Ce soir, j'aurais préféré qu'il pleuve à verse et que l'orage me pousse à allumer une bougie. Mais comme le temps se borne à vouloir rester calme, je publie une vieille amie, en attendant mieux.
J'ai dernièrement retrouvé dans les fin fonds de mon ordinateur ce court OS que j'ai écris il y a plusieures années de ça maintenant. Il est un peu décousu, mais me paraît encore pertinent, puisque tous les mystères de Dogs bullets and carnage n'ont pas encore été dévoilés (en ce qui concerne les tomes sortis en France). Les passages entre guillemets sont extraits de la version scannée du tout premier tome Dogs.
Les personnages appartiennent au talent évident de Miwa Shirow.
En vous souhaitant bonne lecture, ManorI
The color of immortals blood
« Depuis combien de temps est-ce que j'erre, fouillant les rues ici-bas ? Combien de temps ais-je perdu ... J'ai laissé derrière moi le cœur que j'ai perdu pour venir ici. Et pourtant ...
Je ne l'ai pas trouvé ... »
Est-ce cruel ?
Crois-tu que le mal et le bien soient deux parties bien distinctes ? Tu sais, j'en doute. Mais je ne suis certain que d'une chose, Lily, une seule.
Je ne suis pas quelqu'un de bien.
Je suis debout, au milieu de cette montagne de cadavre, marchant dans les flaques. Ce n'est pas de l'eau qui coule à terre, Lily, non, ce n'est pas de l'eau. Mes bras prolongés par des flingues, longs et lisses, fidèles amis, ce sont les complices du massacre. L'assassin est ce chien enragé qui détruit tout sur son passage. Ce chien qui ne veut pas me laisser mourir ...
« La blessure sur mon cou me lance. Quand je dors, je ne vois que des choses que je veux oublier. Tous ces gens sont morts. Pourquoi, moi, ne le suis-je pas ? Ce n'est qu'aujourd'hui que je comprends que je ne peux pas revenir dans le passé. Alors pourquoi ? Pourquoi reste-t-il un idiot comme moi ici, et que suis-je censé faire ? Quand la douleur m'ouvre les yeux, je ne fais que tourner en rond, encore et encore, en y pensant. »
J'aurais aimé que tu puisses connaître Nill. C'est un ange tombé du ciel. Condamnée au silence, ses yeux parlent pour elle. Je respire mieux, à ses côtés. Pendant quelques instants le collier m'étouffe moins. Je remercierais volontiers ces gens qui ne me condamnent pas si je ne m'étais pas moi-même rejeté.
Je penses à toi, lily. Jamais je ne me pardonnerais mon abomination. Je revois encore ton sang se déverser sous mes yeux. Mais une fois encore, l'assassin ...
... c'était moi.
«Je me suis souvenu de ce rêve ... Combien de fois ais-je vu ce rêve où je suis devenu fou ...
et je t'ai transpercé de mes deux bras ...»
Ils doivent se dire que je suis fou... C'est peut-être vrai. C'est probable même. Certain, pour tout dire. Ces tueries me rongent. Le chien me parle, tu sais? Et ce qu'il dit est horrible.
«Hé Maitre?
Tu vas bien?
Ou as-tu passé ton temps à déprimer, comme d'habitude?
Ou comme une bâtard, as-tu rampé par terre?
Tu l'appelle encore, n'est-ce pas?
Le nom de ta petite soeur ... »
Lily ...
