Grand merci à ma bêta Pouki 26.

Qui es-tu Sam ?

Un isolement à deux, perdus au milieu des arbres, dans une cabane, blottie dans les bras de son Général, Sam n'aurait jamais cru ça possible et pourtant, c'était bien ce qu'il se passait. Tout avait commencé quand Peter Shannahan, son fiancé, l'avait demandé en mariage. Elle s'était soudainement rendue compte que son amour pour lui n'était qu'une façade qui cachait une réalité que le règlement de l'armée lui interdisait. A terme, elle savait que ce serait Pete qui en souffrirait. Elle n'avait pas le droit de lui imposer ça. Elle finit par rompre les fiançailles. Dans un même temps, un peu comme si le destin avait décidé de lui donner un coup de main, le Général se faisait gentiment larguer par sa petite amie du moment.

- Je ne veux pas être celle qui restera sur la route quand tu te décideras à déclarer tes sentiments, lui avait-elle dit… Autre chose, l'idiot, ce satané règlement ne te protègera pas éternellement.

- Parce que tu as une solution toi ?

- Il y en a plein, mais si tu réfléchis bien, tu n'es même plus son supérieur hiérarchique direct.

Kate était partie en laissant Jack à ses pensées. Elle avait raison sur bien des domaines. S'il acceptait de laisser aller ses sentiments, il pourrait enfin la prendre dans ses bras et même l'embrasser. Ce baiser, il s'en souvenait encore. Il savait que si jamais Sam découvrait ce qu'il s'était passé pendant la boucle temporelle, elle le tuerait sûrement.

Sam arriva peu de temps après le départ de Kate.

- Kate n'est pas là, demanda-t-elle ?

- Non, elle est partie.

- Mon Général, il faut qu'on parle.

- De quoi ?

- De quelque chose que nous avons laissé en suspend il y a neuf ans.

- Ho ! Ça ! Nous sommes militaires. Je suis votre supérieur hiérarchique. Affaire classée.

- Et vous allez vous cacher derrière cette raison jusqu'à la fin de votre vie ?

- Pardon ?

- J'ai annulé le mariage

- Pourquoi ?

- Je ne pouvais pas lui offrir mon cœur. Il appartient déjà à quelqu'un et je ne peux pas le reprendre.

- Parce que…

- Je ne veux pas le reprendre.

- Ho !

- Je vous aime mon Général. Ce n'est pas une surprise ?

- Encore ?

- Ça n'a jamais cessé de mon côté. Mais je comprendrai que ça ne le soit plus du votre. Je me ridiculise surement dans ces cas là, mais je dois savoir. Dites moi que vous ne m'aimez plus, ou que je me suis fait des idées. Mais si c'est le cas, dites le moi ! Délivrez-moi si vous ne m'aimez pas… Je n'arriverai pas à me délivrer de vous toute seule mon Général.

Jack voyait une espèce de détresse dans les yeux de Sam. Il ne savait plus comment agir. Pour toute réponse, il l'embrassa. Ce baiser fut à la fois tendre et passionné, certainement une résultante de ces neuf ans d'abstinence et de maîtrise de soi. Jack repensait aux mots de Kate. Sam se lova dans ses bras. Jack la sentait tout de même soucieuse.

- Ça ne va pas ?

- Si. Enfin. Je ne sais pas.

- Racontez !

- Je ne peux pas, j'ai des obligations. Venez avec moi ! J'ai des choses à vous montrer.

Ils montèrent dans la voiture de Sam. Elle semblait soucieuse. C'était une réaction curieuse pour une femme qui venait enfin de recevoir ce qu'elle voulait. Elle resta silencieuse durant une bonne partie du trajet, puis se gara sur le bord de la route.

- Mon général, je vais vous montrer des choses qui ont une importance capitale pour moi. En fait, de par mes responsabilités, il faut savoir que vous devrez tout prendre ou rien. Je me suis tellement focalisée sur mes sentiments que j'en ai oublié mes obligations.

- Et à quel moment ça vous est revenu ?

- Tout à l'heure, quand je végétais dans vos bras. Il faut que vous sachiez que ce que je vais vous dire et montrer… Mon général…Vous pourriez le prendre pour de la traîtrise.

Elle le regarda sérieusement. Jack avait l'impression d'être entré dans une affaire encore plus démente que la porte des étoiles. Sam semblait avoir peur de tout dévoiler. La voiture redémarra. Ils roulèrent encore pendant une bonne heure avant de se garer devant une maison. Le jardin était rempli d'enfants. Jack et Sam sortirent de la voiture. Une femme vint les accueillir.

- Bonjour Matea, dit Sam.

- Bonjour Sam.

- Il paraît que Soreïl te pose des problèmes ?

- Il parle de devenir comme son père.

- C'était un grand commandeur.

- Soreïl veut avoir le droit d'aller dans la salle d'entrainement.

- Il n'a que douze ans. Il maîtrise son flux d'énergie ?

- Il n'a pas la patience.

- Je suppose qu'il est dans la salle de sport.

- Qui est-ce ?

- Général Jack O'Neill.

- Vous êtes sur de ce que vous faites ?

- Non. Ça fait longtemps que je ne suis plus sûre de rien.

Elle se dirigea vers le garage et descendit dans le niveau inférieur. Il y avait une salle de sport où une dizaine d'enfants jouaient. Jack reconnu leur moniteur. Il s'agissait du Colonel Lot Borlat, l'actuel dirigeant de l'équipe SG12. Ce dernier les aperçus.

- Général O' Neill ? Sam tu es sûre de ce que tu fais, demanda-t-il ?

- Soreïl est au fond je suppose.

- Oui.

- Je vous laisse tous les deux.

Sam se dirigea vers le fond laissant les deux hommes face à face. Jack sentit aussitôt l'hostilité de Lot. Il le regardait avec une certaine méfiance.

- Donc, commença Jack, vous vous connaissez !

- Oui, Général.

- Depuis longtemps ?

- Vingt cinq ans. Général, j'espère que vous ne jouez pas avec elle ?

- Je vous demande pardon ?

- Avec ses sentiments. Écoutez, je vais être direct avec vous. Je vous respecte en tant qu'homme honnête et intègre. Vous êtes un excellent guerrier.

- Mais?

- Si vous n'avez pas l'intention d'aller jusqu'au bout avec elle, je vous conseille de ne pas commencer.

- Vous l'aimez ?

- Oui. A ma manière. Elle est comme une sœur pour moi. J'ai promis sur la tombe de mon frère que je la protègerai. J'étais là quand sa mère est morte. Enfin presque. Disons à son retour. J'ai été témoin de son bonheur avec mon frère, Troyan. J'étais là quand il est mort et témoin de sa descente aux enfers. Elle ne doit sa survie et son retour parmi nous qu'à son fils. Elle avait renoncé à l'amour jusqu'à votre arrivée mon Général. Mais, si vous la faite souffrir, je peux vous assurer que ce que vous a fait subir Bâal n'est rien à coté de ce que je vous ferai subir.

Ha Sam ! T'a réussi à convaincre Soreïl?

- Il a accepté mon deal. Mon général, Lot ne vous à pas importuné?

- Non, pas du tout.

Sam et Jack reprirent la route. Jack avait découvert quelque chose que Sam n'avait jamais abordé auparavant. Mais il avait la curieuse sensation que ce n'était pas la chose importante qu'elle voulait lui révéler. Il la regarda conduire jusqu'à cette petite maison au jardin parfaitement entretenu. Un homme était couché sur la pelouse.

- Tu ne va pas dormir ici Kenneth, dit-elle en se penchant sur l'homme. Aidez-moi mon général !

Jack l'aida à rentrer le pauvre homme chez lui. Jack était subjugué par la sobriété de la maison. Sam lui avait expliqué que le pavillon avait été aménagé pour que Kenneth ne soit pas blessé. Elle mit Kenneth dans une salle, composa un code sur le mur et sortit. La porte se referma automatiquement. Elle tapa un autre code et alla se mettre sur un fauteuil dans une zone dont la couleur du sol était différente de celle du reste de la pièce. Elle invita Jack à s'asseoir à ses côtés. Une lumière les entoura.

- Qu'as-tu fais ? Demanda-t-il.

- A qui?

- Kenneth.

Je l'ai mis dans une salle de lavement. J'ai programmé la salle pour qu'elle le déshabille, le lave et le rhabille.

- Et ensuite ?

- J'ai demandé un assainissement du lieu. C'est fini.

Quand le rayon s'éteignit, Jack trouva une maison impeccablement propre. Dans la salle de lavement, un homme attendait derrière la porte. Sam le libéra, l'emmena dans la chambre et le coucha dans le lit.

- Pardon Sam, dit il.

- Ne sois pas désolé, Kenneth, redevient le grand commandeur que tu étais. On a besoin de toi.

- Elle me manque tellement.

- Je sais. Mais garde espoir... Demain, tu iras chez Patricia. On ne peut plus te laisser seul.

- Qui va me remplacer?

- Un jeune homme du nom de Jack O'Neill et une jeune fille du nom de Cassandra Frasier.

- Jack et Cassie s'étonna Jack! Ils ne sont pas ensemble tout de même.

-Et si. Depuis plus d'un an. Janet m'a demandé si je pouvais leur trouver quelque chose. C'est tout bénef pour moi. Ils travaillent tous les deux et me paieront un loyer de quatre cent dollars par mois. J'y vais Kenneth. Pat viendra te chercher demain.

Jack et Sam reprirent la route jusqu'à chez elle. Elle l'invita à rentrer. Au point où il en était, il n'était plus à une surprise près. Elle lui servit une bière et tous les deux s'essayèrent sur le canapé. Il sentait bien que c'était l'heure de vérité. Elle but une gorgée de bière.

- Je ne sais même pas par où commencer dit-elle.

- Qui était ces gens? Commencez par là.

- Des gens de mon peuple.

- Je vous demande pardon?

- La première maison, c'est un orphelinat. Ces enfants sont ceux de mes hommes morts aux combats où déjà sans parents. Kenneth est sans doute le plus grand Commandeur d'Émeraude.

- Vous pourriez être plus clair?

- Je suis née sur une planète nommée Émeraude, dans la galaxie de Thoa. A cette époque, elle était déjà dirigée par sa majesté Lonna Parker. Il y a vingt ans maintenant, les Hommes de la planète Grenat, même pas originaire de Thoa, à aspergé Émeraude d'un puissant poison et peu biodégradable, le lazerium. Émeraude ne fut pas la seule à subir ce sort. Topaze et Fauna furent aussi ainsi condamnées. La galaxie de Thoa est composée d'une dizaine de petites planètes qui ne pouvaient pas accueillir tout un peuple. Tous les dirigeants le savaient lors de la constitution du conseil de Thoa. Ce conseil est dirigé par les représentants de chaque planète. Toujours est-il que nos lois nous invitent à rejoindre Origine. Chaque commandeur a dû prendre en charge la population de son secteur. En tant que commandeur suprême j'ai dû prendre en charge les orphelinats, les personnes hospitalisées et leurs familles. Cela faisait environ un millier de personne, mille vingt deux exactement. Nous avons mis deux ans à venir sur Origine. Je suis restée en orbite trois jours durant pour observer le peuple d'Origine. C'est comme ça que j'ai décidé de prendre les États Unis comme site d'accueil.

- Vous vous êtes basée sur quels critères?

-Vous disposiez d'un espace suffisamment conséquent pour nous accueillir, votre avancé technologique pouvait nous permettre de nous cacher et intégrer la notre, vous êtes une démocratie et mon père avait déjà pignon sur rue.

-Jacob?

- Quel autre père vous me connaissez mon Général?

- Et donc vous avez demandé à votre père de vous aider.

- Oui. Grâce au Chavaï, mon vaisseau, j'ai pu infiltrer votre système informatique et créer une identité à chacune des personnes dont j'avais la charge. Jacob fit fonctionner son réseau pour récupérer les cartes d'identités. L'orphelinat est entièrement gérer par l'entreprise Athéna que vous connaissez surement.

- C'est une entreprise en électronique.

- On a mis sur le marché des appareils peu évolués de notre point de vue, mais révolutionnaire pour vous.

- Comme?

- Le placard autonettoyant.

-Ce truc qui permet de faire notre lessive directement dans le placard. Mon ex-épouse en raffolait.

- Ça a beaucoup marché. On s'est diversifiés dans l'agroalimentaire, la mode. L'entreprise emploi principalement mon peuple mais aussi des américains.

- Et vous avez décidé d'entrer dans l'Air Force.

-Oui. Je ne savais faire que ça. J'avais l'âge limite mais j'ai su suffisamment les impressionner.

- Puis on vous a parlé du projet stagate.

- Au début j'ignorais de quoi il s'agissait. Après deux mois de travail, j'ai compris que cet anneau était un passage qui pouvait nous emmener ailleurs.

- Vous aviez le choix d'arrêter de chercher une manière de la faire fonctionner et d'arrêter l'opération.

- Si j'avais choisi la seconde solution, j'aurai été écartée du projet et je n'aurai pas pu savoir si cette porte était une menace pour la Terre.

- Donc, vous êtes une extra terrestre qui est venue sur terre avec un millier de réfugiés pour vivre sur la terre. C'est quoi l'autre chose dont vous vouliez me parler?

-Vous vous rappelez que je suis commandeur suprême?

- Oui et c'est?

- Les commandeurs sont des sortes de gouverneurs qui doivent gérer une parcelle de terrain. Nous avons un Commandeur pour huit cent personnes environ. Le commandeur Grintop s'occupait de six cent personnes alors que le commander Cartéris en avait presque deux mille.

- Et vous étiez Commandeur suprême.

- J'étais à la tête de tous les commandeurs.

-A quel âge?

- A vingt deux ans. Je suis entrée au service de sa majesté à ma majorité, à dix-sept ans. Et j'ai servi sous les ordres de trois commandeurs successifs, mort par manque de confiance en moi. Il ne voulait pas me donner ma chance.

- Comme il ne vous faisait pas confiance, il leur manquait fatalement un homme.

- Oui. J'ai fini par servir sous les ordres du Commandeur Borlat.

- Lot?

- Oui. Il m'a fait une confiance absolue. Et ça à marché. J'ai rencontré son frère. Nous nous sommes aimés. Nous projetions de nous marier.

- Que s'est il passé?

- Il est mort en mission avant le mariage. De lui, il ne me reste que Troyan Junior.

- Sam, pourquoi vous me dites tout ça maintenant ?

- Parce que si je peux aisément laisser mon peuple partir, je veux dire nommer un nouveau commandeur pour me remplacer...Mon fils est toute ma vie.

- Et?

- Je peux être directe avec vous mon général?

- Oui au point où nous en sommes.

- J'ai passé ces dernières années à tenter d'attirer l'attention d'un homme sur moi, à un point tel que j'en avais oublié de penser à la manière de lui révéler la vérité sur moi. Après Troyan, je ne pensais pas que je pouvais tomber amoureuse à nouveau. Et puis j'ai rencontré ce colonel. C'était sans aucun doute un excellent militaire, un bon stratège, dépourvu de talent diplomatique. Je crois bien qu'il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour tomber amoureuse.

- Si peu que ça?

- Vous savez ce qu'est un coup de foudre?

- Oui.

- Et bien " coup de foudre ". Mais il fallait que je gère cette nouvelle donnée. Quand j'ai su que ce sentiment était visiblement réciproque je me suis cachée derrière le règlement. Mais plus le temps passait plus rester à ses côtés ne me suffisait plus.

- Vous vouliez plus.

- Comme disait mon père. Je n'étais pas heureuse, j'étais contentée. Alors, quand il a été promû hors de la base, j'avais naïvement cru que les choses allaient évoluer mais il se cachait encore derrière ce sacro-saint règlement.

- Et Pete dans cette histoire ?

- Je crois que je voulais tenter ma chance d'être heureuse. J'aimais beaucoup Pete. Mais je n'en étais pas amoureuse. J'ai quarante cinq ans. Je me suis rendue compte que je m'étais battue toute ma vie. Et que l'homme que j'aimais était inaccessible, où plutôt, s'était rendu inaccessible.

- Et si je vous disais que j'étais désolé ?

-Je veux juste savoir si vous êtes prêt à faire votre vie avec moi où si je dois tirer un trait sur nous.

- Vous m'aviez bien dis que vous seriez directe.

- Si vous me prenez, vous prenez Troy .

- Vous savez que vous m'avez fourni assez de raisons pour vous dénoncer à l'État Major ?

- Je sais.

- Mais vous avez pris le risque pour moi.

- Parce que je pense que vous ne les laisserez pas me faire du mal. Dans le cas contraire, je me serai trompée sur vous. Ce ne serait pas la première fois.

- Vous avez vraiment confiance en moi ?

- Je ne peux pas prétendre vous aimer et ne pas vous faire confiance.

Jack se leva. Il était un peu perdu. Cette femme lui avait ouvert son cœur. Pourtant, Qui était-elle ? La Sam combattante et courageuse, un peu gamine qu'il connaissait où bien cette Extra terrestre surprotectrice, débordée, aux responsabilités démesurées qu'elle venait de lui montrer.

Un homme entra dans la maison. Ce garçon blond aux yeux bleus devait être Troyan. Et il devait avoir la vingtaine. Ce dernier arrivant regarda Sam et Jack. Ils semblaient sortir d'une conversation éprouvante.

- Maman, c'est Pete ?

- Je te présente le Général O'Neill.

- Enchanté. C'est lui que oncle Lot appelle l'Idiot de service ?

- C'est lui. Et je t'interdis de l'imiter.

- Il reste pour diner ?

- Vous restez pour diner mon Général ?

- Je crois que je vais partir. Je dois réfléchir.

- Je comprends. Je vous ramène chez vous.

- Je crois que je peux rentrer tout seul.

- Vous croyez ? Vous souvenez vous que vous êtes à deux heures de voiture de chez vous et que vous êtes venu dans ma voiture ?

- Raccompagnez-moi !

Jack ne parla pas durant le trajet du retour. Elle le déposa devant la maison et repartie dans la nuit.