Tragédie. Ce mot est à l'origine de cette fanfiction. J'aimais tellement ce concept, qu'un jour, je me suis dit : il faut absolument que j'écrive une tragédie axée sur Roy et Riza. Et, de fil en aiguille, je suis parvenue à écrire cette histoire dans son intégralité. Entre les cours et les pauses, il m'a fallu près de neuf mois pour l'achever.

Un certain nombre de critères imposés m'ont aidée dans l'écriture de cette fanfiction : par exemple, trouver le nom du chapitre avant de l'écrire, ne pas utiliser de subjonctif présent, me servir de deux musiques d'un artiste différent à chaque fois pour chaque chapitre... Je mentionnerai celles-ci au début des chapitres. Je me suis obligée à tout écrire avant de publier ; me connaissant, je n'aurais pas eu le courage de la terminer autrement. Je suis donc très heureuse de pouvoir la partager aujourd'hui.

Cette histoire suit la chronologie du manga, certaines scènes étant reprises, d'autres imaginées, mais se poursuit plus loin. Je vous préviens tout de suite : elle n'est adressée qu'aux purs fans du couple Royai, étant donné qu'il n'y aura que de cela de A à Z. Il y aura parfois des scènes peut-être violentes ou sexuelles. Mais, sincèrement, si vous connaissez mon style d'écriture, vous vous rendrez compte que ce n'est pas méchant du tout. Le prologue vous en donnera sûrement un aperçu.

N'hésitez pas à me faire part de vos remarques, des critiques négatives surtout, car c'est le meilleur moyen pour s'améliorer ; d'autant plus que je n'ai eu aucun avis pour le moment, vu que j'ai tout écrit d'une traite. Je vous souhaite une bonne lecture. Dernière contrainte : aujourd'hui, nous sommes le 11 juin 2011... Alors, happy Royai Day ! :)

Disclaimer : Fullmetal Alchemist appartient à Hiromu Arakawa.

Together We Will Live Forever - Clint Mansell.


Il esquisse un sourire. Le visage de son amante empreint de quiétude subjugue littéralement tout son être. Sa beauté possède quelque chose d'incomparable qu'il ne peut définir. De toute sa vie, il n'a su reproduire lors de ses songes le caractère parfait de ses traits. Ce n'est que durant l'instant où il se trouve au-dessus d'elle, embrassant chaque parcelle de son corps, qu'il se retrouve entièrement captivé par son charme.

Aucune contrainte n'entrave ou ne retient ses gestes. Il laisse ses doigts courir librement le long de sa hanche, posant ensuite sa main sur son ventre lisse et écartant avec délicatesse les pans rétifs de son vêtement. Il a défait un à un les boutons de sa chemise, passé ses lèvres frémissantes sur sa peau soyeuse tout en remontant jusqu'à sa nuque, soulevé doucement ses hanches afin de la sentir un peu plus contre lui. Pourtant, il n'ose pas la dénuder davantage – le discernement point à chaque fois dans son esprit, lui interdisant de poursuivre son exploration.

Il n'objecte pas. Il se contente de caresser et de suivre les courbes de son corps gracile, faisant glisser à plusieurs reprises ses mains sous le tissu velouté. Sa lente progression l'amène jusqu'au bas de son dos, où il place un index léger et dessine onctueusement la route de son échine. Il finit par atteindre une partie sensible et sent au toucher ses multiples brûlures qui forment un infime relief sur la lisseur continue de sa peau. L'alchimiste trace instinctivement les sinuosités du cercle abscons qu'il a appris par cœur lors d'une période antérieure.

De lointaines réminiscences éclosent dans sa mémoire, tandis qu'il se délecte lascivement de sa chair blanchâtre. Il l'entend de nouveau pousser un soupir de contentement lorsqu'il passe sa langue dans le creux de son cou. Il se souvient de chacune de ses réactions, n'en a omis aucune. Il s'enlise plus profondément dans la volupté et se laisse bercer par ses faibles gémissements. Les souvenances de son passé jaillissent sans cesse, occultant la réalité à laquelle il ne prête plus attention.

Il se remémore la façon dont elle prononçait l'unique syllabe de son prénom, se concentre, entend sa voix résonner derechef à l'intérieur de lui-même. Le chemin qu'il décrit des dizaines et des centaines de fois ne le lasse pas. Il entreprend l'énième découverte passionnée du corps de son aimée comme s'il n'avait jamais eu l'occasion de l'apprécier entièrement. Attrapant ses deux poignets puis entrelaçant ses doigts dans les siens, il appuie son front contre le haut de son visage et observe ses yeux clos. Il se met à mordiller tendrement ses lèvres. Ses mains reprennent leur parcours ; elles se positionnent dans son dos, sous sa nuque, et la hissent de quelques centimètres, de telle sorte qu'il la serre davantage contre lui tout en continuant de l'embrasser.

Il ne se satisfait pas de ces effleurements charnels. Dans sa mémoire, les peintures et les sons se mélangent en formant un enchevêtrement complexe de souvenirs. Il écoute alors les murmures de son amante qui l'étreint, se mêle à lui, répond à ses caresses. Son illusion s'intensifie et il l'imagine passer ses bras autour de son cou, l'attirer vers elle en lui susurrant des promesses d'amour et d'éternité. Il demeure fasciné par l'envoûtante mélodie de sa voix alors qu'elle trouve refuge contre son torse brûlant. Les deux êtres s'aiment éperdument, convaincus de rester indissociables à jamais.

En dépit de tout, les contours de la réalité se profilent de manière progressive sous les yeux hypnotisés de Roy. Il la frôle de ses mains avec douceur, réitérant le même voyage interminable, se meut différemment au gré des aspérités rencontrées sur sa peau mutilée. Une dernière fois, il la soulève légèrement afin d'embrasser ses lèvres froides ainsi que son visage écorché, et se redresse, laissant reposer au sol le corps de Riza dénué de vie.