Conversation inattendues
flibbertygigget (sur archiveofourown)
traduit de l'anglais par Matteic
Notes de l'auteur :
(Note de la traductrice : je coupe un peu car tout ne nous concerne pas)
"Tout d'abord, une annonce. Cette histoire va compter quatre chapitres, avec une conversation entre Harry et Dudley dans le troisième.
Deuxièmement, nous nous approchons du canon ! Cette histoire permettra de répondre aux questions [que les lecteurs de la VO ont posées] à propos de Dumbledore, de Voldemort et de l'espionnage. Après ces quatre chapitres, il y aura un one-shot, puis Harry à Poudlard ! J'espère écrire un chapitre par année à Poudlard, même si le style n'est pas encore tout à fait décidé.
Troisièmement, il y aura peut-être un peu d'attente entre les chapitres, car mon nouveau semestre de fac commence bientôt, et je travaille à temps plein. Je ferai de mon mieux, mais soyez patients."
Note de la traductrice : je reprends le message – pour moi aussi les cours ont repris et ça passe avant les fanfics. Je sais, c'est dur. Je ferai aussi vite que possible – les traductions arriveront quand elles arriveront. Mais j'ai super envie de les partager avec vous donc ça ne devrait pas trop traîner ^^
Chapitre 1 : Vernon Dursley & Dudley Dursley
Contrairement à l'opinion de tout le monde, de sa secrétaire à son ex-femme, Vernon Dursley n'était pas un mauvais homme.
Oh, il avait un bon nombre de problèmes. Il se mettait en colère à la moindre provocation, et il mangeait bien plus qu'il ne devait. Il éprouvait une méfiance profonde et instinctive envers tout ce qui était étrange, de la magie aux immigrés en passant par le fait de porter des chaussures marron avec un costume noir. Il était incapable de garder une fille – enfin non, ce n'était pas exactement ça. C'était rarement elles qui rompaient. Il utilisait le travail comme excuse, mais à la vérité il était terrifié.
Terrifié qu'elles voient son neveu et réalisent qu'il était lié à un de ces tarés, même si très faiblement. Terrifié qu'un jour elles le regardent et ressentent le même dégoût qu'il ressentait lui-même. Terrifié de découvrir un jour que leur dégoût, le sien, celui de Pétunia et celui de tout le monde était totalement justifié.
Et pour couronner le tout, il était en train de perdre son fils.
Vernon s'assit en face de Dudley, apportant avec lui un repas d'une banalité à laquelle il n'était pas habitué. Quand il avait une fille, elle pouvait rendre leurs déjeuners un peu spéciaux, quelque chose digne de l'évocateur "rôti du dimanche". Bon Dieu, Vernon pouvait presque sentir le goût des pommes de terre grillées et des petits pois frais, de la viande bien tendre et des petits chaussons bien gonflés, et tout ça recouvert d'une délicieuse sauce. Il avait toujours essayé d'avoir une petite amie pour faire le rôti du dimanche, pour que ça reste normal, pour Dudley, mais cette semaine il avait échoué. D'où un poulet sec et grisâtre et des choux de Bruxelles trop bouillis.
Pas que Dudley semble y accorder d'importance ou même remarque la différence. Ou peut-être que si et qu'il utilisait le silence pour punir un père incapable. C'était la seule tactique que Vernon trouvait vraiment insupportable – il aurait préféré que Dudley crie ou frappe ou fasse quelque chose pour prouver qu'il était un homme et pas une mauviette. Mais Dudley semblait n'en avoir rien à faire. Quelqu'un avait transformé le garçon en petit intello, et il semblait plus intéressé par le livre ouvert sur ses genoux que par la nourriture. Vernon se racla la gorge et Dudley sursauta.
"Alors," dit Vernon," tu as envie d'aller au foot ? Smelting a une sacrée bonne équipe, ou en tout cas ils l'avaient à mon époque." Dudley haussa les épaules.
"Je sais pas," dit-il.
"Oh, allez, tu dois avoir plus à me répondre," dit Vernon. "Ne me dis pas que tu n'y as jamais pensé."
"Je sais pas," dit à nouveau Dudley. "J'aime pas trop le foot. C'est Harry qui passe son temps à courir comme un cinglé."
"Tu n'aimes pas le foot ?" Vernon sentit la frustration commencer à monter. Cette conversation n'était pas censée se passer comme ça. "Tu aimes quoi alors ? Le rugby ?"
"Non. Mais Oncle Sev dit que je suis doué pour couper des choses. Peut-être que je vais faire de l'escrime." Vernon eut un rire moqueur.
"Le Collège de Smelting," dit-il avec fierté, "ne propose pas d'escrime, et je trouve ça très bien. C'est le genre de sport qui ne peut plaire qu'à des crétins snobinards qui pensent qu'ils sont meilleurs que les autres parce qu'un jour on leur a donné un titre." Dudley sourit, et pour un instant Vernon eut un sentiment de satisfaction. Les mots suivants de son fils firent tout s'écrouler.
"Oncle Sev serait probablement d'accord avec toi, mais il dit qu'il ne m'enverra pas dans un collège avec un taux de réussite aussi bas. Alors j'essaie de lui dire que je ne suis pas si intelligent et Maman essaie de lui dire qu'on ne peut pas se le payer même si je suis externe plutôt qu'interne alors il fait la tronche et il va se plaindre au Professeur Minerva ou à Tante – je veux dire, ou au Professeur Charity." Vernon se sentit devenir écarlate au fil de la phrase, jusqu'à être prêt à renverser la table quand Dudley eut fini.
"Es-tu en train de me dire," articula-t-il, essayant de garder une voix calme, "que Pétunia ne se contente pas de forniquer avec ce – ce trou du cul, elle le laisse aussi te faire contaminer par les saletés de ta tante ?" Dudley ne sembla pas du tout intimidé.
"Maman et Oncle Sev ne sortent pas ensemble," dit-il. "Elle aime bien Kevin de la compta, je crois. La moitié de ses histoires de boulot parlent de lui. Et le Professeur Charity est une amie d'Oncle Sev. C'est juste une coïncidence que elle et Tante Marge soient ensemble."
"Juste une coïncidence," dit Vernon, écumant de rage. "Bien sûr. Comme c'est 'juste une coïncidence' que ta mère vive avec ce soi-disant ami depuis qu'elle est partie d'ici. Comme c'est 'juste une coïncidence' que cet enfoiré ait la même maladie que la sœur de Pétunia et tous ces autres. Comme c'est 'juste une coïncidence' qu'ils t'aient manipulé contre ton propre père dès qu'ils en ont eu l'occasion !" Dudley serrait les dents, et Vernon ne put étouffer sa culpabilité quand il vit de la peur dans les yeux de son fils.
"Papa-"
"Laisse tomber," dit Vernon en baissant les yeux sur son assiette pire que décevante. "Laisse tomber. Dis juste à ton," il se força à avaler, "ton oncle que je veux que tu ailles à Smeltings, point final."
"Pourquoi tu lui dis pas toi-même ?" Vernon faillit exploser devant le manque de respect mais réalisa que Dudley était sincèrement curieux.
"Pourquoi je devrais être celui qui lui en parle ? Je le connais à peine."
"Ben, moi je m'en fiche un peu d'où je vais," dit Dudley. "Mais pour toi et lui c'est important. Peut-être que si vous discutez, vous pourrez trouver une solution et moins vous détester.
"Je ne déteste pas cet homme," dit Vernon sans conviction. "C'est juste… je pense que c'est un type bizarre, et je ne veux pas que tu traînes chez lui, Duddy."
"Je crois que c'est un peu tard pour ça," ricana Dudley. "Écoute, Papa, j'ai presque onze ans. Je suis pratiquement un adulte. Je pense que je peux décider qui est bon ou pas, et Oncle Sev a été correct depuis aussi loin que je me rappelle."
"Même avec ces," Vernon fit un geste vague, "bêtises de magie ?" Dudley se retint visiblement de rouler des yeux.
"C'est juste de la magie, Papa," dit-il. "C'est juste quelque chose que Oncle Sev et Harry ont, tu sais ?"
"Non, je ne sais pas," dit Vernon. "Je ne comprends pas comment tu supportes de vivre avec des – eh bien, des gens comme ça. Surtout que Rogue doit adorer insister sur le fait que ton cousin a de la magie et pas toi."
"Pas vraiment," dit Dudley en haussant les épaules. "Je veux dire, Harry aime le sport. Oncle Sev et moi on n'aime pas. J'aime bien aider Oncle Sev avec ses potions et Harry n'aime pas. La seule raison pour laquelle je pourrais vouloir être magique c'est parce que je pourrais devenir Maître de Potions plus tard. Je crois que je vais faire chimiste à la place."
"C'est de ça que parle ce livre ?" grogna Vernon. Dudley eut un sourire éclatant, et Vernon eut un pincement au cœur. Déclencher un sourire chez son fils, un vrai sourire, était rare maintenant.
"Un peu," dit Dudley. "En fait ça parle de comment les ingrédients de potions sont avant et après la magie et comment certains ingrédients ont de la magie et d'autres non. Oncle Sev l'a trouvé chez le bouquiniste de l'Allée de Traverse et l'a acheté pour moi."
"Ah," dit Vernon. Une part de lui voulait réprouver l'enthousiasme de Dudley, la manière dont le garçon était prêt à rejeter leur monde bien normal en faveur du monde cinglé de Rogue. Une partie de lui voulait mettre son fils à l'abri de toutes ces balivernes, et une partie de lui voulait jeter Dudley dehors et revenir à une époque où tout faisait sens.
Mais Vernon Dudley n'était pas un mauvais homme. Il n'était pas un saint, mais il n'était pas un mauvais homme. Donc au lieu de renverser la table, d'appeler son avocat ou de toutes les choses qu'il était tenté de faire, il resta assis et écouta son fils lui raconter des histoires à dormir debout jusqu'à ce qu'on frappe à la porte.
"J'y vais !" lança Dudley en sautant de sa chaise avant que Vernon puisse protester. Vernon entendit la porte s'ouvrir et le cri excité de son fils "Oncle Sev ! Pourquoi tu es là et pas Maman ?" Vernon sentit son estomac se nouer.
"Dudley, pourquoi tu n'irais pas jouer dehors un peu," dit Rogue. "J'ai quelque chose dont je veux discuter avec ton père."
Notes de la traductrice :
- les petits chaussons servis avec le rôti du dimanche sont le Yorkshire pudding, une spécialité anglaise. La recette ressemble à de la pâte à crêpes avec le double d'œufs, et ils sont cuits dans le jus du rôti.
- j'ai galéré à traduire pas mal d'expressions, normalement ça ne se voit pas trop ^^ j'ai eu du mal avec un terme en particulier, celui que j'ai traduit par intello, juste avant que Vernon demande à Dudley s'il va aller jouer au foot. Le terme anglais est "swot" et désigne (je cite) "une personne qui s'intéresse beaucoup plus à l'école qu'au monde extérieur, et beaucoup plus aux profs qu'à ses amis". Aignan dans Le Petit Nicolas, en gros, avec un côté lèche-bottes. J'ai hésité entre "intello" et "chouchou" et je suis curieuse : est-ce que quelqu'un connaît un autre terme, une insulte que la presque quarantenaire (l'année prochaine) que je suis ignore ?
- je fais un résumé de vos reviews régulièrement à flibbertygigget (qui ne se trouve pas sur ce site mais sur un autre site de fics, archiveofourown), mais si vous avez quelque chose de précis à lui demander, n'hésitez pas à passer par moi, je traduirai et transmettrai.
