Le funambule désarticulé.
Prologue.
« Non, s'il-te-plaît. . . »
Une porte en bois, brisée sur l'un de ses battants s'ouvrit avec fracas, laissant deux silhouettes apparaître. L'une d'elles semblait bien portante, visible à sa carrure et l'autre contrairement, criait et se débattait. La même chose se reproduisait tout le temps, avec cet homme. Cela allait de nouveau recommencer.
« Ne, motto, onegaï. . .
-Urusaï ! »
La première silhouette se stoppa immédiatement, obligeant ainsi la seconde à la tirer en avant. Nous pouvons ainsi repérer les lieux : l'endroit ressemble à une vieille grange. Des poutres sont présentes pour soutenir un vieux toit en décomposition et les murs sont composés d'un mélange de granit et de brique, assez miteux en soit. Et au fond, une chaise se tenait droite, fière, peut-être le seul objet réellement en bon état.
Soudain, un enfant blond aux grands yeux bleus, se retrouva cloué à la chaise. Ses mains furent sanglées aux accoudoirs, au bois devenu bordeaux dû à l'habitude. L'enfant écarquilla les yeux, terrifié et hurla brusquement. L'homme, quant à lui, semblait de nouveau habité par le diable et le bâillonna en lui caressant le visage. Puis il posa ses deux mains de chaque côté de la petite tête du blondinet pour la lui apposer sur le dossier, imprégné de sang, de la chaise. La jeune âme se mit à secouer le visage mais une claque magistrale l'assomma. L'auteur de cette dernière, mit une lanière sur le front de celui-ci et la serra de telle sorte que deux vis se retrouvèrent accolées à son front.
« Je suis désolé mon ange, mais il faut absolument que je te soigne de cette maladie. »
La voix de l'homme fit lever les paupières du garçon. Alors, prit d'un instinct de survie adéquat, il se mit à tirer sur les lanières entourant ses poignets, les faisant de nouveau saigner. Lorsque le plus grand se plaça derrière, il se mit à mordre brutalement le bandeau, sachant très bien ce qui allait s'ensuivre. Alors, l'homme posa ses deux mains sur le manche, tourna les boulons et fit avancer les vis dans les tempes de l'enfant. Celui-ci émit alors un hurlement étouffé, tandis que des larmes roulaient lentement sur son visage aux joues sales. Plus le temps passait, plus le sang se mélangeait aux larmes pour couler sur leur support vivant. Avant de sombrer dans l'inconscience, le jeune garçon put très bien entendre les mots prononcés par cet Homme, et son âme ne fut qu'un peu plus brisée.
« Dieu n'est plus en toi, mon fils, je me dois à présent de te purifier, pour qu'il t'accepte au Paradis. S'il t'accepte, chéri. »
Une demi-heure, plus tard. L'homme prit son fils dans ses bras lorsque ce dernier s'écroula de sa chaise, inconscient. C'était son fils, et, pourtant il ne l'aimait pas. Il ne l'avait jamais aimé en fait. De plus, lorsqu'il eut treize ans, il ne trouva rien d'autre de mieux que d'aimer les garçons. Aimer les garçons ? C'était tout simplement impensable. Yune était vraiment tombé sur l'œuvre de Satan. . . Mais alors pourquoi ne pas l'avoir tué ? Tout simplement car il avait promis à sa défunte épouse de prendre soin de ce mioche. Ainsi, il avait prévu de le purifier et de le choquer. Yune essayait tout, tous les jours : le violer, le séquestrer, le torturer. Mais rien à faire, Takanori trouvait toujours le moyen de se retrouver dans les bras d'un autre garçon. C'était réellement décourageant.
Yune, avait ainsi dans ses bras, un enfant inconscient et en position fœtale. Le jeune enfant ne put ainsi sentir que le fait que sa tête l'élançait et qu'elle était couverte d'un limbe de draps, déjà trempée de sang. La mort l'attirait tellement. . .
© Angy-choù.
