Hello ! Bienvenue dans cette nouvelle fanfiction ! Il s'agit de ma première apparition dans le fandom MHA, j'espère que mon histoire vous plaira. Je vous préviens, elle a une petite particularité : tous les titres de chapitres seront des titres de chansons. En général, vous n'êtes pas obligés de les écouter, mais si vous êtes curieux, je vous laisserai à chaque fois le titre et l'interprète !

Bonne lecture !


1. SINNERS (Barns Courtney)

Sora

Je ne suis pas un héros.

À quoi bon ? Risquer chaque jour sa vie pour autrui ? Subir les critiques constantes des médias et de la population ? Très peu pour moi ! Certains me qualifieront de lâche, mais je préfère le terme « pragmatique ». Et puis, pour être franc, j'ai beau apprécié un peu d'exotisme, je refuse catégoriquement de parader en collants en plein centre-ville ! Il n'y a qu'à prendre All Might en exemple ! « Symbole de la Paix », certes, mais je le trouve toujours aussi ridicule avec son costume moulant aux couleurs flashy. Sérieusement, qui a eu une idée pareille ? Il ressemble à une hallucination d'un vieux toxicomane sous LSD !

Je laisse échapper un léger ricanement, fier de ma petite plaisanterie intérieure. Mon souffle forme une fine buée devant moi, seule tache blanche dans la nuit d'encre qui régnait sur Musutafu en ce premier novembre. Le froid ambiant donne une atmosphère étrange aux rues désertes, comme si des fantômes du passé hantent toujours ces pavés qu'ils connaissaient si bien autrefois… Cette pensée m'arrache un nouveau sourire.

Mes pas m'amènent enfin devant un grand bâtiment d'aspect plutôt austère. Haut d'une dizaine de mètres et composé de briques d'un gris anthracite, l'édifice semble me toiser d'un regard méprisant. Pourtant, je souris toujours. Comment pourrai-je avoir peur, après tout ? Mon cœur joue un concerto dans ma poitrine, des frissons d'excitation bien familiers parcourent mon échine et l'adrénaline coule dans mes veines telle de la lave en fusion.

Il ne s'agit pas de mon premier crime. Néanmoins je ne me lasserai jamais de ces délicieuses sensations. Tandis qu'un autan s'engouffre dans mes mèches vert sapin, je lève les yeux au ciel et admire quelques instants l'éclat doux de la pleine lune.

Un soudain grésillement dans mon oreillette attire mon attention.

Jack, tu pourrais pas te dépêcher un peu là ? On ne sait pas quand des flics ou pire, des héros pourraient rappliquer !

— Détends-toi, Jun. Ce n'est pas notre premier cambriolage, tu devrais savoir qu'il y a peu de patrouilles à une heure aussi tardive !

Un court silence accueille ma déclaration, bien vite suivi par un profond soupir.

Sora… grommelle-t-elle. Si on prend des noms de code, ce n'est pas pour que tu utilises mon prénom à tout va ! Et tu as peut-être raison, mais on n'est pas à l'abri d'un imprévu, donc si tu pouvais suivre le plan, ce serait bien !

— Il me semble t'avoir entendue dire que « notre fréquence était cryptée ». Alors, pourquoi utiliser des pseudos ? On n'est pas dans un de tes jeux vidéo, tu sais ?

— Ta gueule.

— Ça aura au moins le mérite d'être clair, ricané-je.

Sans perdre plus de temps, je me faufile dans une ruelle qui longe le bâtiment. Privé de la lumière de la lune, l'endroit ressemble étrangement à une future scène de crime… et pas de mon genre de crime !

— Je suis en place.

Mais, je n'obtiens pas de réponse, si ce n'est le grésillement caractéristique de l'appareil.

— Jun ? insisté-je.

Toujours rien. Je souffle, un peu agacé par le comportement puéril de ma partenaire. Après toutes ces années à nous fréquenter, j'ai appris à interpréter chacun de ses silences. Je peux ainsi affirmer sans crainte qu'elle me boude. Jun tient beaucoup à l'utilisation de nos pseudonymes, et même si elle refuse de l'avouer, je reste persuadé qu'elle insiste parce que ça lui donne l'impression d'évoluer dans un de ces jeux vidéo qu'elle affectionne tant.

— Jun, réponds-moi. Je sais que tu m'entends.

À nouveau, seul un léger crépitement me répond.

Bon, t'as plus trop le choix, Sora. Il va falloir céder aux exigences de la dame.

— S'il te plaît, ô grande Scarlet Seer ?

Quelques secondes, semblable à une éternité s'écoulent avant qu'enfin la voix de Jun ne retentisse à nouveau.

Bien. Le mur devant toi mène directement aux bureaux de l'agence. L'endroit est truffé de caméras, tu devras être prudent. Si tu veux les désactiver, il te faudra traverser le couloir et ouvrir la dernière porte à gauche. C'est là que se trouve la salle de surveillance. Quant aux les coffres-forts, tu les trouveras au sous-sol derrière une porte blindée. Pour y accéder, il te suffit simplement de prendre-

— Dois-je te rappeler que je peux littéralement devenir un fantôme ? l'interromps-je. Les portes ne sont qu'une simple formalité pour moi.

Peut-être, mais je te rappelle que, petit un : tu ne peux pas maintenir cette forme bien longtemps, et petit deux : tu as besoin d'être tangible pour ouvrir les coffres.

— Tu n'es vraiment pas drôle, bougonné-je. Bon, j'y vais. Souhaite-moi bonne chance, Jun !

Mes lèvres s'étirent à nouveau en entendant ma partenaire fulminer à cause de mon « imprudence ». J'aime beaucoup trop la taquiner, c'est plus fort que moi ! La voir les bras croisés et les joues aussi gonflées que celles d'un hamster m'amusera toujours autant. Jun et moi, on se connait depuis un bail après tout !

Nous nous sommes rencontrés il y a onze ans environ. À cette époque, les Sakigawa avaient emménagé dans l'appartement d'à côté. Ma mère s'était empressée d'aller les accueillir et de les inviter chez nous pour faire connaissance. Là, je rencontrai leur fille pour la première fois. De mon point de vue, Jun ressemblait à un pauvre rat bigleux. Certes, l'image s'avérait peu flatteuse, mais avec ses petits yeux camouflés derrière de grosses lunettes et son nez retroussé, il n'en fallut pas plus à mon esprit d'adolescent de treize ans pour faire le lien.

Nous vivions littéralement à deux mètres l'un de l'autre et nous allions à la même école. Pourtant, je ne lui parlai pour la première fois que deux semaines plus tard alors que je me retrouvais une fois de plus en retenue à cause de mon « comportement problématique ». Paraît-il que j'avais volé les questions de l'examen d'histoire de Monsieur Tachibana même si rien ne prouvait ma culpabilité… À croire que j'étais d'ores et déjà destiné à une brillante carrière de cambrioleur !

Ce jour-là, coincé dans une salle de classe avec une dissertation à rédiger afin d'expliquer pourquoi « voler, c'est mal », je fis la connaissance de Jun. Sa présence m'avait étonné au départ. Avec son look de première de la classe, je ne l'imaginais pas avoir des ennuis… Mes questions restèrent en suspens quand j'aperçus l'énorme cocard qui ornait son œil. Elle m'apprit bien plus tard que certains de ses camarades l'avaient tabassée suite à une remarque acerbe de sa part et l'avaient ensuite accusée d'être l'initiatrice de la bagarre.

Ainsi, c'est dans cette salle de classe miteuse qu'a débuté une longue et assez improbable amitié. Nous n'avions rien en commun à ce moment-là. Pourtant, nous nous sommes trouvés et je ne regrette ça pour rien au monde.

Un léger soupir m'échappe. Les souvenirs attendront ! Il est maintenant temps de se mettre au travail ! J'inspire un grand coup et bloque ma respiration. Mon pouvoir s'active alors et tandis que mes membres disparaissent aux yeux du monde, mon corps s'élève à quelques centimètres au-dessus de l'asphalte. Mon Alter s'avère en effet plutôt… adapté à mon activité nocturne, car il m'octroie la capacité de me transformer en fantôme. Cependant, à l'instant où je vais devoir reprendre mon souffle, je redeviendrai un être humain tangible, visible et bien ancré au sol, tout ce qu'il y a de plus normal.

Le temps reste donc mon plus grand ennemi. Sans hésiter, je m'avance vers le mur en face de moi et le traverse comme s'il n'existait pas. Les avertissements de Jun me reviennent à l'esprit, et je me dirige avant tout vers la salle de surveillance pour désactiver les caméras. Si je suis certes invisible pour le moment, il me faudra tout de même sortir d'ici avec mon butin… Passer au travers de ce que je souhaite agripper est presque devenu une habitude au fil du temps. Seuls les vêtements et les objets que je porte disparaissent avec moi ; heureusement, parce que je n'ai pas encore des tendances exhibitionnistes, même si je suis sûr que cela ravirait les femmes et certains hommes.

Qui a dit qu'un cambrioleur-fantôme n'avait pas de problèmes ?

Arrivé à destination, je pénètre dans la salle et observe les alentours. Le garde de nuit semble seul et endormi devant les multiples écrans reliés aux caméras. Tant mieux, ça va me faciliter la vie ! Je me faufile derrière lui et désactive mon Alter. Mes pieds touchent le carrelage de la pièce dans un bruit discret. Plongé dans son sommeil, l'homme s'agite un peu sans se réveiller. Je suis sûr que je pourrai très bien débrancher les écrans sans qu'il ne s'en aperçoive…

Mauvaise idée, s'il se réveille et sonne l'alarme, je suis fichu.

Pour une fois, la voix de la raison n'a pas tort. Aussi discret qu'une ombre, j'enfonce ma main dans ma petite sacoche aussi noire que ma combinaison. Jun a eu l'idée d'ajouter quelques-uns de mes cheveux dans les coutures afin qu'elle disparaisse avec moi, et je dois bien avouer que c'est une brillante idée ! J'en sors un mouchoir ainsi qu'une petite fiole. Une fois le tissu imbibé du liquide, je le pose sur le nez et la bouche du vigile. Le chloroforme possède de puissantes vertus anesthésiantes. Avec ça, il ne devrait pas reprendre conscience avant quelques heures !

Après avoir débranché les câbles, je reprends une grande goulée d'air, retiens ma respiration et plonge directement dans le sol afin d'atteindre l'étage inférieur.

Je traverse plusieurs murs et tombe enfin face à la porte blindée dont m'a parlé Jun un peu plus tôt. Plutôt impressionné par la taille de la structure, je reste plusieurs secondes immobile, fasciné par l'aura sacrée qu'elle dégage. Au moment où je m'aventure à l'intérieur, un grand sourire étire mes lèvres. Là, devant mes yeux brillants d'excitation, trônait un paquet de billets qui ne demandaient qu'à sortir.

— On dirait que c'est mon jour de chance ! marmonné-je en désactivant mon Alter. Ne vous inquiétez pas, Tonton Sora va vous emmener loin d'ici !

Mes doigts fébriles fouillent à nouveau ma besace et déplient soigneusement un petit carré noir. La magie des sacs extensibles m'étonnera toujours ! Sans plus tarder, j'empoigne les liasses de billets et les fourre sans ménagement dans le bagage.

La voix de Jun retentit soudain dans mes oreilles.

Jack, tout va bien ?

— Nickel ! Je sors dans quelques minutes, dis-je en terminant mon affaire. Tiens-toi prête avec la voiture !

Une fois mon travail accompli, je regarde le sac maintenant gonflé avec un certain sentiment de fierté. Il ne me reste plus qu'à marquer mon passage, et je pourrai partir la conscience tranquille ! Avec nonchalance, je me dirige vers l'endroit où se situait la pile de billets avant mon passage et y dépose une simple carte.

Un sourire aux lèvres et un sacré paquet d'argent sur les épaules, je quitte l'édifice sans encombre et rejoint Jun dans sa petite Suzuki bleu nuit.

— Tu en as mis du temps ! s'exclame-t-elle en démarrant.

Elle remonte ses lunettes et accompagne son geste d'une œillade assassine. Un soupir franchit mes lèvres pour toute réponse tandis que je me relaxe dans le siège. Malgré ses allures sévères, Jun s'inquiète pour moi, même si elle refusera de l'avouer. Un léger sourire éclaire mon visage à cette pensée.

— La prochaine fois, viens avec moi si tu te languis à ce point de ma présence !

— N'importe quoi ! répond-elle avec véhémence. Qui va faire le guet dans ce cas ? Et puis, je ne traverse pas les murs, moi !

Un rire monte dans ma gorge et finit par éclater dans l'habitacle. L'embêter restera toujours un de mes passe-temps favoris ! Ma main se pose dans sa tignasse rouge cerise, et je m'amuse à lui ébouriffer les cheveux.

— Sora ! Je conduis là !

— Désolé, c'était trop tentant.

— Je te déteste, tu le sais ça ?

— Mais oui, bien sûr… Moi aussi, je t'aime Jun !

Un grognement me répond. Je soupire, content de moi, et regarde la ville défiler à travers la vitre. Mon esprit dérive, et je ressasse mon dernier méfait. Je n'ai pas encore dit à Jun pour la carte, je sais très bien qu'elle désapprouve l'idée. Cependant, je ne veux pas qu'un autre s'attribue mes mérites, question d'honneur ! Et puis, voir les forces de l'ordre galérer à découvrir mon identité a toujours eu quelque chose de jouissif.

Qui suis-je, au fond ?

Certainement pas un héros.

Encore moins un vilain.

Je suis cette ombre dans la nuit, cet homme invisible, intangible, insaisissable, ce cambrioleur-fantôme.

Je suis le valet noir, Blackjack.


N'hésitez pas à laisser une petite review, c'est toujours cool et ça ne coûte rien ! Je ne sais pas quand le prochain chapitre sortira étant donné que je suis en période d'examens, vous m'en excuserez "^^.

Lawkyrie, pour vous servir