Disclaimer: La série Bones, les personnages et l'univers appartiennent à Hart Hanson, à Kathy Reich et à la fox. J'ai écrit cette fic pour mon plaisir uniquement et je ne touche pas d'argent dans l'écriture de cette fic.
Saison: AU Début de la Saison 6.
Spoiler: La saison 6, mais revisitée. Hannah est parmi nous.
Genre: Friendship/Romance/Hurt/Comfort
Résumé: Fic Multi-Chap.
Une affaire touche Booth d'un peu trop prêt, le forçant à réévaluer ses priorités et à faire des choix auxquels il ne s'attendait pas.
NDA : Belle lecture. Laissez vos magnifiques commentaires, bons ou mauvais je prends !
To Be Loved.
Il est petit, trop petit pour son âge, c'est ce qu'on lui dit constamment, brutalement, avec force et conviction. On pense toujours que ça vous protège d'être petit et fragile et peut-être est-ce le cas dans d'autres endroits, d'autres familles, mais pas ici. Ici être petit c'est être faible, facile à attraper et surtout, surtout facile à faire disparaitre.
Le placard n'est pas pour lui un endroit inconnu, l'odeur de moisi qui y règne, la poussière qui fait tousser et qui pique les yeux, le noir qui vous enveloppe et vous étouffe Il a mal comme toujours, il saigne, cette constatation est plus rare, d'ordinaire, il ne faut pas laisser de trace ou si peu. Mais aujourd'hui il saigne, beaucoup, de plusieurs endroits, ses poumons lui font mal, ses paupières ne s'ouvrent plus. Il gémit. Prière silencieuse, supplique à un inconnu qui ne viendra pas, qui n'est jamais venu. La douleur le transperce, il sursaute, vomi peut-être, encore.
La porte en bois de couleur verte passée depuis des décennies s'ouvre en fracas, sortant presque de ses gonds, on le tire, le traine, on lui hurle dessus pour une chemise mal repassée, petit être qui ne sait même lire ou écrire. Le premier coup de pied est toujours le plus douloureux, les autres suivent, pluie de craquements et de fêlures. Il pleure en silence, le sel de ses larmes créant un océan de feu sur ses lèvres sèches et craquelées où vient mourir un sang noir.
Soudain les coups s'arrêtent. Il y a du bruit, beaucoup de bruit. Des cris. Mais ces cris ne l'assaillent pas, ils sont pour son bourreau perdu à terre, des armes braquées sur lui. Un instant ses paupières se soulèvent et ses yeux trouvent ceux plein de haine et de folie du monstre qui aurait dû l'aimer.
La seconde d'après son corps se plie sous les tremblements de soulagement et de douleur, il veut lutter, il ne doit pas perdre conscience, c'est pire quand on perd conscience, les coups sont plus forts, les défenses nulles. Il lutte et soudain des mains douces et fortes caressent sa tête engourdie et blessée, des mains qu'il ne connait pas mais dans lesquelles il voudrait s'enfouir.
On lui murmure des mots qu'il ne comprend pas son esprit embrouillé formant un brouillard épais autour de ses sens. Qu'importe, la voix le rassure, il est englouti dans un manteau chaud, puis soulevé, pour être emmené loin de l'Enfer. Les cris s'estompent, la lumière est vive, la chaleur douce. Si on lui avait appris à sourire c'est certainement ce qu'il aurait fait, pour le moment il se laisse aller à perdre conscience.
La chaise dans laquelle il est assis grince pour la centième fois depuis les quatre dernières heures, les yeux qui hantent la salle d'attente ont arrêté de lui envoyer des regards noirs. Il soupire, ne sait pas exactement pourquoi il est là, dans cet hôpital qu'il déteste pour un enfant qu'il ne connait pas. Sa main vient se perdre sur son visage, l'affaire a été dure, éprouvante même, ressassant des souvenirs qu'il pensait enterrer à tout jamais.
Et pourtant le voilà trente plus tard attendant de savoir quelles côtes ont été fêlées, combien de temps William Trendy devra attendre avant de pouvoir courir de nouveau, tenir un crayon, rire sans douleur. Il se souvient de la peur qui se creuse au creux de l'estomac quand on ouvre les yeux sur des étrangers incapables de vous sortir de l'enfer, qui vous demandent des explications et à qui vous offrez de fausses excuses, des chutes imaginaires, des bêtises inexistantes. Il sait tout ça, c'est pour cela qu'il reste, pour que ce petit garçon de presque six ans, ne soit pas seul, ne soit plus seul. Vive.
Seeley Booth regarde une fois de plus son téléphone portable, ses doigts voguant sur le clavier, prêts à appuyer sur le raccourci qui lui ferait entendre cette voix qu'il aime tant. Il secoue la tête sait qu'elle n'est pas là. Il est rentré en avance, elle sera en retard, perdue dans ses îles aux mille merveilles, si loin…si loin. Un instant il se demande s'il ne devrait pas appeler la femme qui partage sa vie, ou tout du moins son lit. Celle qui est revenue avec lui. Pour Lui. Celle qu'il aime. Qu'il doit aimer.
Il sourit tristement en se rendant compte qu'elle n'est même pas dans les trois premiers raccourcis, son nom, Hannah, reste un instant sur l'écran lumineux du téléphone, avant que ce dernier ne retourne dans la poche d'un jean maculé du sang d'un enfant.
Deuxième soupir, Cent unième grincement de chaise.
Ses yeux sont lourds, sa tête douloureuse.
Il est surpris quand il sent une main sur son épaule, une main familière, ancienne, aimante. Il lève les yeux, tombe dans les bras de Camille Saroyan, tous deux se souviennent d'un jour lointain lui dans un lit d'hôpital, elle priant pour que les blessures sur ses poignets ne lui soient pas fatal. Elle se détache, il sourit, regarde derrière elle et en une seconde est englouti par une Angela aux yeux mouillés. Il la serre fort, elle l'embrasse sur la joue. Tous les trois se rassoient.
L'artiste fait passer les cafés et les Donuts, la légiste explique leur venue. Le coup de téléphone de Cullen, la diffusion de l'histoire aux informations. Il approuve, est heureux de les avoir prêt de lui. Un silence apaisé les enveloppe. L'attente continue.
Elle lui manque.
A suivre.
