Lettre du Dixième Docteur :
Lettre à ma feu Rose Tyler dans cet univers.
« Rose,
Je ne croyais pas survivre. La dernière fois, il me restait de l'espoir. Tout n'était pas fini. Aujourd'hui, ça l'est. En te disant au revoir, j'ai dit au revoir à la vie. Je crois que j'ai trop vécu… Ça ne fait pourtant que trois ou peut-être quatre ans que je me suis régénéré la dernière fois. Pour un baiser, pour la vie de mon ange aux cheveux dorés, ma Rose Tyler que je ne cesserais jamais d'adorer…
Pourquoi suis-je encore là ? Seul à fixer l'horizon ? La mer est agitée et la tempête semble se rapprocher. Mais c'est moi qui amène la tempête et je l'emmène partout maintenant. Partout parce qu'elle est toujours avec moi, toujours dans mes deux cœurs.
Ô Rose, tu les as brisés en embrassant ce clone humain que je t'offrais ! En te donnant ainsi une part de moi, j'espérais que tu cesserais de hanter ces cœurs qui sont tout tiens. Mais non ! Tu es encore dans mes rêves. Tu me hantes, Rose Tyler ! Tu me hantes et je brûle de savoir que tu es heureuse avec un autre ; Parce que tu es heureuse. Il le faut ! Je sais pouvoir te rendre heureuse. Être le seul à le pouvoir. Toi aussi tu dois m'aimer, Rose. Tu le dois car il n'a que toi. Moi, j'ai encore le TARDIS. J'ai vécu neuf cent ans sans toi, des siècles à voyager dans le temps et dans l'espace. Seul ou accompagné… Maintenant, je suis seul. Et je me sens dépérir… Loin de toi, je perds le nord. Ce qui me rattache à la vie c'est de courir comme avant. De pourchasser les aliens envahisseurs, de sauver des vies… Mais ça n'apaise pas mes cœurs. Rien ne le peut.
Je t'aime, Rose. Je n'ai jamais su te le dire. Mais je l'ai toujours pensé et j'ai toujours su que tu le savais. Mais ce mots qui semblent si simples et insuffisants à la fois pour te dire tout ce que je ressens, ces mots, jamais, ils ne passeront le seuil de mes lèvres. Jamais tu ne les entendras de moi. Jamais je n'ai su te les dire, jamais je n'ai pu trouver assez de courage pour cela. Même après que tu m'ais avoué tes sentiments et alors que je savais t'avoir perdu pour toujours et n'avoir plus rien à craindre de notre différence d'âges, et de notre différence d'espèces aussi. Plus rien n'avait d'importance parmi tout ce qui nous avaient arrêtés quand on avait voulu s'aimer. Non, plus rien ne comptait d'autre que tes yeux brillants des larmes de nos adieux, plus rien ne comptait d'autre que ton sourire, le dernier que tu pensais m'adresser, le dernier que je pensais figer.
Et je l'ai fait.
Dans ma mémoire, tu es resté toujours en tête. Dans mon esprit, ton nom me redonnait la force de combattre tous mes ennemis. Et malgré tout cela, jamais je ne te l'ai jamais dit. Jamais je ne t'ai dit à quel point je t'aime, jamais je ne t'ai avoué à quel point tu comptes pour moi ! Et jamais, et plus jamais je ne le pourrais, je ne te dirais tout ce que je ressens.
Je t'aime, Rose Tyler, de tous mes cœurs. Je l'ai laissé te dire ces mots et ça m'a déchiré les cœurs, mais j'avais besoin de te les adresser moi-même, ces aveux sincères des plus forts sentiments que tu m'as toujours inspiré, Rose Tyler, pour toi je les couche sur du papier.
Théta, ton Docteur. Pour toujours. »
Le Seigneur du Temps relut ensuite la « lettre » une fois. L'écrire lui avait fait du bien. La lire, tout le contraire…
Rose lui manquait plus encore qu'il ne pouvait le lui dire. Plus qu'il ne pouvait se le dire à lui-même. Non, il devait aller de l'avant et garder cet aveu, cette confidence dans le TARDIS. A l'abri, dans la bibliothèque, peut-être ? La déchirer ? Il n'en avait pas la force mais la garder à portée de vue… Il ne le pouvait pas non plus.
Le Docteur glissa la feuille de papier dans un livre : La Guerre du Temps. Le seul livre qu'il ne lirait aussi jamais.
