Soirée imprévue

Après avoir vu le dernier épisode diffusé, j'ai craqué...

Cette fiction reprend les dernières minutes du 06x04 de l'excellente série Candice Renoir, mais... vécues par Antoine.


Son téléphone avait sonné, le surprenant dans la lecture du dossier. Enfin, non, il n'était pas véritablement surpris son esprit était tourmenté depuis leur retour de l'hôpital. Antoine avait eu peur de perdre sa collègue, son amie, sa supérieure… Les images tournaient en boucle dans sa tête, se substituant à celles qu'il tenait entre les mains. Candice allongée au sol, la lutte sans merci, Anne-Marie qui s'apprêtait à la poignarder avec un couteau de cuisine… Quelques secondes de plus, et il la perdait… Il était conscient de sa chance. Et du fait que, finalement, il n'était pas parvenu à tirer un trait sur ses sentiments, malgré Jennifer. Alors quand son nom s'était affiché sur l'écran, il avait décroché sans hésitation. Avec une once d'angoisse, cependant si elle l'appelait, c'est qu'elle avait un problème… Ses sanglots étouffés l'avaient alerté et, la peur logée au creux de l'estomac, il avait attrapé sa chemise avant de se ruer dans sa chambre, prenant à peine le temps de mettre un bouton.

Elle était là, assise au pied de son lit, prostrée, le visage ruisselant de larmes qu'elle essuyait maladroitement avec sa manche, comme ces enfants qui veulent cacher leur terrible chagrin. Le cœur d'Antoine fondit de quoi pourrait-il un jour lui tenir rigueur ? Avec toute la douceur dont il était capable, il lui demanda :

- Candice… Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

La réponse mit une seconde avant de prendre sens dans son cerveau. « Je n'arrive pas à me déshabiller »… Physiquement, elle était diminuée par cette blessure, mais c'était moralement qu'elle souffrait : elle se trouvait dépendante d'une tierce personne pour des choses aussi simples et intimes que se déshabiller. Elle, si indépendante, capable de traverser le globe avec 4 enfants, reprendre un poste qu'elle n'avait pas exercé depuis 10 ans, quitter son statut d'expat' et son mari en une poignée d'heures… Elle n'était même pas capable d'enlever quelques vêtements. Et c'est lui qu'elle appelait… Que pouvait-il répondre ? Il lui était impossible de refuser, pas devant sa détresse, alors qu'elle pleurait devant son incapacité à s'occuper d'elle-même, pas quand elle osait enfin lui dévoiler sa vulnérabilité…

- C'est pas grave, je vais t'aider…

Il était en couple et elle aussi, c'était leur garde-fou. Il resterait neutre et impassible Candice avait besoin d'un ami, d'un confident, d'un proche en qui elle pouvait avoir assez confiance pour lui demander de l'aide. Il ne pouvait se comporter autrement, tant pis pour ses sentiments. Ils seraient encore davantage malmenés, étouffés, mais ce serait pour son bien à elle…

- Lève-toi…

Elle lui avait obéit avec une douce résignation, n'osant même pas croiser son regard. Trop honteuse. Il devait la mettre à l'aise, lui montrer qu'il n'était pas sûr de lui… c'était d'ailleurs la vérité. En face de Candice, il se sentait rarement totalement serein…

- On commence par ça, c'est ça ?

- Oui… Attention…

Il la percevait tendue, craignant la douleur autant que d'être « soumise » à un autre… Tout en décrochant les velcros de son attelle, il lui murmura qu'il allait faire attention à ne pas la blesser. Sachant sa voix trop roque, Antoine veillait à parler bas…

- Ca va ?

- Aille, lâcha douloureusement la jeune femme

Elle ne veut pas se plaindre, parce qu'elle s'estime déjà « heureuse » d'avoir de l'aide, songea le capitaine. Ce n'est qu'après avoir enlevé l'attelle qu'il réalisa que sa tâche s'avérerait plus complexe qu'il ne l'imaginait… Il ne s'agissait pas seulement d'ôter le coude-au-corps, mais de la déshabiller… Ôter les vêtements d'une femme qui l'attirait et qu'il désirait. Une femme qu'il n'avait pas de droit de toucher et qui, de surcroît, était blessée et vulnérable… Il devait prendre du recul… Une pointe d'humour…

- Et puis c'est sexy, en plus, hein… ?!

- T'es con, rit tout bas Candice

Oui, pensa-t-il. Oui, je suis con, parce que tu es sexy tout le temps… Ce fut au tour du pull, et Antoine y passa le plus de temps possible, essayant de ne pas songer à la suite. Les larmes de sa collègue s'étaient taries, laissant place à l'embarras.

- Je ne te fais pas mal ?

- Non, ça va, murmura le commandant

Il tenta de respirer profondément pour retrouver son calme, mais cela ne le fit que davantage s'enivrer du parfum de Candice. Elle était si proche de lui… Les yeux de la jeune femme se baissèrent vers l'étape suivante, celle qu'ils appréhendaient tous deux : les boutons de son chemisier blanc. Dumas s'y attaqua rapidement repousser l'échéance ne servait à rien. Troublé, il peinait à détacher le premier, effleurant involontairement la peau douce et chaude de sa supérieure. Jamais il ne s'était senti aussi maladroit avec une femme… Les boutons suivants cédèrent plus aisément et Candice, gênée, avait détourné le regard. Leurs se croisèrent pourtant un instant, avant qu'Antoine ne baisse la tête, découvrant ces courbes dont il avait trop rêvé. Le tissu y projetait des ombres troublantes… Antoine soupira et préféra se mettre à genoux pour finir d'ouvrir le chemisier. Il n'était pas capable de rester maître de lui-même s'il continuait plus longtemps avec ce décolleté dans son champ de vision.

- C'est pas évident, hein, souffla-t-il pour meubler le silence embarrassant.

- Non…

Ces paroles avaient l'avantage immense de rester neutres tout en étant parfaitement adaptées aux situations qu'ils vivaient. Il pouvait prétendre parler des boutons comme du moment présent… Mais pour Antoine, ce corps de femme sous ses mains, ces courbes, la peau laiteuse et chaude, c'était un véritable supplice de tentation. La torture d'un homme qui désire mais qui est conscient que la gourmandise est interdite… Malgré cela, il comprenait combien la situation devait être terrible pour Candice. Elle était vulnérable, contrainte de demander de l'aide, de se laisser déshabiller, par un homme dont elle n'était pas intime, son subalterne, de surcroît… Le laisser voir son corps, l'approcher plus près qu'il ne le devrait…

Le dernier bouton avait cédé et le jeune homme se releva. Les pans du chemisier étaient serrés, laissant juste apparaître une bande de peau pâle, quelques centimètres de dentelle et l'ombre enivrante d'une poitrine généreuse… Il allait lui ôter ce vêtement puis se détourner pour la laisser retirer son soutien-gorge ; si elle n'y parvenait pas, il détacherait juste les crochets, dans son dos. Elle finirait seule et enfilerait son haut de pyjama… Ou, au moins, se dissimulerait pour qu'il puisse l'aider tout en respectant sa pudeur… Ca va le faire…

En serrant les mâchoires, il glissa les doigts sur ses épaules, savourant un instant la douceur du chemisier de coton sur la peau soyeuse. Il repoussa le tissu, libérant les épaules rondes de sa collègue, et ses yeux se posèrent sur sa poitrine. Instantanément, toutes ses résolutions, toutes ses certitudes, s'évanouirent. Plus rien n'existait… Elle était sublime… Sa peau d'albâtre, lisse, l'hypnotisait, lui faisant tout oublier … Pendant plusieurs secondes, Antoine fut incapable de détacher le regard du soutien-gorge de dentelle rose pâle qui épousait des courbes voluptueuses, envoûtantes. Puis il remonta vers son visage, parcourant des yeux ce cou fin où le sang battait si vite, les lèvres charnues, entrouvertes et plus haut, ses yeux translucides, posés sur lui. Comme en suspend, dans ce moment hors du temps.

Il ferma les yeux une seconde, tentant de reprendre le contrôle. Lorsqu'il les rouvrit, la première chose qu'il vit fut ses lèvres. Tentatrices… Il se pencha et s'en empara, doucement, les mains toujours prises dans le col de son chemisier, lui laissant la possibilité de le repousser. Elle ne le repoussa pas, au contraire, en demanda plus… Il la sentit se libérer du tissu pour poser la main sur son torse tandis qu'il approfondissait ce baiser tant attendu, encadrant le visage de ses paumes, glissant ses doigts dans les mèches blondes… Elle soupira contre sa bouche, réclamant davantage encore. Il l'attira plus près, sursautant à son léger cri de douleur.

- Pardon, pardon, pardon, murmura-t-il en embrassant délicatement l'épaule meurtrie, sous la bretelle rose du soutien-gorge

Et il remonta, déposant un baiser au creux de son cou, puis rejoignit enfin ses lèvres pour les reprendre avec toujours plus d'envie, de douceur et de passion. Antoine ne retenait plus ses soupirs et ses gémissements, ce baiser était autant un plaisir infini qu'une torture ; il s'y abîmait, se noyait contre cette femme qu'il aimait depuis trop longtemps… La main fine de Candice descendit de sa mâchoire à son cœur pendant qu'elle pivotait lentement… Il fut aussi surprit par la brusque poussée que par l'interruption du baiser. Étendu sur le lit, il l'admira encore, debout, en jeans et soutien-gorge, face à lui… Trop loin… N'arrête pas, Candice, ne pars pas… Il l'attendait, reprenant son souffle, pendant qu'elle le rejoignait, à genoux sur le matelas. Il savoura la caresse sur sa joue, embrassant son pouce, l'effleurant de la langue. Oui, il la voulait, il l'aimait et n'était plus vraiment capable de songer à autre chose que la femme superbe agenouillée au-dessus de lui… Elle laissa glisser ses doigts sur son torse, puis sur son ventre, lui arrachant des vagues de frissons. La main descendit encore, se posa sur la boucle de sa ceinture et plus bas. Il avait envie d'elle et elle ne pouvait guère que s'en rendre compte. Candice déboucla le ceinturon avant de venir s'étendre contre lui. Il avait vu la femme vulnérable, puis douce, suivie d'une autre, passionnée, et là, il venait d'expérimenter la dominatrice… Chacune de ces facettes le troublait et l'envoûtait.

Il ne voulait plus attendre et reprit possession de ses lèvres, arrachant un soupir de contentement à sa partenaire. Posant la main sur ses reins, il remonta lentement le long de sa colonne vertébrale pour venir s'arrêter sur sa nuque. Candice se cambrait contre lui, épousant ses caresses comme une féline. Les longues mèches blondes dansaient sur la peau pâle, venant ponctuellement effleurer son torse. Antoine bascula doucement sa compagne, maintenant son épaule meurtrie. Elle l'attira plus près encore, cherchant le contact de leurs corps enflammés. La jeune femme le débarrassa de sa chemise ouverte puis saisit sa ceinture à l'arrière du pantalon et l'amena contre elle. Le contact soudain plus intime leur fit fermer les yeux pour savourer l'instant… Candice noua ses jambes autour de lui, avide de leur étreinte. Dumas se sentait perdre lentement pied et luttait pour graver chaque seconde dans sa mémoire… Avec douceur, il délaissa sa bouche et murmura « chuuuuut… attends… » tout en ôtant les jambes de sa maîtresse. En la regardant droit dans les yeux, il caressa son visage, ses lèvres frémissantes, descendit le long de sa gorge… le sillon entre ses seins… Son regard vint se poser sur le paysage vallonné qui s'offrait à lui et la main reprit sa lente exploration, effleurant le ventre sensible de la jeune femme. A nouveau, il planta ses prunelles dans celles, si bleues, de sa supérieure. Les paupières mi-closes, elle attendait la suite… Antoine défit les boutons de son propre pantalon puis l'embrassa à nouveau. Il la releva et tira vers eux un oreiller afin d'installer plus confortablement Candice. Cette dernière, en tentant de lui ôter son jeans, étouffa un petit cri de douleur. Son amant déposa une kyrielle de baisers sur l'épaule luxée quelques heures plus tôt et l'aida à s'allonger. Le pantalon se retrouva rapidement par terre… Posant une main chaude et possessive sur la hanche de son commandant, Dumas attendit un accord pour continuer l'effeuillage. Il sentit Renoir soulever les reins et réagit immédiatement, non sans en profiter pour caresser ses fesses couvertes de dentelle rose. Le second jeans rejoignit donc très vite son prédécesseur et les corps se retrouvèrent, seulement séparés par de fins sous-vêtements… Qui furent bientôt de trop… Antoine se débarrassa de son boxer avant de se couler contre cette femme dont il était fou. Elle s'aida de son bras gauche afin de prendre le dessus, chevauchant le jeune homme agrippé à ses hanches. Il se mordit les lèvres alors que son membre, dur, se pressait contre la dentelle humide. La main droite de Candice reposait mollement sur le ventre musclé tandis que l'autre se dirigeait lentement dans son dos… Antoine savait ce qui allait se passer et refusait de rester un lointain spectateur ; il se redressa, gémissant sourdement à ce nouveau contact appuyé entre leurs intimités… Assis face à la femme, si désirable, si proche, il vint chercher ses lèvres, caresser ses flancs, puis déposer une chaîne de baisers le long de son cou jusqu'à la pointe de l'épaule. En rouvrant les yeux, il vit que le soutien-gorge était dégrafé. A nouveau, il embrassa Candice, posa les mains sur les bretelles, puis, se séparant légèrement d'elle, fit tomber le vêtement entre eux… Bien entendu, comme presque tous les hommes, il était fasciné par les seins, mais ceux de sa collègue… Ils le faisaient fantasmer depuis 3 ans ! Il posa la main droite sur le doux galbe, les lèvres sur la clavicule de la femme et, du bout de la langue, traça une ligne humide et brûlante jusqu'aux courbes voluptueuses. La jeune femme avait basculé la tête en arrière, savourant ces sensations grisantes. Antoine embrassa enfin sa poitrine dénudée et prit un de ses tétons durcis de désir entre les lèvres. Tantôt caresses, tantôt mordillements, il maintint sa torture jusqu'à ce que sa maîtresse ne puisse retenir un long gémissement. Elle releva alors la tête, les yeux orageux, et le repoussa sur le matelas. Étendu sous elle, il subissait la charnelle punition Candice l'effleurait, le frôlait de son corps, de sa bouche… Impatient, il la renversa, prenant à nouveau le dessus. Après s'être assuré qu'elle était bien installée et ne souffrait pas, il prit possession de ses lèvres, descendit sur ses seins, et enfin son nombril. N'osant s'aventurer plus loin pour cette première fois, il laissa ses doigts glisser sur ses hanches et ôter le dernier rempart à sa nudité. Il remonta pour s'allonger contre elle, leurs corps frissonnant de ce soudain contact, total… sans limite… Antoine l'embrassa passionnément tandis que son pouce venait titiller une pointe durcie. Candice se cambra, remontant les genoux de chaque côté des hanches de son amant. Le jeune homme se fit plus doux et, murmurant son prénom, il s'immisça lentement en elle. Renoir abattit soudain sa main valide sur sa bouche, étouffant un cri de plaisir. Tout en écartant ses doigts crispés, il lui souffla à l'oreille « Non… Candice… Je veux t'entendre… » et commença ses vas-et-viens. Le concert de gémissements et soupirs se prolongea jusqu'à l'explosion de leur plaisir, quelques minutes plus tard. Antoine se retira lentement, sentant les ongles de la jeune femme quitter son épaule, à laquelle elle s'était accrochée, sous ses assauts… Après un dernier baiser, extrêmement tendre et doux, il s'étendit à ses côtés et tous deux, comblés, sombrèrent dans un sommeil profond…