Titre : Seishun amigo (avant de trouver un autre titre)
Pairing : Pi/Kame
Genre : romance, yaoi
Rating : K
Disclaimer : Les Johnny's ne m'apartiennent pas
Synopsis :
Un autre membre de KAT-TUN lâche le groupe. Pi part encore une fois à la rescousse de son ami.
Note :
Je me lance dans un récit yaoi. Enfin, je ne sais pas jusqu'où j'irais dans le détail de l'écriture. Pi m'intrigue à citer régulièrement Kame dans Sound Tripper.
Chapitre 1
Novembre 2015
Appuyé sur la rambarde de ma terrasse, je regardais les lumières mouvantes des voitures en bas de l'immeuble, petites fourmies actives qui se dépêchaient de rentrer chez leur propriétaire pour se reposer. La journée avait été longue, enchainant les scènes de tournage en extérieur sous le froid automnal de cette fin novembre. Et elle n'était pas encore finie. Je devais sortir pour rejoindre le studio de Sound Tripper pour l'enregistrement en direct de l'émission radio.
Je sirotais un whisky tranquillement pour me détendre sous les accords de piano et de violon qui passait sur la chaine hifi. J'aimais écouter la musique classique dans le calme de mon appartement après la course de mes différentes activités professionnelles. Quand les derniers accords au piano résonnèrent, j'avalai ma dernière gorgée d'alcool et rentrai à l'intérieur. J'irais peut-être en boite après l'émission. Ryo était à Tōkyō avec les kanjani et m'avait invité à les rejoindre. Un rapide coup d'œil sur l'heure affichée à l'horloge me rappela que je ne devais plus traîner. Je passai dans ma chambre pour changer de vêtements et attrapai mon téléphone posée sur la table basse. Par habitude, je vérifiai ma messagerie. Celle-ci indiquait que j'avais reçu plusieurs messages. J'ouvris l'application et vis que l'expéditeur était Jin. Que me voulait-il ? Il n'était pas rare qu'il m'envoyait des photos mais jamais autant. J'hésitai à les lire mais la curiosité fut la plus forte.
"Tu as vu l'actualité des KAT-TUN aujourd'hui ?"
"Ça repasse en rediffusion aux info. Allume ta télé."
"Et Kame, tu l'as vu récemment ?"
"Oye, tu pourrais me répondre?"
Que se passait-il pour que Jin s'inquiète ainsi de Kame ? Je me dirigeais vers mon grand écran plasma 3D tout en appuyant sur la touche d'appel. Autant avoir l'info directement.
- Ah enfin ! Tu décroches !
- Bonjour quand même, lui rétorquai-je du tac au tac. Comment vas-tu ?
- C'est bien le moment des civilités, me dit-il d'un ton exaspéré.
- Que se passe-t-il? demandai-je plus sérieusement.
- Tu as appris pour KAT-TUN ?
- Je cherche une chaîne qui en parle. Raconte. Je suis assez pressé.
- Junno se casse.
Je me figeai à cette annonce.
- Hein ? C'est quoi cette connerie ?
- Il a annoncé ça à l'émission "Best artist". Une histoire comme quoi il a 30 ans, veut tourner la page, blabla...
A ce moment-là, Le groupe aligné sur la scène apparut sur mon écran. Maru parlait les yeux humides. Junno avait la tête baissé tandis que Ueda avait le visage fermé. Kame à son côté avait le regard éteint. Je n'appris rien, l'annonce était fini.
- Kusou.
Dire que j'étais abasourdi était faible comparé à ce que je ressentais. Le seul mot qui me venait à l'esprit était "Pas encore". L'image de Kame, dans un semi coma éthylique lors de la dernière défection d'un membre jaillit dans ma mémoire. Il ne tenait pas l'alcool et avait tendance aux bêtises dans ces cas là. Je devais le rejoindre.
- C'était quand l'émission ?
- Vers 8 heures.
Trois heures maintenant. Merde. Il pouvait s'en passer des choses durant cette période.
- Kame. Tu sais où il est ?
- Nop. Tu sais que je n'ai plus de contact avec aucun des membres. Et ce soir, je dois m'occuper de ma fille. Je suis coincé.
- J'ai un enregistrement de Sound Tripper dans une heure. Je dois y aller. Je vais essayer de le joindre entre temps et irai le voir après. Bye.
Je coupai la conversation et glissai mon portable dans ma veste tout en enfilant mes baskets que je laçais rapidement. J'étais inquiet. J'avais ramassé Kazu à la petite cuillère par deux fois au départ de Koki et de Jin. Je craignais que ce ne soit la fois de trop. Il avait tellement eu du mal à remonter la pente.
Je hélai un taxi afin de téléphoner sans me préoccuper de la conduite. Kame ne répondait pas, comme je m'en doutais. J'essayai Ueda et Maru sans plus de succès. Ils étaient peut-être ensemble. Le morceau musical à la radio fut interrompu pour laisser place aux actualités. Après les informations habituelles sur la politique et l'économie, la journaliste annonça celle du groupe.
- Excusez-moi, pouvez-vous augmenter le son ?
Le chauffeur hocha la tête et tourna le bouton. Je pus entendre quelques phrases du discours de chacun. Junno expliquait ses raisons d'une voix posée mais triste. Ueda avait des trémolos dans la voix et Maru semblait résigné. Quant à Kame, la colère et la tristesse se mélangeait. Je poussai un soupir. J'arrivai en vue du bâtiment de la radio et je n'avais toujours pas réussi à joindre un membre. Même Junno. Ils avaient dû mettre leur téléphone en silencieux ou l'éteindre pour éviter d'être assailli. J'envoyai un message à Jin résumant la situation qui était à zéro.
Je ne fus pas très concentré lors de la relecture de mon texte et bafouillai plus que d'habitude lors de l'émission. J'en rigolai pour détourner l'attention de l'équipe mais je savais que personne n'était dupe. Heureusement, ils jouaient le jeu en me lançant des vannes. En temps ordinaire, je restais avec eux pour boire un dernier verre mais cette fois je les quittai en m'excusant et filai dehors.
Que faire ? Est-ce que j'essayais son appartement ? Non. Le connaissant, il devait être dans un bar. J'espérais qu'il avait eu la présence d'esprit d'aller dans un familier dont on pouvait s'assurer de la discrétion. Je réfléchi à ceux que je connaissais et où j'y étais allé avec lui. Je pris à nouveau un taxi, regrettant cette fois ma voiture. En fait, non. Si je devais écumer les bars de Tōkyō, le taxi serait plus pratique. Je tentai à nouveau des différents numéros sans succès. J'appelais Ryo pour le prévenir que je ne pourrais pas le joindre.
- Vous êtes où ?
- Au Lex, pourquoi ?
- Kame n'est pas avec vous ?
- Attends. J'entends rien avec les gus à côté. Pourquoi veux-tu que Kame soit avec nous ?
- Je le cherche. Tu as entendu l'info des KAT-TUN ?
- Oui.
Ryo n'en dit pas plus. Il avait toujours eu une relation assez froide avec les membres de KAT-TUN sans que j'en connaisse vraiment la raison. Enfin, froide est peut-être un mot trop fort. Indifférent ? Oui, surement. En tout cas, même si nous étions amis, je n'avais jamais su lui tirer les vers du nez pour connaitre le fin mot de son comportement.
- J'ai peur qu'il rechute comme il y a deux ans, me justifiai-je.
- Tomo-chan, tu devrais arrêter de protéger tout le monde. Tu n'es pas un surhomme non plus.
Je grimaçai derrière mon téléphone. L'année dernière, en effet, je m'étais laissé aller. Ryo en profitait toujours pour me le rappeler.
- Eh bien, justement, c'est l'occasion de rendre ma dette envers lui lorsqu'il m'a aidé.
- Ta dette ? C'est lui qui n'arrête pas d'en avoir près de toi.
- Ecoute, je ne veux pas discuter de ça maintenant. Tu peux demander autour de toi s'ils ont entendu parler de quelque chose ?
- D'accord, d'accord. On se voit demain ?
- Peut-être. Cela dépendra si je le retrouve, dans quel état et le mien aussi.
Il cria à la cantonade ma requête. Au bout d'un instant, il reprit la conversation :
- Nino me dit de tester chez Sakurai. Comme ils étaient ensemble.
- Ok. Je vais l'appeler de suite. Ja.
Je recherchai aussitôt dans mes contacts le numéro de mon senpai.
- Moshi, mosh.
- Sakurai senpai ? C'est Yamapi. Je recherche Kamenashi. Tu n'as pas idée de l'endroit...
- Ah, je suis content de t'avoir, m'interrompit-il. Je suis avec lui là.
Je posai ma tête sur le dossier du siège, soulagé.
- Yokatta. Vous êtes où ?
- Au bar "Lovey Dovey" sur Shibuya.
Je transférai l'adresse au chauffeur qui attendait les instructions. Puis je demandai :
- Il est dans quel état ?
- Là ? Il délire, couché sur le fauteuil. Ça en devient gênant. Surtout quand il commence à hurler ou gémir selon ce qui lui passe par la tête.
- Désolé.
- Pourquoi tu t'excuses ? s'étonna Sakurai. Je n'ai pas voulu le laisser seul quand ils se sont quittés, c'est pour ça que je l'ai suivi.
- Tu étais au courant avant l'annonce ?
- Je ne l'ai appris que cinq minutes avant de monter sur scène. Je n'ai pas réussi à en savoir plus. Kame-kun ne tient pas l'alcool mais ce n'est pas pour autant qu'il se dévoile.
- Le départ de Junno. Tu crois que c'est un coup du vieux ?
J'eus un silence au bout du fil. Je sentis que Sakurai réfléchissait.
- Je ne pense pas, me répondit-il enfin. Ça avait l'air vraiment réfléchi de la part de Junno. Tu sais comment il est. A toujours rire et sortir ses vannes pourries. Là, rien de tout cela.
Il se tut un instant puis reprit :
- Par contre, ça craint pour le groupe. J'ai peur qu'en haut lieu, ils décident de le dissoudre.
Je me renfrognais même si je m'attendais à cette nouvelle. Deux ans auparavant, c'était déjà à la limite. Le groupe n'apportait que des soucis et s'il y a une chose que le patron n'aimait pas, c'était bien ça.
- Je pense que je serais là dans dix minutes. Je vais le ramener chez lui. Merci d'être resté près de lui.
- Je ne pouvais pas faire autrement. On s'est installé au fond. C'est un peu plus discret et proche des toilettes.
Je fermai les yeux après avoir raccroché. La nuit promettait d'être longue.
Le "Lovey Dovey" était situé dans une petite impasse au sous-sol d'une vieille bâtisse. On y accédait en descendant un étroit escalier où je dus me coller au mur pour laisser passer deux hommes qui me jetèrent un oeil goguenard. La porte en fer permettait au bruit de rester cloitré à l'intérieur ce qui évitait de déranger le voisinage s'il y en avait un.
La salle, plongée dans le noir, était illuminée par les trombinoscopes qui donnaient une ambiance électrique sur la piste de danse, au fond de la pièce. Le bar en face de la porte était visible grâce à ses néons roses fluos dont l'enchevêtrement écrivait son nom en lettres occidentales. La musique battait son plein. Je m'attendais à une salle assez chargée mais les quelques tables rondes côté bar étaient à moitié occupées. Les autres occupants dansaient en se déhanchant, les bras levés vers le plafond. Je tournai la tête sur ma gauche et aperçut Sakurai qui me faisait signe. Il était assis sur une banquette en L devant une table rectangulaire. Les autres fauteuils placés de sorte de créer une alcôve donnaient un aspect intime à l'espace. Le couple assis derrière mon collègue était enlacé, à demi-couché et s'embrassait sans se préoccuper de leur entourage. C'est alors que je me rendis compte de la spécialité de l'endroit. Kame s'était réfugié dans un bar homosexuel. Bien que cela ne me choque pas en soi, j'étais étonné de découvrir qu'il avait cette tendance. J'avais bien soupçonné à certains gestes et regards une certaine préférence mais je mettais cela sur le spectacle. En m'approchant, je ne le vis pas près de Sakurai. Je plissai les yeux inquiets.
- Où est-il ? m'inquiétai-je.
Il me montra du doigt la piste de danse.
- Il est temps que tu arrives. Je crois que l'heure des bêtises arrive.
Kame était plaqué dos contre un homme baraqué. Il avait penché sa tête en arrière, appuyée contre le torse de son partenaire et se balançait lascivement, les paupières closes. L'autre le tenait d'une main par la taille, tandis qu'il caressait de l'autre son bas-ventre de manière assez suggestive. Au sourire niais du chanteur, je compris qu'il y prenait plaisir. Je serrai les poings et avant que je ne comprenne, je me retrouvai près de lui. Je lui attrapai le poignet et le tirai vers moi.
- Mais euh... murmura-t-il en ouvrant les yeux, vitreux et rouges où s'éclaira un instant une lueur. Pi-chan ! Genki ?
Son compagnon râla et voulut reprendre sa prise mais rebroussa chemin à mon regard.
- Viens, Kame, on y va avant que tu ne le regrettes.
- Si tu es là, on peut s'amuser, bafouilla-t-il, la voix rauque. Allez Pi-chan, danse avec moi.
Il se colla à moi et commença à bouger des hanches, faisant ainsi se toucher nos deux virilités. Je me reculai.
- Tu as trop bu, Kame. Il est temps de rentrer.
- Encore un peu, supplia-t-il en se rapprochant de nouveau.
- Non, tu n'es plus vraiment en état et tu te fais remarquer.
Je lui pris les mains et le tirait vers la porte. J'avais oublié de remercier Sakurai. Tant pis, je lui téléphonerai demain. Je fis monter mon ami dans le taxi qui m'attendait dans la rue. Dès que je fus à mon tour installé, il s'affala sur mon épaule, marmonnant des paroles incohérentes. Je sortis mon portable et prévins Jin par message quand je sentis une main se balader sur mon entrejambe. Je la repoussai. Des lèvres humides vinrent s'appuyer sur mon cou. Je jetai un oeil au chauffeur qui faisant semblant de rien, se concentrait sur sa conduite.
- Tu sens bon.
- Tu es ivre, Kazu-chan. Arrête.
- Non, tu es tout doux.
Ses lèvres remontèrent sur mon menton pendant que sa main se posait à nouveau sur mon sexe. Je tentai de l'éloigner mais changea de position pour s'assoir à califourchon sur mes cuisses.
- Qu'est-ce que tu fais ? m'exclamai-je surpris.
- Tes lèvres sont trop attirantes, me dit-il avant de plonger dessus.
Sous la pression de sa bouche, j'entrouvris la mienne et il en profita pour y glisser sa langue. Je me raidis et voulus le repousser à nouveau mais une chaleur subite envahit mon corps. Son baiser était tendre, sans attente. Je me pris au jeu et lui répondis enroulant ma langue autour de la sienne. La tension monta d'un cran. Ma main se posa sous sa nuque pour le maintenir contre moi tandis qu'il bougeait son bassin sur le mien. Ma virilité se réveilla et je commençai à me sentir à l'étroit dans mon jean. Soudain, Kame libéra ma bouche et posa sa tête sur mon épaule. Je restai immobile quelques instants avant de me rendre compte qu'il ne bougeait plus non plus. Je l'appelai en vain jusqu'à ce que j'entendis un ronflement sortir de ses lèvres. Il s'était endormi ! Je souris devant son visage à la gueule d'ange malgré son nez légèrement cabossé.
- Toi alors, lui dis-je en touchant sa joue. Tu me chauffes et ensuite tu me laisses en plan.
Le taxi arrivant à destination, je n'avais pas le temps de m'appesantir sur ce que je venais de vivre ou ressentir. Je me dégageai tant bien que mal, m'accroupis sur la chaussée et récupérai Kame que j'installai sur mon dos. Il ne pesait vraiment rien. J'avais hésité si je l'emmenai à son appartement ou au mien. J'avais opté pour la deuxième option afin de m'y sentir plus à l'aise pour me reposer. J'ouvris la porte avec mon code, pris l'ascenseur et entrai dans l'appartement sans qu'il ne bouge. Son souffle me chatouillait la nuque me faisant frissonner. Après m'être déchaussé, je filai à ma chambre où je le déposai sur le lit. Puis, je retirai ses chaussures et le recouvrit d'une couverture. J'allais m'éloigner quand il agrippa ma main. Levant les yeux vers lui, je vis qu'il avait les paupières à moitié ouvertes.
- Reste.
- Je me change et j'arrive, le rassurai-je. Dors, tu en as besoin.
Il me sourit et ferma les yeux. Je le regardai un instant attendri. La tension qui avait émergée dans la voiture s'était calmée. Je mis son comportement sous le compte de l'ivresse. A son stade, il aurait embrassé n'importe qui. De mon côté, même si j'avais déjà tenté l'aventure avec Ryo pendant mon adolescence, mon inclinaison se dirigeait surtout vers les femmes. Pourtant, au souvenir de ses lèvres sur les miennes, de sa langue joueuse, une bouffée de chaleur m'envahit. J'allai dans la salle de bain me rafraichir puis m'habillai d'un pantalon léger et d'un t-shirt large. Quand je rejoignis la chambre, Kame s'était mis sur le côté, tourné vers le centre du lit. Je m'allongeai sur le dos en soupirant de bien-être. Aussitôt, mon voisin posa sa tête sur mon torse, son bras enroula ma taille et sa jambe se faufila entre les miennes. Il dormait toujours. Je passai mon bras sous ses épaules et m'endormis ainsi, le sourire aux lèvres.
