un sourire.
_C'est très prétentieux. Je tiens bien à voir ça !
Allen lui fit un clin d'œil en passant sa main dans sur ses cheveux blonds et rasés courts.
_Quand tu veux Kent.
_Tu n'arriveras pas à le battre. Je suis très rapide aussi, et je n'ai pas encore réussi à le battre.
Il tourna la tête vers la brune assise à côté de lui, les yeux presque aussi bleus que les siens. Elle lui tendit la main.
_Diana Prince. Mon surnom c'est Wonder Woman.
Il la serra en souriant et sentit la force dans sa poigne, puis il relâcha sa main. Le tour de table continua.
_Mon nom c'est Queen. Oliver.
_On le surnomme Arrow parce que ce sniper préfère tirer des flèches quand il est chez lui !ria Jordan en lui tapotant l'épaule.
_Les flèches, c'est plus discret, se défendit-il.
_Moi je préfère les armes à feu. Tu manques moins de munitions. Je suis John Stewart, l'Architecte.
Kent sentit Flash se pencher à son oreille :
_Stewart est le meilleur sniper du camp. Il dépasse le score de Wayne d'une trentaine de tirs. Ce gars t'analyse les bâtiments comme personne, il a un vrai compas dans l'œil.
Le brun hocha la tête, impressionné. Un autre blond se leva de la table pour lui serrer la main.
_Moi c'est Arthur Curry. Cette bande d'abrutis me surnomme Aquaman parce que je suis le seul à apprécier la pluie. En même temps, il fait trop chaud dans ce foutu pays !
Il sortit alors de la tente en rouspétant sur la chaleur. Il vit alors une rouquine s'approcher de lui :
_Shayera Hol, mais on m'appelle Shay. Celui qui balance mon surnom je l'assomme.
Au moins, ça avait le mérite d'être clair. Kent tourna la tête vers Allen, qui lui signifia d'une grimace qu'il ne voulait certainement pas prendre le risque.
_Franchement, tu n'as pas à te plaindre sur ton surnom, Shay. Le mien est encore plus ridicule.
_C'est vrai, dit alors la rousse en pouffant de rire.
_Je m'appelle Dinah Lance et ils ne me lâchent pas avec le surnom de Canary, depuis qu'ils ont entendu mon père m'appeler comme ça sur un appel PRIVÉ.
Queen, Jordan et Allen éclatèrent de rire.
_Je passais seulement par-là, je t'assure !dit Arrow en riant encore plus.
_Ouai ouai. Et si on parlait du tien, Jordan ?
Ce dernier élargit son sourire.
_Moi je suis fier de mon surnom ! Lantern !
Kent fronça les sourcils.
_Pourquoi Lantern ?
_Parce que ce mec ne brille qu'à travers sa connerie.
Toute la table éclata de rire et Kent crut comprendre que c'était souvent. Tout le tour de table était fini. Curieux, il posa une autre question :
_Et vos supérieurs en ont un ?
Allen hocha la tête.
_Oui. Palmer c'est Atom. Il a ce surnom depuis une OpEx faite en Afghanistan. Stone, lui, c'est Cyborg. Il a été blessé lors d'une explosion de char et a pris un éclat dans la tête. Il est de retour sur le terrain avec une plaque en métal dans le crâne, du coup il est devenu Cyborg ! Et pour Wayne… Wayne c'est le Bat. C'est le type qui arrive dans ton dos sans que tu ne le remarques, qui se fond dans la nuit comme personne – encore mieux que Stewart –
_C'est raciste, commenta le sniper noir en souriant.
_Et ce gars, il est retranché tout le temps dans ses quartiers. Quand il sort et qu'il reste avec nous, c'est à distance en tant qu'observateur. Tu le verras par toi-même. Et pourtant, il nous connaît tous vachement bien !
Kent avait l'impression que c'était comme si Allen racontait une légende. Ça lui faisait bizarre, quand il s'agissait d'un type qu'il n'aimait pas. Mais il était curieux, et maintenant il cernait un peu mieux le phénomène.
Il passa alors une bonne soirée en compagnie de tout le monde et en apprit beaucoup plus sur eux. Les petites anecdotes étaient marrantes et si lui-même n'en donnait pas beaucoup, il savait que cette fois, il avait réussi à mieux s'intégrer qu'avant. Il espérait que ça allait continuer dans ce sens. Lorsqu'il les quitta le soir pour aller se coucher, il croisa alors le regard de Wayne dans le bâtiment en face, l'observant depuis sa fenêtre. En fait, ce type lui foutait peut-être les jetons.
Humvee : véhicule tout terrain utilisé par l'armée américaine et revisité sous plusieurs formes selon les utilisations.
IED : Improvised Explosive Device (= en France on dit EEI pour Engins Explosifs Improvisés)
M4 : Fusil que l'armée américaine utilisait à l'époque et encore maintenant (et non pas le M16 dont l'utilisation aux USA est peu répandue bien qu'ils le fabriquent et revendent partout)
