Disclaimer: Je n'ai droit ni à Once Upon a Time, ni au conte de La Petite Sirène!
Ce couple ne me sort pas de la tête! Du tout! Je les vois partout, même dans mon thé! Bon, on dirait que je suis seulement capable d'écrire Ariel et Hook ensemble si elle devient sanguinaire d'un moyen ou d'un autre. Ugh. Prochaine fois je vais la faire moins OOC, promis, haha.
En espérant que ça vous plaira! J'ai adoré écrire ce OS. :)
Sournois le son des doigts égorgeant avec lenteur. Du sang s'écoulant de la plaie en torrents incessants d'un rouge incandescent. Le croissant de la lune qui brillait dans le ciel si fort qu'il était difficile de garder les yeux complètements ouverts. Mais la mer tournoyait dans cette beauté lugubre et il souriait, la regardant faire avec ce sentiment croissant de fierté.
Ils s'aimaient, certes trop mal, mais la passion les réunissait toujours. Lorsqu'ils s'y attendaient le moins.
Une leçon macabre, mais une leçon fortuite dans l'éducation de cette sirène dont la beauté attirait les mécréants et les anges. Ariel, avec ses cheveux rougeoyants et longs, si longs, qu'ils en défiaient les lois de la gravité. Ses grands yeux, vifs d'intelligence et brillants de beauté. Elle n'avait qu'à ouvrir la bouche et ses dents perlaient par leur blancheur. Tout son corps était en courbes délicieuses et son attribut de sirène la montait au rang des créatures mythiques, des déesses dont on fantasmait en secret.
Le sang avait rejoint la chevelure de la jeune femme et elle eut soudainement peur, peur de ne plus être à la bonne place, de ne pas choisir la bonne route. Peur de le dégoûter car elle prenait réellement goût à ces atrocités, à ces guerres gagnées d'avance et à ce désir noir qui prenait Killian quand elle apprenait bien ses leçons.
« Il le méritait. Cet homme a brûlé un village entier d'enfants au Pays Imaginaire. Tout cela car il disait avoir perdu son navire contre eux. Il le méritait. »
Il le méritait.
Bien entendu. Car jamais il ne lui aurait demandé de s'en prendre à quelqu'un n'ayant posé un geste plus effroyable que celui-ci. Un meurtre froid, à même l'océan où le cadavre pourrirait, nourrirait les poissons affamés du monde marin. Un meurtre qui endurcissait Ariel, dont la beauté d'auparavant ne s'était pas encore complètement évanouie.
Parfois, le sang séché contre ses ongles croûtait et un dégoût profond d'elle-même la faisait douter. Et pourtant et pourtant. La sirène sut que jamais elle ne serait heureuse si elle ne gagnait le pouvoir et le respect du monde entier. En commençant par celui de Killian.
Il était revenu. Après un long et terrible voyage. Une tempête continuelle et la froideur du bout du monde glaçant les os. Mais il était revenu, le navire plein de rhum et de joie enfantine. Ils avaient réussi à combattre un monstre marin gigantesque, le Kraken selon les dires, et leur survie parcourait toutes les landes.
« Tu pourras choisir parmi tous les bijoux que je t'ai rapporté. »
Ariel se défit de la gorge de l'homme, laissant le corps couler à pic dans cet amas d'eau immense. Elle s'avança vers le pirate, se noyant de sa beauté et gobant ses traits d'un regard.
« Même au bout du monde, tu as pensé à moi? s'enquit-elle en minaudant, lui caressant le creux du cou tout près de l'épaule.
-Je pense toujours à toi. Ton corps me hante. J'ai ton parfum dans la peau et même si je me noyais, il serait encore en moi.
-Et j'ai toujours tes baisers tatoués à même ma chair. »
Que dire de plus que cela?
Une chimie indéniable entre deux meurtriers désireux d'un monde meilleur. L'infection inconsciente du goût du sang.
Pas encore cannibales, quoique qu'il y avait toujours place pour une décadente perversion. Ariel ne se reconnaissait plus et peut-être que c'était cela la clé du bonheur. De se perdre complètement dans son opposé, jusqu'à en oublier les contours de son ancienne bonté, jusqu'à en perdre la notion de ce qui était notre plus cher désir auparavant.
Elle avait su en le voyant au loin; sa silhouette bâtie, ses cheveux foncés, son regard noir comme le néant, sa bouche rouge vermeille lorsqu'il avait accosté et sa voix rauque, chaude, sensuelle.
Il était le rhum dont il raffolait. Il était la substance physique endormant toutes ses peurs.
Elle avait su tout de suite que le point de non-retour était atteint et il n'avait même pas ouvert la bouche.
« Tu dois avoir froid, l'eau jusqu'aux genoux, s'enquit la jeune femme, soudainement consciente de leur différence en un effroi qu'elle tenta de dissimuler.
-Qu'est-ce qu'un peu d'eau? Tout peut être rationalisé quand on se fait couper la main. »
Et il souriait. Ce rictus complètement lui. Son âme en un mouvement de la bouche. Sa rage mise de côté et sa sensualité implosant tel un parfum de luxure.
Mais Ariel ne pouvait oublier complètement. Car ils étaient toujours séparés. Jamais entiers.
« Mais une vague pourrait déferler. Tu pourrais te noyer. Tu ne peux rester dans l'eau. »
L'accumulation de faits ne fit qu'installer une lourdeur entre eux. Il soupira, soudainement vieux. Loin du pirate spectaculaire ayant rayé un monstre de la carte. À des kilomètres du Killian l'ayant séduite avec ses mots et ses poèmes maladroits, formés de compliments balourds et usés.
« Et je n'aurai jamais de jambes. Je ne serai jamais humaine.
-Shh, fit-il en posant un doigt sur la bouche voluptueuse de la rouquine. Si je voulais d'une humaine, je ne serais jamais revenu. Ariel, là-bas, au port des villes, toutes les femmes se jettent aux pieds des Capitaines de bateau. Elles veulent d'un peu de chaleur et d'argent. Vivre le rêve de ces hommes en partageant leur couche quelques jours, histoire d'oublier la fièvre, la poussière... toutes ces choses humaines qui finissent par se décomposer. Mais je ne m'arrête jamais. Je reste en mon navire et je contemple l'horizon.
-Toutes ces pauvres femmes qui n'auront jamais droit à toi... répliqua la sirène, à moitié rassurée.
-Quel serait l'intérêt de bafouer mes désirs? Elles ne seraient pas toi. »
Il avait toujours mot pour tout. Comme s'il la connaissait complètement, en détails, jusqu'à la saveur de ses larmes et la texture de sa peau au matin.
Cependant, pas aujourd'hui. L'océan et les doutes l'avaient importé sur le charisme du célèbre Captain Hook.
« J'aimerais pouvoir partir en aventure, moi aussi. »
Une phrase murmurée au creux du cou, là où la peau se tendait dès qu'elle y posait sa bouche. Des frissons délicieux freinés par la peur de la décevoir. De ne pouvoir lui offrir tout ce qu'elle puisse désirer.
« Le monde aquatique est un monde d'aventure à lui seul. Le Kraken, par-exemple...
-Non. Non, je ne veux plus de poissons et de monstres à branchies. Je veux voir les couchers de soleil sur le quai. Je veux pouvoir caresser le sable de mes orteils... M'endormir dans les draps douillets d'un lit. Inspirer l'air humain... Goûter à tout. Voir des lieux inexplorés...
-Love, il y a toujours un prix à payer pour nos plus chers désirs. »
À ces mots, il l'embrassa avec violence. Mêlant angoisse et certitude. Lui donnant tout ce qu'il avait à offrir: la promesse de son retour.
Mais ce n'était plus suffisant.
Il le sut dès qu'il posa sa bouche contre la sienne, ne percevant que les doutes de la jeune femme. Killian n'avait autre choix que de jouer sa dernière carte, sinon il la perdrait pour toujours.
Et ce n'était plus une option possible.
« Il y a toujours une solution. »
Le regard de biche effrayée lui faisant face avait l'effet d'un coup de poing à l'estomac. Ariel n'avait en tête que des scénarios d'horreur et pourtant, et pourtant, elle était prête à tout pour ne jamais s'éloigner de lui. Prête à tout pour se réveiller à ses côtés, humaine.
N'avait-elle pas appris à tuer pour lui? N'avait-elle pas débattu du bien et du mal pendant des heures? Le pirate lui avait ouvert les yeux.
La réalité n'était jamais noire ou blanche. Ils vivaient en zone grise.
« Une femme. Ou devrais-je dire, créature, vit très loin. Vers le nord. Elle est bannie de ton royaume car son usage abusif de la magie noire nuisait au peuple de Triton. Elle cherchait aussi à prendre le trône.
-Ursula, murmura la sirène sans broncher. Elle est morte.
-C'est ce que les légendes racontent. Mais la vérité est toute autre. Il y a quelques mois, elle s'est présentée à mon équipage, cherchant à former une alliance quelconque en échange d'or et de joyaux.
-Ursula est encore vivante... si mon père l'apprend, il entrera dans une colère démesurée et la voudra décapitée.
-Et si Triton connaissait la vérité, mais ne voulait pas effrayer son peuple? »
Cela faisait du sens, bien sûr, mais Ariel ne put se résoudre à y croire.
« Elle pourrait probablement te changer en humaine, si tel est ton plus cher désir, poursuivit Killian en caressant la joue de cette femme dont il était épris.
-Mais elle saura que je suis la fille de Triton. Elle pourrait me kidnapper et m'échanger contre le pouvoir.
-Il y a un homme en mon navire qui prend plaisir à trouver des objets rares et à les revendre. J'irai avec lui et je ne prononcerai jamais ton nom. Si être humaine est ton souhait le plus précieux, alors je te l'offrirai. »
Elle ne sut que répondre, que faire d'autre que d'attraper son visage à deux mains et de l'embrasser jusqu'à en vider ses poumons.
;
Elle avait nagé avec eux jusqu'à la barrière de corail. La limite entre le Sud et le Nord. Cette distinction aquatique formée d'eau froide et d'eau chaude. Les ouragans naissaient souvent au creux de l'océan, où le navire de pirates maintenait toujours le cap.
Killian vint la rejoindre, les genoux trempés, mais le regard empoisonné par un désir d'elle. Ils s'étaient arrêtés ici. Prenant une courte pause de ce voyage destiné à être long, mais surtout, il lui fallait imprimer le visage de porcelaine de la sirène, sa sirène, pour ne jamais l'oublier.
Pour ne jamais se sentir seul, même lorsqu'ils amarreraient près de la grotte d'Ursula. Même lorsque la peur lui glacerait le sang. Car il avait promis.
Ariel s'approcha davantage, embrassant le cou de Killian et y laissa une trace de son amour. Une légère morsure, cicatrice presque imperceptible, mais qui battrait toujours au rythme de son cœur.
« Reviens-moi vite, lui glissa-t-elle, nichée contre son épaule.
-Je reviendrai avant même que tu n'aies le temps de regagner ton village. »
Un petit mensonge qui la fit sourire.
« Et si Ursula te demande qui je suis, s'il-te-plaît, ne prononce jamais mon nom.
-Un pirate a toujours réponse à tout, répliqua le Capitaine d'un rictus sarcastique.
-Je te fais confiance. »
Ils étaient tous deux lovés l'un contre l'autre et le départ se faisait imminent. Chaque seconde était une bombe à détonation. Killian caressa une dernière fois la joue d'Ariel, puis, se défit de son étreinte avec lenteur. Il s'apprêtait à grimper la corde pour rejoindre le navire, lorsque la voix cristalline de la sirène troua le silence.
« Devrais-je continuer mon entraînement, pendant ton départ? »
Il la contempla longuement, voyant en elle des changements qu'il n'aurait jamais cru possible. L'innocence de la Princesse des Mers s'effaçait lentement, mais sûrement et le désir de noirceur semblait se répandre en elle. Peut-être ne voulait-elle que l'impressionner, ça, il n'en savait rien, mais le geste le toucha. Curieusement.
« Si, pendant mon voyage, tu vois des injustices sous tes yeux, tu sauras quel geste poser. »
À ces mots, il se retourna et devint une silhouette floue parmi les dizaines de matelots affairés. Le grand, le sensuel, le parfait Captain Hook, s'apprêtait encore une fois à risquer sa vie. Mais il n'était véritablement aucune de ces choses.
Au plus creux de son âme, il était Killian, le marin voguant pour oublier.
;
La glace s'étendait à des kilomètres à la ronde. Le ciel était toujours noir, les nuages épais et gris, ressemblant à une cheminée confinée à jamais dans une tonne de poussière.
Voilà des jours qu'ils avaient dû amarrer le bateau, faisant le reste du voyage à pied. Tous les matelots buvaient les réserves de rhum, bien au chaud, alors que Mouche et son Capitaine avançaient dans ce décor lugubre. Ce n'était pas un lieu de choix pour un pirate habitué aux plages chaudes et aux corps déambulant presque nus.
Il n'y avait en cet endroit aucune trace de végétation ou de vie. Qu'un amas de blanc, de gris et un soleil ne se pointant jamais le bout du nez. Une dépression naissante les clouaient dans cet état de morosité sans fin. Ils ne s'étaient pas arrêtés bien souvent, Killian étant décidé à retrouver Ariel au plus vite.
Et la chaleur bien apprécie d'une bouteille neuve et d'un poisson cuit dans du vin de troll... pourquoi pas.
« Vous êtes certain qu'on est au bon endroit, mon Capitaine? »
L'insolence du petit homme trapu fit grincer des dents son supérieur.
« Oui. Les lieux ont simplement changé depuis ma dernière visite.
-Pourquoi un pirate voudrait-il traverser des kilomètres de glace à pieds? Et deux fois plutôt qu'une?
-Pas que cela ne te regarde, Mouche. J'avais à faire avec cette sorcière, il y a longtemps, pour trouver des renseignements.
-À propos du paysan?
-Si tu ne cesses pas de parler maintenant, je t'égorge avec mon crochet et te laisse pourrir dans la neige. »
Soudainement, une gigantesque grotte se profila au loin. Un miracle ou plutôt une œuvre de magie noire?
La deuxième option semblait plus probable. L'homme portant la tuque rouge fut pris d'un élan de joie et se mit à serrer sa besace d'effets rares contre lui. Il tremblait, pris d'une frénésie incroyable et Killian en fut profondément irrité. Ses yeux d'un bleu clair, virèrent au pourpre et il lui fallut revoir le visage pâle, les cheveux de feu s'écroulant en cascades, pour reprendre contrôle sur lui.
En peu de temps, ils furent arrivés devant ce palace de charbon. Une véritable montagne empilée en un splendide stalagmite géant. La maison d'Ursula n'était pas large, mais extrêmement haute. Le sommet était imperceptible à la vue humaine, se perdant dans la suie du ciel.
De la fumée s'échappait de la noirceur de la grotte, bouffée de chaleur réchauffant les os frigorifiés des deux marins. Ils avancèrent lentement, Killian mettant son matelot en garde contre les malices de la sorcière, mais aussi quant à son apparence. Ils allaient franchir le seuil lorsque la voix rauque d'Ursula les rejoint brusquement:
« Killian Jones, si ce n'est pas l'homme qui a gouverné sur le Pays Imaginaire. Voilà longtemps que je n'avais pas vu ton corps d'homme et tes mains- ta main d'acier. »
Une ombre approchait, silhouette voluptueuse, splendide et effroyablement grande.
Mouche salivait, croyant voir une sensuelle amazone, mais quand la faible lumière extérieure frappa la sorcière, il déchanta. Certes, Ursula avait un visage fin, royal même, par la forme pleine de sa bouche et ses yeux gris clairs. Ses pommettes étaient saillantes, sa poitrine large et son corps rappelant celui d'une nymphe. Parfaite, certes, si ce n'était de ses immenses tentacules et de la couleur fade sa peau. De plus, quelque chose en elle hurlait le sadisme, ce qui frigorifia le marin.
Imperceptiblement, il recula.
« J'aimerais te parler en solo, si cela est possible. Killian. »
Son nom murmuré ainsi à des kilomètres de la chaleur humaine d'Ariel avait quelque chose de fataliste, comme s'il l'avait déjà perdu.
Mouche acquiesça plus rapidement qu'il n'aurait dû et il s'enfuit, cherchant un lieu où se dissimuler en attendant son Capitaine. Le cœur du petit homme avait la cadence d'un tambour fou.
« Enfin seuls, cracha Ursula en s'approchant du bellâtre. Tu n'aurais pas dû me faire attendre aussi longtemps...
-Je n'ai jamais pris plaisir à ces échanges et tu le sais. Je suis ici pour te proposer un marché.
-Oh, pourquoi dois-tu toujours être si sérieux? »
Les yeux de la sorcière vomissaient des éclairs, mais sa bouche restait ouverte aux possibles baisers.
« Je veux d'une potion pour transformer une sirène en humaine.
-Encore amoureux des créatures océaniques? Tu ne changeras jamais, Killian. L'océan te tuera un jour.
-Quel est le prix?
-Tu connais mon prix. »
Elle prononça ces mots en caressant le menton du pirate de son ongle effroyablement aiguisé. Il ne broncha pas, ne faisant que hocher la tête.
« Je suis prêt à payer.
-Elle doit vraiment t'avoir ensorcelé, alors. La chanceuse. »
Ursula lécha la pointe de son ongle et lui pointa l'énorme chaudron trônant en plein centre de la grotte. Killian avança, sachant qu'il s'apprêtait à tout perdre. Mais il avait promis.
;
Ariel attendait, les mains tremblantes et le regard perdu dans l'horizon. La barrière de corail lui avait fait quelques coupures, des cicatrices qui disparaîtraient un jour, peut-être.
Le voyage s'éternisait. Des jours et de très longues nuits. Le soleil teinté par l'ennui mortel de sa vie aquatique et les nuits comblées par quelques attaques, ici et là. La sirène avait porté attention aux ragots du palais et s'en était prise aux mécréants, aux voleurs, à ceux qui battaient leur femme, à ceux qui avaient menti pour mieux pouvoir tromper. Une liste s'éternisant et la jeune femme comprit à ce moment que le monde n'avait jamais été la parfaite toile qu'on lui avait promise.
Le monde sur le navire serait honnête, si Killian pouvait revenir. C'était tout ce qu'elle espérait.
Son cœur battait à l'unisson avec les vagues enragées de l'océan. Un monde en débâcle, mais elle l'attendait toujours.
Et malgré le vent, malgré l'océan en colère, elle vit les voiles au loin. Un sourire gigantesque s'esquissa sur son visage, bonheur restant ancré en elle. Car il était revenu, tel que promis.
Elle envoya la main jusqu'à ce qu'ils accostent contre la barrière de corail. Enfin, Ariel aperçut de nouveau les larges épaules de Killian, son regard dur et passionné, sa bouche rose, sa barbe naissante et toute cette aura de masculinité émanant de lui. Il vint la rejoindre, complètement trempé par la pluie, mais un rictus bien imprimé contre ses lèvres.
Leurs corps se rejoignirent, telle la vague retrouvant toujours la plage la plus proche. Ils ne formaient qu'un en ce moment, un mélange de deux cœurs et ce même désir de ne jamais quitter la peau de l'autre.
« J'ai la potion. »
Il embrassa Ariel, cherchant à retrouver ce parfum sensuel et réconfortant.
La jeune femme l'attira plus près et la pluie se rabattit contre eux tout le long du baiser. Un moment qui resterait à jamais gravé en leur mémoire.
Mais quelque chose clochait. Était-ce des larmes contre ses joues, ou ne faisait-elle que sentir la pluie?
« Mais la magie a toujours un prix, love. »
Elle le contempla, incertaine. Ne comprenant pas ce qu'il voulait dire. Si elle n'avait pas rêvé. Si ce n'était pas un cauchemar.
En devenant humaine, tous les problèmes seraient dissipés. Ils pourraient enfin parcourir le monde à deux. La parfaite équipe. Mais elle sut qu'il disait la vérité. Quelque chose le grugeait. Son regard n'était que noirceur.
« Tu as prononcé mon nom? s'enquit-elle en haussant la voix, soudainement enragée.
-Non.
-Ursula va s'en prendre à mon père? Tu as échangé la vie de Triton contre la potion?
-Je n'aurais jamais fait une telle chose.
-Alors, quoi? »
La furie devint profonde tristesse et Ariel hurla. Ses yeux se posèrent sur toutes les cicatrices infligées par l'attente. Le mal qui l'avait empoisonné tout ce temps et la déception de le perdre de nouveau.
Qu'avait-il pu faire?
;
« Je veux d'une potion pour transformer une sirène en humaine.
-Encore amoureux des créatures océaniques? Tu ne changeras jamais, Killian. L'océan te tuera un jour.
-Quel est le prix?
-Tu connais mon prix. »
Elle prononça ces mots en caressant le menton du pirate de son ongle effroyablement aiguisé. Il ne broncha pas, ne faisant que hocher la tête.
« Je suis prêt à payer.
-Elle doit vraiment t'avoir ensorcelé, alors. La chanceuse. »
Ursula lécha la pointe de son ongle et lui pointa l'énorme chaudron trônant en plein centre de la grotte. Killian avança, sachant qu'il s'apprêtait à tout perdre. Mais il avait promis.
Elle s'avança vers lui, plongeant sa main au creux de sa poitrine. Y trouvant un cœur battant la chamade.
« Elle ne pourra jamais complètement t'avoir, Killian. Tu seras toujours un peu à moi. Bon voyage. »
Et la sorcière embrassa son nouveau trésor, y déposant un long baiser gluant. Le pirate se sentait vide de tout dégoût, tout ce qu'il avait en tête était la pauvre sirène l'attendant, pleine d'espoir. Et lui qui pouvait mourir à n'importe quel moment.
Incertain de son destin, mais pourtant toujours aussi prêt à traverser mers et océans pour tuer Rumplestiltskin.
;
Ariel dormait dans le navire, ses petits pieds trouvant chaleur sous la couverture.
Killian l'avait quitté il y a quelques heures, ayant profité de leur nouveau port d'attache pour emplir une mission ne regardant que lui. Il augmenta la cadence de son pas, espérant trouver le chemin vers le château assez rapidement pour revenir avant que la sirène n'ouvre les yeux.
Il gagna enfin le sentier qu'il cherchait, apercevant au loin les tourelles noirâtres. Le pirate n'eut pourtant pas le temps de se rendre vers l'immense domaine, la personne qu'il cherchait apparut à ses côtés.
« Encore vous, Captain Hook? »
Evil Queen. La seule et l'unique.
Il grinça des dents l'espace d'une seconde, mais reprit une moue cajoleuse.
« Une visite aussi tardive, ça a tout pour me plaire.
-Je m'attarderais bien, mais je ne voulais que discuter d'une chose ou deux, Milady.
-J'espère que cela sera assez intéressant. Je pensais avoir droit à plus qu'une phrase ou deux. »
Elle approcha son visage du sien, lentement.
« On m'a volé mon cœur et j'aimerais le ravoir.
-Et puis-je savoir qui vous l'a dérobé?
-Une sorcière du nom de Ursula. »
La Reine éclata d'un rire froid qui se répercuta dans la nuit. Sa main se posa contre la poitrine du pirate.
« Mes condoléances, mais elle est morte. Cette pauvre folle s'opposait à ma malédiction et je l'ai brûlé vivante. Elle et sa grotte. Peut-être que votre cœur a survécu aux flammes.
-Ce ne serait pas plutôt vous qui l'auriez récupéré pour votre collection?
-Ma collection ne regarde que moi. »
Elle murmura ces mots en caressant longuement le torse de Killian. Il frissonna, se sentant complètement mis à nu face à cette figure de proue de la magie noire.
« Si je vous aide à tuer Rumplestiltskin, me rendrez-vous mon cœur, ma Reine?
-Peut-être. Si l'envie me prend. »
Pour Ariel, il accepta ce semblant de promesse. Esquissa un sourire sarcastique, liant ses doigts à ceux de Regina. Un dégoût profond de lui-même le secoua, mais au final, il aurait le crocodile et son cœur.
Sur le navire, la rouquine se leva pour faire face au croissant de lune, observant les rayons jouant contre l'eau. Seule, effroyablement en manque de lui. Certaine de l'avoir perdu, mais en réalité, elle ne l'avait jamais gagné. La jeune femme laissa tomber la couverture et se dirigea vers le bureau de Killian, y trouvant des parchemins, mais surtout sa collection de crochets.
Dites-moi si ça vous a plu. J'accepte toute critique constructive. :)
