Hey les gars ! Me revoilà après très, TRÈS longtemps sans écriture, à la demande de ChairdePoulpe (allez checker ce bb, elle écrit des bêt'de trucs) avec un petit three shot tout mimi.

Enjoy les gars ❤️

Des fois Noya lui hurle qu'il a un beau cul depuis le fond du terrain.

C'est embarrassant.

C'est embarrassant parce que c'est criard et ostensible.

Mais après, c'est Noya.

C'est surtout pour ça que c'est embarrassant, peut être.

Parce que c'est Noya, et que tout le monde l'accepte

Parce que c'est Noya et que Noya ne mord pas son oreiller, enfermé dans sa chambre, lorsque l'anxiété menace de le faire hurler.

Parce que Noya ne crispe pas sa main sur sa poitrine lorsqu'elle comprimée par l'angoisse.

Noya ne transpire pas sous son maillot lorsqu'il entend les rumeurs dispersées sur son passage.

Noya est une tante, un pédé, une tafiole, et Noya est tout ce qu'Asahi a toujours rêvé d'être.

Et tout ce qu'il désire.

Noya chahuteur, Noya joueur, Noya insouciant, Noya qui rit librement, Noya qui s'assume et Noya qui s'attend à ce que le monde entier accepte qui il est.

Noya qui s'est dévoilé sans honte, sans jamais imaginer que l'équipe puisse le juger - et évidemment qu'ils n'allaient pas l'exclure, pas lui, jamais lui - car Noya n'a peur de rien, ne doute de rien

Noya qui ne s'arrête jamais

Noya qui n'échoue jamais

Noya le dieu gardien

Et Asahi le pieux à son autel

Asahi le pêcheur

Asahi qui n'a pas su être à la hauteur

Asahi qui craque sous le stress

Asahi qui se défoncerait la cage thoracique pour que la pression disparaisse - et il l'a envisagé, plusieurs fois, tard le soir, lorsque la panique le garde éveillé

Asahi qui dirait bien bonjour à ses anciens camarades, vraiment, si l'air ne quittait pas ses poumons dès qu'il les croise dans les couloirs, si l'angoisse ne l'expulsait pas de son corps en souffles saccadés

Asahi qui se sent fragile, et peu importe comment il le répète dans sa tête ça sonne toujours aussi pathétique

Asahi qui est comme une coquille vide

Asahi qui se déteste des fois

Asahi qui se déteste

Parce qu'il était bon à une chose et qu'il a échoué

Parce qu'il a fui

Parce qu'il ne sait pas faire face à ses problèmes, qu'il attend que ça passe, c'est ce qu'il fait toujours, et si ça ne passe pas tant pis, on apprend à vivre avec, même si ça fait mal

Comme réaliser que ce n'est pas une période, que c'est l'homme qui l'est et qu'il aime les hommes et que maman et papa vont être déçus sans doute quand ils apprendront que là non plus il ne pouvait pas être normal, et qu'ils ne le verront pas se briser sous le poids de leurs paroles

Parce qu'il se sent comme une fourmi dans un corps de géant quand Noya est un géant dans un corps de fourmi

Parce qu'il ne sait plus voler

Et qu'il ne peut que suivre des yeux le vol du corbeau

Et que Noya ne cherche pas à retenir les plumes ébènes éparpillées par le vent

Asahi rêve souvent qu'elles ne filent plus entre ses doigts

Parce que le corbeau a été dépecé et qu'il ne sait plus comment regagner sa confiance en lui

Et qu'il ne sent pas comme un champion, comme le disent les autres

Ni comme un délinquant comme le disent les vieilles du quartier

Ni comme un presque-adulte comme le disent sesparents

Qu'il se sent comme un gosse perdu dans la tempête

Et qu'il se demande si quelqu'un le voit vraiment

Et qu'il est déjà en troisième année

Et qu'il va quitter le lycée

Et le volley

Et l'équipe

Et Noya

- N'est-ce pas déjà fait ? -

Et qu'il suffoque

Parce que que tout va trop vite

Et trop loin

Sans qu'il n'y puisse rien faire

Comme s'il était pris dans un tourbillon

Parce que ça fait comme un grand vide entre ses poumons qui aspire tout ce qu'il y a, qui exige d'être comblé, et qu'il a cherché toute sa vie un remède pour refermer la brèche et que peut-être, peut-être que s'il prie assez fort alors le dieu gardien pourra la remplir

Parce qu'ils fonctionnent bien sur le terrain, et pourquoi pas aussi le reste du temps, et parce qu'il a entendu que Noya avait refusé de jouer sans lui, et qu'il a envie de lui demander si c'est vrai, que le volleyball est toute sa vie, parce qu'il veut aussi jouer hors du terrain, juste entre eux, sans personne d'autre.

Parce qu'il est complètement, désespérément amoureux d'une mini-tempête et que c'est la chose la plus effrayante qui lui soit arrivée depuis qu'il a rejoint l'équipe - que vont dire les autres, quand ils verront que leur champion est une pédale - parce qu'ils ont accepté Noya, mais Noya est spécial, Noya est un géant, et Noya peut tous les mener par le bout du nez, et peut les faire plier sous la force de sa volonté, mais il n'est qu'Asahi, Asahi timide, Asahi en papier et lorsque Ryu se retourne vers le libero pour lui gueuler "Arrête de me mater le cul" pour déconner, c'est lui qui se recroqueville un peu plus sur lui même, comme une carapace imparfaite qui laisse transpercer les pics.

C'est dans ces moments-là qu'il est le plus conscient de sa taille

D'à quel point il domine le terrain

D'à quel point il est exposé au regard des autres

À leur jugement

Conscient de ses membres longs et maladroits

Conscient d'être le sujet des conversations et des doutes, conscient que tout le monde se réjouit de son retour - et ça lui fait chaud au cœur, vraiment - mais que tout le monde s'inquiète de savoir s'il sera à la hauteur et c'est trop de pression, et il se sent comme si il ne pourra jamais satisfaire leurs attentes

Et puis Noya rigole

Et il traite Ryu de pédé

Et il se rappelle qu'il a quelqu'un pour couvrir ses arrières

Pour rattraper ses erreurs

Et que ses membres ne sont jamais aussi agile que lorsqu'il s'agit d'envoyer la balle de l'autre côté du filet

Et que même s'il ne peut pas s'envoler, il peut toujours sauter

Aussi loin qu'il peut

Et qu'il a son dieu gardien derrière lui

Son ange gardien

Que sa tornade est dans son dos

Et il peut lui laisser prendre le contrôle

Il peut même lui offrir sa vie

Si son altesse le désire

Si le dieu accepte l'offrande

Et lui le suivra en silence

Et que peu importe si l'ouragan menace de l'emporter

Et si l'orage menace

S'il est pris dans un tourbillon

Dont il ne peut s'échapper

Il a le vent en poupe

Une véritable tempête