Alors, un petit one-shot que je me suis éclatée à écrire.

En me relisant, j'ai soudain pris conscience qu'une thérapie serait peut-être nécessaire après avoir pondu un truc pareil…NAN ! J'aime trop leur en faire baver ! C'est grave, docteur ?

Commentaires : N'oubliez pas de me dire ce que vous en pensez, je réponds toujours.

Mise à jour ! Y'avait des fautes qui traînaient, je m'en suis aperçu avec horreur !


CONSCIENCE PROFESSIONNELLE


J'étais nerveux bien que rien dans mon attitude froide et hautaine ne trahisse mon trouble. C'était la première fois qu'on me confiait ce type de mission avec des responsabilités telles que je savais qu'un échec aurait de graves répercussions sur la suite de la toute jeune carrière de ma modeste personne : Sasuke Uchiha.

Je tapotais frénétiquement sur le rebord de la table de mes longs doigts graciles, faisant jouer les tendres articulations et ressortir les veines saillantes sur ma peau opaline. Le tapotement laissa place au pianotage tandis que je m'affairais d'une main à ranger distraitement les papiers sur le bureau.

Je n'avais que quatre personnes à recevoir ce matin. Rien qui pose problème. Je serais professionnel et si Itachi m'avait confié cette mission, il n'y avait pas lieu pour moi de douter de mes capacités. Aucune raison de s'inquiéter ni de stresser. Non, vraiment aucune…

C'était même l'occasion idéale de démontrer mes aptitudes et de promouvoir mon travail, pensais-je avec confiance. En tant que Responsable-adjoint attaché aux Ressources Humaines de la Kyûbi Corporated, j'allais pouvoir prouver que j'étais à la hauteur des espoirs que l'on avait placés en moi. Je trouverais la personne dont le profil correspondrait parfaitement au poste. C'était l'objectif de ces entretiens matinaux.

Je savais précisément ce que je recherchais parmi les candidats pour exercer les responsabilités qui incomberaient au nouveau Chef de Projet du département Recherche et Développement. Cette personne devrait faire preuve de pragmatisme et de rigueur. Elle devrait savoir gérer les conflits avec fermeté et encadrer son équipe pour lui insuffler l'élan nécessaire à l'impulsion du service.

Satisfait par cette auto-critique, je me composais mon masque habituel d'impassibilité et me préparais à recevoir mon premier postulant. Cette technique avait pour objectif de déstabiliser l'interlocuteur afin de cerner le plus efficacement possible la psychologie professionnelle de la personne et d'étudier son comportement en situation de stress. J'adorais cet aspect de mon métier. Rien à voir avec mon côté sadique. Rien.

***

Je soupirais longuement.

Sur les trois personnes que j'avais rencontré, aucune ne faisait l'affaire. Trop exubérant, manque d'expérience, insuffisance de charisme... S'en était désespérant. J'aurais dû procéder moi-même à l'analyse des profils lors de la présélection au lieu de me fier à quelqu'un d'autre, grommelais-je, mécontent. Je songeais par ailleurs avec délectation au sort que je réservais à celui ou celle qui avait dressé cette liste…

Je regardais l'horloge murale et râlais intérieurement. Actuellement, le dernier candidat se payait le luxe d'être en retard ! Cela laissait aisément augurer de la suite, songeais-je, sinistre et quelque peu découragé. Le nez penché sur mes dossiers, j'entendis la porte s'ouvrir et ne put retenir mon agacement :

- Et bien, quinze minutes de retard... Êtes-vous sûr de vouloir ce poste ?

Le nouvel arrivant s'était figé, probablement surpris par le ton employé tandis que je l'ignorais volontairement, fermement décidé à montrer mon niveau d'exigence et à faire sentir ma contrariété. Cela n'eut pas l'air de gêner l'inconnu qui prit place sur la chaise en face de moi sans attendre que je l'y invite.

Cela me fit hausser un sourcil. Cependant, je choisis, dans un élan de magnanimité que je regrettais déjà, de relever les yeux sur mon opposant. Je me paralysais une infime seconde avant de reprendre contenance et mon indéfectible faciès condescendant pour examiner mon vis-à-vis avec le peu d'objectivité que son sans-gêne avait causé.

Ici, immédiatement et avec la certitude totale que confère l'évidence, je sus que le jeune homme qui me faisait face était tout, sauf apte à pourvoir ce poste. Les cheveux blonds en bataille trahissaient un penchant certain au désordre. La tenue, un costume classique, était sans aucun doute un emprunt à en juger par le malaise que je percevais dans ses mouvements empruntés et un peu gauches. Ajouter à cela la cravate maladroitement ajustée et vous comprendrez volontiers ce qui clochait ne serait-ce que dans son apparence. Pour le reste : un sourire accolé à une attitude nonchalante matérialisée par son bras droit posté négligemment sur le dossier de la chaise tandis que l'autre reposait mollement sur sa cuisse.

Impardonnable. Rien à en tirer.

Telles furent mes brillantes conclusions qui, comme toutes mes décisions, étaient irrévocables. Je m'apprêtais à le congédier avec toute la politesse dont je me sentais capable, c'est à dire très peu, quand l'autre engagea la conversation.

- Je suis désolé pour ce retard. Si j'avais su, je serais probablement arrivé en avance, affirma l'homme avec une lenteur volontaire mise en avant par une voix suave, légèrement grave.

Je ne pus réprimer le frisson, pas de plaisir bien sûr, qui parcourut mon épiderme. Il faisait vraiment froid dans cette pièce, ceci expliquant cela.

Le timbre de cette voix était tout le contraire de l'impression que donnait son propriétaire. Profonde, maîtrisée et... Sensuelle, je devais bien le reconnaître bien que ce genre de réflexion n'avait pas sa place ici. Je me surpris à vouloir l'entendre encore et mon étonnement atteignit son comble quand je m'entendis répondre :

- Si vous aviez su quoi ?

Mon ton était ferme et ne laissait pas transparaître mon trouble, qui n'avait pas lieu d'être par ailleurs. Comme si une simple vocalise aurait eu le pouvoir de me perturber, moi. J'adressais une prière intérieure de remerciements fervents dédiés à ces années passées à peaufiner mon Uchihattitude, diplôme obtenu avec mention « Excellent ».

- Que j'aurais le plaisir d'être reçu par vous, répondit l'individu, manifestement amusé, Dieu seul savait pourquoi.

Il fallait que je reprenne le contrôle de cet entretien qui dérivait dangereusement à mon goût puisque c'était à moi que devait revenir le soin de diriger le dialogue mais là, je me sentais dépassé, sensation oh combien déplaisante pour mon tempérament basé sur la maîtrise des choses et leur domination. J'allais lui montrer, à ce blondinet impertinent, qui était le patron dans cette pièce...Non mais, je n'allais pas me laisser démonter par ce gars, j'étais en position de force, pas l'inverse !

- Quand vous aurez terminé votre numéro, nous pourrons peut-être commencer à déterminer si vous êtes capable de remplir les fonctions exigées par ce poste ? Ripostais-je, âcre et aussi peu aimable que possible ce qui se traduisit, en code Uchiha, par une expression faciale glaciale en compétition avec l'iceberg ayant fait couler le Titanic.

- Mais je suis toute à votre écoute, répondit mon interlocuteur d'une voix onctueuse. Quelles qualités vous paraissent nécessaires pour obtenir ce poste ?

Là, ça virait franchement surréaliste. Etais-je véritablement certain de m'être réveillé ce matin ? Vu la scène qui se déroulait à cet instant, j'en doutais fortement. Ce type me cherchait ou quoi ? D'un coup, j'eus une illumination. C'était sûrement un évadé de l'asile psychiatrique à proximité. C'était la seule explication plausible.

Pourtant, je poursuivis l'échange. Paraît-il qu'il ne faut surtout pas énerver les déséquilibrés et donc, il me fallait jouer le jeu pour ma propre sauvegarde. C'est que j'y tiens à ma peau qui, soit dit en passant est absolument parfaite ! Et l'étincelle dans ces intenses yeux d'azur... C'était à n'en pas douter une lueur de folie bien sûr. Quoi d'autre ?

- Nous cherchons une personne motivée, dont l'expérience lui donnera l'assise nécessaire pour gérer une équipe complète. Cet homme ou femme devra faire preuve d'un sens inné de l'organisation et de l'autorité pour assumer les responsabilités inhérentes à ce poste ce qui inclut notamment la ponctualité, fis-je remarquer, d'un ton acerbe (malgré moi).

Ce spécimen de dément me faisait perdre lentement mais fatalement ce contrôle que je chérissais tant et l'expression qu'il arborait présentement ne laissait présager rien de bon. Sentiment d'inquiétude qui s'accrut nettement quand, je le vis se lever avec la souplesse d'un félin et venir, avec une audace qui me coupa le souffle, s'installer à califourchon sur mes genoux avant de planter son regard moiré de lapis-lazulis dans mes pupilles obsidiennes.

***

Je ne pouvais réagir, les bras ballants, bouche bée, résultat d'une technique d'hypnose certainement. J'attendis que l'autre ne reprenne la parole tout en détaillant, par réflexe de sécurité personnelle, le physique avantageux de mon agresseur dont le torse dénotait une carrure puissante, envoûtante. Un sortilège, peut-être ?

Sensiblement égayé par mon absence de réaction, mon cavalier se passa une langue qui, du point de vue que j'en avais, paraissait tendre à souhait pour venir humecter les contours du sourire étincelant et parfaitement dessiné du postulant. Il acheva son tour en la renvoyant au fond de sa cavité buccale que je devinais, proximité oblige, chaude et délicieusement moite avant d'utiliser l'émail éclatant d'une canine pour mordiller délicatement sa lèvre inférieure.

Ayant achevé sa tâche, il reprit, le plus naturellement du monde :

- Je suis désorganisé, on dit d'ailleurs de moi que je suis imprévisible…

Ça, j'avais pu le constater par moi-même. Nouvelle humidification de la bouche. Besoin d'hydratation régulière me dis-je alors que je ne pouvais plus détourner mon regard de ses deux roses pulpeuses. Absolument aucune envie de l'aider à les humecter. Vraiment.

- J'aime faire les choses à l'instinct et je ne rechigne jamais à la tâche… Affirma l'affolante mélodie vocale du blond, dans une mélopée qui me parut tout à coup particulièrement perverse.

Je déglutis difficilement tandis que le blond poursuivait, imperturbable. Je me sentais de plus en plus troublé, du moins c'est ce que se chargeait de me faire comprendre mon pantalon. Simple réflexe naturel dû à la proximité d'une personne somme toute quelque peu désirable. Sans plus. Réaction accrue par une libido déchaînée après plusieurs mois d'abstinence. Rien de plus normal donc.

- Je suis doté d'une imagination sans bornes qui me donne accès à une créativité dont mes expériences précédentes ne se sont jamais plaintes, susurra le blond en se rapprochant de mon oreille.

Le tout assorti d'un clin d'œil mutin qui acheva de fissurer mon masque déjà fort malmené me retenant tant bien que mal (et plutôt mal d'ailleurs) de sauter sur cet appel au viol consentant.

Les lèvres tentatrices s'approchèrent des miennes et mon cerveau déconnecta. Mes yeux étaient fixés sur les commissures délicieusement ourlées, imaginant leur texture, leur goût qui me renvoyaient d'autres images assurément censurables tel qu'un torse dénudé, un langue fervente, une présence « pénétrante » … Je fermais les yeux en me préparant mentalement à cette douce rencontre quand brusquement, sans prévenir, sans m'avertir... Tout s'arrêta.

Le blond se releva tranquillement avant de se diriger vers la sortie.

Proprement indigné et un peu beaucoup frustré, je m'extirpais de mon siège en une violente poussée et m'écriais, avec une mimique loin de toute dignité et qui ne bénéficierait jamais de l'homologation Uchihesque :

- Reviens-ici immédiatement et termine ce que tu as commencé !

Le blond se retourna, sans se départir de sa posture ni de son sourire langoureux pour ensuite avancer d'une foulée légère (on ne peut plus sensuelle) vers moi. Il déposa ce qui semblait être une carte de visite sur le plat de la table en déclarant, visiblement aussi « tendu » que moi :

- Appelle-moi si tu en veux plus. Ici, ce n'est pas très approprié, je pense…

Et il s'en alla, alors que ma mâchoire tombait jusqu'au sol ce qui avait l'avantage de masquer la puissante érection nichée au creux de mes hanches. Je me rendis compte alors de ce que j'avais failli faire sur mon lieu de travail, avec mes collègues juste à côté alors que j'étais censé bosser et donner mon maximum pour atteindre mes objectifs. Et avec un candidat en plus !

Ce fut le moment que le téléphone choisi pour sonner et machinalement, je décrochais.

Quand je reposais le combiné, j'étais pour le moins perplexe. Non, consterné et honteux seraient plus juste pour qualifier mon humeur. La personne qui avait appelé était le quatrième candidat qui s'excusait de s'être désisté au dernier moment, ayant eu un empêchement.

Mais dans ce cas, qui avais-je reçu ? Je reportais mon attention sur la carte abandonnée devant moi, sous le choc. Mon Dieu, ce manque de professionnalisme... C'était aberrant. je n'avais même pas vérifié l'identité de la personne que je recevais. Itachi allait me tuer s'il apprenait ce qui s'était passé dans cette salle... Je lus une première fois le bout de carton avant d'imprimer véritablement ce qui était inscrit dessus :


UZUMAKI-NAMIKAZE Naruto

Vice-Directeur

Kyûbi Corporated


Deuxième choc. Je me demandais un bref instant s'il ne fallait pas que j'appelle les urgences. À ce rythme-là, j'allais bientôt avoir besoin d'une réanimation. Mon patron m'avait dragué, enfin allumé serait plus juste et moi, je l'avais traité comme un chien. Adieu promotion, ma carrière était finie, sans espoir de retour. La vie est cruelle !

Quoique... Nous étions à égalité finalement. Je pouvais accuser le blond de harcèlement sexuel, sa conduite était hautement répréhensible après tout. Mais je n'avais pas vraiment envie de le faire. Tout mon être, soutenu avec véhémence par mon bas-ventre, me criait, me hurlait «Appelle le !».

J'hésitais... Environ une demie-seconde, soyons honnêtes et décrochais le téléphone, un sourire vicieux accroché à mes lèvres. Je n'avais pas fini mon entretien après tout. Il me fallait tester, en profondeur de préférence et avec la minutie qui me caractérisait, toutes les qualités énumérées par le blond.

Conscience professionnelle oblige.


Alors ? Dégoûtés ? Vous ne croyiez tout de même pas que j'allais les laisser s'envoyer en l'air dans un endroit public…

Même pas un petit baiser…Je suis vraiment une sadique !

Ça vous a plu ? Vous en voulez encore ?

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