Slash !

Par Maria Ferrari

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Les personnages de Harry Potter appartiennent tous à J.K. Rowling.

Cette fic est le cadeau de Noël de Prune, donc, c'est rempli de slash ! Comme vous pouvez le constater le titre est un avertissement en lui-même (j'annonce la couleur), donc, ceux à qui l'homosexualité déplait ou qui, pour une raison ou pour une autre, n'ont pas envie de lire un récit qui ne parle que de ça, et quelquefois de manière assez – comment dire ? – impudique, passez votre chemin.

Important à noter, cette fic est quelque peu… délirante. Alors, ne vous attardez pas trop sur la plausibilité (si ce mot n'existe pas, je dépose le brevet) de mon récit, car même avec la meilleure volonté du monde, au vu du sujet et des couples, il n'était pas toujours simple de jouer la carte de la crédibilité et je vous avoue avoir employé quelques raccourcis (autrement dit, la formation de certains couples, pour ne pas dire tous, est peut-être un rien trop rapide pour être vraisemblable ou pour ne pas rester parfaitement cohérent avec les caractères des personnages).

Pour les plaintes, envoyez-moi un mail.

Base : Tomes 1 à 4 de Harry Potter

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—Prologue—

« Moi, je voulais pas venir ! » Le ton était acide et la tête de l'auteur de cette plainte était à la hauteur de ces paroles. La mine renfrognée, la moue boudeuse, les yeux rivés au sol, le dos vouté et les mains dans les poches, il s'appliquait à montrer son ennui abyssal et sa mauvaise humeur tout en cheminant mollement aux côtés de ses deux amis.

« On sait Harry ! dit sèchement Hermione. On le sait que tu voulais rester planté devant ta télé. Sirius a fait une belle bourde en t'en achetant une !

— Je n'ai pas pu la regarder pendant des années ! Quel mal y a-t-il à le faire maintenant ?

— Le mal qu'il y a, c'est que tu essayes de rattraper plus de dix ans de télé en deux mois de vacances !

— Gnagnagna.

— Harry, je trouve que tu deviens… boudeur, remarqua Ron.

— Je ne suis pas boudeur, j'avais pas envie de sortir, c'est tout !

— ça fait un mois qu'on s'est pas vus et tu voudrais rester devant ce truc bizarre plutôt que de te balader avec nous ? » demanda Ron, n'en croyant pas ses oreilles et n'ayant pas tout à fait saisi l'intérêt de la télévision ; il faut dire que personne ne s'était mêlé de lui en expliquer le principe. Hermione, habituellement peu avare d'explications sur tout et n'importe quoi, s'était bien gardée d'étaler sa science sur ce sujet car elle craignait d'avoir deux amis collés au petit écran au lieu d'un si jamais Ron savait à quoi s'en tenir sur le principal loisir des Moldus ; elle était convaincue que Ron avait le profil type du téléphage moyen.

« Tu sais que tu es pénible depuis que Rogue et Karkaroff ont tué Voldemort à ta place ? ajouta la jeune fille, pernicieusement.

— ça n'a rien à voir avec ça !

— La vérité, c'est que tu as été vexé.

— C'est faux ! Je n'ai jamais demandé à ce que ça soit moi qui le tue ! Je n'ai jamais demandé à ce qu'on me mette une telle responsabilité sur le dos ! Je suis très content que Voldemort ait disparu de la surface de cette planète et je ne suis certainement pas déçu que ce ne soit pas moi qui l'ai fait passer de vie à trépas ! Moi, tout ce que je demandais, c'est d'être un garçon normal… et de regarder la télé peinard !

— Oh Harry ! » crièrent Ron et Hermione à l'unisson.

Ils continuèrent leur promenade en silence ; le seul bruit était provoqué par les semelles d'Harry qui frottaient sur le trottoir, il traînait de plus en plus les pieds. Ron et Hermione le soupçonnaient de le faire exprès mais décidèrent d'un accord tacite de l'ignorer.

« Si on allait vers Meadows ? proposa Ron.

— Meadows ? C'est là qu'habite Malefoy, non ? remarqua Hermione.

— Je l'ignorais. Comment sais-tu ça, toi ? demanda le jeune homme, mécontent par ailleurs que son amie lui rappelle l'existence du Serpentard qui l'énervait le plus au monde.

— Tout le monde sait où se trouve le manoir Malefoy », répondit l'étudiante le plus naturellement du monde. Ron aurait dû être habitué depuis le temps à ce genre de réflexions, typiques de son amie, qui semblaient sous-entendre que ceux qui ne savaient pas ce qu'elle savait étaient incultes – ce qui les incluaient lui et Harry dans le lot – ; dans le même temps, il n'ignorait pas que sa camarade Gryffondor aurait probablement été vexée de constater qu'une majorité soit aussi cultivée qu'elle. Bref, son "tout le monde le sait" n'était qu'une formule, ce qui n'empêcha pas Ron de tiquer, bien aidé en cela par le nom Malefoy prononcé déjà deux fois dans la conversation, ce qui était deux fois de trop.

« Qu'entends-tu exactement par "tout le monde" ?

— Les gens qui s'intéressent à l'architecture et à l'histoire. Le manoir où vivent les Malefoy est un chef d'œuvre architectural, il est vieux de plus de trois siècles. J'aimerais beaucoup le voir, il doit être intéressant de le visiter.

— C'est ça, tu demanderas à notre grand ami Drago », plaisanta Ron d'un air féroce. Il lança une œillade comique à Harry pour souligner sa blague, mais celui-ci boudait toujours. Ron soupira.

« Ce n'est pas une mauvaise idée, répliqua Hermione après réflexion.

— Tu rigoles !

— Pas du tout. Son père est aux petits soins en ce moment pour ceux qui pourraient redorer son blason. M'accueillir sous son toit constituerait une preuve qu'il ne déteste pas les nés-moldus et donc qu'il n'a rien en commun avec les Mangemorts.

— Tu veux fournir un alibi à Malefoy ? s'offusqua Ron.

— Tu n'y es pas. Je veux juste visiter son manoir. En plus, il a déjà été acquitté. Tout ce qu'il veut maintenant, c'est revenir dans les bons papiers de ceux qui l'intéressent.

— Et tu veux l'aider ! » insista Ron. Il n'en revenait pas. Comment pouvait-elle vouloir aider les Malefoy après tout ce qu'ils avaient fait ?

« Non, je veux sauter sur l'occasion pour visiter son manoir, répondit-elle doctement. Je suis sûre qu'il a une bibliothèque fantastique. Harry, es-tu partant pour une visite de Meadows et du manoir Malefoy ?

— 'm'en fous !

— Sale caractère ! » jugea la jeune fille tout en se félicitant intérieurement de ne pas avoir le pire caractère du groupe, ce qui n'avait sans doute pas toujours été le cas par le passé, mais aujourd'hui Harry la dépassait allègrement en la matière.

~oOo~

« On passe par le lac ? C'est plus joli, proposa Ron en indiquant du doigt le chemin qui y menait.

— C'est désert aujourd'hui, remarqua Hermione en empruntant l'allée.

— Tu penses, tout le monde est devant sa télé sauf moi, grommela le survivant.

— Harry, je te promets que si tu prononces encore une fois le mot "télé", je te frappe », menaça la Gryffondor. Il était manifeste à en juger par son expression que ce n'était pas une menace en l'air. « Meadows est très peu habité et seulement par des sorciers, ajouta-t-elle, bref par des gens qui ne savant même pas ce qu'est un téléviseur.

— C'est pas Goyle là-bas ? intervint Ron soudainement en accompagnant ses paroles d'un mouvement du menton.

— Où ça ?

— Couché sur l'herbe au bord du lac. »

Hermione plissa les paupières et reconnut le Serpentard.

« Effectivement, c'est bien lui.

— Planquons-nous derrière la haie, j'ai aucune envie qu'il nous voit, fit Ron.

— Qu'est-ce que ça peut faire ? demanda Hermione.

— J'ai pas envie, c'est tout. »

L'étudiante leva les yeux au ciel, mais suivit tout de même son ami. Ils longèrent la haie jusqu'à ce qu'Harry s'arrête, le regard interpellé par un trou dans le feuillage.

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« Greg chéri ? Il n'y a personne aux alentours ?

— Non, non, tu peux sortir sans risque. T'aurais pu mettre un maillot tout de même.

— J'aime mieux me baigner nu. Ne prétends pas que ça te déplait.

— Disons que j'aimerais pas que quelqu'un d'autre te voit comme ça. »

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« J'ai bien entendu ? Il a dit "Greg chéri" ? demanda Ron ne pouvant croire l'information que lui avaient délivrée simultanément ses yeux et ses oreilles.

— On dirait bien, répondit Hermione tout aussi étonnée que son ami.

— Ils sont… ensemble ?

— On dirait bien.

— Tu n'as pas une réponse alternative ? demanda Ron en grinçant des dents. Harry, t'as vu ça, Goyle et… et…

— Malefoy », termina Harry, le visage décomposé.

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« Drago, couvre-toi. Des gens pourraient arriver et te voir.

— Et alors ? » rétorqua un Drago provocateur en s'allongeant sur son ami.

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« J'vais vomir.

— Ron, tais-toi, chuchota Hermione, totalement fascinée par ce spectacle inattendu, peut-être même un peu émoustillée.

— Ma parole, t'en décolles pas les yeux ! Tu devrais avoir honte. Venez, on s'en va, ils vont finir par s'apercevoir de notre présence.

— Tu n'as qu'à te taire et ils ne se rendront compte de rien.

— Je t'ai connue plus raisonnable 'mione. Allez viens. »

Ils s'éloignèrent, Hermione devant, visiblement déçue d'avoir dû stopper son voyeurisme. Ron suivait en tirant Harry, ce dernier avait le visage tordu par l'effroi.

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Une fois qu'ils se furent assez éloignés et qu'Harry se fut remis de sa stupeur, son visage exprima le dégoût le plus profond.

« Deux garçons ensemble, c'est… c'est… c'est dégoûtant ! »

Il s'éloigna, le pas raide, sous les regards éberlués de ses deux amis.

« Il est au courant de ce que font Sirius et Remus quand ils sont seuls ? demanda Hermione d'un ton détaché en se tournant vers Ron.

— C'est à se demander !

— Nous allons au manoir comme prévu ? »

Ron préféra ne pas relever le "comme prévu".

« Tu y tiens vraiment ?

— Oui.

— Tu es vraiment sûre ? Harry a l'air fâché en plus, on devrait peut-être rentrer, argumenta Ron.

— Lui, de toute façon, ça fait depuis le début de la promenade qu'il boude ! » Hermione s'interrompit et regarda Harry s'éloigner. « Je me demande quand même ce qu'il lui prend, ce n'est pas son genre de dire du mal des homosexuels. D'ailleurs, il est parfaitement au courant que les deux hommes qui l'hébergent s'aiment… Regarde, il s'est assis sur un banc, il va bouder là et quand il aura fini, il nous rejoindra. Tu lui diras où nous allons quand tu passeras devant lui.

— C'est que… j'ai pas trop envie d'y aller.

— Quoi ? Tu me laisserais aller chez les grands vilains Malefoy toute seule ? s'exclama Hermione d'un ton de tragédienne, la main sur le cœur.

— Il n'y a aucun risque. Tu l'as dit toi-même : il cherche à redorer son blason.

— Certes, mais va savoir si le ténébreux et fascinant Lucius ne cherchera pas à me faire subir les derniers outrages… et si je ne me laisserais pas faire voluptueusement », fit-elle, une lueur lubrique dans le regard.

Ron eut l'air mortifié.

« Hermione, tu as changé, constata-t-il. Tu as gagné, je t'accompagne. »

~oOo~

« Il va falloir marcher pendant encore combien de milliers de mètres pour enfin arriver à ce fichu manoir ? s'exclama Ron après quelques minutes de marche à l'intérieur de la propriété des Malefoy.

— Le manoir est prestigieux et possède le terrain qui va avec : immense et boisé. Voilà, on arrive aux jardins, regarde les sculptures… et la fontaine… tu as vu comme c'est fleuri ? C'est magnifique… Ça y est, voici l'imposant manoir.

— Je suis sûr qu'il a un côté lugubre à la tombée de la nuit, constata Ron, grimaçant.

— Evidemment, comme toute demeure prestigieuse qui se respecte ! Courage, Ron, plus que quelques mètres et nous y sommes !

— Avec un peu de chance, il sera absent.

— Tu sais, je suis tout à fait certaine que cet homme est d'une compagnie charmante quand on connaît l'insigne honneur de faire partie de son rang. Il doit avoir de la conversation. Ça me changerait d'Harry et toi.

— On a de la conversation ! protesta le rouquin.

— En dehors du Quidditch ? rétorqua Hermione d'un ton aigre. Tiens, la porte s'ouvre. Serions-nous attendus ? s'exclama-t-elle joyeusement.

— Dis-moi que je rêve ! » s'exclama Ron, estomaqué.

-

« Nous nous voyons au travail ?

— Vous travaillez trop, Arthur… et vous n'êtes même pas payé en conséquence.

— Vous n'allez pas encore ramener ce sujet sur le tapis !

— Je dis ça pour votre bien et celui de votre famille. A ce propos, qu'allez-vous dire à votre femme pour… aujourd'hui ?

— Rien pour l'instant. D'ailleurs, je crois qu'elle s'en ficherait totalement. Ça la surprendrait, c'est… »

Arthur s'interrompit en constatant la fixité du regard de son interlocuteur : Lucius regardait à présent sur le côté, les sourcils froncés.

« Qu'est-ce qu'il… commença-t-il avant de tourner la tête à son tour. Ron ? Hermione ?

— Papa ? répondit Ron, hésitant entre la consternation et la curiosité.

— Monsieur Weasley, quelle surprise de vous trouver ici ! s'exclama Hermione, exprimant à la fois son étonnement et celui de son ami.

— La surprise est réciproque, je ne m'attendais pas non plus à vous voir là. » Le ton était gêné, Arthur Weasley aurait manifestement préféré qu'on ne le surprenne pas en ce lieu.

« Nous venions demander à Monsieur Malefoy s'il voulait bien nous faire visiter son manoir », répondit Hermione, sans se départir de son sang-froid, même si elle était médusée de trouver le père de Ron ici, c'était bien le dernier lieu où elle aurait eu l'idée de le chercher. « Et vous ? ajouta-t-elle.

— Hé bien, je rendais visite à Lu… à Monsieur Malefoy, je… je passais dans le coin.

— J'avais dit à Arthur qu'il pourrait passer quand bon lui semblerait. Il est bon de resserrer les liens entre les sorciers, surtout après ce qui s'est passé dernièrement. »

Hermione n'avait jamais vu Arthur Weasley aussi mal à l'aise. Sa présence en ce lieu cachait quelque chose. Elle se prit à penser à Sirius et Remus, à Drago et Goyle, à Rogue et Karkaroff…

Lucius Malefoy et Arthur Weasley ?

Oh ! Elle se trompait sûrement, ce devait être autre chose, il valait mieux ne pas tirer de conclusion un peu trop hâtive.

Et surtout : ne rien dire à Ron.

Surtout pas.

Pas un mot.

~oOo~

« As-tu enfin fini de bouder ? » demanda Hermione à Harry dès qu'elle fut de retour à ses côtés. Harry trônait au milieu du banc, Hermione s'assit à sa gauche, Ron à sa droite. « Nous avons visité tout le manoir. C'était passionnant. Lucius Malefoy est un homme charmant, tu sais ? »

Mieux valait les habituer à cette idée au cas où son hypothèse improbable se confirmerait.

« J'ai vu Goyle et Malefoy revenir par ici, Malefoy habillé bien sûr ! les informa Harry d'un ton morne.

— On ne les a pas vus. Qu'est-ce qui te déplait tant dans ce couple ? Ils sont libres, ils font ce qu'ils veulent, ils ne font de mal à personne en faisant…

— Qu'en sais-tu ? demanda Harry en sautant de son banc comme un diable de sa boîte.

— A qui pourraient-ils faire du mal ?

— Tu es bien nerveux, Harry, constata Ron d'un ton curieux.

— Harry, Goyle et Drago… commença Hermione.

— Depuis quand l'appelles-tu Drago ? demanda Harry.

— Goyle et Malefoy, ça n'est pas si différent de Sirius et Remus.

— Ce n'est pas du tout la même chose !

— C'est un couple vraiment surprenant, je le concède.

— Ce couple, c'est… c'est… une hérésie ! Drago n'a rien à faire avec ce gros tas de graisse !

— Tiens, toi aussi tu l'appelles Drago ? remarqua Hermione, un sourcil haussé.

— Qu'en as-tu à faire des fréquentations de Malefoy ? » compléta Ron qui n'entendait plus rien au comportement de son meilleur ami.

Hermione jeta un regard très suspicieux sur Harry.

« Le voir nu t'aurait-il bouleversé ? » fit-elle, la voix murmurante et le sourire léger. Ron entrouvrit la bouche de stupeur devant ce qu'elle insinuait, le pire étant que c'était plausible car cela expliquerait tout.

« Oh non ! s'exclama-t-il. Pitié, Harry, pas Malefoy ! Je ne supporte pas les Malefoy !

— Il va pourtant falloir t'habituer à eux, Ron, assura Hermione d'un ton sentencieux.

— Pourquoi ? Malefoy s'est mis avec son garde du corps : il n'est pas libre. Crois-moi, Harry, c'est une bonne chose pour toi, ça t'empêchera peut-être de faire une connerie… Attends, Hermione, tu faisais référence à la présence de mon père au manoir ? Mais c'est rien ça ! Malefoy a décidé de faire copain avec mon père, et comme papa a toujours été bonne pomme et beaucoup trop gentil, il a accepté.

— Vous n'y êtes pas tous les deux ! Je ne ressens rien pour Drago. Vous m'avez regardé ? Ce type est à l'opposé de ce que je recherche chez quelqu'un ! C'est juste que je trouve le couple qu'il forme avec Goyle… pour le moins… étrange. Et puis d'abord, c'est quoi cette histoire entre ton père et Malefoy ?

— Il n'y a pas d'histoire entre mon père et Malefoy ! » protesta Ron, véhément.

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Bilan de ce prologue : Harry est enfin un adolescent comme les autres !

Prune, tu ne m'en veux pas trop pour le couple hors normes que j'ai mis dans ce chapitre ? ^^; (pour les plaintes, envoyez-moi un mail comme je l'ai déjà dit avant le prologue dans mes avertissements)

Que faisait Tuthur au manoir Malefoy ? Je suppose que certain(e)s ont déjà une idée bien arrêtée sur la question (dont ma chère Prune), hé bien…

… va chercher bonheur dans le chapitre 1 !