Titre: Bodyguard.
Disclaimer: Rien ne m'appartient.
Résumé: .AU. Son père l'avait abandonné après la mort de sa mère, son maître l'avait abandonné après la fin de son entraînement...Les Giglio Nero avaient été les seuls à lui tendre la main. Quitte à se vendre à l'ennemi, quitte à ce qu'on le prenne pour un traître...Rien ne l'empêcherait de les sauver, de sauver Uni. Qu'importe le prix. OOC!Tsuna. Slash.
Note: Toute première fanfic de KHR. J'espère qu'elle vous plaira et n'hésitez pas à laisser des commentaires !
Je vous souhaite
Une bonne lecture.
Mission 1.1 : MK
Au milieu de sa deuxième année de lycée, Mochida Kensuke se rendit compte qu'il ne possédait pas un grand avenir. Car à part sa capacité à manier le katana, il n'était pas doté d'une grand intelligence, ni d'assez de charisme pour intégrer une grande société comme le désiraient ses parents.
Les yakuza furent la solution la plus simple. Il gagnait facilement sa vie quand il suivait correctement les ordres. Aussi, il s'était rendu compte qu'il aimait protéger les gens, après ses quelques mois à patrouiller les quartiers sous le contrôle du Shinkyô Gumi. Les boutiquiers lui adressaient toujours un petit mot gentil. Et porter une arme à feu avait le don de faire fuir la plus agressive des brutes…ou de l'éliminer efficacement.
Mochida prenait donc plaisir à se promener dans les quartiers sous la protection de son clan, se pavanant avec sa chemise colorée. Il déambulait allégrement et cherchait le moindre idiot, qui pensait pouvoir s'emparer de leur territoire aussi facilement. Contrairement à Namimori, Shinjuku était une ville bien plus animée.
Et si on remarquait qu'il fréquentait les Love Hotel, en compagnie de quelques jeunes filles très peu habillées, personne n'osait lui faire la remarque. Shinjuku de nuit prenait une autre apparence et la population était bien trop occupée à s'occuper d'elle-même pour remarquer les affaires des autres, elle préférait investir les bars et tout autre endroit de mauvaise compagnie.
La nuit, les âmes charitables semblaient tout simplement disparaître et Mochida en savait quelque chose.
Combien de fois avait-il vu quelqu'un se faire tabasser pour son porte-monnaie alors que la foule autour ignorait l'agonie de la victime et ses gémissements ? Il lui était arrivé d'être dans ce cas là. C'était en quelque sorte un baptême pour tous ceux qui n'étaient pas au monde de la nuit.
Mais ce soir était bien différent des autres soirs. Le Shinkyô Gumi avait une réunion importante dans un petit bar à l'abri des regards. Leur clan commençait à se sentir à l'étroit sur leur territoire et il était temps qu'il l'étende à l'étranger. Pour tout dire, Mochida ne savait pas si c'était une bonne idée ou non. Mais Oyabun était si confiant…il ne se permettrait de remettre en doute ses décisions.
Quand Mochida entra à son tour dans le bar, ce fut non sans une certaine appréhension. L'odeur du tabac et de l'alcool assaillirent ses narines et la tension, qui y régnait, était tellement puissante qu'on aurait pu la couper avec un couteau. Les shatei (petits frères) de son clan dévisageaient en chien de faïence les gorilles du gaijin (étranger) qui, impassibles, gardaient silencieusement la porte menant à l'arrière salle.
Ils sirotaient nerveusement leur alcool, bougeant au moindre bruit et au moindre geste. Mochida avança lentement dans le bar, se dirigeant vers une table où se trouvait une chaise vide. Il s'y assit et se servit un verre de saké. De temps à autre, ses doigts tapotaient contre le bois de la table.
« Des avancements ? » demanda-t-il dans un murmure.
L'un des shatei à sa table secoua la tête.
« Rien. Absolument rien depuis le début de leur entretien aniki (grand frère). »
Mochida retint un petit grognement. Deux bonnes heures et rien n'avait encore été conclu. Le clan attendait ce moment depuis tellement longtemps qu'il était difficile de tenir leur impatience en bride.
Il fallut encore une bonne heure avant que la porte ne s'ouvre dans un craquement. Le gaijin sortait calmement de l'arrière sale avec un cigare à la bouche et des yeux gris moqueurs. Les poils sur sa nuque se hérissèrent. Il avait une mauvaise impression…
Oyabun suivait le gaijin de près. Mais à voir son visage, on pouvait facilement deviner que rien ne s'était passé comme prévu. Le fier leader du Shinkyô-gumi était aussi pâle qu'un linge et il hésitait à arrêter le gaijin, avant d'ouvrir finalement la bouche.
« Je pensais que vous seriez satisfait avec notre accord… » Dit calmement Oyabun, même si une légère nervosité transparaissait dans son ton.
Le gaijin ne fit qu'éclater de rire et fit un signe pour qu'un de ses gorilles allume son cigare. C'était un rire froid et moqueur. Mochida grinça des dents et s'empara de son arme, attendant le bon moment pour intervenir.
« Qui voudrait d'un accord aussi pitoyable ? » fit moqueusement le gaijin avec un léger accent. « Partager les bénéfices ? S'emparer de territoires ensemble ? Quel intérêt quand on peut tout prendre soi-même. »
Le gaijin finit sa phrase avec un sourire perturbant et claqua des doigts. Sans comprendre ce qui se passait, plusieurs coups de feu furent tirer et Mochida reçut un coup dans l'estomac. L'un de ses shatei s'empara de son arme et le maintint au sol dans une position douloureuse, son bras était tordu d'une façon étrange qui lui donnait envie de crier des injures. Comme s'il plongeait en plein cauchemar, il vit ses shatei trahir un à un leur clan. Le clan pour lequel ils avaient juré sur leur vie de protéger.
Oyabun se tenait toujours debout mais une tâche rouge s'élargissait rapidement au niveau de sa jambe, le faisant vaciller un peu. Mais il tint bon et continua à tenir tête au gaijin blond. Mochida serra les dents et commença à se débattre un peu. Cependant quelques coups bien placés l'assommèrent quelque peu.
« Nous nous étions mis d'accord » continua faiblement à persister Oyabun, il se maintenait debout grâce à l'appui d'une chaise. « Pour que nos affaires prospèrent bien plus… »
« Il faut que nous travaillons ensemble ? » Fit le gaijin sèchement. « C'était une plaisanterie. Il n'y a aucun avantage à s'allier avec vous. Déchets. »
Le gaijin inspira et exhala une grosse fumée de cigarette à la figure d'Oyabun. Mochida en fit presque une syncope. C'était un manque de respect inadmissible… !
« Il ne m'a pas fallu trop de temps avant que les petits esprits simplets des membres de votre famiglia ne soient détruits. Ce fut tellement facile… »
« Que leur avez-vous fait ?! » demanda fébrilement Oyabun, une goutte de transpiration glissant sur son visage.
Le gaijin prit tout son temps pour répondre, profitant de son cigare. Il fit à nouveau ce sourire perturbant, qui donnait froid dans le dos.
« Juste un tout petit peu de manipulation. Mais il semblerait que tout le monde n'ait pas été affecté. Vous avez au moins quelques esprits forts. Il serait peut-être intéressant de les cultiver ? »
Mochida se sentit frémir quand les yeux gris se posèrent sur lui. Il y recelait une telle lueur de folie…Il déglutit péniblement. Tomber dans les mains de cet homme serait mauvais. Il ne désirait pas savoir ce qu'il gardait en stock pour lui.
« Je ne suis que les ordres d'Oyabun, gaijin ! » gronda Mochida.
Le gaijin ne fit que rire et claqua à nouveau des doigts. Tous les shatei, traîtres à leur clan, sortirent un à un du bar. Et pour la première fois, Mochida remarqua leurs yeux vides. Vides de toute émotion et de toute pensée…
« Mah…Soyez déjà heureux que je vous laisse en vie. Qui sait si vous pourrez m'être utiles ? »
Après un dernier sourire, le gaijin sortit enfin en compagnie de ses gorilles et des traîtres, qui l'avaient maintenu au sol. Sans attendre une seconde de plus, Mochida se précipita aux côtés de son Oyabun, qui avait fini par s'écrouler par terre sifflant de douleur, et pressait ses deux mains sur la blessure. Ceux, qui avaient gardé un esprit clair, serraient eux aussi les dents. On ne les avait pas épargnés et leurs blessures par balles n'étaient pas belles à voir.
« Oyabun ! » Cria Mochida, en fronçant les sourcils. « Q-que s'est-il passé… ? »
Oyabun ne fit qu'un pauvre sourire et tapota gentiment le genou de Mochida.
« Il semblerait que le Shinkyô-Gumi ait été évincé Mochida-kun…J'aurais dû faire attention » dit doucement Oyabun, ses yeux marron reflétaient une lueur de regret profond. « J'avais entendu quelques rumeurs mais elles semblaient si absurdes… »
« Des rumeurs ? » demanda Mochida. Entretemps, il avait composé le numéro des urgences et il attendait qu'on lui réponde. « De quel genre ? »
« Une histoire de flammes et d'armes dangereuses qu'on peut trouver sous toutes formes » murmura faiblement Oyabun.
-MK-
.Trois mois après l'évincement du Shinkyô-Gumi.
Lorsqu'on parlait de Sawada Tsunayoshi, les gens se mettaient à rire et à se moquer de lui. On se souvenait de lui comme d'un trouillard, un abruti incapable de résoudre le plus simple des problèmes de mathématiques et d'effectuer le moindre exercice physique. Et on oubliait à nouveau son existence, avant qu'un quelconque événement ne fasse remonter son pitoyable souvenir.
Pour dire vrai, ce Sawada Tsunayoshi n'existait plus depuis longtemps. Il avait changé. Et si au début ça le blessait. Ce n'était plus le cas aujourd'hui, il affrontait les moqueries avec un visage indifférent. Si on lui demandait ce qui l'avait fait changé tant que ça, Tsuna ne répondait pas tout de suite. Un air sinistre apparaissait sur ses traits et il répondait, avec une sorte de grimace, que c'était un secret très bien gardé. Peu de gens essayaient de comprendre après avoir vu sa réaction. Et Mochida Kensuke n'était pas si différent.
Tsuna apporta son verre de whiskey à ses lèvres et en but une gorgée. Son regard ne quittait pas Mochida, qui avait l'air terriblement épuisé avec sa barbe de quelques jours et ses vêtements froissés. Le bar, dans lequel ils buvaient, se trouvait à Shinjuku.
L'atmosphère y était calme et la lumière tamisée ainsi que le murmure constant des conversations donnait l'impression d'une fausse intimité. Assis tous les deux au comptoir, sur des chaises hautes recouvertes de faux cuir, ils discutaient de leur vie.
« J'ai entendu dire que Mochida-senpai avait rejoint les yakuza » dit doucement Tsuna, en faisant tournoyer le liquide ambrée dans son verre.
Mochida éclata d'un rire rauque et désabusé, attirant les regards noirs des autres clients autour d'eux et quelques commentaires injurieux sur sa tenue et son comportement. Après avoir passé huit ans chez les yakuza, Mochida s'adaptait mal à un retour à une vie à peu près normale. Il aimait ses vêtements colorés et ses lunettes de soleil. Tsuna lui avait d'ailleurs demandé s'il voyait quelque chose avec ça.
« C'est de l'histoire ancienne maintenant » fit brièvement Mochida. Il avala avec avidité sa bière, s'essuya la bouche d'un revers de main et s'en commanda une autre.
« Oh. » dit Tsuna sans paraître véritablement triste.
Ce n'était pas vraiment une surprise puisqu'il était déjà au courant. Mais Mochida était bien trop occupé à descendre bière après bière pour s'occuper du comportement de son compagnon de beuverie et il était aussi bien trop occupé à raconter ce qui s'était passé.
« Ce bâtard de gaijin nous a tout pris » Fit Mochida avec colère. Il serrait tellement fort sa pinte de bière, qu'il aurait pu la briser en mille morceaux. « Oyabun était tellement honteux, qu'il a failli commettre seppuku pour laver son déshonneur. On a pu l'en empêcher à temps. Tout' cet' histoire était pas vraiment de sa faute, nous aussi on était impatient. »
Mochida avala d'une traite sa bière et Tsuna l'empêcha d'en commander une autre en posant sa main sur son bras. Si de légères flammes bleues apparurent autour de ses doigts, aucun des deux ne firent de commentaires. Et Mochida n'était normalement pas capable de les voir.
« Je suis sûr que ce n'est de la faute de personne, Mochida-senpai. » dit Tsuna compatissant.
« La ferme, Sawada ! » S'énerva l'ancien yakuza. « Qu'es'que tu peux savoir de nos affaires hein ? T'te prends pour qui hein ? T'es qu'n dame de toute fachon ! »
Tsuna envoya un coup d'œil rassurant au barman quand Mochida agrippa sa veste noire et lui hurla au visage, son haleine fortement alcoolisé s'échappant de sa bouche. Il posa une nouvelle fois la main sur le bras crispé du yakuza.
« Mochida-senpai toute cette colère n'est pas bonne » dit doucement Tsuna.
« Qu'esse ça peut faire que je sois en colère ?! »
« Peut-être qu'il faudrait à Mochida-senpai une sorte de distraction ? » murmura distraitement Tsuna, en lançant un long regard à l'ancien yakuza à travers ses cils.
Ca sembla calmer l'ancien yakuza et il relâcha Tsuna. Mais ce n'était pas pour autant qu'il s'éloigna de lui. Ce que lui proposait son kôhai (junior) l'intéressait fortement. Il n'était pas bien regardant quant au sexe de ses partenaires d'un soir, même s'il sortait la plupart du temps avec des femmes.
« Peut-être que je pourrais être cette distraction ? » Continua Tsuna avec un léger sourire.
« Eh…Dame-Tsuna se propose ? »
Tsuna garda son sourire, déposa de l'argent sur le comptoir poli pour régler leurs consommations et se leva de sa chaise. Mochida fit de même et posa sa main dans le creux des reins de Tsuna. Ce dernier ne put retenir un frisson, ça faisait un petit moment qu'il n'avait pas eu d'amants.
Ils sortirent tous les deux du bar et prirent direction sud. Au fur et à mesure qu'ils avançaient, des hôtels commencèrent à apparaître. Ils arboraient tous des enseignes du plus mauvais goût. Et pourtant ils ne désemplissaient pas, des gens en entraient et en sortaient. Il ne fallait pas s'attendre à du grand luxe avec les Love Hotel. Leur choix pour la nuit ne fut pas trop difficile et le patron semblait bien connaître Mochida.
Après que la porte de la chambre ne se referme sur eux, Mochida n'hésita pas une seule seconde pour s'emparer l'embrasser langoureusement. Tsuna le laissa prendre le contrôle du baiser avec plaisir. Au fur et à mesure que le baiser s'intensifiait, Tsuna sentit ses jambes fléchirent sous son poids. Il passa immédiatement ses bras autour du cou de l'ancien yakuza, qui le maintenait fermement contre son torse. Ils se séparèrent un instant pour reprendre son souffle, leurs lèvres connectées par un mince filet de salive.
« Mochida-senpai est impatient » remarqua avec taquinerie Tsuna.
Ses lèvres effleurèrent les lèvres de Mochida.
« Ca ne veut pas dire que ça ne me déplaît pas…. » murmura-t-il contre la bouche de l'ancien yakuza.
Ils recommencèrent à s'embrasser. La nuit allait s'avérer être mouvementée pour tous les deux. Si l'excitation qu'il pouvait s'enfuir contre sa hanche était pour toute indication. Ce genre de sacrifices ne lui déplaisait pas pour sa famiglia. Qu'importe que ce soit un travail dans l'ombre et avec peu de moral.
-MK-
Plus jeune, Tsuna rêvait de se réveiller une nouvelle fois au son de la voix de sa mère, qui l'appelait pour le petit-déjeuner. Mais l'illusion se brisait bien vite avant que l'amère réalité ne vienne lui frapper durement à la figure.
Maintenant il souhaitait simplement que ses cauchemars disparaissent et qu'il puisse avoir une nuit en paix, sans se réveiller en sursaut et recouvert de sueur. C'est pourquoi il choisissait toujours un partenaire pour la nuit, même lorsqu'il était en « mission ».
Avoir Mochida était donc un avantage en plus. Ca pourrait lui faire prendre pitié de lui. Après tout c'était un peu de sa faute si Mochida s'était retrouvé chez les yakuza. Il l'avait protégé pendant ses deux dernières années de lycée et les yakuza étaient en quelque sorte devenus communs dans sa vie de tous les jours à cette époque là…
Et puis si Mochida pensait pouvoir s'enfuir après leur nuit ensemble, il se trompait lourdement. Tsunayoshi se sentait très bien sur son torse et n'hésiterait pas à faire un nouveau un petit somme, si ce n'était parce que leur temps dans la chambre arrivait à sa fin.
« Mochida-senpai » murmura Tsuna à l'oreille de l'ancien yakuza endormi. « Il est temps de se réveiller… »
Mochida grommela et finit par ouvrir ses yeux au bout de quelques minutes.
« Le temps de location est terminé Mochdia-senpai » Fit Tsuna, tout en traçant des arabesques sur le torse de Mochida du bout du doigt.
« Urg… »
Tsuna fit un sourire et se leva lentement, s'étirant de toute sa longueur par la même occasion. Il ramassa une à une ses affaires et les enfila rapidement. Voyant Mochida faire la même chose de l'autre côté du lit, Tsuna en profita pour remettre son arme semi-automatique discrètement sous sa chemise.
« J'espère revoir Mochida-senpai après cette nuit » dit doucement Tsuna.
Contournant le lit, Tsuna avança lentement vers l'ancien yakuza et rapprocha son visage du sien. Ses lèvres effleurèrent rapidement la joue mal rasé de Mochida et Tsuna se recula. Il avait mis sa « carte de visite » dans la main de l'ancien yakuza, pour qu'il puisse le recontacter.
« A bientôt. » salua simplement Tsuna.
Enfilant à la va-vite ses chaussures, Tsuna sortit de la chambre et prit la direction de la sortie. Une fois à l'extérieur, il se mélangea à la foule. Toute trace de douceur et de sourire avait disparu. On pouvait facilement le qualifier de sinistre. Mais les gens ne semblaient pas le remarquer car beaucoup n'hésitaient pas à lui rentrer dedans sans s'excuser. C'était comme s'il n'existait tout simplement pas.
Avec un soupir, il sortit son téléphone portable de la poche de son pantalon et composa rapidement un numéro. Après quelques minutes, il ouvrit la bouche.
« La première partie du plan est complète » dit-il d'une voix indifférente.
