Lâche
Et c'est reparti, ma manie du drabble à la con a encore frappé. Pourtant, je me soigne, je vous le jure.
Enfin bon, en soi, c'est aussi un peu un drabble de double excuse. Premièrement parce que je ne vais pas avoir le temps de publier un chapitre de Double Trouble cette semaine, et deuxièmement pour la fin du dernier chapitre qui était tellement bourrée de fautes stupides que j'ai eu des haut-le-cœur en me relisant. C'est ma faute, j'étais trop crevée. Mille fois pardon.
Cette idée m'est venue d'une conversation avec Wad' sur les OAV et OAD. Vous comprendrez je pense en lisant, peut-être que vous ne l'avez pas remarqué, mais personnellement j'ai trouvé ça marrant.
Bref, 400 mots tout rond, pour une fois je l'ai fait dans les règles de l'art.
Bonne lecture et à bientôt.
oOo
Cela commença le jour où, pour la première fois, il comprit qu'il allait le perdre.
Kurogane n'avait jamais été le genre câlin ou tactile. Toucher quelqu'un représentait une intimité qu'il n'était pas prêt à assumer et dont il ne voyait pas l'intérêt. Les personnes qui gravitaient autour de lui ne partiraient pas de toutes façons, il n'avait aucune raison de chercher à les consoler d'une main sur une épaule, de les entourer de ses bras...
Pour les retenir.
Pourtant, au pays toujours pluvieux de Tokyo, il avait rompu ce pacte implicite avec lui-même et l'avait serré contre lui, tout comme il l'avait fait avec le corps sans vie de sa mère bien des années plus tôt. Sa mère… sa mère lui avait dit un jour que si l'on serrait assez fort, on pouvait emprisonner une âme dans son enveloppe et ainsi la préserver de la mort. C'était sûrement pour cela qu'il avait agi.
Sûrement, ou peut-être pas.
Il l'avait maintenu en place lors de la transformation qu'il avait lui-même engendrée et l'avait forcé à regarder. Il avait cru que cela aiderait Fye à l'accepter mais il avait eu tort. Déception.
Toutefois, à chaque étape importante de leur voyage, à chaque fois qu'une croisée des chemins s'était présentée à eux et que Fye s'était éloigné, il l'avait attrapé et ne l'avait pas lâché. Il avait tenu bon, à Celes, même aux portes de sa propre mort. Pardon.
A défaut de trouver une prise sur cet esprit fuyant, il tiendra ce bras délicat, cette taille fine, cette silhouette gracile qui est la sienne.
Il trouvera une excuse, prendra pour prétexte son absence de choix et sa volonté de le sauver quoiqu'il arrive.
Mais quand le combat contre Fei Wong sera terminé, s'ils s'en sortent tous les deux, viendra le moment où il ne pourra plus repousser l'échéance. Même s'il lui demande de venir avec lui à Nihon, cela ne suffira pas s'il ne trouve pas le courage de l'enlacer pour l'empêcher de partir de son côté.
Lâcher prise… Lâche comme il est, au fond, il est persuadé qu'il le fera.
Lâche… Si tu le lâches, il t'échappera toujours.
Alors, en attendant que les gosses se dépêtrent de cette situation, blotti contre lui dans leur dôme de lumière, il le tient.
Lâche… Bien qu'il sache ce que ça implique et malgré tous ses principes, il espère ne jamais avoir à le lâcher.
