Jjong,

J'espère que tu vas bien, là où tu es. Tu me manques, tu sais. Beaucoup. Beaucoup trop.

Tu sais que je n'aime pas les lettres mielleuses, les manifestations d'amour gratuites et écœurantes. Alors je vais tout te dire cash.

Après ton départ, j'ai bu comme je n'avais jamais bu. La vie avait un goût amer. Je me soûlais pour oublier, pour oublier que tu n'étais pas à mes côtés. Les autres ne savaient que faire pour me raisonner. Alors ils n'ont rien fait. De toute façon c'était peine perdue. Dans ces situations, seul toi peut me comprendre. Tu me connais mieux que tout le monde. Tu me connais même mieux que je ne me connais moi-même.

Tu sais exactement quoi faire pour me remonter le moral. Quoi faire pour me faire rire. Pour me faire pleurer. Et surtout quoi faire pour que je m'abandonne dans tes bras, moi qui ne fait confiance et ne me fie qu'à une petite poignée de personnes.

Il n'y a pas très longtemps, je suis allé aux environs de ma ville natale. Tout le monde me demandait où tu étais. Si tu savais comme ces réflexions me brisent le cœur. Elles le piétinent. L'écrasent. Le cassent en mille morceaux. Cela dit, mon cœur n'est plus rien depuis que tu es parti. Je voulais faire aussi mal à ces personnes. Répondre froidement à la question « Ah, vous n'êtes plus ensemble ? » : « Non, Jjong est mort. ». Je peux te dire que ça les calme. Je croyais que ça me calmerait aussi, mais les mots que je prononçais m'écorchaient la bouche.

Oui, JongHyun est mort. Mon meilleur ami. Mon cœur. Mon ange. Mon amour. Mon âme sœur.

Si tu savais comme tu me manques. Ce manque m'étouffe, comprime ma poitrine, serre ma gorge et fait monter les pleurs.

Il faut que je m'arrête là, je vais pleurer toutes les larmes de mon corps, me dessécher et devenir une pauvre loque toute moche.

Je jette cette lettre dans la rivière Han. A l'endroit où j'ai jeté tes cendres. Tu sais, c'est cet endroit où, après qu'on se soit disputé, tu étais venu me chercher sous une pluie battante. Tu m'avais embrassé. M'avais soufflé un « Je t'aime » au creux de l'oreille, un murmure qui m'avait donné des frissons.

Non, franchement, je ne sais plus quoi faire sans toi. Ce manque est trop... trop présent. Je ne sais pas vraiment ce que je vais faire quand je vais rentrer. Il y a une boîte de somnifères à côté de notre lit. Pardonne-moi, mon amour. Je suis faible sans toi. Je pense que je ne tiendrais pas plus longtemps. Je vais écrire une lettre aux membres, aussi. Leur dire que je te rejoins.