Les cicatrices du temps
Tout devint clair.
Elle regarda les murs, la rambarde, la couleur dorée de l'architecture. Elle sentit des fourmillements dans tout son être, envahie par un mélange indiscernable de sensations.
L'espace d'un instant, toute peur disparut. Toute appréhension s'évanouit, ne laissant place qu'au discernement. Elle avait compris. Compris que tout l'avait conduit ici, à cet endroit, à ce moment précis. Le dernier endroit où elle serait, le dernier instant qu'elle ne vivrait jamais.
Elle se revit marchant dans le parc, cette fraîche matinée de septembre. Elle se souvint leur première escapade, les courses-poursuites, sa main dans la sienne, leurs rires, leur complicité… Et cette sensation vivifiante, celle d'être à sa place.
Tout la menant ici. Pour sa famille, et plus encore. Pour l'Univers.
Dehors, il hurlait. Il leur hurlait d'arrêter, de renoncer. Il n'avait plus d'espoir.
Il n'y avait qu'elle.
Le cœur battant, elle poussa la porte.
